Extraits de Lumières Dans La Nuit n°304 (1991)
Voici ce que constatait l'enquêteur Joël Mesnard dans cette revue :
Nous n'avons fait aucun tri visant à favoriser une explication
plutôt qu'une autre, et il n'est pas douteux qu'un grand nombre des
descriptions qui vont suivre se rapportent effectivement à la rentrée
d'un objet spatial. A propos, de quel engin s'agit-il ?
La réponse, à première vue, semble claire. En effet,
un communiqué du SEPRA, largement repris par la presse et les chaînes
de télévision, affirme qu'il s'agit du troisième étage
d'une fusée soviétique Proton qui, deux jours plus tôt,
avait mis sur orbite un satellite de télécommunications nommé
Goriont 21. Toutefois, notre curiosité reste largement insatisfaite,
quant à la trajectoire de l'engin. Le communiqué officiel parle
d'une trajectoire Pau-Strasbourg. Comment comprendre, alors, que la quasi-totalité
des points d'observation se trouvent du même côté (nord-ouest)
de cette ligne ? Si nous imaginons une trajectoire suffisamment décalée
vers le nord (d'au moins 150 km) pour que disparaisse cette anomalie, ou
correspondant plutôt à un axe tel que La Rochelle-Strasbourg,
comment expliquer un tel flou sur la trajectoire de rentrée, quand
on sait qu'elle est suivie avec une précision permettant de définir
un "point de chute théorique" dont les coordonnées sont définies
au dixième de degré près ?
Et plus loin dans le même numéro, commentant l'observation de
la rentrée à Saint-Isidore (le cas déjà cité
dans Phénomèna) :
[...] s'il s'agit de la rentrée atmosphérique de l'engin
soviétique, l'indication du passage "à 20 ou 30 cm
(à bout de bras) au nord du zénith", sur une trajectoire orientée
de l'ouest-soud-ouest vers l'est-nord-est, nous fournit une précieuse
indication sur la trajectoire de cet engin : 25 cm à bout de bras,
cela correspond à une hauteur angulaire de 60°, et comme l'altitude
de l'engin était alors de l'ordre de 110 km, il semble que la trajectoire
soit passée à une cinquantaine de kilomètres au nord-nord-ouest
de Saint-Isidore, c'est à dire quelque part dans la Région
de Rochefort ou de Saintes. [...] le survol (même très
approximatif) de Pau paraît extrêmement douteux, ne serait-ce
que pour la raison suivante : 80% environ des points d'observation
se trouvent du même côté de l'axe Pau-Strasbourg, sans
que des considérations de relief, de nébulosité du ciel
ou de densité de la population semblent pouvoir expliquer cette anomalie.
Félicitons l'enquêteur et le témoin, puisque la trajectoire
de la rentrée atmosphérique passait à trente kilomètres
au nord-nord-ouest de Saint-Isidore... Vingt kilomètres d'erreur d'après
les seuls témoignages alors que le SEPRA, avec tous ses moyens et
les données orbitales précises fournies par le NORAD et par
un spécialiste incontesté des rentrées atmosphériques,
se trompait de deux cents kilomères, ça donne la mesure du
fossé existant entre les amateurs et les professionnels !