Complément (02/06/2003) :
Parmi la quantité de révélations stupéfiantes
du
dernier livre de Jean-Pierre Petit, on trouve d'intéressantes réflexions
concernant le bombardier furtif B-2. Ces idées sont encore plus développées
dans
un dossier extrêmement fouillé
sur
son site Internet, que
je vous incite vivement à lire si ce n'est déjà fait.
D'après Petit, ce bombardier qui passe pour le fleuron de la haute
technologie américaine ne serait qu'un leurre destiné à
masquer l'existence d'un avion bien plus révolutionnaire, ayant la
même forme générale mais volant à près
de dix fois la vitesse du son en utilisant le même principe de « pontage
MHD » que l'avion-espion Aurora.
Ces conclusions sont peut-être, comme souvent chez Petit, un peu excessives,
mais ses arguments donnent à réfléchir...
D'abord, il note que cet avion coûte un peu cher pour un simple bombardier
subsonique, fût-il furtif : deux milliards de dollars l'unité !
Ensuite, on apprend dans la documentation officielle que cet avion ayant
effectué des missions durant jusqu'à 44 h sans interruption
ne contient pas une couchette pour le repos alterné d'un homme d'équipage,
réduit à installer un « transat » dans un recoin
exigu !
L'importante épaisseur du bord d'attaque des ailes doit nuire à
la furtivité. On peut l'attribuer à la présence d'une
couche épaisse d'un matériau absorbant les ondes radars, mais
on apprend aussi que ce revêtement est fragile au point que le B-2
ne peut séjourner longtemps hors des hangars qui lui sont destinés
dans le Missouri, ce qui lui interdit d'être basé hors des États-Unis.
Tout cela est effectivement bizarre, comme d'autres réflexions que
je vous laisse découvrir dans cet excellent dossier, mais l'hypothèse
de Petit ne résout que partiellement le problème.
Et puis, coup de théâtre peu après la parution de son
livre, Petit qui ne cesse décidément de surprendre a accumulé
de nombreux indices de l'existence d'un système MHD sur le B-2 « standard » !
Cela a commencé par une courte séquence d'un film de promotion
diffusé sur le site officiel de la firme Northrop Grumman, où
l'on voit, juste après l'apparition d'une « bulle »
de condensation caractéristique d'un passage à vitesse transsonique
(proche de la vitesse du son, et limite officielle de vitesse du B-2) dans
une atmosphère très humide, le capot des réacteurs s'illuminer
pendant une fraction de seconde :
La bulle de condensation, diffusant la lumière
Le capot des réacteurs illuminé,
juste après la disparition de la condensation
Pour Petit, cela ne peut s'expliquer que par un « court-circuit »
des électrodes du système MHD, résultant de la condensation...
Et je ne crois pas que quelqu'un ait proposé une autre explication.
Il apparaît en tout cas clairement que la lumière n'est pas
le reflet d'une source extérieure, c'est bien l'air qui est illuminé !
Peut-être va-t-on évoquer un phénomène électrostatique
sur le revêtement non conducteur de l'avion, un peu semblable aux « feux
de Saint Elme », mais l'extrême luminosité du phénomène
me fait douter de la pertinence d'une telle tentative d'explication. Les
responsables de Northrop Grumman sont en tout cas bien embarrassés
depuis cette découverte de Jean-Pierre Petit.
En outre, ce dernier a reçu deux témoignages mentionnant des
bords d'attaque des ailes du B-2 lumineux la nuit, ce qui évoque encore
fortement un système électrique : l'injection d'une très
haute tension sur le bord d'attaque ioniserait l'air, qui en s'écoulant
entourerait l'avion entier d'un « cocon » de plasma absorbant les
ondes radar. Outre l'intérêt de ce système pour la furtivité,
des études montrent qu'il peut réduire sensiblement la traînée
de l'avion (la résistance de l'air à l'avancement) et l'onde
de choc à vitesse supersonique... Et bien sûr, l'ionisation
de l'air permet aussi d'utiliser un système MHD, nécessaire
en outre pour générer l'électricité.
Enfin, un petit groupe de scientifiques et d'ingénieurs issus des
« black programs », n'acceptant pas que certaines technologies
militaires économiquement intéressantes ne profitent pas au
public, avaient révélé dans le numéro du 9 mars
1992 de la revue
Aviation Week and Space Technology (voir ce texte
en fin d'article)
que les gaz de sortie
et les bords d'attaque du B-2 étaient fortement électrisés.
Après de sérieux avertissements donnés à tout
le personnel de ces programmes secrets, les fuites auraient cessé.
Bref, le B-2 « simple » serait doté d'un système
MHD « minimal », ne se révélant que la nuit
ou dans un environnement exceptionnel et pouvant être désactivé
à volonté (une autre photo du B-2 dans une bulle de condensation
ne montre aucune luminosité suspecte).
Mais tout cela n'est finalement pas très clair : pourquoi doter cet
avion qui ne serait qu'un leurre, un simple « bombardier honnête » comme l'écrit Petit,
d'un système MHD tout de même élaboré et très
coûteux, au risque de révéler accidentellement le secret
de l'avion beaucoup plus évolué qui se cacherait derrière ?
Et puis, l'image du « court-circuit » semble montrer que le système
MHD se concentre sur les réacteurs ; c'est normal à la sortie
des tuyères, puisque c'est là que l'électricité
doit être produite par un générateur MHD (il n'y a que
pour les vitesses hypersoniques atteintes par l'Aurora que ce générateur
doit être placé à l'entrée), mais il n'y a aucune
raison de le retrouver à l'entrée s'il n'intervient pas d'une
façon ou d'une autre dans la propulsion.
Il me semble pour ma part qu'il manque un intermédiaire entre la torpille
hypervéloce et l'avion hypersonique Aurora.
Rappelons pour ceux qui n'auraient pas lu le livre de Petit que la torpille
hypervéloce utilise un générateur MHD situé en
sortie de réacteur, lequel convertit une partie de l'énergie
cinétique des gaz de sortie en électricité, utilisée
à l'avant par un accélérateur MHD qui « aspire »
l'eau. Sa vitesse était de 2000 km/h en 1980, et probablement près du double
aujourd'hui.
L'Aurora, dont l'existence est moins certaine mais très probable,
fonctionnerait depuis 1990 avec un « pontage » MHD similaire mais
inversé : le générateur se situe à l'avant, il
permet de ralentir l'air arrivant à vitesse hypersonique pour qu'il
actionne un réacteur standard, et les gaz de sortie sont réaccélérés
à l'arrière grâce à l'électricité
ainsi fournie : cela permet de s'affranchir des limites de vitesse des réacteurs
classiques.
L'intermédiaire pourrait être un avion moins rapide qu'Aurora,
utilisant comme la torpille un générateur MHD en sortie de
tuyère, et dont l'électricité serait utilisée
pour ioniser l'air sur les bords d'attaque, et peut-être aussi « l'aspirer »
par MHD afin de réduire la traînée et l'onde de choc...
Le B-2, dont l'étude a débuté en 1978 pour aboutir
à un premier exemplaire en 1989, pourrait bien être ce « chaînon
manquant ». Il s'agirait alors d'un avion supersonique dont les caractéristiques
réelles seraient tenues secrètes. La forme de cet avion, avec
une flèche très ouverte de 33° et un cockpit très
épais, est normalement aberrante pour un avion supersonique, mais
pas avec la MHD... C'est d'ailleurs pour cela que Petit n'hésite pas
à imaginer que le véritable bombardier secret vole à
la vitesse de l'Aurora tout en conservant la forme du B-2... ce qui me semble
un peu excessif !
Notons que le B-2 n'est jamais photographié de l'arrière, le
système de sortie des gaz étant « classifié »...
Ces gaz de sortie semblent s'écouler dans une sorte de rainure assez
longue sur le dessus de chaque aile, bien visible en noir sur cette photographie :
Cela pourrait être un bon endroit pour loger le générateur
MHD. Et le système serait très efficace aussi pour diminuer
la signature infrarouge : les gaz de sortie pourraient être ralentis
et refroidis considérablement, peut-être même ramenés
à la vitesse relative de l'air environnant, et l'électricité
générée serait utilisée pour aspirer l'air par
MHD, faisant avancer l'avion sans onde de choc, sur toute la surface
de la voilure ou au moins sur les bords d'attaque.
Allons plus loin... Dans son livre, Petit remarque la similitude entre
le système de pontage MHD de l'Aurora et le système turbine/compresseur
d'un turboréacteur : pour fonctionner à une faible vitesse,
un réacteur a besoin de recevoir de l'air comprimé en entrée.
Ce compresseur est une sorte d'hélice interne qui aspire l'air à
l'avant. Mais encore faut-il faire tourner les pales, et pour cela les concepteurs
ont eu l'idée d'utiliser une turbine en sortie de réacteur,
une autre hélice interne, montée sur le même axe que
le compresseur : ainsi, le compresseur est mû en utilisant une partie
de l'énergie fournie par la combustion des gaz. C'est exactement,
sous une forme mécanique, l'inverse de ce que fait le pontage MHD
de l'Aurora.
À grande vitesse, le compresseur n'est plus nécessaire,
l'air étant comprimé automatiquement par sa vitesse propre,
et le réacteur est réduit en simplifiant à l'extrême
à un simple cylindre creux : il s'agit d'un statoréacteur. Un
tel réacteur peut fonctionner jusqu'à une vitesse très
supérieure à celle d'un turboréacteur conventionnel,
jusqu'à Mach 5, mais il ne fonctionne pas au-dessous de Mach 2... De
tels réacteurs ont été très peu utilisés
pour cette raison : ils doivent soit être secondés par des réacteurs
conventionnels, soit équiper des appareils portés à vitesse
supersonique par un autre avion; ils ont surtout été utilisés
sur des missiles, couplés à des moteurs-fusée ou lancés
par des avions supersoniques.
Mais le générateur MHD en sortie de réacteur joue d'un
point de vue électrique le même rôle que la turbine d'un
turboréacteur en mécanique... On peut alors se demander s'il
ne serait pas possible de remplacer de même le compresseur par son
équivalent électrique : un accélérateur MHD...
On obtiendrait alors un pontage MHD inverse de l'Aurora, qui servirait à
faire fonctionner un statoréacteur à faible vitesse.
Cela nous rappelle que dans son livre, Petit rapporte que certains journalistes
ayant vu le B-2 de près disent que sous un certain angle de vue, le
jour serait visible à travers les entrées d'air des réacteurs.
Ça s'expliquerait parfaitement dans le cas de statoréacteurs.
J'ai parlé de cette idée à Jean-Pierre Petit, qui
m'a dit qu'il était beaucoup plus facile de rendre conducteur de l'air
très raréfié, à haute altitude, plutôt
qu'au niveau du sol... Soit... Mais si la MHD aérienne était
impossible à basse altitude, il ne croirait pas les « Ummites »
affirmant que leurs nefs propulsées par MHD peuvent fonctionner en
air dense à Mach 15, ni le spécialiste américain de propulsion avancée
rencontré à Brighton affirmant que son pays dispose d'un drone
fonctionnant à MHD capable de voler Mach 10 en air dense (voir son
livre p. 87). Peut-être faut-il faire appel à des techniques
plus poussées pour rendre cet air conducteur (pourquoi pas les micro-ondes ?),
mais cela doit être possible.
Si mon hypothèse est exacte, cela a une conséquence :
un tel moteur a besoin d'une impulsion au départ, soit sous forme
chimique (avec un réacteur capable de fonctionner en moteur-fusée,
ça serait compliqué), soit sous forme électrique. Et
la solution la plus simple serait de fournir de l'électricité
au « compresseur MHD » au sol afin de démarrer les moteurs...
Cela nous amène à une intéressante parenthèse
que fait Jean-Pierre Petit dans son dossier au sujet des hangars : « ces
hangars possèdent aussi une particularité : les portes arrières
peuvent s'ouvrir, ce qui permet de lancer les moteurs alors que les appareils
sont encore dedans, au lieu d'avoir à les remorquer à quelque
distance avec tracteur de piste. Vu le prix de ce second jeu de portes on
se demande quel est l'intérêt de la formule ».
Et la plaquette d'où il a tiré l'essentiel de ses informations
précise aussi que lors du retour d'une longue mission à Kaboul
ayant nécessité une halte dans l'océan Indien, « les
équipages furent changés, les toilettes vidées, les
pleins faits et les appareils reprirent aussitôt le chemin du retour,
sans même arrêter les moteurs ». Pourquoi ne pas avoir profité
de la halte pour laisser les moteurs reposer un peu, et pourquoi un tel empressement
alors que la mission était terminée ?
Tout cela s'explique parfaitement si le démarrage des moteurs du B-2
exige un équipement très particulier, comme une alimentation
électrique de forte puissance, et qui devrait absolument rester secret.
La question qui se pose est donc : a-t-on vu un jour le B-2 démarrer
ses réacteurs, qui sont d'après les caractéristiques
officielles des moteurs de série tout à fait standards ? A-t-il
a par exemple stoppé ses moteurs lorsqu'il a fait une halte d'une
heure à l'occasion du salon du Bourget en 1995 ?
Si l'on résume mon idée, le B-2, tel qu'on le voit, serait
capable d'atteindre des vitesses largement supersoniques avec une onde de
choc et une traînée réduites par l'utilisation de la
MHD, jusqu'à peut-être dépasser la vitesse limite de
fonctionnement d'un turboréacteur (Mach 3). En fait, il pourrait même
dépasser celle d'un statoréacteur, puisque le pontage MHD peut
très bien être inversé pour fonctionner comme celui de
l'Aurora ! Autrement dit, le B-2 Spirit que l'on connaît serait le super-bombardier
imaginé par Petit ! En fait, je doute qu'il atteigne de telles performances,
son profil n'étant manifestement pas destiné au vol hypersonique
même avec la MHD, mais il doit tout de même dépasser largement
sa vitesse maximale « officielle » de 1100 km/h. Cela expliquerait
l'absence de couchettes pour le repos de l'équipage, les missions
ne durant jamais très longtemps. Son rayon d'action pourrait être
très grand malgré sa vitesse, puisque la MHD permet de réduire
fortement la résistance à l'avancement et que son altitude
de croisière pourrait aussi dépasser celle qui est annoncée
(15 km).
Il reste à savoir pourquoi les Américains auraient tenue
secrète cette technologie qu'ils sont seuls à maîtriser.
La réponse est simple : pour justement rester seuls ! Petit a bien
montré comment les militaires américains (et russes) ont réussi
à faire croire au monde entier que la propulsion MHD ne fonctionnait
pas, mettant un terme à toutes les recherches dans ce domaine. De
plus, si l'on apprenait que la furtivité du B-2 est obtenue en particulier
par la création d'une couche de plasma, il serait peut-être
possible de concevoir des systèmes de détection spécifiques.
Pour préserver ce secret, il était impossible de révéler
que le B-2 est supersonique, ce qu'aucun spécialiste de l'aviation
ne peut croire compte tenu de sa géométrie, et impossible de le
baser ailleurs qu'aux États-Unis.
Mais maintenant que le secret sur l'utilisation de la MHD est passablement
éventé et n'a plus vraiment de raison d'être, on doit
s'attendre à des révélations prochaines.
Je précise enfin que je ne suis pas du tout spécialiste de
l'aviation, et que tout ce que vous venez de lire est peut-être complètement
absurde... J'attends donc les réactions des experts, dont je rendrai
compte même si toute ma belle théorie doit s'écrouler !
Robert Alessandri
Les révélations d'Aviation Week and Space Technology du 9 mars 1992
J'ai fait référence dans le présent texte à un article publié dans la revue
Aviation Week and Space Technology
datant de 1992, dans lequel un groupe d'ingénieurs et de scientifiques
travaillant pour les « black programs » ont fait des révélations
portant notamment sur le B-2, qui utiliserait des «champs électrostatiques
sur les bords d'attaque des ailes et les gaz de sortie».
Cet article a fait un certain bruit dans la communauté ufologique,
et on trouve sur de nombreux sites qu'il ferait référence à
l'utilisation de « l'effet Biefeld-Brown », très en vogue
chez les maniaques de « l'énergie libre », produisant un
« effet antigravifique ». En fait, cet effet est purement imaginaire,
bien qu'il se trouve encore quelques rêveurs pour le défendre
(il n'a rien à voir avec les « lifters », qui fonctionnent
en produisant un « vent ionique » totalement inefficace pour propulser
un avion). La rumeur, due à la mode des lifters dans la communauté
conspirationniste, s'est tellement répandue que l'on trouve maintenant
dans bien des textes sur Internet (voir par exemple l'article que
Pierre Guérin a consacré à l'antigravitation sur le site de l'Ufocom) que cet article d'
AW & ST mentionnait l'utilisation de procédés antigravifiques dans le B-2 !
Il fallait en avoir le coeur net, et j'ai profité d'un séjour
à Paris pour consulter en bibliothèque ce fameux texte. Étant
donné qu'il est assez court, j'en donne
la traduction intégrale,
ainsi que
sa version d'origine
du fait qu'il y a des termes techniques dont la traduction n'est pas évidente
(si vous trouvez des erreurs, merci de me les signaler).
Le début de l'article est intéressant, il indique les motifs
qui ont poussé ces hommes à parler. Ils appartiennent à
un courant de pensée selon lequel le secret entourant certaines technologies
ne s'impose plus depuis la fin de la guerre froide, d'autant qu'elles pourraient
avoir d'importantes répercussions économiques si elles étaient
utilisées dans le domaine civil. Ces ingénieurs et scientifiques
estiment que la sécurité économique des États-Unis
est aujourd'hui plus menacée que leur sécurité militaire.
Les adversaires de cette « vague de déclassification »,
qui ont apparemment triomphé, estimaient de leur côté
que lorsque surgissent des « dictateurs et des tyrans avec des rêves
de domination du monde », « les États-Unis doivent avoir
un arsenal technologique capable d'écarter la menace »... Une
phrase qui prend un tour singulier de nos jours, bien que l'on se demande
où est réellement le « dictateur rêvant de dominer
le monde» !
Quoi qu'il en soit, les révélations de ce groupe de « dissidents »
du « monde noir », concernant des techniques hautement classifiées
qui pourraient avoir un intérêt économique civil, ne
concernent pas uniquement l'aéronautique... Je vous laisse les découvrir
dans le texte intégral si cela vous intéresse.
Au sujet du B-2, il n'est bien entendu pas question d'antigravitation.
La principale technique évoquée permet de réduire fortement
la signature thermique en sortie des réacteurs grâce à
« un phénomène de transfert de chaleur électrostatique
qui charge le jet de sortie des réacteurs pour disperser la chaleur
— par un facteur d'environ 800. »
Jean-Pierre Petit, à qui j'ai communiqué ce texte, apporte quelques précisions :
La réduction électrostatique de la signature infrarouge
du B2 : l'éjection de gaz est faite selon le bord de fuite. Le
jet est mis sous HT et la "charge d'espace" le dilate, entraînant une
forte réduction de température.
D'autre part, la même technique de base, utilisée sur les bords
d'attaque des ailes, permettrait de réduire fortement la signature
radar en diminuant les perturbations aérodynamiques autour d'un avion
ou d'une ogive de missile traversant l'atmosphère à grande
vitesse.
Il n'est donc pas question dans ce texte de MHD, mais juste de création
de forts champs électrostatiques, sur les bords d'attaque et en sortie
de réacteurs, pour diminuer les signatures infrarouge et radar.
Pourtant, l'éditeur ajoute qu'un autre article de la revue parue le
22 janvier 1968 signalait que la firme Northrop, constructeur du B-2, étudiait
alors l'action de « forces électriques pour contrôler l'écoulement
de l'air autour d'un avion à des vitesses supersoniques pour réduire
la traînée, la température et le "bang" sonique ».
Tout cela, on ne voit pas comment l'obtenir par d'autres moyens que la MHD
(même l'effet Biefeld-Brown, s'il avait une quelconque réalité,
ne produirait rien de tel !) Je n'ai pas lu cet article de 1968, mais
on sait que la MHD en milieu aérien faisait effectivement l'objet
de beaucoup d'études à la fin des années 60 et au début
des années 70, portant justement sur la possibilité de réduire
la traînée et l'onde de choc des avions supersoniques et aussi
lors des rentrées atmosphériques... Et puis, on n'en a plus
parlé, comme si ces recherches s'étaient avérées
infructueuses ; il apparaît plutôt à la lumière
des révélations obtenues par Jean-Pierre Petit qu'elles ont
été au contraire trop fructueuses !
On peut se demander aussi s'il n'y a pas une allusion à la MHD lorsqu'un
scientifique évoque d'autres technologies, applicables au contrôle
et à la propulsion des avions, trop secrètes et trop complexes
pour qu'il en parle. Enfin, rien n'est dit sur la façon dont l'électricité
générant de forts « champs électrostatiques »
sur le B-2 serait produite ; et là encore, au vu de ce que l'on sait
maintenant, la MHD semble être la meilleure méthode.
J'ai recherché dans le numéros suivants d'
AW & ST
si cet article avait suscité des réactions, et la seule que
j'aie trouvée ne manque pas d'intérêt puisqu'elle émane
de l'un des informateurs de Petit concernant les sujets évoqués
dans son livre, celui qu'il appelle « Joe Black » et qui a mis
au point la torpille à MHD. Cela nous éclaire sur les motif
qui l'ont poussé à faire ses révélations à
Petit ; je vous livre donc cette courte réaction et sa traduction :
USE 'BLACK' R&D
The article "'Black World' Engineers, Scientists Encourage Using Highly Classified
Technology for Civil Applications" addresses key technology policy issues
(AW & ST
Mar. 9, p. 66). The development of
a means to transfer quickly and cost-effectively or use some black or "very black"
technology in meeting U.S. goals for competitiveness, the environment and
civilian R&D is critical.
The blending or interaction of defense and civilian R&D programs can
help jump-start or accelerate those with a large economic "spillover" potential,
such as space exploration and utilization. And the blending can lead to development
of processes and products that will benefit both civilian and defense R&D
objectives.
Traduction :
Utilisation de la Recherche et développement "noirs"
L'article "Des ingénieurs et scientifiques du "Monde noir" encouragent
l'usage de technologies hautement classifiées pour des applications
civiles" pose des questions politiques à clé technologique
(AW & ST
Mar. 9, p. 66). Le développement
de moyens d'utiliser ou de transférer rapidement et de façon
rentable certaines technologies noires ou « très noires »
en réunissant les ambitions des États-Unis en matière
de compétitivité, d'environnement et de R&D civile, est
essentiel.
L'union ou l'interaction de programmes de R&D civils et militaires peut
aider à donner le coup d'envoi ou accélérer ceux qui
ont un large potentiel de « débordement » économique,
tels que l'exploration et l'exploitation de l'espace. Et cette union peut
mener au développement de méthodes et de produits dont bénéficieront
aussi bien les objectifs civils que militaires.