En 1988, le GEPAN,
Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux
non-identifiés, devenait sur la suggestion de son directeur Jean-Jacques
Velasco le SEPRA,
Service d'expertise des phénomènes de rentrées
atmosphériques. Mais le CNES, dont dépend cet organisme, a sans doute fini par se
rendre compte que le SEPRA était tout à fait incapable d'étudier,
et
a fortiori d'expertiser, quoi que ce soit qui se rapproche d'une rentrée
atmosphérique...
Il a donc transformé le SEPRA... en SEPRA, signifiant cette fois
Service
d'expertise des phénomènes rares aérospatiaux si l'on
en croit
un article récent du Figaro
ou
le site de Marc Angee,
qui entretient d'excellents rapports avec ce service.
Quoique, d'après l'interview de Jean-Jacques Velasco et Roland Ivarnes
diffusée à plusieurs occasions
sur le site du CNES
(la seule mention du SEPRA dans tout le site !), ça signifie
Service d'études
des phénomènes rares atmosphériques.
Encore que cela soit traduit
dans le texte anglais
par
Rare Aerospace Phenomena Study Department... On s'y perd un peu !
Bref, SEPRA signifie maintenant Service d'études ou d'expertise
des phénomènes rares atmosphériques ou aérospatiaux,
et cela depuis décembre 1999 d'après Marc Angee et 2000 d'après
le Figaro ! Ce qui est sûr, c'est qu'au début 99 on trouvait encore un article
vantant les mérites de l'ex-SEPRA en matière de rentrées
atmosphériques dans la revue
Cnes magazine n°4,
et que peu après le SEPRA ne s'occupait plus de rentrées atmosphériques,
bien que le CNES n'ait jamais émis le moindre communiqué à
ce sujet (tous les communiqués de presse du CNES se trouvent aussi
sur son site).
Je ne serais pas surpris que les remous provoqués par un certain procès
soient pour quelque chose dans ce changement de dénomination, et pourtant
le Directeur du SEPRA s'enorgueillissait encore en 2001 à l'occasion
de ce procès de la confiance totale que lui témoignait le CNES
pour ses qualités d'expert en matière de rentrées atmosphériques !
Ce qui est sûr aussi, c'est qu'en bon français on place toujours
un adjectif se rapportant à une quantité, ou une intensité,
ou une appréciation, après un adjectif définissant par
exemple une fonction ou une catégorie... En clair, en bon français,
on parlerait de phénomènes atmosphériques rares, comme
chacun est tenté de le faire intuitivement. Le
Centre d'études spatiales national préfère donc parler
petit nègre plutôt que de changer franchement la dénomination
du SEPRA... Il s'agit d'habituer lentement le public, les journalistes, les
scientifiques, à l'idée que le SEPRA étudie les « phénomènes
rares atmosphériques » et non les rentrées atmosphériques.
L'histoire devient franchement cocasse lorsqu'on trouve des « ufologues »
toujours prêts à suivre le SEPRA dans ses pires conneries qui
se targuent d'étudier les « PRA », comme d'autres étudiaient
les « PANI » du temps du GEPAN (ce dernier terme était tout
à fait correct et bien trouvé, c'était l'époque
où le CNES faisait preuve d'un minimum de sérieux).
Mais si l'on en croit le chef du SEPRA, affirmant que la trajectoire
annoncée de la rentrée du 5 novembre 90 avait été
calculée par le
Centre d'orbitographie opérationnelle du CNES, il se pourrait bien
que cet organisme soit bientôt incapable de s'occuper de satellites...
Peut-être changera-t-il son nom en
Centre national d'extraction
des suies, puisqu'il héberge quelques spécialistes renommés
en fumisterie !
Mais on va dire que je me moque et que je suis entièrement négatif
dès qu'il s'agit du SEPRA... Alors, pour ne pas être encore
accusé de malveillance, je vais proposer au CNES des idées
constructives :
En premier lieu, il serait temps pour le CNES de reconnaître publiquement que c'était
une erreur de vouloir que son service d'étude des ovnis s'occupe principalement
des rentrées atmosphériques... Il pourra ensuite changer
franchement sa dénomination, au lieu de se livrer à de malhabiles
et fluctuantes manipulations sur les initiales existantes.
Et puis, tant que cela ne sera pas fait, on pourra toujours reprocher
au Directeur du SEPRA ses inepties répétitives concernant les
rentrées atmosphériques, puisque retirer à son service
l'étude de ces phénomènes n'efface pas miraculeusement
les douze années pendant lesquelles il a été présenté
comme expert. Quoi, j'ai encore usé d'un terme excessif et injurieux :
inepties ? Je suis tout prêt à le remplacer par le mot que
m'indiquera le CNES pour qualifier le fait que Monsieur Velasco, dont les
qualités d'expert en rentrées atmosphériques pour le
compte du CNES n'ont toujours pas été démenties, ait
dit à deux reprises, le 11 février puis le 2 mars (articles
dans
la Dépêche du Midi du 12 février
et du 3 mars) qu'il lui paraissait plausible qu'un objet fait d'une
sorte de mousse d'isolation tombé du ciel le 8 février à
Tibiran-Jaunac (Haute-Garonne) soit un débris de la navette Columbia...
Je comprends que M. Velasco, échaudé par les conséquences
de ses erreurs passées, préfère rester le plus vague
possible en n'affirmant ni n'éliminant aucune hypothèse... Mais
tout de même, imaginer ne serait-ce qu'une seconde qu'un objet en mousse
puisse avoir résisté à une rentrée atmosphérique,
et qu'un débris de navette qui suivait une orbite inclinée de
39° sur l'équateur se promène à plus de 43 degrés
de latitude, ça dépasse la prudence pour tomber
franchement dans la sottise (à moins que là encore un autre
mot convienne mieux) !
Mais voilà que je redeviens négatif, revenons donc à
mes suggestions constructives pour renommer le SEPRA...
D'abord, pour éviter les critiques, il vaut mieux ne plus parler de
« service » pour désigner un organisme qui ne publie plus
rien et ne répond jamais aux questions des témoins ou des ufologues...
Il faut trouver quelque chose de neutre, « groupe » par exemple...
Il est vrai qu'un groupe constitué d'une seule personne n'en est pas
vraiment un, mais le chef du SEPRA sollicite assez souvent des collaborateurs
extérieurs, et en plus il paraît que les scientifiques interrogés
récemment dans le cadre d'un audit sur ce service ont été
unanimes à recommander qu'on lui attribue des postes supplémentaires (voir encore l'article du
Figaro).
Ensuite, il faut absolument éviter le terme « d'expertise »,
si on ne place pas dans ce groupe d'authentiques experts. « Étude »,
c'est beaucoup plus modeste, et personne ne reprochera ses erreurs à
un étudiant.
Phénomènes, c'est un mot qui convient bien, il n'y a rien à redire...
Entre atmosphériques ou aérospatiaux, je recommande le
second terme : plus le champ d'étude sera vaste, et moins on
pourra reprocher au directeur du service de ne pas en connaître un
aspect particulier ! La grosse erreur à la création du
SEPRA a été justement de lui attribuer l'étude d'un
domaine extrêmement réduit... Il n'était alors pas acceptable
(ni même imaginable) que son expert désigné n'en connaisse
pas les notions les plus élémentaires.
Enfin, est-ce que l'on s'intéresse au fait qu'un phénomène
est rare, ou au fait qu'il ne soit pas facilement identifiable par le témoin
ou son entourage ? Le second point me semble le plus intéressant...
Récapitulons : tout cela nous donnerait Groupe d'étude des
phénomènes aérospatiaux non identifiés... GEPANI,
ou GEPAN parce que ça sonne mieux... Et je suis tout prêt à
abandonner au CNES la paternité de cette suggestion, je n'attends
même pas des remerciements... Alors, est-ce que ça n'est pas
une idée constructive et désintéressée ?
Robert Alessandri
Quand le SEPRA faillit redevenir le GEPAN !
Je pensais faire de l'humour en suggérant au CNES de renommer
son service le GEPAN, mais cette éventualité a
été sérieusement étudiée si l'on en
croit le livre récent du fondateur du GEPAN Claude Poher
(
Les Universons, énergie du futur) :
À ce jour, en 2003,
Jean-Jacques Velasco est toujours à la tête de ce service,
qui a failli s'appeler de nouveau le GEPAN. (p. 299)
Et c'était sûrement la meilleure chose à faire si
l'on voulait absolument conserver ce service... Mais voilà, on
ne change pas complètement le nom d'un service sans donner un
minimum d'explications... Il aurait fallu faire une annonce, et un tel
retour en arrière revenait à renier les douze
années « d'expertises » du service en matière
de rentrées atmosphériques... Et cela alors même
que le CNES attestait dans un procès de sa parfaite confiance
dans les compétences du directeur du SEPRA en matière de
rentrées atmosphériques.
Le CNES a donc préféré tenter la solution de
facilité consistant à retirer au SEPRA l'étude des
rentrées atmosphériques sans le déclarer
ouvertement... Gageons que cette lâcheté finira par
être sanctionnée...
Ce texte a été lu
fois depuis le 31/03/2003