ALESSANDRI CONTRE VELASCO : LE PROCES


Le directeur du SEPRA n'a pas apprécié l'article paru dans le numéro 2 d'Univers OVNI, dans lequel son incompétence flagrante était dénoncée... Il a donc décidé de m'attaquer en diffamation, l'article contenant selon lui des «imputations diffamatoires et expressions injurieuses».

Notons que dans sa plainte auprès du Tribunal de Grande Instance, Monsieur Velasco relève les termes employés, mais n'émet pas la moindre contestation concernant les nombreux exemples que j'ai donnés de son incompétence, comme l'aurait fait n'importe quel véritable scientifique... En bref, il ne conteste aucunement le fait qu'il n'ait pas la moindre connaissance dans les domaines qu'il est censé expertiser, mais il voudrait qu'on le dise avec ménagement, ou mieux qu'on ne le dise pas !

Quoi qu'il en soit, les termes que j'ai employés n'ont rien d'outrancier et conviennent parfaitement à la situation. Par exemple, le mot «fumiste», sans doute le plus choquant du fait qu'il figurait en gros titre, désigne selon les dictionnaires courants : familièrement, personne peu sérieuse, sur qui l'on ne peut compter... Alors, dire que monsieur Velasco est un fumiste, ça n'a rien d'outrancier, tout au contraire c'est un euphémisme ! Comment appeler autrement quelqu'un qui se présente comme expert, représentant d'une prestigieuse agence scientifique française, dans des domaines auxquels il ne connaît absolument rien ?

Ceci dit, nous sommes flattés de l'importance que le directeur du SEPRA accorde à notre petite revue bénévole diffusée à quelques centaines d'exemplaires, puisqu'il réclame en réparation du préjudice subi la somme de 110 000 F !

Mais ce qui m'a surpris, c'est que le CNES ait choisi de défendre son sottisier embulant (100 000 F de plus ? Je n'en suis plus à ça près !). Étant passionné par l'espace, j'ai toujours eu beaucoup de respect pour l'agence spatiale française, et je prenais soin de mettre en cause le SEPRA et non le CNES dans son ensemble... Pour moi, il était clair, et je l'ai écrit plusieurs fois y compris dans l'article incriminé, que ce service pratiquement ignoré au sein de l'agence spatiale lui était imposé pour des raisons politico-militaires; Et voilà que j'ai reçu en décembre 97 une lettre du directeur de l'établissement de Toulouse, M. Trempat, menaçant de me poursuivre cette fois au nom du CNES :

J'ai pris connaissance, avec étonnement, des propos tenus dans votre revue [...] par lesquels non seulement la renommée et la compétence du CNES, mais également celle de l'un de ses agents en la personne de Monsieur VELASCO sont gravement mis en cause.

Il est constant que ces allégations ont indéniablement un caractère diffamatoire et injurieux et nécessitent une rectification de votre part.

Nous considérons qu'à lui seul, le caractère outrancier de vos écrits suffit à jeter le discrédit sur votre publication
[bien évidemment, Monsieur Trempat non plus ne fait aucune allusion aux maints exemples par lesquels j'ai justifié mes propos].

Le CNES ne saurait tolérer une récidive de ce type de comportement de votre part ou de celle de vos collaborateurs [j'imagine que le présent écrit sera considéré comme une récidive ?]. Je vous signifie qu'en cas de manquement, le CNES n'hésitera pas à porter l'affaire en justice afin d'obtenir réparation de ce qu'il considère comme une atteinte intolérable à son image de marque.

Ainsi donc, au plus haut niveau, le CNES considère son «expert» en rentrées atmosphériques comme quelqu'un de très valable et son digne représentant... Les sottises (c'est le mot le plus faible que l'on puisse décemment employer !) de Jean-Jacques Velasco concernant les rentrées atmosphériques et d'autres domaines relevant des compétences du SEPRA engagent donc le CNES dans son ensemble, et pas seulement un petit groupuscule complètement ignoré en son sein... Peut-être m'étais-je fait des idées sur le sérieux de l'agence spatiale française !

Robert Alessandri