Texte français du reportage télévisé National Geographic
sur l'observation d'Ovni de Castelo de Bode au Portugal
On peut trouver ce reportage
sur Dailymotion, dans la série Les Ovnis envahissent l'Europe...
L'observation de Castelo de Bode est relatée à partir de 32'46".
Francisco Rodrigues, un pilote de l'armée de l'Air portugaise, s'apprête à effectuer un vol de routine.
À 11 h 15 du matin, les roues de son Dornier 27 quittent la piste.
Francisco Rodrigues ignore qu'il jouera dans l'heure qui vient un rôle central dans l'une des plus extraordinaires rencontres avec un ovni en Europe, et qu'il pourra
s'estimer heureux d'en sortir vivant.
L'affaire de Castelo de Bode est importante, car c'est un exemple révélateur d'interaction entre un ovni et les instruments de bord d'un avion.
Francisco Rodrigues a pris sa retraite, et refuse désormais de parler de cet événement traumatisant. Mais l'armée de l'Air portugaise a mené une enquête approfondie sur cette affaire.
Le spécialiste des ovnis Francisco Correa a pu consulter les archives de l'armée.
Ce Dornier 27 est identique à celui de Francisco Rodrigues. Ce jour-là, il volait en solo.
Le Dornier 27 est un monomoteur allemand. Cet appareil, léger et polyvalent, est très apprécié des pilotes pour sa manœuvrabilité en vol. Francisco Rodrigues n'a que 23 ans,
mais c'est déjà un pilote expérimenté. Il est sergent et compte déjà plus de 800 heures de vol. Il survole Castelo de Bode, un barrage hydroélectrique à 130 km de Lisbonne.
Moins d'une heure après avoir décollé, il aperçoit un objet sombre dans les nuages. Par radio, il demande à sa base si un autre avion survole cette zone.
2000 pieds au-dessus du barrage. Je répète, 2000 pieds au-dessus du barrage.
3.3.1.0.
Il contacte la tour, mais celle-ci ne voit rien sur ses radars. Il amorce un virage à gauche. Rodrigues manœuvre pour mieux observer cet objet volant.
Correa :
Il avait presque terminé son virage quand il a crié. La tour l'a entendu crier.
À 2000 pieds [600 mètres], Rodrigues se retrouve face à quelque chose de totalement inexplicable.
Correa :
À ses 11 h , il a vu un objet large de 12 à 15 mètres. Il est resté immobile pendant 5 ou 6 secondes avant de partir brusquement.
Quand l'ovni disparaît, le Dornier se met à vibrer violemment. Soudain, son compas commence à tourner frénétiquement. L'appareil entame une terrible descente en piqué depuis 2000 pieds d'altitude.
Correa :
Le moteur fonctionnait toujours, mais l'appareil était incontrôlable. Le pilote a tenté de reprendre le contrôle.
Tandis que le sol se rapproche, Rodrigues se bat pour maîtriser son appareil. Il ouvre à fond les gaz dans une dernière tentative pour redresser l'avion. À la verticale du barrage,
il réussit à stabiliser le Dornier 27.
Francisco Correa se rend au barrage de Castello de Bode, où deux témoins ont assisté à la terrible descente en piqué.
Il y avait sur place deux bergers qui ont vu l'appareil piquer. Ils l'ont vu passer derrière cette colline, et ils ont entendu un « pah » quand le pilote a coupé le moteur,
et quand il l'a remis en marche, l'appareil a refait « pah ». Ils ont vu l'appareil reprendre de l'altitude.
À son retour, le pilote subit un examen médical complet. Bien que secoué, il est en bonne forme physique, et fait immédiatement son rapport à ses chefs sur cette rencontre avec un ovni.
Les pilotes ont souvent du mal à raconter qu'ils ont vu un ovni. Ils ont peur du ridicule, ils ont peur que cela nuise à leur carrière.
Mais l'armée de l'Air portugaise prend les faits très au sérieux, et lance une enquête approfondie.
Trence-cinq ans après l'observation de cet ovni, l'historien Joaquim Fernandes a pu consulter les archives militaires.
Fernandes :
Voici le rapport de Francisco Rodrigues sur l'affaire de Castelo de Bode, et voici un courrier de l'armée de l'Air et un résumé de l'affaire. Le rapport du pilote
« observation d'un objet volant non identifié ».
Francisco Rodrigues décrit un objet de près de 15 mètres de large, c'est-à-dire trois mètres de plus que l'envergure de son Dornier.
Fernandes :
Il y a aussi un croquis de l'objet qui a surgi des nuages pour passer à six ou sept mètres de l'avion. Une expérience terrifiante.
Première énigme : comment un objet de cette taille et volant à haute altitude a-t-il pu échapper aux radars ?
Chris Morshead est ingénieur radar à la Royal Navy depuis trente ans. Il a une foi aveugle en la technologie.
Pour la détection des objets, un radar est certainement bien plus fiable qu'un pilote. Il est extrêmement étonnant à haute altitude qu'un objet physique apparaisse à un pilote
mais ne soit pas repéré par un radar.
À une altitude de 2000 pieds, cet ovni aurait dû être détecté. Il existe une explication : l'objet vu par le pilote n'était pas solide.
Morshead :
Il arrive fréquemment que des phénomènes atmosphériques provoquent des illusions d'optique. Cela dépend beaucoup du pilote, des conditions lumineuses et des conditions météo.
On peut très facilement se tromper.
Depuis les années 50, de nombreuses observations d'ovnis ont été expliquées par un curieux phénomène atmosphérique.
Morshead :
L'inversion des températures, par exemple, peut provoquer des mirages. C'est une illusion d'optique qui fait apparaître quelque chose qui en fait ne se trouve pas là.
Un mirage se produit quand deux couches de l'atmosphère ont des températures différentes, et dans ce cas des densités différente. C'est un peu comme la cuillère plongée dans un verre d'eau
qui nous paraît tordue. C’est la même chose quand la lumière traverse des couches atmosphériques de densité différente. C'est pourquoi des objets lointains peuvent sembler déformés
ou paraître plus proches ou plus éloignés.
Mais ce phénomène de mirage n'explique pas le fait le plus troublant. Comment le Dornier, un appareil réputé pour sa maniabilité, a-t-il pu plonger aussi brutalement alors que son moteur fonctionnait ?
Le professeur Raul Berenguel nous fournit quelques éléments d'aéronautique.
On a une basse pression au-dessus de l'aile, et une haute pression sous l'aile.
Le profil d'une aile est conçu pour que l'air se déplace plus vite au-dessus qu'en dessous. L'air circulant plus lentement crée une haute pression sous l'aile, qui génère la portance.
Si ce phénomène se déplace très vite près de l'avion, qu'arrive-t-il ? Vous perdez votre portance, et l'avion plonge.
Un avion à réaction volant à grande vitesse aurait pu faire piquer le Dornier. Comment expliquer alors le dérèglement du compas ?
Pour faire tourner ce compas depuis une telle distance, cet objet aurait dû générer un champ magnétique autour de l'avion. Un avion normal ou un avion à réaction ne peut pas provoquer
un tel champ magnétique. Cet objet, quel qu'il soit, n'a jamais été identifié. C'est un objet qui vole, et que je ne peux pas identifier. C'est par conséquent un ovni.
Mais un autre fait tout aussi troublant s'est produit ce jour-là.
Pendant que Francisco Rodrigues entame sa descente en piqué, les employés du barrage de Castelo de Bode font face eux aussi à une urgence.
Correa :
Quand Francisco Rodrigues tombait en chute libre à bord de son avion, le barrage hydroélectrique a subi sans aucune raison une chute d'énergie considérable.
Le courant du barrage est rétabli, mais la question reste posée. Existe-t-il un lien entre ces deux événements étranges ? C’est un autre aspect de cette énigme qui risque de ne jamais être résolu.
Morshead :
Le problème des ovnis est très intéressant. En tant qu'ingénieur, je suis très sceptique. Je crois toujours à une explication rationnelle. On est parfois incapable d'expliquer des phénomènes
qui ont été observés. S'agit-il de vaisseaux spatiaux venus d'un autre monde ? Personnellement j'ai du mal à le croire. Je pense qu'il s’agit de phénomènes naturels que nous n'avons pas identifiés.
© 2012 NGE
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