Texte français du reportage télévisé de la chaîne RTP2
sur l'observation d'Ota, Portugal, en 1957 :
Rencontres rapprochées - Le cas d'ovni Lemos Ferreira
On peut trouver le reportage en portugais
sur youtube, ou avec sous-titres
français sur Dailymotion en trois parties (
partie1,
partie2,
partie3).
4 septembre 1957 19 h 30.
Une escadrille de quatre F-84 sous le commandement du Capitaine Lemos Ferreira part de la base aérienne d'Ota afin de réaliser un vol d'entraînement de
navigation nocturne. Parcours : Ota - Cordoue - Cáceres - Ota.
Ce vol apparemment normal allait se transformer en la plus insolite des aventures dans la vie des quatre pilotes.
Joaquim Fernandes, historien au CTEC :
Ayant pour protagoniste celui qui était alors le Capitaine Lemos Ferreira en septembre 1957, c'est le plus ancien dans notre répertoire de
« rencontres rapprochées ». Ce cas s'est déroulé pendant un vol de routine, un vol nocturne entre la base d'Ota, Cordoue, Cáceres en Espagne,
et retour à la base d'Ota. C'est une situation intéressante qui a ébranlé d'une certaine manière les quatre pilotes impliqués, qui ont été confrontés à
une série de phénomènes lumineux soudains, qui ont dû rompre pendant de longues minutes leur formation, et qui a causé un sursaut magnétique. Ce sont
les incidences que nous allons examiner tout de suite.
Simulation
Ota 4 septembre 1957. Il était 19 h 30 lorsque tout était préparé dans la réalisation d'un nouveau vol d'entraînement de navigation nocturne. Déjà avec
tout son équipement, le Capitaine Lemos Ferreira, qui deviendra plus tard le chef d'état-major des Forces aériennes portugaises, était prêt à commander ce
vol. Son équipe, composée des caporaux pilotes aviateurs Manuel Marcelino, Alberto Covas et Salvador Alberto Oliveira, étaient également déjà équipés et
n'attendaient que les ordres du Capitaine de l'escadrille. Cette nuit-là les quatre pilotes devaient réaliser une mission de routine de navigation
nocturne à 25 000 pieds. Le vol commencerait à Ota et aurait pour but la ville espagnole de Cordoue, où serait ensuite exécuté un changement de
route afin de revenir sur la base aérienne d'Ota en passant par la ville espagnole de Cáceres en entrant au Portugal par la zone de Portalegre.
Après les dernières recommandations données par le Capitaine Lemos Ferreira, tout était au point pour commencer le vol. Ainsi l'escadrille de quatre
chasseurs-bombardiers F-84 prit son envol sur la piste.
Conformément à la procédure, le F-84 du Capitaine Lemos Ferreira se positionnait dans le commandement central et se trouvait entouré par un chasseur à sa
droite, et deux autres à sa gauche. La pleine lune permettait une visibilité aérienne excellente et le vol se déroulait dans la normalité la plus totale.
Les quatre chasseurs sont arrivés dans l'espace aérien de la ville espagnole de Cordoue sans le moindre contretemps.
Étant arrivés à destination, il était temps de faire le chemin de retour vers l'espace aérien portugais. Pour cela, l'escadrille vira vers la gauche afin
de changer de direction de vol. Ce fut à ce moment que le vol commença à prendre une tournure insolite. Avec stupéfaction, les quatre pilotes remarquèrent
une petite sphère jaune aux caractéristiques peu communes. Les quatre hommes ont immédiatement conjecturé sur ce que pouvait être cet étrange objet, sans
arriver à une quelconque conclusion.
Malgré tout cette sphère tellement mystérieuse allait devenir quelque chose d'encore plus extraordinaire. Après quelques minutes, la petite sphère jaune
s'est élargie soudainement, se transformant en une boule colorée de plus grandes dimensions. L'évolution de l'étrange objet surprit les pilotes qui
n'avaient jamais eu affaire à un phénomène aussi inhabituel, et à la surprise de tous, après quelques minutes le même objet a présenté un autre mouvement,
cette fois de rétractation, se transformant de nouveau en la petite sphère jaune initiale.
Les mouvements d'expansion et de rétractation se sont répétés plusieurs fois. Les quatre membres de l'escadrille regardaient stupéfaits vers cet
incroyable phénomène sans arriver à comprendre de quoi il s'agissait.
Le vol continua, toujours marqué par cette étrange masse qui entre-temps était descendue un peu sous la ligne d'horizon, et qui soit augmentait, soit
diminuait de taille. À proximité de la ville espagnole de Cáceres, la situation déjà étrange par nature a présenté des aspects encore plus exceptionnels.
L'objet jusqu'alors sphérique s'est modifié, présentant une forme ovale pouvant être comparée à un doigt courbé, avec le bord taillé, de couleur
rouge-roux. L'incrédulité des quatre pilotes allait en grandissant. Jamais ils n'avaient vu un tel étrange phénomène, et aucun d'eux ne savait quoi
penser.
Ce qu'ils n'imaginaient pas, c'est que le phénomène n'en resterait pas là… À ce moment sont sortis de l'objet quatre petites sphères, qui ont commencé à
tourner autour de l'objet plus grand. L'étonnement des pilotes augmentait à chaque minute. Jamais ils n'avaient pensé qu'un simple vol de navigation
nocturne puisse se transformer en un moment aussi inexplicablement bizarre.
Arrivant à proximité de Coruche, se produisit une surprise inattendue. Cet ensemble d'objets déjà par eux-mêmes tellement étranges, a fait une plongée
subite commençant tout de suite après une rapide approche en direction de l'escadrille, donnant la sensation claire qu'ils allaient percuter les
chasseurs.
Prise de panique, la formation des quatre avions fit une manœuvre de dispersion pour éviter la collision.
Lorsqu'ils se sont réunis à nouveau, aucun des pilotes n'est arrivé à voir un quelconque vestige de l'objet, qui avait simplement disparu. Se remettant de
leur frayeur, les pilotes continuèrent le vol avec pour objectif d'arriver à atterrir le plus rapidement possible.
Arrivés sur terre les discussions sur l'ahurissant moment qu'ils venaient de vivre continuèrent, mais personne n'arrivait à trouver une quelconque
explication rationnelle à propos d'une chose aussi insolite.
Ce vol ayant été tellement spécial, le Capitaine Lemos Ferreira a rédigé immédiatement un rapport interne où il décrit en détail tous les événements vécus
par l'escadrille cette nuit-là.
Et pour épaissir encore le mystère, quelques jours plus tard, le Capitaine Lemos Ferreira reçut une information selon laquelle le même jour à la même
heure du vol, l'Observatoire des phénomènes météorologiques de Coimbra a enregistré une extraordinaire variation du champ magnétique.
La nuit du 4 septembre 1957 a suscité immédiatement l'intérêt de divers organes de communication publique de l'époque.
Après environ 50 ans, le capitaine Lemos Ferreira, maintenant ex-chef d'état-major de la Force aérienne portugaise, se rappelle cette nuit qui fut la
plus insolite de sa vie.
Général José Ferreira Lemos :
Le vol par lui-même s'est passé parfaitement normalement : nous étions quatre pilotes, trois sergents et moi j'étais le chef de cette escadrille.
Et c'était un vol d'entraînement de navigation nocturne. Tout s'est passé normalement, jusqu'à arriver à Cordoue.
Lorsqu'on a fait un virage sur la gauche, j'ai eu la sensation d'une chose différente de ce qui était habituel. J'ai vu une espèce de petite sphère, de
couleur jaune vif. Mais c'était une chose relativement petite, je l'ai confondue avec un astre, mais pas avec les astres que nous connaissions. On a
discuté à travers l'interphone de ce que c'était ou n'était pas, car nous voyions tous la même chose. Et nous sommes arrivés à la conclusion que ça
n'était rien de tout ça.
Passé quelques minutes, ce qui était la petite sphère de couleur jaunâtre a eu subitement une espèce d'élargissement vers une chose beaucoup plus
grande, une sphère beaucoup plus grande avec la caractéristique d'être colorée. Après un certain temps relativement court il y a eu une rétractation et
cette sphère colorée est passée de nouveau à une chose beaucoup plus petite, avec la même couleur qu'elle avait auparavant, jaunâtre. Près de Cáceres où
on devait tourner sur la gauche, l'objet, assez rapidement, a changé de forme pour devenir, comment dire, une espèce de « saucisse », et avait
une couleur rouge, comme le fer lorsqu'il est chauffé, et donnait l'impression qu'il était dentelé sur les bords.
Jusqu'à ce que le pilote qui était à ma droite dise finalement : « Il y a des sphères qui sortent de là-dedans ». Et de fait nous avons
vu trois ou quatre objets lumineux qui avaient également une apparence sphérique.
Arrivés près de Coruche, toujours le pilote à ma droite a eu l'impression que tout cet ensemble était en mouvement, et venait vers nous à grande
vitesse. Celui qui était à ma droite a de fait dévié vers la droite et vers le haut, ceux de gauche ont fait une manœuvre identique, et moi j'ai tiré
sur le nez de l'avion et j'ai pivoté pour voir si je voyais passer quelque chose en dessous. Et tout ça a été très rapide, même pas une seconde. Et je
n'ai rien vu.
La manœuvre prévoyait qu'on allait atterrir à Ota, j'ai décidé que nous n'allions plus le faire, car nous étions tous très excités, donc nous nous
sommes limités à atterrir tranquillement sur la piste, un à droite l'autre à gauche, je veux dire des côtés de la piste, distants de 400,
500 mètres entre chaque avion. Et nous avons atterri tranquillement, et nous avons été au parc de stationnement, puis nous avons discuté de ce que
c'était ou pas. Et la conclusion était toujours la même : nous ne savions pas.
La nuit du 4 septembre 1957 fait date dans la phénoménologie ovni portugaise. Le CTEC, centre transdisciplinaire d'études de la conscience, s'est
également intéressé à l'étude du cas.
Raul Berenguel, Analyste informaticien au CTEC :
J'ai eu connaissance de ce cas pour la première fois en 1975, à travers la revue « Insolite » qui était publiée à l'époque par le CAFI. Je
crois que c'étaient deux collaborateurs Rui Choa et José Garido qui ont réalisé l'entrevue avec le général Ferreira Lemos. Le cas s'est déroulé en 1957,
selon mes notes plus précisément le 4 septembre 1957. À l'époque la Force aérienne fut très généreuse et continue toujours à l'être, fournissant
toutes les données, la Force aérienne portugaise a toujours fourni toutes les données, d'ailleurs ce sont toujours les premiers à appeler une équipe
d'enquêteurs lorsque se produit un cas quelconque.
Les observateurs sont dignes de confiance, et ont exclu l'hypothèse d'autres aéronefs ou de phénomènes spatiaux connus, tout comme la localisation à la
superficie terrestre des objets observés, après avoir confronté délibérément ces hypothèses pendant le déroulement de l'observation. Pendant ce temps
diverses hypothèses pour tenter d'expliquer le phénomène ont été écartées.
Berenguel :
Vénus a été écartée, premièrement par sa dimension et par le mouvement.
Paulo Gali Macedo, Astrophysicien / Université de Porto :
Il n'y a qu'au début de l'observation que Vénus était visible clairement, mais déjà très proche de la ligne d'horizon. Donc, en 40 minutes, elle
avait disparu de l'horizon, on ne peut pas penser que ce soit Vénus.
Berenguel :
Une excuse très utilisée à l'époque c'était de dire que c'était des gaz de marée, c'est également à écarter. Un ballon, c'était également un des
arguments avancés. Les ballons lorsqu'ils sont lancés, normalement sont lancés vers le jet stream et les jet streams ont des vitesses très supérieures à
celles dont nous parlons.
Le mystère s'épaissit et les enquêtes sur le cas également.
Macedo :
La dernière partie de l'observation me laisse l'impression d'une interception par une autre escadrille. Quelles sont les autres escadrilles qui
pouvaient être dans cette zone à ce moment ? Une espagnole bien évidemment, puisqu'ils volaient en Espagne, mais en principe si les deux pays
étaient informés d'exercices dans ce sens, il n'y a aucune raison.
À part le phénomène, les archives au sujet de la variation magnétique de 4 septembre 1957 ont été analysées.
Paulo Ribeiro, spécialiste du géomagnétisme :
Le 4 septembre 1957 se développait une tempête qui avait commencé depuis le 2, et l'observation s'est produite très près de la période de maximum
d'intensité de cette tempête. On a mesuré des indices de l'activité du champ magnétique de 8 sur une échelle de 9 c'est de fait beaucoup. Le
phénomène me paraît correspondre à l'ensemble de phénomènes désignés par ball lightning. En accord avec les descriptions, s'agissant d'une boule de
lumière, avec scintillements et variations de lumière, on pourrait tomber dans ce type de phénomènes. Cependant il y a des particularités assez
anormales dans l'ensemble des phénomènes anormaux décrits comme des boules de lumière.
De fait, ce vol tellement spécial a été effectué par quatre pilotes expérimentés et aux compétences très reconnues.
Manuel Domingos, neurologue :
À l'époque le Capitaine Lemos Ferreira, et plus tard général, puis chef de l'état-major des Forces aériennes, un homme de grand gabarit, de grande
compétence aéronautique, un homme avec une expérience de vol extraordinaire, déjà à l'époque c'était un excellent pilote. Ainsi ce retour d'Espagne
qu'il effectue avec les F-84, lui et les équipages, qui étaient constitués par des sergents pilotes... Aujourd'hui c'est plus comme ça, ils doivent tous
être officiers, mais à l'époque c'était comme ça, ils ont tous vu, ils ont tous fait l'observation, ça ne peut pas être de près ni de loin une
hallucination collective, je ne crois pas à ce type d'hallucinations collectives, encore moins de la part de personnes qui sont habituées à faire ce
type de travail, de voler dans ces conditions, à ces heures de la nuit.
Le doute persiste jusqu'à aujourd'hui. Qu'était finalement ce bizarre objet ?
Macedo :
Il ne me semble pas qu'il y ait une explication très claire à la lumière de ce que je peux penser en termes de mes connaissances.
Dominguos :
Il ne me semble pas que des pilotes expérimentés qui pilotent des appareils hautement sophistiqués ne pouvant pas être mis dans la main de débutants,
ne soient pas entraînés afin de distinguer ce qui est une illusion d'optique, même s'ils peuvent éventuellement en avoir, de ce qui n'en est pas une.
Ils savent très bien ce qu'est un astre, la position des astres, ils doivent savoir toutes ces choses.
Berenguel :
Dans ce cas, s'agissant de pilotes expérimentés, de personnes conceptualisées et de personnes qui ont assumé des responsabilités publiques de haut
niveau dans le pays, on ne peut pas dire autre chose, que ce ne sont pas des objets non identifiés jusqu'à aujourd'hui.
Dominguez :
Ce fut en réalité, le contact avec un vaisseau, avec un objet volant non identifié.
Ferreira :
L'interrogation se maintient. J'ai vu, mais je ne sais pas ce que j'ai vu.
Fernandes :
En récapitulant ce cas, on peut considérer que sans doute, que la capacité de perception, l'expérience visuelle des pilotes, même en vol nocturne,
n'est jamais acquise. On n'a jamais entendu dire qu'ils ne pouvaient pas être trompés par des phénomènes inespérés et soudains. Mais le fait, compte
tenu de l'expérience du capitaine Ferreira Lemos et de ses équipiers, constitue une marque historique dans le répertoire de nos « Rencontres
rapprochées ». Éventuellement il y aura des solutions en termes de corps astronomiques, célestes, d'entrée de masse météorique dans l'atmosphère
qui peuvent les avoir surpris, mais de fait, la crédibilité, l'emphase posée dans la description de ces pilotes nous pousse à conclure que du point de
vue de son expérience, ce fut une expérience originale, digne d'être retenue dans notre catalogue de cas à résoudre.
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