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Le nucléaire n'a pas toujours eu la mauvaise réputation qu'on
lui connaît aujourd'hui... Il fut un temps où l'eau de Badoit
arborait fièrement sur ses étiquettes sa qualité « d'eau
radioactive » (rassurez-vous, elle ne l'est pas plus qu'une autre eau
minérale), et où un certain Nikola Tesla trouvait très
stimulant de placer son cerveau dans un flux de rayons gamma (précisons
qu'il est mort d'un cancer au cerveau, dans des accès de démence
qui, associées à son génie naturel, inspirent encore
les rêveurs croyant à « l'énergie libre »).
Peu après la seconde guerre mondiale, on imaginait volontiers
que les avions, les fusées, les navires ou même les automobiles
seraient bientôt tous propulsés par cette source d'énergie
miraculeuse.
C'est ainsi qu'est né en 1946 le programme NEPA (Nuclear Energy for
the Propulsion of Aircraft), placé sous le contrôle de l'armée.
Au début des années 50, il aboutissait au prototype d'un bombardier
nucléaire, le YB-60.
Photo du YB-60
Les moteurs fonctionnaient comme des turboréacteurs normaux, avec
un compresseur et une turbine, mais l'air était chauffé par
le réacteur nucléaire, ne nécessitant donc pas de carburant.
L'intérêt était donc une autonomie quasiment illimitée.
Les Soviétiques développaient bien sûr des projets similaires...
Plusieurs types de réacteurs à propulsion nucléaire
ont été expérimentés avec succès... Mais
tout cela a été abandonné au début des années
60, en raison de la masse des protections nécessaires pour protéger
l'équipage des radiations nocives, et aussi parce que des bombardiers
à long rayon d'action ont perdu beaucoup de leur intérêt
avec l'arrivée des missiles intercontinentaux.
Dans le domaine spatial, on a expérimenté dans les années
50/60, en particulier avec le programme NERVA (Nuclear Engine for Rocket
Vehicle Application), des moteurs « nucléothermiques »,
dans lesquels le réacteur nucléaire était utilisé
pour échauffer un « fluide propulsif », en général
de l'hydrogène. L'intérêt par rapport aux carburants
chimiques est que la vitesse d'éjection, qui détermine le rapport
de masse de la fusée (rapport de la masse au décollage sur
la masse à vide) peut être nettement plus élevée,
et nécessite donc une masse de carburant (ou de fluide propulsif)
plus faible.
La température mesurant l'énergie cinétique moyenne
des molécules d'un gaz, c'est avec les molécules les plus
légères que l'on obtient la vitesse la plus élevée
pour une température identique. C'est pour cela que l'hydrogène
est le « fluide propulsif » le plus efficace avec des réacteurs
thermiques... Avec un autre gaz, il faudrait atteindre une température
plus élevée pour obtenir la même vitesse d'éjection,
ce qui implique des matériaux plus résistants à la chaleur.
La vitesse d'éjection du prototype de réacteur NERVA dépassait
8 km/s, contre 4,5 km/s avec les meilleurs propulseurs chimiques.
Le rapport de masse diminuant exponentiellement lorsque la vitesse d'éjection
augmente, le gain en masse de carburant aurait été énorme.
Photo d'un réacteur NERVA
Le programme a été abandonné en 1971, en même
temps que les essais d'explosions nucléaires dans l'atmosphère...
Pourtant, il est bon de préciser qu'un réacteur nucléaire
ne rejette pas de matériaux radioactifs. Il peut émettre des
rayonnements ionisants s'il n'est pas convenablement blindé, mais
ces rayonnements ne perdurent pas. Ce n'est qu'en cas d'accident qu'il y
a un risque de rejets radioactifs dans l'atmosphère, et ce risque
a été jugé suffisamment important pour mettre fin aux
essais.
On reparle maintenant de propulsion nucléaire, mais utilisée
exclusivement dans l'espace, notamment pour les projets de voyage habité
vers Mars. Ça semble presque une nécessité, mais on
ne sait pas si l'intérêt d'une telle expédition vaincra
la forte réticence du public envers tout ce qui touche au nucléaire.
Donc, depuis les années 70 et jusqu'à maintenant, rien ne se
fait en matière de propulsion nucléaire dans l'atmosphère...
C'est en tout cas la version officielle. Mais on peut se demander si les
militaires américains ont pu réellement abandonner une voie
aussi prometteuse ! Personne ne doute qu'ils ont continué à
expérimenter des armes chimiques et bactériologiques après
leur interdiction, il est très vraisemblable qu'ils continuent les
essais nucléaires souterrains, entre autres activités inavouables,
alors il faut faire preuve d'une grande naïveté pour les croire
lorsqu'ils disent avoir abandonné la propulsion nucléaire !
Le gros problème de la propulsion nucléaire n'est pas la masse
du réacteur. Il est vrai que la puissance nécessaire pour propulser
un avion est de l'ordre de celle d'une centrale électrique, mais on
sait faire des réacteurs nucléaires de faible masse, produisant
de l'ordre d'un mégawatt par kilogramme. On atteint donc un gigawatt,
l'ordre de grandeur de la puissance nécessaire pour propulser un avion,
pour un réacteur pesant seulement une tonne.
Mais tout se gâte lorsqu'on doit protéger l'équipage
des radiations, et rajouter des sécurités pour limiter les
risques de contamination radioactive en cas d'accident. La masse de l'ensemble
atteint alors des valeurs déraisonnables pour un appareil destiné
à voler. C'est pour cette raison que la propulsion nucléaire
n'a été officiellement utilisée que pour des sous-marins,
où la masse n'a pas une grande importance.
Mais on sait que les militaires n'ont jamais été très
regardants en matière de sécurité, et aucune protection
n'est nécessaire pour un drone, un appareil non piloté ! L'armée
américaine est bien capable d'avoir fabriqué des drones utilisant
un réacteur nucléaire « nu », dépourvu de
toute protection. Un drone pesant quelques tonnes, utilisant un réacteur
nucléaire délivrant de l'ordre d'un gigawatt, ne présenterait
pas de danger à condition qu'il soit maintenu à plusieurs kilomètres
des habitations et regagne après chaque mission une enceinte protégée...
Aucun danger, sauf bien sûr en cas d'accident.
Cela nous rappelle un épisode « ufologique » relaté
dans le numéro 6 de la revue
Top Secret :
l'affaire Cash/Landrum. Le soir du 29 décembre 1980, Betty Cash, Vicky Landrum
et son petit-fils Colby roulaient sur une route du Texas, lorsqu'ils ont
vu un drôle d'appareil volant à basse altitude, en forme de
« diamant » lumineux, éjectant au-dessous de lui une flamme
très vive. L'objet s'étant arrêté au-dessus de
la route, à une cinquantaine de mètres des témoins,
ces derniers ont stoppé leur voiture et en sont sortis. La chaleur
ressentie près de cet objet était si intense que Vicky a vite
regagné la voiture avec son petit-fils, alors que Betty Cash restait
dehors, fascinée par cet objet. Après une quinzaine de minutes,
l'engin s'est éloigné, et Betty est rentrée à
son tour, en remarquant que la poignée de l'automobile était
devenue brûlante. À l'intérieur, la chaleur était
devenue étouffante, à tel point que le tableau de bord en plastique
avait partiellement fondu. À ce moment-là, une vingtaine de
gros hélicoptères à deux rotors (identifiés plus
tard comme des « Chinook CH-45 ») ont surgi pour escorter l'objet...
Betty Cash a voulu suivre cet étrange cortège, mais un des
hélicoptères s'est interposé, barrant la route. D'autres
témoins ont vu ces hélicoptères et un ballet de lumières.
Couverture d'un livre consacré à l'affaire
Une demi-heure après l'incident, l'état de Betty Cash a commencé
à se détériorer : des cloques sont apparues sur sa peau,
comme après un fort coup de soleil, ses paupières et d'autres
parties de son visage ont enflé au point de la rendre méconnaissable,
et elle a été hospitalisée pendant plus d'un mois. Elle
a souffert de diarrhées et de vomissements, et quelque temps après
elle a perdu ses cheveux et ses ongles. Plus tard, elle a souffert d'une
cataracte et d'une hypersensibilité à la chaleur et au soleil,
et contracté un cancer. Vicky Landrum et son petit-fils ont souffert
de symptômes semblables, mais moins marqués.
L'affaire a été particulièrement bien étudiée
du fait que, encouragées par un avocat passionné par les ovnis,
Betty Cash et Vicky Landrum ont porté plainte contre le gouvernement
des États-Unis, persuadées qu'elles avaient été
victimes d'essais d'un engin militaire secret dangereux pour la population.
L'affaire n'a pas abouti, l'U.S. Air Force et la NASA ayant nié posséder
un appareil capable de provoquer de tels symptômes, et les victimes
n'ayant pas pu fournir la preuve de la responsabilité d'un organisme
particulier.
Tout cela évoque irrésistiblement une exposition à des
rayonnements ionisants, précisément ceux que peut émettre
un réacteur nucléaire non protégé. En fait, des
rayonnements ionisants seuls ne peuvent pas expliquer une réaction
aussi rapide, sans quoi ils auraient entraîné la mort très
rapidement, mais ils ont pu être associés à des brûlures
classiques et des rayonnements ultraviolets causés par le jet de gaz
brûlant.
Dans la revue Top Secret déjà évoquée,
on privilégie plutôt l'hypothèse d'un « lightcraft »,
un concept inventé par le professeur Myrabo. Un tel engin, qui n'a officiellement
fait l'objet que d'essais à petite échelle, évoque irrésistiblement
les « aérodynes MHD » chers à Jean-Pierre Petit,
mais Myrabo résout le problème de la puissance électrique
nécessaire en alimentant l'engin par un faisceau de
micro-ondes extérieur. Ce faisceau pourrait être dirigé
depuis un bâtiment au sol, auquel cas l'appareil ne pourrait pas dépasser
l'horizon de l'émetteur (le principe est envisagé pour réaliser
un petit lanceur spatial économique), ou depuis un satellite (cela,
il ne faut pas y compter avant longtemps, il sera difficile de le maintenir
secret, et compte tenu de la diffusion inévitable du faisceau dans
sa traversée de l'atmosphère le principe ne pourra être
utilisé que pour des engins de grande dimension). Bref, cette idée
apparaît totalement irréaliste, outre que les maux dont a souffert
Betty Cash évoquent mal une simple exposition à des micro-ondes.
L'hypothèse d'un réacteur nucléaire me paraît
beaucoup plus crédible, même si les ufologues, qui n'aiment
pas une idée aussi « raisonnable », imaginent plutôt
que l'engin aurait été une épave d'ovni que les militaires
auraient essayé tant bien que mal de faire voler !
On peut tenter d'en savoir un peu plus sur le type d'engin qui pourrait
être responsable. La flamme intense au-dessous fait bien penser à
un simple réacteur nucléothermique, similaire à celui
du programme NERVA. La taille réduite de l'engin (grand comme la cuve
d'un château d'eau, dira un des témoins, ça ne doit pas
dépasser quelques mètres de diamètre et de hauteur)
fait penser à un drone plutôt qu'à un véhicule
habité. Sa forme de « diamant » avec des facettes multiples,
lui donnant le profil d'un losange, rappelle celle du F-117, responsable
pour une grande part de sa furtivité radar : si l'objet est constitué
de facettes parfaitement lisses orientées vers le bas et vers le haut,
il ne produira aucun écho vers un radar situé latéralement,
donc à grande distance, et aura peu de chance de réfléchir
dans la bonne direction le faisceau d'un radar placé juste à
la bonne distance.
La luminosité émanant de la totalité de l'engin évoque
plutôt un plasma, comme en posséderait un engin utilisant l'électricité
comme propulsion (un « lightcraft » ou un appareil à MHD
utilisant un système similaire à l'Aurora). On ne sait pas
faire des réacteurs nucléaires produisant directement de l'électricité
pour une masse compatible avec le vol, mais un générateur MHD
peut être utilisé pour convertir efficacement l'énergie
cinétique des gaz de sortie en électricité. Dans ce
cas, l'électricité produite peut servir à aspirer l'air
à l'avant par un convertisseur MHD, réduisant la signature
radar et infrarouge, ainsi que la traînée et l'onde de choc
en cas d'utilisation supersonique. Ce système s'apparenterait beaucoup
à celui des torpilles à MHD révélées dans
le dernier livre de Jean-Pierre Petit,
et fabriquées justement à
partir de 1980. Il est en fait peu probable qu'un engin aussi performant
ait fonctionné dès 1980 dans l'atmosphère, mais il aurait
pu s'agir des premiers essais d'un système MHD « minimal ».
On peut d'ailleurs supposer que c'est ce système qui aurait été
défaillant, obligeant l'appareil à être propulsé
directement par la sortie du réacteur nucléothermique. Cet
appareil destiné normalement à voler à haute altitude
aurait alors été contraint d'évoluer au raz du sol,
et escorté par des hélicoptères, afin d'éviter
tout risque d'écrasement au sol.
Un tel drone nucléaire pourrait aussi bien faire du sur-place que
se déplacer à grande vitesse, et jouirait d'une très
grande autonomie... Aucun autre système utilisable pour un drone (de
type avion, hélicoptère ou dirigeable) ne peut réunir
toutes ces qualités. L'utilisation d'un simple moteur nucléothermique
le rendrait très visible aux infrarouges, avec son réacteur
nécessairement dirigé vers le bas, mais l'ajout d'un système
MHD réduit ce problème (les gaz de sortie sont ralentis et
refroidis pas le générateur).
On peut maintenant se demander à quoi pourrait ressembler un
drone nucléaire plus abouti, construit vingt ans plus tard. Si la
MHD en milieu aérien ne pouvait que balbutier en 1980, elle était
bien maîtrisée au début des années 90, aussi bien
du côté russe qu'américain, comme on peut s'en convaincre
en lisant encore le dernier livre de Jean-Pierre Petit. On peut donc supposer
que le réacteur nucléaire n'intervient plus du tout pour fournir
la poussée, et que l'énergie cinétique des gaz est entièrement
convertie en électricité utilisée pour aspirer l'air
tout autour de l'appareil. On peut même imaginer dans ce cas que les
gaz, presque complètement ralentis par un générateur
MHD, seraient éjectés non pas sous l'appareil mais dessus :
cela diminuerait encore la signature infrarouge depuis le sol, et pourrait
faciliter l'ionisation de l'air par l'apport d'éléments conducteurs
de l'électricité.
La MHD permettant de réduire considérablement la traînée,
l'échauffement et l'onde de choc à grande vitesse, un tel appareil
pourrait certainement voler dans l'atmosphère à vitesse hypersonique.
Quant à la forme d'un tel appareil, Jean-Pierre Petit a bien
montré dans diverses publications que la mieux adaptée à
ce mode de propulsion par MHD « externe » est celle de « soucoupe ».
Les « lightcrafts » de Myrabo, si les prototypes actuels évoquent
quelque peu l'engin vu par Betty Cash et Vicky Landrum (sans toutefois la
flamme caractéristique au-dessous) doivent évoluer vers la
forme de soucoupe, comme on peut le voir sur ce dessin futuriste de la société
Rensselaer Polytechnic, où travaille Myrabo :
Le « lightcraft » du futur
Et cela nous emmène à une autre révélation d'un
des informateurs de Jean-Pierre Petit, précisément celui qui
a conçu la torpille MHD américaine : « Nous avons un drone
discoïdal de 5 mètres de diamètre qui vole à mach 10
en air dense » !
Petit y voit la confirmation que les Américains utilisent des propulseurs
à antimatière, mais il me semble plus plausible d'admettre
que la source d'énergie n'est autre qu'un réacteur nucléaire,
et un tel drone serait bien conforme à ce que l'on peut attendre des
progrès prévisibles en la matière.
Je suis d'ailleurs étonné que les ufologues fassent si peu
mention de la propulsion nucléaire, tant il me semble évident
qu'elle n'a pas pu être réellement abandonnée. Ça
n'est sans doute pas assez « exotique » pour eux ! Voyons par exemple ce qu'écrivait
Pierre Guérin sur le site de l'Ufocom,
dans une note à un article consacré à l'antigravitation :
Il est amusant de constater que dans son passionnant ouvrage Révélations,
Jacques Vallée (qui vit en Californie, connaît parfaitement
le dossier de l'ufologie et a enquêté auprès des principaux
représentants de la "Lunatic Fringe" pour dénoncer leur manipulation
et leur crédulité), apporte bien malgré lui des arguments
(certes non décisifs) à l'appui de la thèse d'une technologie
non humaine à l'oeuvre à Groom Lake. Il reconnaît en
effet très objectivement qu'on a vu voler au-dessus de cette base
des objets qu'il serait "très difficile de différencier de
véritables soucoupes" et qui sont à l'origine "d'observations
spectaculaires semblables à de vraies évolutions d'Ovnis".
Il s'agit bien évidemment, selon lui, d'engins relevant d'une technologie
terrestre avancée. Ces drones télécommandés existeraient
en plusieurs dimensions, depuis les petites plates-formes mobiles discoïdales
quasi-silencieuses d'environ 1 m de diamètre, bourrées
d'électronique sophistiquée et d'une très grande maniabilité,
jusqu'aux engins de reconnaissance aérienne plus grands atteignant
quelques mètres, dotés ou non de projecteurs, etc. Ce
pourrait être un engin de ce dernier type qui aurait atterri
près de Bentwaters (Grande Bretagne) en décembre 1980 sur une
base anglo-américaine de l'OTAN. Cet "Ovni" était apparemment
attendu par les autorités, qui avaient déployé des soldats
de la base sur les lieux avant l'atterrissage, comme pour tester leur réaction
- une interprétation plausible que je ne contesterai pas. Mais
de la même façon que Vallée, voulant ridiculiser ceux
qui croient en l'existence d'une grande base souterraine peuplée
d'Aliens à Groom Lake, rapporte dans son livre qu'il leur posa la
question : "Qui ramasse les ordures ?", je renverrai la balle à
Vallée en lui posant à mon tour une question peut-être
bien plus embarrassante : "Avec quelle source d'énergie et par
quel mode de propulsion ces drones silencieux qu'il nous décrit peuvent-ils
voler ?" Les moteurs-fusées sont toujours bruyants et exigent
un poids élevé de carburant, solide ou non, si le vol doit
durer longtemps. La propulsion par turbine rotative (pour la sustentation)
peut être presque silencieuse si la source d'énergie est
électrique, et elle rendrait compte du léger bourdonnement
des objets. Mais le rapport poids/puissance pour des accumulateurs produisant
cette énergie serait rédhibitoire, s'agissant d'un engin volant,
et c'est également vrai d'un réacteur nucléaire. La
propulsion par MHD, enfin, qui rendrait compte de la luminosité
nocturne des objets et de leurs performances, exigerait encore plus
d'électricité et supposerait résolu le problème
de la fusion contrôlée, qui ne l'est toujours pas en cette fin
de siècle, près de 20 années après l'affaire
de Bentwaters. Comment peuvent donc voler les faux Ovnis de Groom Lake
et d'ailleurs, s'ils n'utilisent pas une technologie fondée sur une
autre physique ? J'attends que Vallée m'en donne la réponse.
Celle-ci existe peut-être, mais j'avoue que je ne l'ai pas encore
trouvée.
Il me semble que Guérin évacuait un peu rapidement les réacteurs
nucléaires dans le cas particulier de drones.
Enfin, pour ceux qui ne croiraient pas à la possibilité d'utiliser
un réacteur nucléaire sans protection, je les renvoie à
l'étude faite récemment par un certain David Froning
pour le compte de l'ESA, concernant la faisabilité d'un lanceur spatial automatique
à propulsion nucléaire, utilisable en particulier pour ravitailler
une station spatiale.
Si l'engin est automatique, c'est justement parce que les réacteurs
sont « nus » ! L'idée est que cet engin serait porté
à haute altitude (12 km) par des moteurs d'avion conventionnels, pour déclencher
son réacteur nucléaire (quatre réacteurs à « lit
de particules » totalisant une puissance de 17 gigawatts, dans l'hypothèse
d'un lanceur d'environ 500 tonnes au décollage) à une altitude
où les nuisances sur l'environnement et les populations au sol seraient
négligeables. Il serait ensuite porté à la vitesse de
satellisation par son réacteur nucléaire. Et pour que l'équipage
de la station spatiale n'ait pas à souffrir d'irradiation à
son approche, l'engin serait simplement laissé en orbite, réacteur
désactivé, durant plusieurs jours avant de rencontrer la station,
le temps que le taux de radiations devienne acceptable ! Après quoi
il retournerait au sol en planant, comme une Navette.
Froning estime qu'un tel appareil réduirait de 30 à 40% la
masse de carburant nécessaire, comparé à un lanceur
chimique conventionnel.
Bien évidemment, le seul problème serait le risque d'accident,
qui ne sera jamais accepté. Et rassurez-vous, Froning estime qu'un
tel projet ne pourrait pas aboutir avant 18 à 20 ans, et coûterait
quelque 1,5 milliards de dollars... Ça n'est pas demain que l'ESA
ou une autre agence spatiale civile se lancera dans un tel programme, mais
les militaires américains ont d'autres moyens et beaucoup moins de contraintes !
Il est intéressant de noter que Froning fait partie de ceux qui se
sont particulièrement intéressés au système MHD
du projet d'avion hypersonique soviétique Ajax, en espérant
l'utiliser pour un lanceur spatial (cf notre article sur
l'avion spatial)...
Décidément, il semble que la propulsion MHD et le réacteur
nucléaire vont bien ensemble !
Enfin, on trouve dans le texte de Froning des tableaux indiquant la
dose de radiation reçue en fonction de la distance du réacteur,
que l'on peut extrapoler avec intérêt au cas de Cash/Landrum.
À 500 m, la dose serait d'environ 1,5 rem/h ; à 50 m,
la dose étant inversement proportionnelle au carré de la distance,
elle serait de 150 rems/h pour le réacteur envisagé, de
17 GW. Mais pour un drone de quelques tonnes, un réacteur de
1 GW suffirait sans doute, si bien que la dose serait de 8 rems/h,
soit 2 rems en un quart d'heure, ou vingt millisieverts (le sievert,
valant 100 rems, est l'unité légale). On n'est pas loin
de la dose provoquant le syndrome de radiation aiguë, de l'ordre de 100 millisieverts.
Compte tenu de toutes les incertitudes (distance, puissance, type de réacteur),
et de la possibilité que l'échappement du réacteur ait
produit aussi des ultraviolets, on peut dire que ça colle assez bien !