Table Ronde sur les Lumières de Phœnix au Razès
Cette Table ronde s'est tenue en septembre 2014 lors des
deuxièmes
Journées ufologiques du Razès, à Rennes-le-Château. La vidéo peut être vue sur
la
chaîne Youtube d'ODH TV. Ce texte est la retranscription du débat, accompagnée de mes commentaires en rouge. J'aurais normalement dû participer à
cette table ronde, mais les organisateurs et participants liés à la liste Magonie ont décidé de m'exclure pour des raisons aussi illégales
qu'irrespectueuses, dont vous trouverez le détail
dans mon propre texte consacré aux Lumières de Phœnix.
Cette retranscription commentée constitue donc un peu ce qu'aurait pu être une table ronde avec un véritable débat, plutôt que cette triste mascarade par
quatre apprentis ufologues qui croient connaître un cas en ayant lu quelques articles sur Internet soigneusement choisis pour correspondre à leurs
préjugés (notons que la regrettée Geneviève Béduneau, contrairement aux trois autres qui se prenaient très au sérieux, assumait totalement un rôle de
candide connaissant mal l'affaire).
Robert Alessandri
Les participants, de gauche à droite : Geneviève Béduneau, Vincent « James », Thibaut Canuti et Jocelin Morrisson.
Jocelin Morrisson :
Je me présente rapidement, je suis Jocelin Morrisson, je suis journaliste pour Nexus entre autres, je suis journaliste indépendant, je travaille pour
Nexus et Inexploré, et j'en profite pour vous dire que Nexus vient de sortir un numéro spécial ovni que je vous encourage à lire, avec un compte-rendu de
la réunion du Caipan et le point de vue de Jean-Gabriel Greslé, et un rapport inédit du Comité de pilotage du Geipan qui avait été dirigé par Yves Sillard
je crois, un rapport qui date de 2010 qui n'avait jamais été publié. Parenthèse refermée.
Les Lumières de Phœnix, oui je disais que ça porte mal son nom, puisque dans mon souvenir en tout cas il s'agit d'observations de bien plus que de
lumières, je pense qu'on a des objets solides, les gens ont vu des objets, notamment des choses de grande taille
[la plupart n'ont vu que des
lumières]. Donc c'est en 1997, donc à Phœnix, capitale de l'état de l'Arizona, dans le sud-ouest des États-Unis, plein de grands espaces, et donc
les observations ont eu lieu sur une soirée, puisque dans un premier temps il y a énormément de témoignages qui sont parvenus aux autorités, à la mairie
notamment, beaucoup de gens avaient vu des tas de choses inexplicables, et ça a contraint les autorités à organiser une conférence de presse au cours de
laquelle ils ont complètement ridiculisé les témoignages, il y a eu une mise en scène que Thibaut va nous détailler, donc on a ridiculisé des témoignages
en faisant passer les témoins pour des idiots tout simplement
[non, cette mise en scène trois mois après les faits, faisant intervenir un employé
déguisé en extraterrestre, n'avait pas du tout pour but de ridiculiser les témoins, juste de détendre un peu l'atmosphère pour des raisons que vous
comprendrez plus loin, et le gouverneur qui l'a organisée a expliqué lors de cette conférence de presse qu'il prenait les témoignages au sérieux et
qu'il allait mener des investigations pour obtenir des réponses sur cette vague d'observations], et à partir de là ça a effectivement fait retomber
un peu le soufflé, médiatique en tout cas
[encore faux, cette conférence de presse a eu lieu au lendemain de la parution du premier article de la
presse nationale sur cette observation, dans USA Today, et il y a eu dans les jours qui ont suivi de nombreux autres articles et des reportages
télévisés], et ce qui est intéressant c'est que la personne qui avait organisé cette conférence de presse, qui était à l'époque le gouverneur de
l'Arizona, il est ensuite revenu quelques années après sur ses déclarations et il a avoué notamment au cours du tournage d'un documentaire de James Fox,
« I know what I saw », qui était déjà l'auteur d'un documentaire fameux qui s'appelait « out of the blue », ça c'est des
documents que je vous recommande de voir, et donc au détour d'une interview comme ça anodine, James Fox ne savait pas qu'il allait lui lâcher ce morceau,
qu'il allait sortir ça, il a avoué que finalement lui-même à l'époque il avait été aussi témoin en fait de l'observation d'un objet inexplicable, et donc
ça mettait complètement à plat, et donc il a été obligé de se justifier sur le fait que à l'époque des faits il avait fait cette conférence de presse pour
ridiculiser les témoignages, et le fait qu'il se trouvait un peu en porte-à-faux alors qu'il avait été lui-même témoin le soir-même d'une observation
inexplicable. Voilà, je propose que Thibaut nous relate les faits un peu plus en détail, avec un peu plus d'éléments, et puis on donne la parole à la
table et on se retrouve, on va vous donner la parole à vous la salle.
Thibaut Canuti :
Une série d'observations de phénomènes divers... Il faut préciser que quelques jours auparavant et quelques jours après d'autres phénomènes vont être
observés.
Le 13 mars 1997 entre 19 h 30 et 22 h 30.
Cas connu du fait d'un documentaire où on voyait ces vidéos simultanées, et donc on n'a retenu que ces manifestations-là. Mais en réalité il y a eu entre
19 h 30 et 22 h 30 toute une série d'observations époustouflantes qui sont symptomatiques des années 90 : Visions de
superstructures, d'objets qui ont une taille apparente considérable. À la différence du 5 novembre 90 il n'y a pas eu de rentrée
atmosphérique... Mais il y a eu un lâcher de flares. Ce sont des torches enflammées munies de parachutes et qui sont larguées. Il y a un physicien Bruce
Maccabee qui a fait une enquête assez serrée et qui conclut que ces lumières telles que filmées au dessus de Phœnix sont en fait un lâcher de flares. Mais
il y a des choses à dire. Alors ce qu'il faut dire c'est que lorsqu'il y a un phénomène lumineux, le témoin lambda et même le témoin qualifié a beaucoup
de mal à estimer les distances, ça c'est un fait. Ces flares auraient été lancés à distance, assez loin de la ville. Avec plusieurs problèmes. Premier
problème il est très rare que des flares puissent dessiner une forme parfaitement géométrique, totalement linéaire, lorsqu'on lâche ces flares en même
temps
[les vidéos montrent bien que ces flares n'étaient pas lâchés en même temps mais un par un à quelques secondes d'intervalle, et ils ne
dessinaient pas une forme géométrique parfaitement linéaire mais une courbe suivant la trajectoire de l'avion].
Autre problème, ces flares occasionnent un panache de fumée. Ce n'est pas le cas sur les vidéos. Les sceptiques estiment que le lâcher est si lointain
qu'on ne voit pas le panache de fumée illuminé.
Autre problème ces flares sont censés ne durer que quelques minutes. On n'a pas de flares qui restent 10 ou 15 minutes en sustentation dans le ciel.
Or là semble-t-il dans un certain nombre de témoignages c'est le cas
[témoignages relatifs au phénomène de 20 h 30 n'ayant rien à voir avec des
flares, et les vidéos relatives à ces derniers vers 22 h montrent bien des lumières disparaissant après moins de quatre minutes, une durée
parfaitement représentative des flares incriminés qui brûlent pendant environ cinq minutes].
Même si on laisse de côté ces vidéos, on a quand même sur un espace de 500 km, de la frontière du Nevada à la limite de Tucson, des formations
géométriques de lumières qui vont être observées par les gens. Ces gens-là non seulement ils voient passer une formation de lumières, mais ils précisent
bien que l'objet semble dense, on ne voit pas les étoiles derrière
[il n'y a qu'une minorité de témoins qui disent cela, la majorité ne voient que des
lumières et ne distinguent aucune forme dans l'obscurité de la nuit]. Là on peut difficilement incriminer les flares
[en effet, et justement
personne ne l'a fait pour ces observations d'une formation de lumière ayant traversé le ciel aux environs de 20 h 30].
Autre problème, je renvoie toujours à la face des sceptiques, pourquoi diable le 13 mars 1997 un lâcher de flares à quelques centaines de kilomètres
de là aurait créé une vague totalement insensée de témoignages d'ovnis gigantesques ? Pourtant des flares on en lâche tout le temps. Ça c'est une
contradiction à laquelle les sceptiques sont pas capables de répondre pour ce que j'en sais
[quel fieffé menteur ! Je lui ai répondu à maintes
reprises sur la liste Magonie que d'une part les flares sont généralement lâchés à basse altitude et ne sont donc pas vus à grande distance, ensuite on
n'a pas eu « une vague totalement insensée de témoignages d'ovnis gigantesques », juste quelques centaines de témoignages recueillis après un
gros battage médiatique et dont seuls quelques-uns mentionnent des tailles gigantesques ou des objets massifs, et d'autre part on a bien d'autres
observations de masse dues à des flares (par exemple les « Lumières de Greifswald », un cas du 24 août 1990 qui a été très médiatisé en
Allemagne, avec des dizaines de témoins, de nombreuses photos et vidéos, un reportage TV, et beaucoup d'ufologues convaincus qu'il s'agissait de
manifestations mystérieuses), y compris d'ailleurs à Phœnix (le rapport de Bruce Maccabee parle aussi d'un événement semblable qui s'est produit le
14 janvier 1998, avec encore de nombreux témoins persuadés qu'il s'agissait d'ovnis), d'autres dues à des passages d'avions en formation, et enfin
dans le cas de Phœnix on avait les deux presque simultanés, la presse était en attente de témoignages d'ovnis à l'occasion du cinquantenaire des
« soucoupes volantes » et du crash de Roswell, et le passage de la comète Hale-Bopp a aussi beaucoup contribué à la médiatisation de
l'affaire].
Vincent James, répondant à une question :
Normalement on lâche pas des flares au-dessus des villes parce que ça peut occasionner des blessures
[en effet, et de fait ils ont été lâchés
au-dessus d'un terrain militaire à plus de cent kilomètres de la ville, et ils étaient vus bas sur l'horizon et loin de la ville par tous les
observateurs du phénomène de 22 h].
Autre question, à quoi ça sert ? Ça sert à éclairer, mais aussi du fait que c'est très chaud ça émet des infrarouges, et ça égare les missiles
[ce
ne sont pas du tout les mêmes types de flares qui servent à éclairer les champs de bataille ou à égarer les missiles]. Mais en général les lâchers
de flares par des avions militaires c'est des centaines de flares qui sont envoyés en même temps. Ça fait des gerbes de lumières qui forment deux arcs
autour de l'avion
[ça ce sont les flares servant à tromper les missiles]. Alors les témoignages de Phœnix ne ressemblent pas à ça
[non, ils
ressemblent aux flares servant à illuminer le terrain, qui sont lâchés un à un et tombent lentement].
Thibaut Canuti :
Dernier problème avec ces flares, ils ont une durée à peu près normée, là je me suis renseigné, ces flares ne vont pas avoir une durée identique. Même en
considérant qu'on a allumé simultanément l'ensemble de ces flares, qu'ils auraient formé une rangée totalement linéaire, ce qu'on observe sur la vidéo
c'est que ces flares s'éteignent l'un après l'autre, de manière extrêmement régulière, dans un ballet qui est techniquement quasiment impossible à
reproduire
[Pas du tout, Canuti aurait mieux fait de les regarder, ces vidéos, avant d'écrire ça ! Les lumières s'allument l'une après l'autre
assez régulièrement, du fait que les flares sont lâchés l'un après l'autre de l'avion, mais elles s'éteignent de façon très irrégulière, dans un ordre
différent selon les vidéos, et des reconstitutions ont montré que c'était parce qu'elles ne s'éteignaient pas mais disparaissaient derrière des
montagnes à l'horizon].
Une image de la vidéo de Mike Krzyston sur laquelle on voit sept des huit lumières alignées.
Elles sont apparues de droite à gauche, la première a disparu avant l'apparition de la dernière.
La lumière à gauche est aussi un flare, lâché par un autre avion.
Alors les flares j'émets de sérieux doutes, alors le crédit dont jouit Maccabee a achevé de considérer qu'en tout cas les observations au-dessus de la
ville de Phœnix pouvaient être imputées aux flares
[ça serait donc le « crédit dont jouit Maccabee » qui aurait convaincu la majorité des
ufologues, et pas la qualité du travail qu'il a effectué... Canuti n'a visiblement pas lu le rapport de Maccabee !] Par contre le problème
c'est que ça, la vidéo, c'est un peu avant 22 h.
Or le phénomène commence à 19 h 30 au-dessus des Superstition Mountains, à l'est de Phœnix, où on a plusieurs centaines de témoins qui observent
une formation hexagonale de lumières blanches qui se dirige vers Phœnix
[en fait un seul témoin mentionne cela, tous les autres témoignages aux
environs de Phœnix commencent après 20 h et mentionnent une formation de lumières en V]. On est bien d'accord que les flares ne se
dirigent pas quelque part
[oui, tout le monde est bien d'accord pour dire que les observations aux environs de 20 h n'avaient rien à voir avec
des flares].
Puis à 19 h 50 on a des témoins situés autour de la rivière Gilla qui ont vu passer le phénomène sous la forme de 2 arcs dans le plus grand
silence. On a aussi un grand nombre de témoins qui ont signalé une formation en V.
Ce sera le fameux témoignage de Fife Symington, le gouverneur qui va commencer par déboulonner ce cas le lendemain avec une conférence de presse grotesque
[pas le lendemain, mais plus de trois mois après les observations, lorsque la presse nationale a commencé à en parler, et Symington ne déboulonnait
rien du tout puisqu'il expliquait tout au contraire qu'il allait faire une enquête pour avoir des réponses], et qui des années après va témoigner
qu'il a été lui-même témoin au-dessus de son ranch de cette formation en V, solide hein, il ne s'agit pas que de lumières
[ça n'est pas au-dessus
de son ranch qu'il a fait son observation, et on va voir que ce détail a de l'importance, et quant au « solide, hein », il faut n'avoir
jamais fait d'enquête pour accorder une grande foi au témoignage de quelqu'un qui dit après dix ans qu'il a observé un objet « solide » noir
dans l'obscurité de la nuit !].
Alors les sceptiques ont balayé d'un revers de la main le témoignage de Symington au seul motif qu'il a été impliqué dans des affaires de malversations
financières
[pas du tout, les sceptiques doutent du témoignage de Symington surtout parce qu'il a été fourni après dix ans et que les souvenirs
s'altèrent toujours beaucoup après une telle durée, et parce que le récit de son observation est totalement incompatible avec la chronologie des
événements : il dit que c'est après avoir entendu parler de la multitude d'observations qu'il s'est rendu en voiture dans un parc et qu'il a
observé son « énorme ovni » après avoir attendu encore quelque temps, alors que les premières observations multiples n'ont été signalées que
très peu avant le survol de la ville]. Alors je suis désolé mais on a des exemples de ministres français qui ont fait des carrières éclatantes après
avoir été impliqués dans des scandales divers
[oui, mais leur carrière éclatante n'empêche pas la plupart des gens de penser qu'ils sont complètement
pourris et qu'on ne peut absolument pas leur faire confiance ; cela dit je n'ai aucun mal à imaginer que Symington a bien observé quelque chose ce
soir-là et que son témoignage est plutôt correct compte tenu de sa tardiveté... Ce qu'il a pu observer, ce sont les flares à 22 h].
Jocelin Morrisson :
Et surtout Symington dit qu'il a fait cette conférence de presse sous la pression de ses conseillers et qu'en tant que responsable politique il se sentait
tenu de faire cette conférence de presse qui ridiculisait les témoignages
[Symington ne parle pas de pression de ses conseillers, et il se défend
d'avoir voulu ridiculiser les témoignages (et de fait, ce sont surtout les ufologues, pas les témoins, qui ont mal pris sa mise en scène humoristique
pour introduire sa conférence de presse)... Mais c'est là qu'il faut prendre en compte le fait que lors de cette conférence de presse, il était mis en
examen sous pas moins de 21 chefs d'accusation dans une affaire qui risquait fort de l'envoyer en prison et qui allait certainement mettre fin à sa
carrière politique (il a de fait dû démissionner quelques mois plus tard). On comprend donc bien que cette conférence de presse comique avait surtout
pour but de se montrer sous un jour favorable et de détourner l'attention du public du scandale qui le touchait ! C'est cela que disent « les
sceptiques », et ça n'a rien à voir avec son témoignage tardif].
Thibaut Canuti :
Donc après c'est à 22 h, donc vous avez bien compris le phénomène commence à 19 h 30, Phoenix c'est dans une cuvette, donc en fait les gens
qui habitent sur les collines environnantes voient d'abord des objets gigantesques passer au dessus de leur tête, donc là on n'est plus dans les flares,
après c'est finalement à 22 h que ces lumières arrivent aux portes de Phœnix, et puis elles ne vont pas passer inaperçues puisque je vous rappelle
que Phoenix c'est une mégalopole de 1,5 millions d'habitants
[non, ces lumières arrivent aux portes de Phœnix vers 20 h 30, et s'éloignent
ensuite vers Tucson au sud-est, et ce que l'on voit bien plus tard à 22 h, et pas depuis la ville parce que très bas sur l'horizon, ce sont les
flares].
Donc la tour de l'aéroport de Phoenix va observer le phénomène en visuel, on a notamment des pilotes en vol qui ont observé ce phénomène, mais je le
précise parce que c'est une réalité et que c'est courant dans les observations d'ovnis, il n'y aura pas d'écho radar, à aucun moment
[des pilotes
d'avion qui ont observé le phénomène au-dessus de Lake Pleasant, au nord de Phœnix, ont communiqué avec le contrôle d'Albuquerque qui voyait bien une
formation d'avions au radar, et ont communiqué avec le pilote d'un des avions ; par contre, des contrôleurs de l'aéroport de Sky Harbor à
Phœnix ont bien communiqué avec un pilote de petit avion qui voyait un objet immense à proximité, et n'ont pas trouvé d'écho radar correspondant, mais
ils ne cherchaient pas une formation d'avions à grande distance, et les radars d'un aéroport ne peuvent repérer que les avions proches et à basse
altitude... Pour le reste, les ufologues trop occupés à nier l'explication des vidéos de 22 h par des flares n'ont rien demandé au contrôle aérien
avant des mois, un peu tard pour avoir cette information].
Les lumières vont stagner au-dessus de la ville de Phœnix pendant un quart d'heure, totalement incompatible avec des flares
[pratiquement tous les
témoins de 20 h voient des lumières en déplacement, compatibles avec des avions en formation, et ceux de 22 h voient des lumières stagnantes
mais durant seulement quelques minutes, compatibles avec des flares].
On a un pilote qui va appeler l'aéroport de Sky Harbor pour savoir ce que sont ces 9 lumières qu'il perçoit dans son champ de vision. L'explication
officielle de l'US Air-Force va être donnée quelques mois après, trois ou quatre mois après, ça encore c'est cousu de fil blanc
[l'explication
officielle par des flares a été donnée deux jours après l'observation, mais personne ne nie que ça ne s'applique pas aux observations de 20 h d'un
ensemble de lumières en V en déplacement].
Alors tu l'as dit Jocelin, il va y avoir une conseillère municipale qui s'appelle Emma Barwood qui va s'apercevoir qu'on est dans une dissimulation totale
d'un phénomène bien réel qui a donné lieu à des centaines d'appels, et bien évidemment sa carrière va être mise à mal...
[il n'y a pas eu des
centaines d'appels le jour de l'observation, c'est plus de deux mois plus tard qu'Emma Barwood a reçu ces centaines d'appels en ayant lancé un appel à
témoins quand un journaliste lui a parlé de cette affaire dont elle n'avait même pas entendu parler auparavant... Et oui ses adversaires politiques ont
profité de son intérêt pour cette vague d'observations pour la discréditer, mais il ne s'agit pas de manœuvres de dissimulation] Je ne sais pas si
vous voulez qu'on close le débat ou si vous voulez qu'on parle de certains témoignages.
Jocelin Morrisson :
Je voudrais que tu me dises quel genre d'objets ont été observés. On a des triangles, des boomerangs, on n'a pas des objets rectangulaires aussi ?
Thibaut Canuti :
Il me semble bien qu'on a ça oui. Le témoignage le plus classique c'est l'objet en forme de chevron muni de lumières qui ponctuent de manière régulière sa
surface. Exemple Mike Forston :
il n'y a aucun doute dans notre esprit que ce que nous voyions était un objet, il nous a semblé triangulaire.
Trois faisceaux de lumière blancs lumineux étaient postés à l'avant [le témoignage le plus classique c'est juste cinq lumières en V et rien de
visible entre les lumières, il n'y a que 30% des témoins qui mentionnent la vision d'un objet, souvent peu visible, dont la forme est décrite en parts à
peu près égales comme un chevron ou un triangle, mais dont les lumières ont en général toujours la même disposition en V... Le témoignage de
Fortson n'a rien de classique, c'est juste un des préférés des ufologues].
Ces objets sont parfois vus avec des faisceaux lumineux, et quelquefois des faisceaux lumineux tronqués, comme dans le cas du 5 novembre 90
[là
il fabule, on ne trouve aucune mention de « faisceaux tronqués » dans le cas de Phœnix, ni même d'ailleurs de faisceaux (Mike Fortson a bien
parlé de « faisceaux de lumières blancs » dans son rapport au NUFORC, mais plus tard il a précisé à l'ufologue français Laurent Chabin que les
lumières ne projetaient pas de faisceau)... On a par contre de nombreux témoignages de faisceaux tronqués dans le cas de la vague du 5 novembre 90,
et c'est bien normal puisqu'ils étaient tout à fait caractéristiques des traînées d'air ionisé laissées par les plus gros débris de la rentrée
atmosphérique, comme on le voit sur l'unique vidéo du phénomène].
Il témoigne qu'il y avait aussi 4 ou 5 lumières rouges qui clignotaient à l'arrière. Et il dit qu'à ce moment-là la lune faisait face à leur point
d'observation, il n'y a donc aucune chance de confusion avec la lune
[c'est clair qu'il n'y a aucune chance de confusion avec la lune, puisque ce
qu'il dit c'est que l'objet est passé devant la lune et qu'il est alors devenu translucide... Par contre, des lumières blanches à l'avant, des lumières
rouges clignotantes à l'arrière, ça évoque bigrement une formation d'avions, et Canuti a réussi la prouesse ne ne jamais évoquer cette explication
possible dans toute sa causerie ! Ceci dit, ça n'est pas Fortson qui a parlé de lumières clignotantes à l'arrière].
Un autre témoignage de Timothy Ley. Lui il voit un ovni en forme de V avec 5 lumières qui passe au-dessus de sa maison à Phœnix, sans un bruit.
Alors il se trouve qu'il y avait le passage d'une comète, la comète Hale-Bopp, donc il y avait beaucoup de gens qui étaient dehors pour observer ça
[oui,
et puisque la comète se trouvait à peu près dans la direction d'où venaient les lumières, les témoins qui avaient une vue dégagée, comme justement Tim
Ley, les ont vues arriver de loin].
Les témoignages sont aussi clairs là-dessus, c'est un objet qui est en déplacement.
Autre témoignage George Judson, ce qui est frappant c'est qu'il donne des détails précis sur la structure interne complexe des 5 lumières qui lui
sont passées dessus, cela ressemble à ce que décrit Tim Ley. Dans un documentaire qui s'appelle
the
Phoenix lights documentary, que je vous conseille, qui peut être visionné en ligne, l'apparence de ces lumières, ambrées, des lumières douces,
pas éblouissantes, elles avaient la propriété d'un matériau, c'est-à-dire qu'il précise bien qu'on était dans une matière dense, on ne voyait pas la voûte
céleste au-dessus
[Tim Ley dit aussi qu'il était persuadé que ce « gigantesque vaisseau » et ceux qu'il a vus plus tard était habité par les
« amis de Dieu » « liés à nous comme les enfants de Jésus », et il donnait une version bien moins extraordinaire de son observation
dans son rapport au NUFORC seulement six jours
après son observation ; il a par exemple ensuite multiplié la dimension apparente de l'objet par 35 !].
On a Mike Forston un autre témoin qui décrit un objet lent, grand, pour lui à 70/100 m d'altitude.
Un nouveau témoin à Prescott qui voit lui aussi cet objet en forme de chevron.
Ce qui est intéressant c'est que moi je vois là-dedans beaucoup de similitudes avec la vague du 5 novembre 90 en France, pourquoi, parce qu'on a
simultanément un objet conventionnel, donc là c'est l'observation de Hale-Bopp qui a attiré l'attention de nombreuses personnes qui étaient dehors. On a
des plages horaires d'observation qui sont assez larges
[non, pour le 5 novembre la grande majorité des témoins indiquent une heure identique à
l'incertitude près, et dans le cas de Phœnix si on excepte le second phénomène à 22 h les heures d'observations suivent simplement la progression
du déplacement de l'objet sur le territoire, mais les témoins d'une même région indiquent pour leur grande majorité des horaires identiques]. On a
des descriptions très variées, souvent incompatibles
[c'est assez vrai dans le cas du 5 novembre du fait que les différentes lumières de la
rentrée étaient de luminosité variable et sans dessiner de forme géométrique précise, et on trouve d'ailleurs cette variabilité de description y compris
dans les groupes de témoins qui ont observé la même chose (voir le cas des 32 élèves de l'école de
gendarmerie de Tulle) ; par contre à Phœnix les descriptions sont généralement très similaires : un ensemble de 5 lumières formant
un V. Ce qui varie, c'est la « forme noire » que certains témoins disent avoir distinguée dans le noir de la nuit : chevron pour les
uns, triangle pour les autres], on a effectivement d'autres sortes de superstructures, des triangles, des rectangles qui sont observées
[on a
toutes sortes de descriptions pour la « forme noire » du 5 novembre 1990, chez les témoins qui disent l'avoir vue, par contre pour Phœnix
on se limite très généralement à triangle ou chevron, les autres sont très exceptionnelles, et les lumières ont dans tous les cas presque toujours la
même configuration]. On a des trajectoires indiquées pour certains phénomènes qui peuvent pas être compatibles avec des explications
conventionnelles
[dans un cas comme dans l'autre ces témoignages sont très minoritaires, en proportion comparable aux erreurs que l'on retrouve dans
toutes les descriptions de phénomènes tels que des météores]. On a un phénomène observé qui est décrit comme un objet de grande dimension apparente
[toute personne ayant un peu enquêté en ufologie sait que la grande majorité des témoins exagèrent systématiquement la dimension apparente, quelquefois
d'un facteur énorme... Et ça n'est pas spécifique aux ovnis, puisque la plupart des personnes exagèrent la dimension apparente de la Lune, qui a la
taille d'un petit pois à bout de bras, en la comparant quelquefois à une orange voire un ballon de football ! Que ce soit pour le 5 novembre
90 ou pour Phœnix, l'exagération de la dimension reste compatible avec ce que l'on peut attendre : les témoins qui disent que le phénomène a masqué
une grande partie du ciel sont très minoritaires, et malgré tout il est clair que dans un cas comme dans l'autre l'ensemble de lumières observé avait
des dimensions angulaires assez imposantes (une vingtaine de degrés dans le cas du 5 novembre, sans doute à peu près cinq dans celui de Phœnix)].
On a un objet sombre qui est porteur de sources de lumières
[sauf que la plupart des témoins ne voient que les lumières, et ceux qui disent voir un
objet sombre le décrivent de façon très variable]. On a une étrange sensation, alors ça les témoignages dans le documentaire que tu cites sont très
formels, cette impression assez angoissante d'un silence absolu qui se fait même dans la nature, et ça tous ceux qui connaissent un petit peu la nature
savent très bien que lorsqu'il se passe quelque chose de non conventionnel, la nature se tait. Elle observe je dirais en même temps que les humains le
phénomène.
Il y a ce silence qui est effrayant.
[Témoins très minoritaires. Dans le documentaire il y en a un seul qui mentionne cela, et aucun enquêteur n'a mentionné ça comme courant. Et on trouve
la même sensation chez des témoins de rentrées atmosphériques, de météores ou de tout autre phénomène impressionnant. Et il n'y a rien de bien
mystérieux là-dedans : quand on focalise son attention sur un objet impressionnant, on « oublie » son environnement, on ne remarque pas
les bruits alentours.]
Et puis on a même certains témoins qui témoignent d'une accélération foudroyante de l'objet, c'est le cas pour Fife Symington
[Il n'y a rien de tel
dans aucune des versions du témoignage de Symington, et sur Magonie Canuti avait fini par admettre qu'il ne savait pas où il avait trouvé ça mais
« qu'il ne l'avait sûrement pas inventé » ! Il y a tout de même quelques témoins qui mentionnent cela, trois à ma connaissance, mais
c'est assez courant dans des cas de méprises avérées, lorsque la luminosité de l'objet observé baisse brusquement : par exemple lorsqu'un satellite
passe dans l'ombre de la Terre, qu'une lanterne thaïlandaise s'éteint, qu'un objet qu'on croit proche passe derrière l'horizon... Ici il pourrait aussi
s'agir de la baisse de luminosité des feux d'atterrissage lorsque les avions sont vus de dos].
Alors on pourrait continuer, c'est un inventaire à la Prévert je pense qu'on peut s'arrêter là.
[On peut effectivement arrêter cet « inventaire à la Prévert » qui représente très exactement ce que l'on peut s'attendre à trouver dans le
cas d'une observation massive d'un groupe de lumières de dimension apparente assez importante (quelques degrés) traversant le ciel sur une trajectoire
constante, à une altitude et une vitesse banales pour des avions (de l'ordre de 500 km/h et 6 km d'altitude).]
Jocelin Morrisson :
Un élément concordant avec la vague du 5 novembre aussi c'est le fait que les objets semblent être à basse altitude et se déplaçaient très lentement,
c'est ça qui est sidérant aussi pour les témoins. Et certains partent effectivement dans un départ très rapide
[on sait depuis les tout débuts de
l'ufologie qu'il est tout à fait impossible d'évaluer la distance d'un objet inconnu au-delà de quelques dizaines de mètres, et que seules la dimension
et la vitesse angulaires comptent. On ne fait aucune différence entre un objet de dix mètres d'envergure volant à 10 km/h et à 100 m
d'altitude, un objet de 500 m d'envergure volant à 500 km/h et à 5 km d'altitude (comme une formation d'avions), ou un objet de
dix kilomètres d'envergure volant à 10000 km/h et à 100 km d'altitude (comme une rentrée atmosphérique)... Et c'est parce que les témoins
pensent voir un objet unique plutôt qu'un ensemble de lumières ou de débris indépendants qu'ils croient avoir affaire à un objet lent et à basse
altitude plutôt qu'à une formation d'avions dans le cas de Phœnix, ou une rentrée atmosphérique dans le cas du 5 novembre 90].
Geneviève Béduneau :
Moi je vais poser les questions du candide. Pour des raisons qui tiennent à ma vie personnelle, quand ce cas a eu lieu je n'étais pas en état de me
réintéresser à l'ufologie, j'en ai découvert les détails dans la liste Magonie, dans une discussion très vive qui a eu lieu sur la liste, et quand je dis
très vive c'est aussi très argumentée
[ça n'est pas comme dans cette table ronde !]. Alors je vais poser quelques questions que pourrait
poser un sceptique.
D'abord tu nous dis que pour les gens c'est une structure solide, mais on sait très bien que quand on a une forme qui est encadrée de lumières, on la voit
plus sombre que l'espace environnant, et on peut très bien ne pas voir les étoiles tout simplement parce qu'on est ébloui
[il ne s'agit pas vraiment
d'éblouissement, mais du manque de sensibilité de notre rétine au centre du champ de vision ; tous ceux qui ont l'habitude d'observer le ciel nocturne
savent que pour voir les étoiles peu brillantes, il faut regarder à côté. Dans le cas d'un ensemble de lumières simplement plus lumineux que les étoiles
moyennes et que l'on suit du regard, on pourra donc avoir l'impression que les étoiles disparaissent à son passage]. Donc ce qui est intéressant
là-dedans c'est que tu parles de lumières douces et ambrées, ce qui évidemment combat un peu mon argument... Mais donc il faudrait peut être approfondir
cette question du risque d'illusion d'optique quant à la solidité de l'objet.
Thibaut Canuti :
Ça n'en resterait pas moins exotique, cinq lumières en formation en V je dirais même à la limite s'il n'y avait pas d'objet derrière qui bouche la vision
de la voûte céleste, ça n'en resterait pas moins tout de même un phénomène totalement exotique et mystérieux
[bien sûr, cinq avions en formation c'est
totalement exotique et mystérieux, autant qu'un immense objet unique de plusieurs centaines de mètres d'envergure].
Geneviève Béduneau :
Ah ben dans ce cas-là ça peut être cinq objets indépendants les uns des autres, c'est une hypothèse qu'il faut aussi prendre en compte.
Thibaut Canuti :
Sauf dans le cas de Fife Symington où ça se passe au tout début de la soirée et où il fait encore jour
[je ne sais pas d'où il sort ça, Fife Symington
est bien loin d'avoir été un des premiers témoins, puisque c'est après avoir su qu'il y avait des témoignages qu'il est allé dans un parc à l'écart, et
qu'il a fait son observation après avoir attendu encore un moment ! Et dès les premiers témoignages peu avant 20 h il faisait déjà nuit noire].
Geneviève Béduneau :
Alors justement tu anticipes une question que j'allais poser, les phénomènes commencent à 19 h, on est au mois de mars, le 13 mars, il est
certain que 19 h en mars selon la latitude on peut très bien être déjà dans un crépuscule avancé pratiquement de nuit, comme on peut être dans ce
qu'on appelle entre chien et loup, mais c'est encore plus ou moins le jour, donc ça serait intéressant d'avoir les données astronomiques de crépuscule
pour ce jour-là à Phœnix et dans sa région. Est-ce que ç'a été fait par les enquêteurs américains ?
[Pas besoin d'être Américain pour faire cette
recherche élémentaire, Geneviève l'avait d'ailleurs faite elle-même sur la liste Magonie, et le résultat c'est qu'à Phœnix il faisait déjà vraiment nuit
noire avant 20 h, et qu'il n'y a pratiquement aucun témoignage avant.]
Thibaut Canuti :
Bonne question, je n'ai pas la réponse
[là cest vraiment se foutre du monde, personne n'aurait eu la curiosité de savoir s'il faisait nuit ou
jour ? On va voir ce qu'il en est, et qui montre à quel point Canuti peut mentir]. L'organisme qui s'est beaucoup occupé de ça, le NUFORC, a
publié tout un tas d'éléments, essentiellement testimoniaux, des rapports de témoignages, c'est vrai que cette question-là qui est intéressante à ma
connaissance n'est pas tranchée, par contre ce que je peux te dire c'est que dans certains témoignages dont j'ai eu connaissance — parce que du coup
moi comme la discussion finissait sur Magonie par franchement me prendre la tête, je t'assure que je me suis vraiment plongé dans la matière brute, qui
est la matière testimoniale, et ce que je peux te dire c'est que les témoins du début de soirée, donc on parle aux environs de 19 h 30, certains
témoins du début de soirée décrivent que la nuit n'est pas tombée. C'est le cas de Fife Symington. Et notamment on le voit bien dans les reportages qui
ont été faits, notamment dans le documentaire que tu citais, et c'est également vrai je crois dans le documentaire Fox, où on a une reproduction de ce
qu'a vu Fife Symington et où effectivement on voit bien qu'on est dans le crépuscule. On est entre chien et loup mais on a quand même là pour le coup un
ciel qui est encore assez clair. Et Fife Symington, lui, alors évidemment on peut écarter son témoignage, lui est formel, il distingue clairement un
objet en forme de chevron se découper dans le ciel qui est encore éclairé
[donc puisque des témoins disent qu'il ne faisait pas complètement nuit et
qu'une reconstitution le montre bien, pour Canuti ça veut dire que toute la communauté astronomique se trompe en disant que dès 20 h 00 le
crépuscule astronomique était terminé, et que la nuit était donc totalement tombée au point qu'on pouvait voir les étoiles les moins lumineuses !
On va toujours montrer un ciel clair dans les reconstitutions pour qu'on puisse voir les fameuses « formes noires », mais même si ça dérange
Canuti le ciel était bien noir ! Du reste il confond manifestement le témoignage de Symington avec celui de Tim Ley, largement à l'origine du mythe
de « l'ovni géant en forme de chevron »].
Donc en tout cas ce que je peux te dire c'est qu'il y a certains témoignages où ça ne se passe pas dans l'obscurité la plus totale... Où ça se passe dans
une semi-obscurité, et tu as raison de le signaler c'est normal vu l'heure.
C'est assez hallucinant d'entendre ça quand on connaît la discussion qu'il y a eu sur la liste Magonie, avec les principaux intervenants de cette table
ronde, sur cette question (je saute les passages n'ayant rien à voir avec l'heure) :
Gildas Bourdais :
Incidemment, vous avancez l'argument de « formes noires » dans la nuit comme possibles erreurs de perception. Mais il ne faisait
pas encore nuit à ce moment-là ! Encore un argument de pacotille.
Robert Alessandri :
Euh si je ne me suis pas trompé dans les fuseaux horaires, c'est un peu compliqué pour l'Arizona, le 13 mars 1997 à 20 h 30
c'est 2 h après le coucher du soleil c'est bien la nuit !
Gildas Bourdais :
Deux mots encore pour Alessandri :
Il ne faisait pas encore complètement nuit à 20 h / 20 h 30. Les fuseaux horaires n'y peuvent rien.
Robert Alessandri :
Eh bien je ne sais pas d'où vous tenez cette information mais mais elle est fausse, il y a une réalité astronomique à laquelle personne ne
peut rien : avec un soleil à 22° sous l'horizon (à 20 h 15) il fait vraiment nuit noire (le crépuscule astronomique, après lequel on
voit les étoiles les plus faibles, se termine lorsque le soleil est à 18° sous l'horizon). « encore un contre-argument de pacotille »
donc...
Geneviève Béduneau :
Coucher du soleil à Phœnix 13 mars 1997 :
Lever : 06 h 41, Coucher : 18 h 34, Durée : 11 h 52, (+2 min.)
Crépuscule astronomique :
Lever : 05 h 18, Coucher : 19 h 56, Durée : 14 h 38, (+2 min.)
Donc il fait vraiment nuit à 20 h 30.
Gildas Bourdais :
Pas encore à 20 h.
Geneviève Béduneau :
Effectivement à 20 h 00 c'est à peine la fin du crépuscule astronomique, entre chien et loup, un peu plus loup quand même.
Robert Alessandri :
Non pas entre chien et loup, le crépuscule astronomique c'est bien plus étendu que le crépuscule civil et nautique, c'est pour indiquer aux
astronomes que quand il est fini il fait vraiment nuit noire et les étoiles les moins lumineuses sont visibles... Et donc a fortiori une
demi-heure plus tard puisque le survol de Phœnix par la formation de lumières en V c'était vers 20 h 15/20 h 30.
J'imagine qu'un témoin a dit qu'il ne faisait pas encore nuit, et puisque les témoins sont infaillibles c'est forcément toute la communauté
astronomique qui se trompe... Si en plus ça a été gravé sur le marbre du blog du grand Gildas Bourdais c'est une vérité incontestable, de l'ordre de
la révélation divine...
Thibaud Canuti :
Est il possible d'éviter les invectives inutiles ? Les témoignages sont recensés, pour la première phase, entre 20 h et
20 h 30, au démarrage donc, Gildas a raison de préciser que nous ne sommes pas dans la nuit noire.
Robert Alessandri :
Oui pardon pour les invectives, et du reste l'article de Gildas est assez objectif, mais c'est fatiguant de devoir insister trois ou quatre
fois pour faire admettre quelque chose d'aussi élémentaire que la tombée de la nuit... Je répète donc encore que quand le crépuscule astronomique est
terminé, ça veut dire que même pour les astronomes qui sont particulièrement pointilleux dans ce domaine il fait nuit noire... Donc le crépuscule
astronomique s'étant terminé à 19 h 56, À 20 H OU PIRE 20 H 15 OU 20 H 30 IL FAISAIT VRAIMENT NUIT NOIRE... EST-CE
CLAIR ?
Alain Stauffer :
On peut aussi observer qu'aux alentours d'une ville, la nuit n'est jamais totalement noire (même pour les astronomes...)
Les lumières de la ville peuvent éclairer (certes faiblement) des objets célestes jusqu'à une certaine altitude (chez nous, bien souvent, les nuages,
mais dans l'air limpide de l'Arizona, distinguer les contours d'un objet gigantesque à quelques milliers de pieds doit être dans le domaine du
possible).
Robert Alessandri :
Oui bien sûr la pollution lumineuse dans une grande ville empêche de voir le ciel vraiment noir, mais un objet qui serait extérieur à cette
lumière diffuse ne pourrait apparaître que plus clair que le ciel, et non plus sombre... Et il ne s'agit pas de savoir s'il est possible que des
témoins puissent distinguer les contours d'un objet sombre, il s'agit de savoir s'il est possible que ces contours ne soient qu'imaginaires, sachant
que beaucoup de témoins ne les ont pas du tout vus, que la plupart de ceux qui les ont vus disent qu'ils se distinguaient mal ou quelque chose de ce
genre (qu'on retrouve dans d'autres cas analogues comme la vague du 5 novembre 90) et que la forme de l'objet est tantôt décrite comme un
chevron ou boomerang, tantôt comme un triangle, outre le fait qu'elle apparaît quelquefois « transparente » lorsqu'elle passe devant une
étoile brillante ou la lune !
Il me semble du reste que l'insistance de Gildas à soutenir que la nuit n'était pas complètement tombée vise surtout à préserver le réalisme de la
reconstitution faite par un des témoins, qui a été pour une grande part à l'origine du mythe de l'ovni en forme de chevron qui serait caractéristique
de ces observations à Phœnix.
Gildas Bourdais :
Petite remarque pour rire encore un peu. Selon Alessandri, la nuit était trop noire, à 20 h/20 h 30, pour voir passer un
énorme ovni à basse altitude, avec des lumières tout autour. Mais alors, comment ont-ils pu voir passer une escadrille à haute altitude, au point de
s'imaginer que c'était un énorme ovni à basse altitude ?
Alessandri va sûrement trouver une explication. En voici une : parce qu'ils étaient tous fous, évidemment !
Robert Alessandri :
Non bien au contraire ils ont parfaitement décrit ce qui était visible... La nuit on voit parfaitement des lumières, mais très mal une forme
noire, qu'on a par contre tendance à imaginer (sans pour autant être fou) si les lumières gardent une configuration fixe... Et ça relève bien moins de
« l'hallucination » que de prendre la nuit pour le jour !
Gildas Bourdais :
À propos d'avions traversant le ciel en altitude, voici encore une photo de « contrails » prise à l'aube vers la banlieue nord de
Paris, depuis mon balcon à Courbevoie. Remarquez l'avion traversant le ciel de gauche à droite : on voit parfaitement le contrail, mais pas
l'avion.
Robert Alessandri :
Bien sûr qu'au coucher du soleil [ou à l'aube] on voit les contrails et pas les avions, mais quand il fait nuit noire on voit très bien les lumières des
avions, même à haute altitude, et pas du tout leurs contrails... Et là au cas où vous ne l'auriez pas encore compris il faisait nuit noire... C’est
fou d'être autant imperméable à la réalité...
Gildas Bourdais :
Des nombreux témoignages sur le passage de l'ovni, il ressort clairement qu'il ne faisait pas une nuit noire, ce qui était normal au-dessus
d'une grande ville comme Phœnix, avec son million et demi d'habitants, dégageant beaucoup de lumière à ces heures-là.
Robert Alessandri :
Gildas, c'est évident que dans une grande ville, surtout très polluée, le ciel n'est jamais vraiment noir, ce qui empêche de voir les
étoiles les moins lumineuses, mais :
— ça ne rendra pas les traînées d'avion à haute altitude visibles la nuit, tout au contraire ;
— une forme noire qui passerait au-dessus de cette lumière diffuse de la ville ne sera pas plus sombre que le ciel ;
— et on n'arrivera pas plus à évaluer la distance d'un objet, à moins que ça ne soit justement la luminosité de la ville qui éclaire la forme, mais
aucun témoin n'évoque cela.
James :
Et comme effectivement à 20 h 00 il faisait nuit (on se fout du crépuscule astronomique, c'est le crépuscule civil qui nous
intéresse ici, et pour cause), on n'en pouvait que mieux définir visuellement une forme noire délimitée par des lumières et qui masquait les étoiles.
Robert Alessandri :
Oui, on pouvait, mais justement la majorité des témoins étaient incapables de définir cette forme noire, sur laquelle ils ne s'accordent
d'ailleurs pas (chevron pour certains, triangle pour dautres), laquelle pour la plupart ne masquait pas les étoiles.
Vincent James :
À propos de Symington une question qui m'interpelle, c'est : quel intérêt aurait un gouverneur d'état, ensuite ex-gouverneur d'état, de déclarer quand il
était encore en activité de ridiculiser les ufologues et tous ceux qui ont témoigné, et ensuite des années après de déclarer mais en effet j'ai rien dit à
l'époque, j'ai ridiculisé les observateurs, les témoins etc, mais maintenant je peux le dire oui j'ai assisté. Je veux dire ce gars-là n'a pas besoin de
pognon, il est très riche, un gouverneur d'état ça a un très bon salaire, ensuite il a eu, maintenant qu'il est à la retraite il s'en fiche complètement,
la notoriété, le pouvoir, donc quel intérêt aurait-il eu ensuite à se dédire de sa première déclaration en disant moi j'ai aussi observé un objet en forme
de chevron qui masquait le ciel, quel intérêt aurait-il eu ? Aucun
[il ne s'est jamais dédit... Dans ses premières déclarations trois mois après
l'observation il a dit qu'il enquêterait pour connaître la vérité, il n'a pas remis en cause les témoignages, il n'a simplement pas voulu dire qu'il
avait lui-même fait une observation... Et pour le reste quand on a eu la notoriété et le pouvoir et qu'on a tout perdu brusquement à la suite d'un
scandale financier, il est fréquent qu'on ait envie de refaire parler de soi sous n'importe quel prétexte... Avant ce retour en chevalier blanc tout
acquis à la grande révélation sur les ovnis, il a voulu se faire connaître par une émission télévisée gastronomique, et ensuite il a vainement tenté de
relancer sa carrière politique... Quel intérêt avait-il à cela ?].
Jocelin Morrisson :
En plus il n'est pas indifférent de noter que si je me souviens bien Symington est un Républicain, donc appartenant à la branche conservatrice.
Vincent James :
Et alors en 97 le Président c'était Clinton qui était démocrate, et un gouverneur républicain... Bon après tout un gouverneur d'état il a quasiment tout
pouvoir dans son état. Et en réalité comme la constitution des États-Unis le précise, un individu, qu'il soit gouverneur ou simple péquin, peut dire niet
y compris à l'administration fédérale, sauf bien sûr s'agissant de crimes ou délits fédéraux ou de choses graves, mais dans un cas comme ça lui il en
avait rien à faire, donc quel intérêt aurait-il eu, c'est une question qui m'a interpellé, et c'est une question qui concerne beaucoup d'autres gens dans
toute l'histoire de l'ufologie.
Je n'ai pas bien compris l'intérêt de cette discussion pour l'étude de l'observation, mais bon...
Jocelin Morrisson :
D'autant plus que Thibaut évoquait des histoires de malversations financières, ça serait encore pire pour lui que de se compromettre comme ça en disant à
l'époque j'ai menti etc, ça l'enfoncerait encore un peu plus, c'est vrai que c'est pas très cohérent
[quand il a fait cette déclaration il était
enfoncé depuis longtemps au point de ne pas pouvoir aller plus bas, sa carrière politique était complètement terminée, et du reste il n'a jamais dit
qu'il avait menti en aucune occasion]. Mais surtout cette déclaration-là elle était assortie d'une explication, sur le fait qu'à l'époque il avait
été forcé de faire ça par les circonstances, il s'est pas contenté de dire moi aussi j'ai vu un objet ce soir-là, je l'ai pas dit à l'époque mais je le
dis aujourd'hui, parce que je ne pouvais pas à l'époque accréditer ces témoignages et déclencher une crise de panique dans la population, c'est toujours
l'argument qu'on oppose à beaucoup, on peut pas le dire au bon peuple parce que ça déclencherait la panique
[cette excuse de ne pas vouloir déclencher
une panique était complètement absurde alors que l'observation était passée depuis trois mois tout comme les craintes de fin du monde suscitées la
comète Hale-Bopp, tout le monde à part les ufologues a bien compris que cette plaisanterie avec un employé déguisé en alien avait pour seul but de
distraire l'opinion publique du scandale dans lequel Symington était alors plongé !].
Vincent James :
Le mot d'ordre est le même : ils n'ont pas besoin de savoir.
Thibaut Canuti :
Ce qu'il faut dire et qui rajoute à la complexité de ce cas, c'est qu'on a finalement comme souvent sur ces mini-vagues toujours un festival d'absurdités,
pour reprendre un terme d'Aimé Michel. Si on avait un seul et même objet décrit par les personnes de la même manière, nonobstant les capacités de
perception, les erreurs de perception qui peuvent être celles des témoins. On a quand même différents objets. On a aussi des témoins, parce que je vous
l'ai pas dit, qui disent j'ai vu passer cette formation en V, mais je voyais les lumières au travers. On a énormément de témoignages qui disent
rigoureusement le contraire, même les gens insistent en disant bien c'était un objet solide
[ces témoins sont minoritaires, et pour une observation
nocturne il est normal d'avoir des gens qui croient voir des formes noires sur un ciel noir], et puis on en a qui disent le contraire. Cet objet la
plupart du temps plane silencieusement. Et puis on a des témoignages d'accélérations foudroyantes, c'est le cas notamment de Fife Symington
[juste
trois témoins, mais pas Fife Symington]. On a toutes sortes de choses différentes, donc dans ce contexte-là, c'est comme pour le 5 novembre, on
a des objets invraisemblables qui sont observés, c'est très difficile effectivement de faire le tri, vraisemblablement j'hésite pas à le dire peut-être
que des causes conventionnelles, des erreurs de perception ont donné lieu à des témoignages ce soir-là, ça ne m'étonnerait pas. Au même titre que le
phénomène ovni ne peut avoir qu'une multiplicité de causes, le phénomène ovni est clairement multifactoriel, c'est clair, et il y a même un consensus des
ufologues là-dessus. Je pense que ce type de vague-là a différentes causes, incluant, et ça me dérange pas de le dire, des erreurs de perception, ou
peut-être des phénomènes conventionnels mal interprétés. Ce que je me refuse au vu des témoignages, pas simplement parce que je le décrète, c'est à ne pas
reconnaître l'anomalie
[pourtant si, pour Phœnix comme pour le 5 novembre 90 il refuse de croire que tout se résume à des erreurs de perception
simplement parce qu'il le décrète ! Parce que dans les deux cas imaginer des formes noires dans un ciel nocturne, interpréter des baisses de
luminosité comme des accélérations brusques, exagérer largement les dimensions angulaires, se tromper d'un facteur énorme dans l'estimation d'une
distance, ce sont bien des erreurs d'interprétation tout à fait banales, et ce sont les seules « anomalies » mentionnées par la très grande
majorité des témoins]. Là quand il y a une telle densité de témoignages, si profondément étranges et exotiques, pour moi l'anomalie elle est avérée.
Quelqu'un dans la salle :
Il faut savoir que ces phénomènes là maîtrisent leur apparence, comme des caméléons... Si on croit pas les témoins on fait pas d'ufologie
[bien sûr,
les témoins sont infaillibles, aucune observation n'est jamais expliquée].
Thibaut Canuti :
Et puis la plupart du temps, j'ajoute que les témoins rapportent fidèlement ce qu'ils ont vu. Et tous les cas d'observation notamment radar-visuel ne font
que confirmer ce fait-là. Je pourrais vous citer un nombre incroyable de cas où on a des témoins multiples, à des endroits différents, ne se connaissant
pas, rapportant le même phénomène
[et moi je peux rapporter un nombre incroyable de cas où on a des témoins multiples qui ont observé le même
phénomène au même endroit et en même temps, qui en ont discuté entre eux, et qui pourtant le décrivent de façon très différente, en mentionnant
quelquefois des « anomalies » très marquées, tout autant que les témoins de Phœnix ou du 5 novembre]. Ce qui ne veut pas dire qu'ils
ne puissent pas commettre des erreurs de perception, sur l'altitude, sur les dimensions apparentes, sur tout ça, ça on est d'accord, on n'a pas les moyens
très souvent d'évaluer ça, c'est une certitude aussi, et les erreurs de perception existent
[j'ai toujours dit exactement la même chose, mais
justement il n'y a rien d'autre que des erreurs de perception mineures dans la plupart des témoignages, c'est Canuti et d'autres ufologues qui inventent
des anomalies là où les témoins décrivent très correctement ce qu'ils observent].
Geneviève Béduneau :
Merci d'être intervenu là-dessus, parce que vous avez introduit la question vacharde que j'allais poser à Thibaut. On sait par un certain nombre de
travaux mal vus des rationalistes mais tout à fait en pointe en psychologie ou en neurologie de la perception, et là je vais tomber dans des domaines de
notre ami, on sait que certains phénomènes électromagnétiques peuvent induire des états de conscience modifiés. Et moi ce qui me frappe dans ce cas c'est
le silence absolu. Alors oui ça peut être le silence de la nature qui se tait. Ça peut être aussi et ça s'est vu dans certains cas d'états de conscience
modifiés, en particulier dans certains cas d'apparitions qui n'ont rien à voir avec l'ovni, on sait que tout le mécanisme auditif peut être en quelque
sorte mis sous cloche, court-circuité. La personne qui va vivre un état modifié peut avoir le sentiment d'être dans un monde absolument silencieux, alors
c'est seulement elle qui ne perçoit plus les bruits parce que quelque chose agit sur les centres auditifs de son cerveau. Donc l'argument que j'ai, c'est
est-ce qu'il n'y a pas une composante électromagnétique, très certainement, influant sur le cerveau du témoin ? Et ça peut très bien amener des
perceptions diverses selon les gens d'ailleurs
[ces idées ne manquent pas d'intérêt et ne sont pas du tout mal vues par moi en tout cas, mais elles
sont totalement hors de propos pour expliquer les observations de Phœnix, où il n'y a vraiment rien qui suggère qu'aucun témoin ait été dans un état
modifié de conscience... Pour ce qui est du sentiment de silence qui se fait autour de soi, ça ne concerne que quelques témoins et on sait que c'est
fréquent quand on fait une observation inhabituelle, y compris lorsqu'il s'agit de quelque chose de parfaitement naturel qui nous a seulement surpris, et
il est bien inutile d'y voir un état modifié de conscience : on concentre son attention sur l'objet « anormal », en se coupant du reste
de l'environnement. Exemple dans le livre en ligne Ovnis, l'Armée
démasquée, avec des témoins d'un triangle dans le ciel à Saint-Barnabé qui mentionnent « un silence anormal, où même les voix des témoins
paraissaient feutrées, ce qui confirme qu'il s'agit bien d'un effet produit sur la perception auditive des témoins, selon toute vraisemblance par un
champ électromagnétique agissant sur leur cerveau »... Mais l'ovni a été identifié comme un triplet de satellites NOSS].
Thibaut Canuti :
Alors j'entends ton raisonnement, j'y émets quand même quelques objections, mais merci de faire notre sceptique de service
[Canuti a un certain culot
de remercier Geneviève de « faire la sceptique de service », elle qui se présentait simplement comme candide, après avoir évincé du débat le
sceptique qui connaissait le cas bien mieux que lui]. Sur Phœnix, on a des milliers de témoins. J'ai peine à croire que simultanément des milliers
de témoins, même avec une cause naturelle, électromagnétique ou autre, puissent simultanément se retrouver dans un état modifié de conscience, bon, qui
sont des expériences singulières pour ne pas dire profondément individuelles. Ensuite on a des témoins qui suivent l'objet qui arrive à l'horizon, passe
au-dessus de leur tête, et qui le voient au-dessus des collines qui entourent Phœnix, donc qui le suivent pendant de longues minutes. Ces témoins-là ne
rapportent en aucun cas tous les troubles qui occasionnent un état modifié de conscience, qui existent et qui donnent des indices justement qu'on est face
à un état modifié de conscience. On a tout au contraire des gens qui raisonnent, qui sont stupéfaits, qui continuent leurs occupations, certains sont en
train de manger... Donc tous ces éléments-là me paraissent invalider l'état modifié de conscience qui de toute façon est accompagné de certains troubles,
de certains symptômes qui là ne se retrouvent pas en tout cas dans les déclaration des témoins
[il a très bien répondu... Dommage qu'il ait choisi de
ne pas répondre aussi à de véritables arguments de sceptiques].
Passage coupé, puis réponse au sujet des flares :
À ma connaissance, et encore une fois je ne suis pas un expert en flares, j'ai fait des petites recherches, mais tu as le plus grand mal à lancer des
flares de manière régulière
[ça n'était pas le cas], tu as encore plus de mal à les laisser en sustentation au même endroit pendant quinze minutes
[ça n'était pas le cas], et tu as encore plus de mal à les faire s'éteindre les uns derrière les autres de manière aussi coordonnée
[ça n'était
pas le cas]. Et encore une fois ça prouve toujours pas que c'était extraterrestre, c'est peut-être autre chose qui peut être d'ailleurs tout à fait
conventionnel, mais c'est pas du flare
[pour les observations de 22 h avec les vidéos c'était bien du flare, il faut être complètement mésinformé
pour en douter encore].
Quelqu'un du public :
Il y a deux techniques pour réduire le bruit, par exemple de faire une opposition de phase, on génère un autre son en opposition de phase qui annule le
premier, et puis deuxième chose, dans certains témoignages quand il y a réduction du bruit il y a froid. À ce moment-là on pourrait supposer que
l'agitation thermique est maîtrisée. Parce que si le médium, l'air, est figé, s'il empêche la transmission, vous n'entendez rien. Et le froid ça contribue
à réduire l'agitation thermique. D'ailleurs quand vous faites des mesures de bruit comme je l'ai fait dans ma carrière la nuit vous avez une propagation
différente par rapport au jour, ça porte mieux la nuit, parce qu'il y a aussi l'humidité. Il y a tout un tas de phénomènes qu'il faudrait creuser pour
imaginer le cocon auditif, et effectivement ça peut jouer aussi sur l'oreille interne.
Vincent James :
Il faut noter au passage que les sons, qu'ils soient infra ou ultra, ne sont pas du tout des phénomènes électromagnétiques, c'est une vibration transmise
dans l'air. Donc il peut y avoir comme le disait Geneviève des effets électromagnétiques, il peut y avoir des effets de type infrasonores ou ultrasonores,
qui sait, on n'y était pas donc on ne sait pas, mais les deux sont à différencier. Le bruit est un phénomène physique tout à fait classique, c'est une
vibration qui est transmise dans l'air, une onde plus ou moins sinusoïdale, l'air se déplace selon une sinusoïde, dans l'autre cas c'est aussi une
sinusoïde mais électromagnétique de fréquence infiniment plus grande que la fréquence du son et ça n'est pas du tout le même phénomène. Mais l'un ou
l'autre peuvent s'être produits à Phœnix ou dans d'autres cas
[on s'égare encore plus qu'avec les états modifiés de conscience de Geneviève, et merci
à James d'avoir pris la peine de répondre à ces élucubrations, mais par contre les ondes électromagnétiques peuvent avoir la même fréquence que les
ondes sonores (les « grandes ondes » utilisées en radio recoupent largement les fréquences ultrasonores dans l'air), la différence se trouve
plutôt dans la vitesse de propagation qui est presque un million de fois supérieure dans le cas des ondes électromagnétiques].
Geneviève Béduneau :
Je voudrais revenir toujours en tant que candide de la liste, je voudrais revenir sur ces fameux flares. Donc on sait que des flares ont été lâchés ce
soir-là vers 22 h/22 h 30. Est-ce que ce lâcher était programmé comme exercice avant, ou est-ce que ce lâcher a été fait pour essayer de
voir ce qui se baladait dans la région depuis 19 h ?
Jocelin Morrisson :
Ou pour faire diversion.
Thibaut Canuti :
Alors d'après l'US Air-Force c'est un exercice programmé de longue date, qui n'avait donc aucun rapport. Ceci dit tu sais comme moi que la communication
de l'Air-Force...
Quelqu'un du public :
Il y a eu des centaines ou des milliers de témoignages, très bien, mais alors du coup il y a la vidéo, enfin la ou les vidéos, j'ai le souvenir d'une
seule vidéo.
Thibaut Canuti et Jocelin Morrisson :
Il y en a plusieurs, sous plusieurs angles.
OK j'ai le souvenir d'une vidéo où on voyait des objets fixes, déjà ça...
Thibaut Canuti :
Un mot là-dessus, Bruce Maccabee, qui est un chercheur totalement respectable et respecté, et un véritable spécialiste de l'analyse vidéo et de l'optique
ce que je ne suis pas — c'est un physicien de l'optique — lui conclut qu'en tout cas l'observation de 22 h, les vidéos de 22 h,
peuvent correspondre au lâcher de flares. Il n'explique en aucun cas, d'ailleurs il est même très clair là-dessus, il n'explique pas du tout les autres
observations qui sont très nombreuses à compter de 19 h 30. Les vidéos qu'on a c'est aux alentours de 22 h et c'est le même objet, mais
attention il y a eu tout un tas d'objections, moi je dis qu'il faut les entendre, moi je reprends ces objections, mais je vous assure qu'il y a des
spécialistes par contre des lâchers de flares, des militaires notamment, qui ont émis un certain nombre d'objections sur notamment la linéarité des
lumières, l'absence de vision du panache éclairé par l'incandescence, le fait que le phénomène semble ne pas tomber alors qu'un flare est encore une fois
muni d'un parachute et chute au sol assez rapidement, le fait qu'ils puissent s'éteindre comme ça de manière coordonnée au bout d'une observation qui
d'après tout le monde dure un quart d'heure
[absolument personne ne dit ça], ça pose un certain nombre de problèmes, auxquels d'ailleurs pour ce que j'en sais, pour ce que j'ai pu lire
de ce que dit Maccabee là-dessus, Maccabee ne répond pas à ces objections
[visiblement Canuti n'a pas lu le texte de Maccabee, puisqu'il répond bien à
ces objections, et il n'a même pas vu les vidéos puisque la plupart de ses affirmations sont fausses]. Lui il se base sur des considérations
d'optique, sur le lieu de lâcher de flares il dit oui ça peut être ça, et d'ailleurs c'est vraisemblablement ça, mais à ma connaissance, il ne répond pas
aux objections qui sont formulées par les uns et les autres sur ces petites anomalies.
Jean-Luc Rivera (dans le public) :
Alors mis à part le fait qu'effectivement chez Viéroudy tout n'est pas à jeter loin de là, et j'incite aussi les gens qui connaissent à lire les bouquins
de Jean-Michel Jeantheau
[je recommande aussi la lecture de ces livres qui apportent un point de vue original sur les ovnis, toutes les hypothèses
sont à discuter], c'est un peu dans le même style, moi ce que je voulais c'était revenir sur les objets, leur taille et leur forme, parce que
Phœnix, ces objets en forme de boomerangs aux bords un peu rectangulaires et de taille colossale, c'est pas unique... Tout à lheure tu évoquais le
5 novembre 1990, moi quand je vois les formes et les tailles évoquées je pense plutôt à la vague belge, et auparavant à la vague dont tu as vaguement
parlé ce matin au-dessus de la Hudson Valley, là aussi c'est une vague d'apparitions de boomerangs avec des lumières, d'ailes delta, et c'est une forme
qui est relativement ancienne dans l'ufologie, c'est pas quelque chose qui apparaît ces dernières années. Si je me souviens bien la première fois c'était
en 63 au-dessus de l'Angleterre
[c'était même en 1951 au Texas avec les « lumières de Lubbock », qui s'expliquaient par un vol d'oiseaux
éclairés par les lumières de la ville, et des photos vraisemblablement truquées]. Après c'est pas très courant, mais ça devient beaucoup plus
courant à partir des années 80. C'est dans les années 80 que ça commence, et avec ces tailles qui sont de plus en plus gigantesques. Parce
qu'avant les objets de très grande taille, à part les fameux cas de cigares des nuées d'Aimé Michel et deux ou trois trucs comme ça, il n'y avait pas
grand-chose. Mais à partir des années 80 cette forme-là est la forme qui quelque part semble se mettre à remplacer les autres. Alors est-ce que c'est
une évolution du phénomène, puisqu'on sait que les formes ont évolué, il y en a qui ont complètement disparu, hein, les cigares volants on n'en voit plus
[merci à Jean-Luc, véritable encyclopédie vivante de l'ufologie, de faire ce rappel historique, mais je crois qu'il faut différencier les
« vagues » d'observations diverses, comme la vague Belge ou celle de la vallée de l'Hudson, pour lesquelles il y a une grande diversité de
témoignages relatifs à des objets sans doute divers, des observations multiples d'une même journée, comme pour Lubbock, Phœnix ou le 5 novembre 90,
qui relèvent généralement d'un phénomène unique et pas toujours le même (des oiseaux pour Lubbock, une formation d'avions pour Phœnix et une rentrée
atmosphérique pour le 5 novembre)].
Vincent James :
Ben de même que chez nous on construisait des biplans à hélices dans les années 20, maintenant on en est à des appareils qui sont...
Quelqu'un du public :
Juste une petite question, sur la chaîne des témoignages vous avez parlé de plusieurs formes. Est-ce que le même objet aurait changé de forme, aurait été
vu différemment en plusieurs endroits ?
Thibaut Canuti :
Surnage quand même la forme en chevron, les fameuses cinq lumières. Également des triangles, et certains parlent d'objets tellement grands qu'ils ne sont
plus capables d'en déterminer la forme. C'est-à-dire que comme pour le 5 novembre là on est dans l'ordre du terrain de football.
Ainsi se termine cette table ronde où les quatre intervenants ont réussi la prouesse, en une heure, de ne jamais évoquer l'explication évidente,
partagée par tous les sceptiques et aussi par bon nombre d'ufologues n'appartenant pas du tout au courant sceptique, d'une formation d'avions avec leurs
feux d'atterrissage allumés.
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