Plus de dix ans ont passé depuis que le chef du Sepra a écrit son premier livre, signé Jean-Claude Bourret et Jean-Jacques
Velasco... Pour le second, il s'est encore associé le concours d'un journaliste, mais la couverture annonce Jean-Jacques Velasco avec
Nicolas Montigiani... On ne sait trop si c'est parce que Velasco s'estime suffisamment populaire pour ne plus avoir besoin d'une
« locomotive médiatique », comme il définissait Jean-Claude Bourret, ou parce qu'il n'a pas trouvé cette fois une « locomotive » plus
puissante que Nicolas Montigiani, que l'on ne connaît guère que pour un livre assez original consacré
aux crop-circles.
La couverture nous annonce :
Un seul homme, en France, pouvait répondre à cette question : les ovnis existent-ils ? [...] Sa réponse, attendue depuis des années, est sans
ambiguïté : oui, les ovnis existent. Les preuves en sont scientifiquement établies.
Montigiani, qui semble n'avoir écrit que l'introduction (comme Bourret en son temps), y explique :
Nous ne voulons pas échafauder une théorie. Pas compiler près de quatre-vingt-dix ans de témoignages. Mais tout simplement tirer des dossiers personnels
et officiels de Jean-Jacques Velasco les conclusions objectives qui s'imposent : les ovnis ou les PAN, selon le curieux vocabulaire
officiel sont des objets, ils volent et, oui, ils sont identifiables à des véhicules spatiaux guidés par une intelligence.
Ces conclusions, Jean-Jacques Velasco les a élaborées au-delà de son travail professionnel au Sepra. Il n'est donc le porte-parole de personne, sinon de
lui-même.
Ainsi donc, si Velasco ne donne que son opinion personnelle, il est cette fois affirmatif : les ovnis sont des véhicules extraterrestres, et il en
apporte les preuves scientifiques... C'est en tout cas ce qu'il ne cessera de répéter tout au long de l'ouvrage.
Le premier chapitre, sous le titre Définition d'un phénomène : des PAN aux ovnis est consacré à l'histoire du Sepra et de ses
prédécesseurs à la tête de cet organisme, et à la mise en place de la « méthodologie scientifique » à laquelle il prétend se conformer...
Le chapitre 2 s'intitule J'ouvre mes dossiers... Quelle formidable nouvelle ! Mais il la tempère aussitôt, en nous expliquant qu'il
ne peut pas ouvrir ses classeurs à quiconque se présenterait au Cnes, en raison d'une loi sur la protection de la vie privée des témoins. Et il ajoute en
note qu'il déplore que des fureteurs non patentés n'hésitent pas à trahir le secret professionnel qui garantit la vie privée des témoins. C'est ce
qu'il répète partout depuis longtemps pour discréditer les ufologues « amateurs », mais il serait bien incapable de citer un exemple, sinon
mensonger, où un ufologue aurait révélé l'identité d'un témoin sans son accord.
Pourquoi ne communique-t-il jamais des dossiers dont il aurait simplement effacé les identités et adresses des témoins, si la protection de la vie privée
est le seul problème que cela pose ? Il nous explique : Mais qu'un chercheur, un scientifique, un sociologue, un historien, bref un
professionnel dûment identifié qui justifie de travaux ou d'enquêtes sérieux souhaite consulter cette documentation unique, c'est bien volontiers que le
comité de pilotage en examinera la possibilité.
C'est pourtant ce que demande avec insistance, et vainement, le chef du laboratoire de zététique, que Velasco a eu le culot d'accuser en public de ne pas
vouloir consulter les dossiers du Sepra (voyez le courrier échangé
à cette occasion pour vous rendre compte de la mauvaise foi dont fait preuve Velasco) !
Il est patent que Velasco et son « comité de pilotage » ne veulent surtout pas que les enquêtes puissent être contrôlées par des enquêteurs
sérieux qui pourraient en démontrer la faiblesse ! Ça n'est donc certainement pas pour cacher au public des dossiers explosifs qui prouveraient
l'origine extraterrestre des ovnis qu'il refuse d'ouvrir ses archives : s'il possédait de telles preuves, il ne passerait pas son temps à en
fabriquer de fausses, comme on va en trouver des quantités dans la suite du livre, à commencer par le chapitre suivant.
Le titre est sans ambiguïté : USA-France : les chiffres clés qui prouvent l'existence des ovnis. Il s'agit d'une comparaison
statistique du nombre de cas classés non identifiés par le Sepra et par un rapport américain des années 50... Du fait que le Sepra admet 13,5 % de
rapports non identifiés et le rapport de l'institut Battelle 21,5 %, les statistiques françaises et américaines se recoupent !, et ça
prouve la réalité des ovnis... J'avoue n'avoir pas très bien compris.
Après cette première « preuve statistique », le chapitre 4 est censé nous apporter les premières preuves testimoniales, sous le titre : D comme
doute : des cas inédits.
Parmi ces « cas inédits » : Cussac, Socorro, Valensole... Bref des cas des années 60, très intéressants mais dont on a parlé abondamment
dans des centaines de livres !
Il est vrai que Velasco tempère ce titre : Ces phénomènes non identifiés exceptionnels 4 ou 5 % des cas , ont été
chroniqués de droite et de gauche, repris sur des sites Internet. Mais à part l'affaire de Cussac, exposée déjà dans Ovnis, la science avance (op.
cit.), personne n'en a jamais eu vraiment connaissance en direct, hormis les enquêteurs du Gepan/Sepra et quelques ufologues amateurs. Voilà donc
ce qu'il appelle un cas inédit : un cas dont lui-même n'a pas déjà parlé dans son précédent livre ! Et lui-seul est bien sûr capable de nous
faire partager « en direct », par un résumé de trois pages, le cas de Socorro, au Nouveau-Mexique, auquel des enquêteurs américains ont consacré
des centaines de pages !
Le chapitre se termine par un cas inédit tiré des dossiers du Sepra, lequel réunit tous les critères propres à le classer parmi les objets
volants non identifiés. Il rapporte une observation d'un objet ovale, rouge, entouré de flammes blanches, accompagné d'un fort
grondement, ayant provoqué l'extinction de l'éclairage public de la petite ville de Gujan-Mestras, à côté d'Arcachon. Velasco nous explique que lorsque
les cellules « photos électriques » (sic !) qui contrôlent l'éclairage public captent une lumière qui dépasse le seuil de dix
mégawatts au mètre carré (il s'agit en fait de dix milliwatts !), elles coupent l'alimentation des lampadaires. Connaissant le seuil de luminosité
déclenchant ce système, et sachant que les analyses situèrent la distance des cellules au PAN D [précisons que dans la classification du
Sepra qui trouvait que le terme d'ovni manquait de rigueur, un PAN D est un Phénomène Aérospatial non identifié de type D, D voulant dire...
qu'il n'est pas identifié. Et vous aurez donc compris qu'un PAN A est un phénomène aérospatial non identifié parfaitement identifié !] entre
cent trente cinq et quatre cent quatre-vingts mètres (il faudra qu'on m'explique comment « l'analyse » du Sepra est parvenue à cette
conclusion), on peut calculer l'énergie minimale émise par l'Ovni...
On a donc mesuré l'énergie d'un ovni, c'est formidable !
Mais outre le fait que ce cas « inédit » a été exposé bien plus en détail par Jacques Vallée dans Confrontations (Robert Laffont, 1991)
et plus récemment dans le rapport Sturrock, il évoque irrésistiblement un gros météore qui aurait pénétré profondément dans l'atmosphère... Le rayonnement
mesuré serait tout à fait compatible avec un corps de quelques dizaines de kilogrammes parvenant à quelques kilomètres d'altitude... Ça n'est pas
fréquent, mais pas particulièrement exceptionnel non plus, et quelqu'un qui s'est présenté pendant douze ans comme expert en rentrées atmosphériques
devrait savoir reconnaître un tel phénomène !
Le chapitre suivant parle des Trois cas français classés ovnis.
Le premier est bien évidemment celui de Trans-en-Provence, le cas « exemplaire » d'étude scientifique de trace d'ovni par lequel le Gepan
(ancêtre du Sepra) s'est fait connaître.
Aussi bien pour Velasco qui a réalisé l'enquête que pour les ufologues « traditionnels », c'est donc le cas qu'il ne faut pas attaquer... Et
pour ceux qui ne croient pas aux ovnis, c'est comme le dit Velasco en annexe le cas français « à abattre » et non à
« débattre »... Si ce n'est que ceux qui refusent le débat, ce sont les défenseurs de ce cas et non les sceptiques, et ces derniers gagnent donc
peu à peu du terrain. On se rend compte que l'enquête a caché bien des détails gênants pour la crédibilité de ce cas, que le témoignage considéré
isolément n'est guère convaincant, que la trace évoquait des pneumatiques plus qu'autre chose, et que les analyses sont très criticables (quoique pas
autant que certains le prétendent).
Velasco, pour répondre ou plutôt éviter de répondre à ces critiques, explique :
L'ensemble de ces éléments ne laisse aucun doute sur la présence d'un ovni, au sens précis du sigle, ce jour-là, à Trans-en-Provence. Qu'on le veuille
ou non.
Car les détracteurs n'ont pas manqué. On a critiqué les analyses biochimiques du professeur Bounias et, dans une moindre mesure, on s'en est pris à la
personnalité de Renato Nicolaï.
Dans les deux cas, les détracteurs ne semblent pas de bonne foi. Michel Bounias a appliqué les procédures élaborées et approuvées par le conseil
scientifique du Gepan. Or, elles reposent sur la méthode expérimentale « en double aveugle ».
C'est lui qui EST ici de mauvaise foi : le conseil scientifique ne se réunissait plus lorsque ce cas est survenu, et les procédures de prélèvement
des échantillons qu'il avait élaborées n'ont absolument pas été respectées, pas plus que la méthode de « double aveugle » (Bounias savait
parfaitement quand il a fait ses analyses où chacun des prélèvements avaient été faits, et il ne l'a jamais caché). Et en prétendant que les critiques ont
porté uniquement sur les analyses du professeur Bounias (décédé récemment, et dont l'honnêteté n'a été mise en doute par personne contrairement à ce que
Velasco prétend à la fin de son livre) et sur la crédibilité du témoin, il évite de répondre aux critiques qui ont été formulées à son encontre (pourquoi
a-t-il par exemple occulté, et continue-t-il à le faire, le fait que le premier télex envoyé par les gendarmes ayant visité le site indiquait que les
traces ressemblaient à un « ripage de pneumatique ? »)
Bref s'il serait abusif de dire que le cas de Trans-en-Provence n'est pas un élément important du dossier OVNI, le fait est que sa présentation par
Velasco est dépourvue de toute objectivité et qu'il élude toutes les questions qu'on lui pose.
La seconde « preuve testimoniale » est le cas de « l'amarante déshydratée », que l'on peut passer rapidement tant il ressemble à celui
de Trans-en-Provence en moins convaincant : il est aussi venu fort à propos au moment où l'existence du Sepra était menacée, il confirmait tout aussi
à propos des « effets physiques » particuliers dont le Sepra avait débattu quelques mois auparavant (ici les effets d'un champ électrique
intense sur l'herbe), mais les analyses végétales ont été très limitées en raison d'une mauvaise procédure de conservation, et le témoin n'a jamais voulu
avoir un autre interlocuteur que Velasco.
Le troisième « véritable ovni » du Sepra, qui a succédé à celui de Trans-en-Provence pour la promotion de cet organisme depuis 1997, est
l'observation « confirmée par radar » d'un « immense objet » par l'équipage d'un Airbus le 28 janvier 1994. Velasco oublie simplement
comme toujours de préciser que la trace radar et l'observation visuelle sont totalement inconciliables, que prises séparément elles n'apparaissent pas
franchement inexplicables, et que ce cas ressorti trois ans après les faits n'avait pas été jugé suffisamment étrange pour faire l'objet d'une enquête, ni
par le Sepra ni par l'armée de l'Air qui avait repéré l'écho non identifié.
Ce « cas radar/visuel » français nous amène tout naturellement dans le chapitre 6 aux Cas aéronautiques : les preuves par le radar.
Velasco y reprend sans aucune étude critique la plupart des affaires choisies dans le rapport Cometa : quelques cas étrangers dont on a déjà beaucoup
parlé, et quelques cas français plus ou moins intéressants tirés des archives du Sepra. Notons au sujet de ces derniers que Velasco est toujours incapable
de reconnaître un météore tout à fait typique, comme celui qu'a vu le colonel Bosc le 3 mars 1976 (une « boule de feu » verte très rapide suivie
d'une traînée lumineuse).
Le chapitre devient un peu plus original avec les statistiques « radar/visuel » : Nous disposons actuellement d'une base de données et
d'un catalogue de mille cinq cents observations d'ovnis par des pilotes et équipages d'avions civils et militaires qui couvrent l'ensemble du globe.
Plus loin, il nous parle de cette base de données recueillie par Dominique Weinstein, qui « recense plus de mille quatre cents cas officiels ».
Déjà, ça baisse... Et en réalité, cette base de données recense mille trois cents cas, comme son titre l'indique (on peut la trouver sur
Internet)...
Notons que cette base de données recense les cas provenant de sources variées et considérés par ces sources plus ou moins sérieuses comme des ovnis... Il
s'agit d'un outil précieux pour ceux qui voudraient approfondir certaines de ces observations, mais il est clair qu'un grand nombre d'entre elles
s'expliquent par des météores ou d'autres phénomènes naturels auxquels les pilotes ne sont pas habitués.
Velasco reparlera de cette base de données, mais il ne s'intéresse dans ce chapitre qu'aux cas où l'observation des pilotes était corroborée par des
mesures radar, soit deux cents cas (15 %), ce qui est à peu près correct. Mais il précise qu'en appliquant « une série de filtres
destinés à ne retenir que les cas les plus crédibles », l'ingénieur français Gérard Gonin a réduit ce nombre à 147 cas, et il ajoute en note que ces
« filtres » sont destinés à écarter les cas ne comportant pas de corrélation visuelle/radar, mais aussi ceux dont les rapports omettent
l'heure, l'altitude et la vitesse de la cible radar. Ou encore les cas dépourvus de distance et de durée, alors qu'ils ont noté l'altitude et la
vitesse.
Cette affirmation est totalement mensongère, comme on peut s'en rendre compte en examinant les graphiques de la page suivante (107) : on y voit que
sur ces 147 cas, la vitesse n'est donnée que dans 31 cas, l'altitude dans 20 cas, la durée dans 18 cas et la distance dans 13 cas
seulement ! Ça montre bien le manque de détails de la majorité des cas recensés dans le catalogue Weinstein, et le ridicule qu'il y a à prétendre
tirer des « invariants » à partir d'échantillons aussi réduits : classer les observations dans quatre plages de distances dans lesquelles
on retrouve entre deux et six cas et annoncer des pourcentages précis, ça n'est pas sérieux !
On trouve aussi sur ces tableaux une deuxième série de chiffres, étroitement corrélés avec les premiers. Aucune explication n'est donnée, mais on comprend
facilement qu'il s'agit d'effectuer les mêmes « classements » à partir d'un échantillon réduit à soixante-cinq cas par un nouveau
« filtre ». Et ce filtre, quel qu'il soit, n'élimine que très peu de cas sur lesquels on a des données chiffrées. On retrouve donc presque
exactement les mêmes graphiques, et en les comparant avec ceux de l'échantillon complet (147 cas), on trouve naturellement un coefficient de
corrélation extrême. Ces corrélations relèvent purement et simplement de la farce !
Mais c'est dans un tableau de la page 108 représentant « l'évolution des cas radar/visuel recensés depuis 1945 » que Velasco donne toute la
mesure de ses compétences en statistiques :
Si vous regardez attentivement la courbe, vous constaterez que certaines années manquent... Vous pourrez aussi remarquer qu'il y a très souvent une ou
deux observations rapportées pour une année, mais jamais zéro... Et il suffit de se reporter au catalogue de Dominique Weinstein pour comprendre que les
années « manquantes » sont celles sans observations : pour Velasco, une année présentant zéro observations n'a rien à faire dans la
« courbe d'évolution »... Il est vrai que l'humanité a mis beaucoup de temps à inventer le zéro, il semble que certains n'ont pas encore bien
assimilé cette notion ! Vous me direz qu'une fois qu'on le sait, il suffit de rajouter mentalement les années qui manquent avec une valeur nulle...
Mais puisque seule une année sur deux est numérotée dans le tableau, on ne sait pas toujours à quelle année correspond une valeur non nulle (par exemple,
est-ce que c'est en 1991, 92 ou 93 que trois cas ont été recensés ?)
Étant toujours prêt à rendre service, je vous donne en exclusivité la courbe corrigée :
Vous n'avez plus qu'à l'imprimer et à la coller en page 108 du livre pour avoir un ouvrage un peu moins inexact. J'espère juste que Velasco ne me
remerciera pas en me faisant un procès pour avoir reproduit sans autorisation sa courbe bidon !
Au fait, ne suis-je pas en train d'attribuer à Velasco des sottises de Gonin ? Pas du tout, puisqu'on trouvait le même syndrome « d'années
manquantes » et jamais nulles dans le tableau des cas terrestres recensés par le Sepra présenté en page 36, et qu'on le retrouvera dans toutes les
autres courbes de ce livre... À commencer par celle de la page 148, recensant les cas aéronautiques recueillis par le Sepra :
Et voici encore la courbe véritable :
En bref, toutes les statistiques présentées dans ce chapitre ne démontrent absolument rien, sinon la nullité absolue du chef du Sepra en matière de
statistiques !
Cette incompétence va atteindre des sommets dans le chapitre suivant, intitulé pompeusement : La découverte : des ovnis et des bombes.
Cette découverte qui constitue la révélation fracassante du livre, c'est que les extraterrestres nous visitent parce que nous faisons exploser des bombes
atomiques ! L'idée n'est pas nouvelle, mais Velasco prétend l'avoir prouvée statistiquement (avec ses notions exclusives de statistiques, préparez
vous à rire). Il nous prévient : les éléments sur lesquels je fonde mon raisonnement sont strictement authentiques. Il n'y a de ma part
aucune envie de sensationnalisme. Nous voilà rassurés.
À la fin du chapitre, il ajoutera modestement, au sujet d'un scientifique qui suggérait la même idée en 1949 :
Autrement dit, le docteur G. E. Walley considère que la bombe atomique peut déclencher une éventuelle visite d'extraterrestres tout en
invitant d'autres scientifiques à réaliser ce travail de vérification entre les dates des explosions et la présence d'ovnis...
Je lui réponds aujourd'hui en confirmant que d'autres ont réalisé ce travail, en témoignent les schémas exclusifs qui illustrent ce chapitre.
Voilà donc en quoi consiste ce travail exclusif, cette grande découverte, l'apothéose de son travail de chercheur au Cnes : établir une corrélation
entre les explosions nucléaires et les observations d'ovnis.
Et Velasco nous assure encore, comme pour s'en convaincre lui-même, de la grande objectivité de sa démarche :
Pour minimiser les critiques de ceux qui me traiteront d'ufologue avide de sensationnel (certains ont déjà avancé cette idée), je souligne que
l'originalité de ma démarche repose sur un filtrage radical : je ne retiens qu'une seule forme de données pour étayer ma démonstration, les cas
d'observations aéronautiques d'ovni visuel/radar. Et encore : sur mille quatre cents cas aéronautiques mondiaux, nous n'en conserverons que cent
quarante, tirés de la base de Laurent Gonin (lire chapitre 6). Ceux qui ont fait l'objet de mesures radar simultanément à l'observation visuelle.
Et il superpose donc la courbe de ces cas radar/visuel à celle des essais nucléaires souterrains ou atmosphériques :
Mais examinons d'un peu plus près la courbe des observations censées être tirées des statistiques de Gonin : nous avons déjà vu cette courbe, et ça
n'est pas tout à fait la même ! En fait, cette courbe ne représente pas comme le prétend Velasco les 147 cas des statistiques Gonin, mais les 204 cas
radar/visuel apparaissant dans le catalogue de Weinstein, dont Gonin a écarté les moins crédibles. Vous me direz qu'une cinquantaine de cas en moins ça ne
doit pas changer grand-chose, et c'est vrai si ce n'est que Gonin n'a retenu aucun cas postérieur à 1995, ce qui n'arrangeait pas Velasco dans ses
conclusions !
Notez en outre que cette courbe est décalée d'un an (la principale « vague » de 1952 figure pour l'année 1953) sauf pour la première et dernière
année (il y a bien quatre cas en 1945 et aucun en 1944, et un en 2000), que la superposition avec le graphisme par barres représentant les essais
nucléaires est ambiguë et que ça n'a pas l'air innocent (on peut avoir l'impression que les « pics » d'observations de 1957 et 1967 – et
non 1958 et 1968 – correspondent à des pics d'essais nucléaires, alors qu'ils correspondent à des creux ! Pour vous représenter une
superposition correcte des deux courbes, décalez la courbe d'observations radar/visuel d'une demi-année vers la gauche, et l'échelle des années d'une
demi-année vers la droite), que dans les légendes les essais nucléaires souterrains et atmosphériques sont inversés, bref que tout ça n'est pas très
sérieux. Il est vrai que le graphique est signé Sophie Montigiani, mais puisque Velasco en tire sa révélation fumeuse on peut espérer qu'il l'a contrôlé !
On peut aussi s'interroger sur ce que sont devenues les « années nulles », que Velasco élimine systématiquement de ses statistiques... Ici, il
est bien forcé de les rétablir, puisqu'aucune année n'est dépourvue simultanément de cas radar/visuel et d'essais nucléaires... Alors, aura-t-il remis les
valeurs nulles qu'il avait fait disparaître ? Pas du tout : observez bien, vous verrez que la courbe ne présente jamais une valeur nulle. Et
pourtant, en consultant le catalogue Weinstein, on trouve quelques années où aucun cas radar/visuel n'est consigné : par exemple 1992 et 93. Et ça
nous permet de constater la méthode employée par Velasco pour restituer les « années manquantes » : il a recopié pour les années 92 et 93
la valeur de 1991, de quatre cas ! Velasco est décidément aussi doué pour les statistiques que pour l'expertise des rentrées atmosphériques !
Bref, voici la courbe réelle d'évolution des cas radar/visuel enregistrés dans le catalogue Weinstein (outre la restitution correcte des « années
nulles », il y a quelques petites différences par rapport à la courbe présentée par Velasco, dues sans doute à des erreurs de décompte) :
Ça ne change pas grand-chose à la démonstration, mais ça donne une idée de la façon dont Velasco fait de la science !
Voyons maintenant ses conclusions :
Premier constat : le signal effectif représenté en ordonnée par le nombre d'essais nucléaires dans l'atmosphère et celui des cas radar/visuel démarre
quasiment à la même époque.
C'est ici qu'on comprend pourquoi Velasco a choisi de ne parler que des « cas radar/visuel », alors que le catalogue Weinstein rapporte des
observations de pilotes depuis 1916 (et si on ne se limitait pas aux pilotes, il serait nécessaire de tenir compte des centaines d'observations
« d'airships » en 1896/97, voire de remonter encore plus loin). En faisant intervenir le radar, on impose une limite temporelle : inventé
en 1935, cet instrument n'a commencé à se développer que pendant la guerre... Et donc, Velasco a juste apporté la preuve statistique que le développement
de la bombe atomique et du radar ont découlé d'un même événement, qui est la seconde guerre mondiale : félicitons-le pour cette magnifique
démonstration !
Le profil des deux courbes est en outre assez similaire. Même visuellement, on ne voit pas grand-chose de commun entre les deux courbes (moins
encore lorsqu'on utilise la courbe corrigée des cas radar/visuel), et c'est confirmé par la statistique : il n'y a pas la moindre corrélation
significative. Même les défendeurs de l'isocélie et autres chimères de l'ufologie faisaient preuve de bien plus de sérieux que Velasco dans le maniement
des statistiques.
En 1998, la fin des essais nucléaires souterrains marque l'arrêt des cas radar/visuel. On a vu comment Velasco avait triché pour
que les cas radar/visuel ne s'arrêtent pas en 1995 comme dans les statistiques Gonin qu'il prétend avoir utilisées... Mais les cas Weinstein ne s'arrêtent
pas non plus en 1998, puisqu'il reste un cas répertorié pour chacune des années 1999 et 2000 (autant qu'en 1997 et 1998). Et s'il n'y a aucun cas
postérieur à 2000, c'est simplement parce que Weinstein a arrêté son travail cette année-là !
Le chapitre se termine par une discussion sur les statistiques menées en Amérique par l'institut Battelle dans les années 50, qui montrent une certaine
prédilection des ovnis pour les bases militaires... Les conclusions présentées par Velasco en étudiant uniquement le pourcentage de cas inexpliqués ne
valent encore pas grand-chose, mais la prédominance d'apparitions au-dessus de certaines zones sensibles est loin d'être une nouveauté, et a été largement
discutée : on s'est demandé notamment, ce que Velasco ne fait pas, si cela n'est pas dû simplement au fait que ces zones sont très surveillées, et
par des observateurs qui sont un peu plus capables que l'homme moyen d'identifier certaines sources de méprises courantes.
Dans le chapitre suivant, Les ovnis existent, les politiques le nient, Velasco explique les raisons pour lesquelles les ovnis doivent
être pris au sérieux et méritent d'être étudiés par les scientifiques... Je l'approuve entièrement sur le fond, et c'est pourquoi je n'accepte pas qu'on
discrédite l'ufologie en présentant comme un travail scientifique un livre truffé d'erreurs, de mensonges et de sottises. Si de véritables scientifiques
le lisent en espérant trouver dans ce texte du « monsieur Ovni » officiel français des raisons de se pencher sérieusement sur l'étude du
phénomène, ils en seront définitivement dissuadés !
Le dernier chapitre pose la question Sommes-nous une espèce sous surveillance ? Après une discussion très banale sur le programe
Seti et l'exobiologie, Velasco répond par l'affirmative, et donne sa « conviction scientifique » : oui, les ovnis existent et leur
origine extraterrestre est scientifiquement fondée. Pauvre science !
Deux annexes terminent ce monument d'antiscience : dans la première, il se livre à des attaques mensongères portant sur ceux qu'il appelle des
« ufologues-zététiciens » qui cherchent à démonter ses enquêtes (il n'y a pas que des zététiciens qui se sont rendu compte de leur manque total
de sérieux), sans répondre à aucune critique mais en cherchant à les repousser sur d'autres : si on veut critiquer les enquêtes du Sepra qui ont été
conduites par lui-même, il faut s'adresser à Hubert Curien, ancien président du Cnes, qui est censé les avoir « validées » ! Autant dire
que toutes les âneries qui marquent ses douze années « d'expertises de rentrées
atmosphériques » sont à reprocher à André Lebeau, qui était président du Cnes alors que le Sepra signifiait encore Service d'expertise
des phénomènes de rentrées atmosphériques et qui estime que le Cnes a ainsi « acquis une renommée mondiale dans le domaine des rentrées
atmosphériques » !
La deuxième nous donne une nouvelle démonstration du travail « scientifique » mené au Sepra. Velasco nous parle des travaux qui ont été faits
pour « copier » les ovnis, en mêlant les recherches sérieuses aux pires absurdités : à côté de la mhd, censée propulser l'appareil en
« diminuant la pression devant lui et en l'augmentant à l'arrière » (une sottise empruntée à Claude Poher, le fondateur du Gepan, lui aussi faux
scientifique et auteur d'une théorie délirante sur la propulsion des ovnis que Velasco définit comme
« la première approche capable d'intégrer des principes physiques complexes confrontés à des données expérimentales indubitables » !), on
trouve les délires sur l'antigravitation du docteur Marcel Pagès, annoncé comme « ingénieur physicien » alors qu'il était docteur en...
psychiatrie ! Et le Sepra y ajoute sa petite touche, en ayant encadré le « travail » de deux élèves ingénieurs en aéronautique qui ont
modélisé le comportement aérodynamique d'une « soucoupe volante » pour montrer que la forme n'était pas adaptée au vol hypersonique. La forme
utilisée donne une idée du sérieux de cette étude :
Tant qu'ils y étaient, ils auraient pu utiliser une « soucoupe volante » en forme de chapeau canotier, le résultat aurait été encore plus
« probant » ! Je propose à ces « brillants élèves » (dixit Velasco), qui ont la prudence de rester anonymes, d'essayer
avec cette autre forme, et de prouver ainsi que les missiles hypersoniques ne peuvent pas exister :
Que des étudiants en aéronautique s'amusent avec les moyens du bord à simuler sur ordinateur le comportement aérodynamique d'une forme simplifiée et bien
peu réaliste de « soucoupe volante », ça n'est pas criticable. Mais que le directeur d'un service du Cnes présente ça comme une étude
scientifique comparable aux recherches de Jean-Pierre Petit en MHD, c'est se moquer du monde.
Et c'est ce que fait Velasco du début à la fin de ce livre...
Robert Alessandri, 2 mai 2004
Addendum du 23 mars 2023 :
Quand le statisticien Yves Lignon vole au secours de son ami Jean-Jacques Velasco.
En 2004, après avoir lu cette critique, Yves Lignon, statisticien bien connu pour ses travaux en parapsychologie, a réagi par une critique qu'il a publiée
dans la liste ufologique privée Magonie, et aussi dans le bulletin du GEEPP, son
« laboratoire de parapsychologie », qui lui était public.
M. Lignon n'avait pas eu la courtoisie de m'en informer, mais j'avais été prévenu par un lecteur de Magonie, et j'avais écrit une réponse qui avait
été publiée sur cette liste... Puisque les lecteurs de Magonie avaient lu cette réponse et que ceux du bulletin du GEEPP n'étaient pas très concernés par
l'ufologie, je n'avais pas jugé utile d'en faire état ici... Mais j'ai signalé la chose au
sujet d'une autre histoire dans laquelle Lignon s'est encore distingué par un total manque de respect à mon égard, alors pour ceux qui voudraient en
savoir plus je reproduis cette critique de Lignon et ma réponse.
Je précise que je n'ai pas demandé son autorisation parce qu'étant mis en cause je n'estime pas en avoir besoin. Je ne pense pas qu'Yves Lignon m'en
tiendra rigueur, lui qui reprochait dans son livre L'Autre Cerveau (p. 365) à Jean-Claude Pecker (qu'il ne nommait pas, mais avec les
indications qu'il donnait et le surnom de Woody Wood dont il l'affublait il était facilement identifiable) de lui avoir adressé la critique d'une de ses
études dans un courrier personnel en lui interdisant de la reproduire.
Voici donc la critique d'Yves Lignon concernant ce texte :
20 mai 2004
LA NOTE CI-DESSOUS NE PEUT ÊTRE REPRODUITE SUR MAIL-LISTES OU SITES INTERNET QU'APRÈS ACCORD DE L'AUTEUR.
Ayant lu attentivement le texte de M. Alessandri disponible a l'URL :
J'ai pu constater qu'une bonne part des « critiques » qu'il contenait portait sur la validité des résultats statistiques proposés par
Jean-Jacques Velasco dans OVNIS : l'évidence. De plus en moins de 48 heures on en est arrivé a asséner sur la liste Magonie qu'il
s'agissait d'un livre « contenant des erreurs (de statistiques notamment) ». C'est de ce point que traite essentiellement (mais non
totalement) la présente note sachant que je n'ai pas compétence pour parler de « cas » (Trans en Provence ou autres) ou de problèmes de modes
de propulsion.
1) Hors d'oeuvre : STATISTIQUES FRANCAISES ET AMERICAINES SE RECOUPENT. (chapitre 3).
Elles se recoupent effectivement en ce sens que si on procède correctement à une comparaison on conclut a l'identité.
Une analyse statistique a pour objet de traiter des informations. Elle s'effectue en employant une modélisation dont les principaux concepts sont les
suivants.
On considère tout ensemble d'objets de l'univers (au sens large, en langage technique « unités statistiques ») possédant des caractères (en
langage technique « variables »). Pour toute variable on relève sur chaque unité statistique son aspect particulier (ou
« modalité »).
Si les unités statistiques sont des êtres humains et la variable l'âge les modalités sont des nombres positifs, si les unités statistiques sont des
automobiles et la variable la couleur de la carrosserie les modalités sont des noms, si les unités statistiques sont des dates et la variable le
CAC 40 les modalités sont de nouveau des nombres...
On nomme encore population l'ensemble « complet » des unités statistiques, échantillon toute partie de la population et effectif le nombre de
fois ou une modalité est présente (nombre de personnes âgées de 40 ans, nombre de voitures de couleur noire...) Un effectif peut bien sûr être
transformé en pourcentage qu'on désignera par fréquence d'occurrence d'une modalité.
Enfin la taille (de l'échantillon ou de la population) est le nombre d'unités statistiques sur lesquelles porte l'étude. Que la taille soit égale à la
somme des effectifs est un résultat trivial.
On comprend donc que toute étude statistique nécessite la connaissance des unités statistiques, variables et ensemble de leurs modalités.
Dans le passage du livre de JJV qui donne son titre à ce paragraphe les unités statistiques sont des observations d'objets aériens et la variable la
répartition de ces observations en catégories. Malheureusement l'ensemble des modalités n'est pas le même dans le cas des études du SEPRA
(4 modalités) et de l'étude americaine dite Rapport 14 citée par JJV (6 modalités).
On peut cependant introduire une autre répartition en catégories, valable pour les deux études, comportant trois modalités :
Objets identifiés, objets non identifiés, tous autres cas.
Et on constate facilement que le classement de ces trois modalités par ordre de grandeur des fréquences d'occurrence est le même dans les deux études.
Tout simplement.
2) TABLEAUX ET CORRÉLATIONS.
À propos de l'étude de Laurent Gonin (JJV, p 106 et suivantes) M. Alessandri ecrit : Ça montre bien le ridicule qu'il y a à prétendre
tirer des « invariants » à partir d'échantillons aussi réduits : classer les observations dans quatre plages de distances dans lesquelles on
retrouve entre deux et six cas et annoncer des pourcentages précis, ça n'est pas sérieux !
Les unités statistiques sont ici encore des observations, la variable la distance « cible-radar », ayant 4 modalités définies par des
intervalles de longueur en mètres, les « plages » de M. Alessandri. La taille est de 147 et la lecture de n'importe quel ouvrage de
statistique appliquée montre qu'on qualifie de « grand » tout échantillon dont la taille dépasse quelques dizaines d'unites (30 à 50 pour
la plupart des auteurs).
En écrivant « échantillons aussi réduits : plages de distances dans lesquelles on retrouve entre deux et six cas » M. Alessandri
confond donc taille de l'échantillon et effectif d'une modalité. Il commet ainsi un grave contresens.
Un peu plus loin M. Alessandri s'intéresse à des mesures de corrélation dont les valeurs élevées relèvent selon lui « purement et simplement
de la farce ».
Des 147 cas initiaux 65 ont été extraits en utilisant des critères de choix dit « filtre » et sur ce second échantillon sont étudiées les
mêmes variables que sur le premier. L'emploi d'un calcul de corrélation (dans ce contexte) a alors pour but de chercher à savoir si pour une variable
les deux classements (un pour chaque échantillon) des modalités par ordre de grandeur des fréquences d'occurrence se « ressemblent » ou non.
Quand les deux classements sont identiques la mesure de corrélation est égale à 1, quand ils sont opposés (la modalité en tête dans un classement
est dernière dans l'autre, la modalité placée seconde dans un classement est avant-dernière dans l'autre...) la corrélation a pour mesure -1 et les
valeurs se trouvant entre ces extrêmes corespondent à des situations intermédiaires telles que classements se ressemblant beaucoup sans être
identiques...
Les quatre mesures de corrélation publiées par Gonin sont toutes proches de 1 ou égales de 1. Le calcul ne fait que confirmer ce qu'apprend
une simple lecture des graphiques : pour chaque variable les deux classements sont au moins quasi-identiques. Ceci peut bien entendu amener a
s'interroger sur la validité du « filtre » (accordons a M. Alessandri l'évocation de cette question) mais il s'agit alors d'un problème
de méthodologie et non d'un emploi incorrect d'une technique statistique. En quoi le fait que le calcul de corrélation confirme la lecture des
graphiques relève-t-il de la plaisanterie ? Et en quoi cela prouve-t-il l'incompétence en statistique de l'auteur des calculs ?
M. Alessandri s'en prend ensuite au mode de construction des tableaux des pages 108 et suivantes. Il semble donc ignorer qu'il est classique,
et même banal, en statistique appliquée, lorsque les unités statistiques sont définies à partir de millésimes que certaines d'entre elles correspondent
à une année precise (1945) et d'autres a une réunion d'années (1991, 92 et 93).
Des tableaux dans lesquels on lit par exemple « entre 1985 et 1989 le pourcentage de fraudeurs sur l'impôt a été de A, en 1990 il s'élevait
à B, entre 1991 et 1994 il valait C etc... » sont souvent publiés par la grande presse.
Parce que JJV s'est contenté d'employer un procédé dont l'usage est commun (et commun parce que mathématiquement licite) cette critique de
M. Alessandri est dénuée de tout fondement.
3) « Cette incompétence va atteindre des sommets ».
Dans son chapitre 7 JJV utilise encore des millésimes comme unités statistiques avec pour variables le nombre d'essais nucléaires et le nombre
d'observations d'OVNIS et déclare qu'il existe une corrélation ente ces deux variables. Corrélation veut dire ici : « nombre d'essais et
nombre d'observations ont tendance à varier dans le même sens ».
Dans un long passage particulièrement agressif et sur lequel pour cette raison je me refuse à revenir point par point M. Alessandri
intente alors un procès type « loup et l'agneau » accusant notamment JJV de manipuler graphiques et données et martelant « ça donne une
idée de la façon dont Velasco fait de la science ! »
On se demande si M. Alessandri s'est bien rendu compte que OVNIS : l'évidence n'est pas une publication scientifique au sens
académique mais un ouvrage de vulgarisation destiné à faire connaître au public les résultats d'études scientifiques. Qui ne sait que pour être
accessible à un lecteur ne possédant pas la même culture scientifique que lui un auteur doit prendre avec la rigueur certains accommodements ? Le
vrai Tartuffe alors n'est pas toujours celui que l'on désigne du doigt.
Nonobstant tout cela j'insisterai seulement sur le passage relatif aux observations au-dessus des bases militaires qui termine le
chapitre 7 et à propos duquel M. Alessandri écrit : Les conclusions présentées par Velasco ne valent encore pas grand-chose.
Ceci est faux.
En effet JJV publie l'intégralité des résultats contenus dans l'étude de La Paz. Il est donc possible à tout lecteur ayant des connaissances
élémentaires de la pratique statistique d'utiliser la technique nommée « test d'ajustement avec pour hypothèse nulle celle de la loi de probabilité
uniforme ». C'est ce que j'ai fait. Les résultats des calculs m'inclinent à penser que l'expression « monument d'antiscience » utilisée
par M. Alessandri s'applique plutôt à son texte qu'à celui de JJV.
4) CONCLUSION.
Peu avant la seconde guerre mondiale dans un congrès de statisticiens une autorité en la matière déclara à propos des travaux de J. B Rhine
sur la perception extra-sensorielle que s'il s'y trouvait une erreur ce n'est pas du côté de l'analyse statistique qu'il fallait la chercher.
Rien de nouveau sous le soleil mais on peut alors s'interroger sur la nature véritable des motivations de M. Alessandri. La réponse est facile à
trouver : qu'elles soient explicites ou sous-entendues les attaques personnelles ne manquent pas dans son texte et ce dès les premières lignes.
YL.
Responsable (pour l'annee universitaire 2003-2004 après tant d'autres et reconduit pour 2004-2005) d'enseignements de statistique théorique pour
étudiants en mathématiques et de statistique appliquée pour étudiants en sciences humaines.
Ayant été informé de l'existence de ce texte sur la liste Magonie (Lignon ne m'en avait bien sûr pas informé, pas plus que Richard Nolane le propriétaire
de la liste), j'ai demandé à m'inscrire sur cette liste, en partie pour pouvoir répondre. Nolane n'ayant pas validé mon inscription (il l'a fait lors
d'une nouvelle demande quelques années plus tard, ce qui m'a valu du jouer le rôle de sceptique seul contre tous sur cette liste très portée sur
l'hypothèse extraterrestre), je lui ai envoyé la réponse suivante, qu'il a publiée le 24 mai comme un droit de réponse (je ne l'avais pas demandé,
mais je l'en remercie).
Après quelques explications tout à fait limpides des notions élémentaires de statistiques, M. Lignon commente la comparaison faite par
Velasco des proportions de cas identifiés/non identifiés aux États-Unis et en France :
On peut cependant introduire une autre répartition en catégories, valable pour les deux études, comportant trois modalités :
Objets identifiés, objets non identifiés, tous autres cas.
Et on constate facilement que le classement de ces trois modalités par ordre de grandeur des fréquences d'occurrence est le même dans les deux études.
Tout simplement.
Je n'ai jamais nié que ces proportions soient similaires, mais je ne vois pas en quoi cela « prouve l'existence des ovnis » comme l'indique le
titre du chapitre... Si les cas inexpliqués sont essentiellement des engins extraterrestres ça prouve que les extraterrestres s'intéressent autant à la
France qu'aux États-Unis (ce qui est assez contradictoire avec l'affirmation qu'ils s'intéressent particulièrement aux sites nucléaires aux États-Unis,
mais pas en France), si ce sont des prototypes secrets ça prouve qu'ils sont aussi testés au-dessus de territoires étrangers, si ce sont des
hallucinations ça prouve que les Américains n'hallucinent pas beaucoup plus que nous, si ce sont des phénomènes naturels inconnus ça prouve qu'ils se
produisent partout dans le monde, s'ils s'expliquent par des lacunes ou un manque d'imagination chez les chercheurs qui les étudient ça veut dire que
les chercheurs américains ne sont pas plus compétents que les nôtres... Tout ça ne nous avance pas beaucoup, et n'a rien d'une nouveauté !
Au sujet des statistiques tirées de l'étude de Laurent Gonin, Yves Lignon écrit :
Les unités statistiques sont ici encore des observations, la variable la distance « cible-radar », ayant 4 modalités définies par des
intervalles de longueur en mètres, les « plages » de M. Alessandri. La taille est de 147 et la lecture de n'importe quel ouvrage de
statistique appliquée montre qu'on qualifie de « grand » tout échantillon dont la taille dépasse quelques dizaines d'unités (30 à 50
pour la plupart des auteurs).
En écrivant « échantillons aussi réduits : plages de distances dans lesquelles on retrouve entre deux et six cas »
M. Alessandri confond donc taille de l'échantillon et effectif d'une modalité. Il commet ainsi un grave contresens.
C'est plutôt le statisticien Lignon qui semble incapable de reconnaître où est l'échantillon statistique. Ici, sur les 147 cas répertoriés, la distance
est spécifiée pour 13 cas seulement. L'étude statistique portant sur la distance, classée en quatre intervalles ou « plages » (c'est
M. Velasco qui emploie ce terme), porte donc sur un échantillon de 13 cas, et non pas 147 ! Comme l'écrivait d'ailleurs Yves Lignon un
peu plus haut dans son petit rappel de statistiques, « Que la taille soit égale à la somme des effectifs est un résultat trivial » : ici
les effectifs pour les différents intervalles sont 2, 2, 6 et 3 cas, et si je sais compter mieux que M. Lignon la somme ne fait pas 147 !
Et je maintiens que prétendre tirer des « invariants » à partir d'échantillons aussi réduits (entre 13 et 31 cas selon la variable
considérée) n'est pas sérieux.
Un peu plus loin M. Alessandri s'intéresse à des mesures de corrélation dont les valeurs élevees relèvent selon lui « purement et
simplement de la farce ».
Des 147 cas initiaux 65 ont été extraits en utilisant des critères de choix dit « filtre » et sur ce second échantillon sont étudiées
les mêmes variables que sur le premier. L'emploi d'un calcul de corrélation (dans ce contexte) a alors pour but de chercher à savoir si pour une
variable les deux classements (un pour chaque échantillon) des modalités par ordre de grandeur des fréquences d'occurrence se
« ressemblent » ou non. Quand les deux classements sont identiques la mesure de corrélation est égale à 1, quand ils sont opposés (la
modalité en tête dans un classement est dernière dans l'autre, la modalité placée seconde dans un classement est avant-dernière dans l'autre...) la
corrélation a pour mesure -1 et les valeurs se trouvant entre ces extrêmes corespondent à des situations intermédiaires telles que classements se
ressemblant beaucoup sans être identiques...
Les quatre mesures de corrélation publiées par Gonin sont toutes proches de 1 ou egales de 1. Le calcul ne fait que confirmer ce qu'apprend
une simple lecture des graphiques : pour chaque variable les deux classements sont au moins quasi-identiques. Ceci peut bien entendu amener a
s'interroger sur la validité du « filtre » (accordons a M. Alessandri l'évocation de cette question) mais il s'agit alors d'un problème
de méthodologie et non d'un emploi incorrect d'une technique statistique. En quoi le fait que le calcul de corrélation confirme la lecture des
graphiques relève-t-il de la plaisanterie ? Et en quoi cela prouve-t-il l'incompétence en statistique de l'auteur des calculs ?
Reprenons l'exemple de la distance, qui n'est connue que dans 13 des 147 cas... En appliquant son filtre non précisé qui réduit l'échantillon
initial à 65 cas, Gonin n'élimine aucun de ces 13 cas. Et il calcule un coefficient de corrélation entre les statistiques portant sur ces
13 cas « après filtrage » et sur les 13 cas « avant filtrage » : ça n'a pas de sens puisque ce sont LES MÊMES cas (ce ne
sont pas seulement comme semble le penser Lignon les graphiques qui sont quasi-identiques : ils sont identiques parce que les échantillons sont les
mêmes, ou quasiment les mêmes pour les autres variables), bien évidemment le coefficient de corrélation est égal à un ! La seule question
intéressante est de savoir pourquoi le « filtrage » n'a éliminé aucun de ces treize cas... Cette question n'est pas posée, on ne peut y
répondre qu'en connaissant la nature du « filtre », et je parie que la réponse est tout à fait triviale.
M. Alessandri s'en prend ensuite au mode de construction des tableaux des pages 108 et suivantes. Il semble donc ignorer qu'il est
classique, et même banal, en statistique appliquée, lorsque les unités statistiques sont définies à partir de millésimes que certaines d'entre elles
correspondent à une année precise (1945) et d'autres à une réunion d'anneés (1991, 92 et 93).
Des tableaux dans lesquels on lit par exemple « entre 1985 et 1989 le pourcentage de fraudeurs sur l'impôt a été de A, en 1990 il s'élevait
à B, entre 1991 et 1994 il valait C etc... » sont souvent publiés par la grande presse.
Parce que JJV s'est contenté d'employer un procédé dont l'usage est commun (et commun parce que mathématiquement licite) cette critique de
M. Alessandri est dénuée de tout fondement.
Si M. Lignon avait « lu attentivement » mon texte comme il prétend l'avoir fait, il aurait vu que M. Velasco n'a pas
« condensé » les années consécutives pour lesquelles le nombre d'occurrences est le même, mais qu'il a éliminé les années pour lesquelles il
n'y a aucune occurrence, ce qui n'est pas du tout la même chose et peut fausser complètement l'allure de la courbe. Par exemple pour les années 90 à 95
pour lesquelles le nombre de « cas radar/visuel » est respectivement égal à 2, 3, 0, 0, 1 et 4, la courbe présentée par Velasco ne présentera
que les valeurs 2, 3, 1, 4.
Dans son chapitre 7 JJV utilise encore des millésimes comme unités statistiques avec pour variables le nombre d'essais nucléaires et le nombre
d'observations d'OVNIS et déclare qu'il existe une corrélation ente ces deux variables. Corrélation veut dire ici : « nombre d'essais et
nombre d'observations ont tendance a varier dans le même sens ».
Dans un long passage particulièrement agressif et sur lequel pour cette raison je me refuse a revenir point par point M. Alessandri
intente alors un proces type « loup et l'agneau » accusant notamment JJV de manipuler graphiques et données et martelant « ça donne une
idée de la façon dont Velasco fait de la science ! »
Allons donc, c'est Velasco qui martèle tout au long de son livre qu'il fait de la science rigoureuse, et mes critiques concernant sa comparaison entre
les cas radar/visuel et les essais nucléaires, présentée comme la grande révélation de ce livre, portent sur quatre points précis, concis et facilement
vérifiables :
M. Velasco prétend ne retenir que les 147 cas de la base de Laurent Gonin, mais c'est faux : sa courbe présente les quelque
200 cas répertoriés dans le catalogue Weinstein, incluant ceux que Gonin a considérés comme peu crédibles.
Sa courbe concernant les observations radar/visuel est décalée d'un an, de telle manière que l'impression d'une corrélation avec les essais
nucléaires est accentuée.
Lorsqu'il restitue les années qu'il avait éliminées parce qu'elles n'avaient aucun cas, il ne leur attribue pas une valeur nulle, mais la valeur
de l'année qui précède (comme s'il avait utilisé le « procédé d'usage commun » mentionné plus haut par Lignon). Ainsi, la série de valeurs
représentant les années 90 à 95, égale comme on l'a vu à 2 3 0 0 1 4, devient 2 3 3 3 1 4 (en fait 4 4 4 4 1 4 du fait que l'échantillon n'est pas celui
de Gonin).
J'affirme que la comparaison statistique de ces deux courbes ne met en évidence aucune corrélation significative, surtout lorsque ces trois erreurs
ont été corrigées... M. Lignon prétendra-t-il au contraire que ces courbes montrent que « nombre d'essais et nombre d'observations ont
tendance à varier dans le même sens » ?
On se demande si M. Alessandri s'est bien rendu compte que OVNIS : l'évidence n'est pas une publication scientifique au sens académique
mais un ouvrage de vulgarisation destiné à faire connaître au public les résultats d'études scientifiques. Qui ne sait que pour être accessible à un
lecteur ne possédant pas la même culture scientifique que lui un auteur doit prendre avec la rigueur certains accommodements ?
Quand on présente des tableaux statistiques faussés, je doute qu'il puisse s'agir de la présentation vulgarisée des résultats d'une étude scientifique
sérieuse... Et quand on répète tout le temps que tout ce qui est présenté dans ce livre relève d'une méthodologie scientifique stricte, on doit tout de
même faire preuve d'un minimum de rigueur !
Nonobstant tout cela j'insisterai seulement sur le passage relatif aux observations au-dessus des bases militaires qui termine le
chapitre 7 et à propos duquel M. Alessandri écrit : « Les conclusions présentées par Velasco ne valent encore pas
grand-chose ».
Ceci est faux.
En effet JJV publie l'intégralité des résultats contenus dans l'étude de La Paz. Il est donc possible à tout lecteur ayant des connaissances
élémentaires de la pratique statistique d'utiliser la technique nommée « test d'ajustement avec pour hypothese nulle celle de la loi de
probabilité uniforme ». C'est ce que j'ai fait. Les résultats des calculs m'inclinent à penser que l'expression « monument
d'antiscience » utilisée par M. Alessandri s'applique plutôt à son texte qu'à celui de JJV.
Je suggère à M. Lignon d'étudier le pourcentage de cas expliqués par des phénomènes astronomiques de la même manière que Velasco étudie celui des
cas inexpliqués... Il en déduira sans doute qu'il y a cinq fois plus d'étoiles au-dessus de la région de Waco que de celle de San Francisco ! Je
rappelle d'autre part que je ne nie pas que l'étude de l'institut Battelle (et celle de La Paz) montrent une prédominance d'observations au-dessus
de zones militaires, mais je précise que c'est discuté depuis longtemps (dès 1953 par la commission Robertson, dans une étude publiée en français par le
Gepan : https://www.ldi5.net/ovni.sepra/ni3_3.php !) et que cela prête à diverses interprétations que Velasco ne mentionne pas.
CONCLUSION.
Peu avant la seconde guerre mondiale dans un congres de statisticiens une autorité en la matière déclara à propos des travaux de J. B Rhine
sur la perception extra-sensorielle que s'il s'y trouvait une erreur ce n'est pas du côté de l'analyse statistique qu'il fallait la chercher.
Il n'y a donc rien à redire sur les statistiques présentées par Velasco dans son livre, c'est un statisticien émérite qui l'affirme... Puisque je ne
suis pas statisticien, je ne peux que m'écraser.
Rien de nouveau sous le soleil mais on peut alors s'interroger sur la nature véritable des motivations de M. Alessandri. La réponse est facile à
trouver : qu'elles soient explicites ou sous-entendues les attaques personnelles ne manquent pas dans son texte et ce dès les premières lignes.
Que j'aie des raisons personnelles de ne pas apprécier Velasco n'est pas un secret, et il est évident que ça n'est pas sans influence sur le ton de mes
propos, mais toutes mes critiques sont argumentées... M. Lignon a peut-être de son côté des raisons personnelles d'apprécier son confrère en
recherches hérétiques et presque voisin, qu'il qualifie de « chercheur à l'éthique irréprochable trop souvent injustement et abusivement
critiqué », mais force est de constater qu'aucun de ses contre-arguments n'est fondé... L'objectivité semble donc jusqu'à preuve du contraire
plutôt de mon côté !
Après cela, Yves Lignon a écrit une nouvelle réponse dans la liste Magonie, dont ni lui ni Richard Nolane le gestionnaire de la liste ne m'avaient
informé. Je l'ai découverte des années plus tard lorsque Nolane m'a accepté dans la liste, et comme c'était une bien vieille histoire je n'y avais pas
réagi.
Je me contenterai ici de résumer quelques critiques de Lignon.
Ce dernier s'est senti attaqué par le fait que je l'avais traité de « confrère [de Velasco] en sciences hérétiques », et d'autres lecteurs de la liste
s'en étaient offusqués. Je précise donc que pour moi ça n'avait pas du tout un sens péjoratif, tout au contraire... En général j'aime bien les
« hérétiques », du moins quand ils font du bon travail, et c'est souvent le cas de Lignon (moins de Velasco, mais ça lui est tout de même
arrivé).
Ensuite, Lignon indique que le fait que Velasco ait commis des erreurs statistiques n'implique pas que ses conclusions soient fausses, l'important étant
qu'il soit compétent dans les domaines dont il parle... C'est vrai, ça indique juste qu'il est aussi nul en statistiques qu'en rentrées atmosphériques, et
quand il prétend prouver de façon statistique l'existence d'un lien entre les observations d'ovnis et le nucléaire c'est c'est bien des compétences en
statistiques qui sont nécessaires.
Il reconnaît ensuite qu'il a commis une erreur confondant échantillon et sous-échantillon au sujet de la distance entre radar et cible, et précise que
cette erreur vient du fait qu'il n'avait que la page 107 du livre de Velasco... Il nous dit dont négligemment qu'il a critiqué ma propre critique
d'un livre de 220 pages en ayant lu une seule page dudit livre !
Et il s'embourbe ensuite dans des explications montrant que le fait qu'il n'y ait qu'un échantillon de 13 cas n'a pas d'importance parce qu'il y a
des techniques permettant de traiter des échantillons de petite taille. Bien, mais il se garde quand même de nous dire si dans ce cas particulier ces
méthodes permettent de tirer une conclusion significative, ni s'il a des raisons de penser que Velasco a utilisé ces méthodes nécessitant de posséder
« un minimum de culture statistique ».
Ensuite, il indique que mes affirmations concernant les erreurs sur le graphique présenté par Velasco censé démontrer une relation entre nombre
d'observations d'ovnis et essais nucléaires sont sans objet puisqu'il suffit de comparer le graphique original de Velasco et le graphique corrigé par moi
pour se rendre compte que les courbes ont la même allure générale...
Sauf que ça n'est pas l'allure générale des courbes qui est censé montrer la relation d'après Velasco, mais pour le savoir il fallait lire la page
suivante de son livre :
Au début de la décennie 1960, on note une baisse du nombre de cas radar/visuel, puis une reprise en 1966, avec les pics de 1968 et 1979 qui
coïncident avec la nette recrudescence des essais nucléaires souterrains.
Mais comme je l'ai remarqué dans ma critique, avec la courbe des observations décalée d'un an sur le graphique de Velasco, les creux d'observation
deviennent des pics !
Lignon me reproche enfin d'avoir écrit :
J'affirme que la comparaison statistique de ces deux courbes ne met en évidence aucune corrélation significative. D'accord, cette phrase n'est pas très scientifique, et j'aurais du me contenter de dire qu'aucun des arguments de Velasco censés démontrer une
corrélation ne tient debout. Mais de son côté Yves Lignon ne répond pas à la phrase suivante :
M. Lignon prétendra-t-il au contraire que ces courbes montrent que « nombre d'essais et nombre d'observations ont tendance à varier dans le
même sens ? Parce que c'est quand même cela qui est important, et c'est cela que Velasco prétend avoir prouvé scientifiquement.