De:
Robert Alessandri <hal9000@univers-ovni.com>
Date: Jeu 15 mai 2003  18:29:32 Europe/Paris
À: SCP-TIFFREAU@wanadoo.fr
Objet: ALESSANDRI C/VELASCO Pourvoi n°B 02-16.431 Gescab N°003403


Robert Alessandri
81 rue Auguste Blanqui
13005 Marseille
Tél. [...]


Cher Maître,

J'ai bien reçu le mémoire en défense déposé par mon adversaire que vous m'avez envoyé, et je vous fais part de mes observations...

Je vous signale tout d'abord que j'ai publié tous les éléments de cette affaire (sauf bien sûr ceux qui concernent le pourvoi en cassation, encore en cours) sur mon site Internet :

http://univers-ovni.com

En particulier dans la rubrique suivante :

http://univers-ovni.com/sepra.html#Proces

J'y ai notamment recopié toutes les Conclusions de procès en Appel, ce qui peut vous en faciliter la lecture pour certaines qui sont presque illisibles sur les photocopies, comme les Conclusions du Ministère Public :

http://univers-ovni.com/sepra/appel/ministere_public.html

Revenons donc au Mémoire de mon adversaire :

En page 3, il est écrit que je n'avais pas cru devoir comparaître en première instance, ce qui est un mensonge éhonté que M. Velasco ou ses avocats ne cessent de répéter depuis la procédure d'Appel, et qui m'agace sérieusement étant donné que j'ai très mal supporté la façon dont on m'a INTERDIT toute défense en première instance... Du fait que le Bureau d'aide juridictionnelle du T.G.I. de Marseille a refusé de prendre en compte ma demande et qu'il m'était interdit de me défendre moi-même parce que M. Velasco avait demandé 100 000 F de dommages et intérêts plutôt que 25 000 pour cet article paru dans une revue bénévole tirée à 1000 exemplaires, on n'avait même pas daigné m'informer de la tenue de l'audience ! Cela, je l'ai expliqué en détail dans un article que j'ai publié dans mon bulletin I.N.H. Contact n° 4, qui a été versé au dossier en appel par M. Velasco lui-même, et que vous pouvez lire sur mon site :

http://perso.wanadoo.fr/univers.ovni/sepra/appel/inh_contact_4.html

En page 4, il est écrit que Monsieur ALESSANDRI reconnaît lui-même dans son mémoire ampliatif (p. 2, & 1.) le caractère "injurieux et diffamatoire à l'encontre de Monsieur VELASCO" de l'article incriminé. Ça n'est certainement pas moi qui aurais écrit une telle chose. Sans vouloir vous accabler, je tiens à ce qu'il soit précisé que ce mémoire ampliatif a été rédigé par vous-même sans que vous m'ayez demandé mon accord, et qu'il était en opposition totale avec ce que je vous écrivais dans mon courrier du 18 juillet 2002. Il est à noter que vous aviez écrit plus loin dans ce mémoire (p. 5) que Monsieur Velasco avait engagé une action [...] pour obtenir réparation d'allégations prétendument injurieuses, ce qui est mieux, mais pas très exact non puisque sa plainte mentionnait sans distinction des «imputations diffamatoires et des expressions injurieuses» et que le motif principal était bien la diffamation et ne pouvait pas être autre chose : mes propos, dénigrant ses compétences dans un domaine technique bien précis et étayés par une démonstration rigoureuse, ne pouvaient aucunement être qualifiés d'injures.

Pour ce qui est de mon appréciation personnelle, vous pouvez verser au dossier ma «lettre ouverte» à Velasco (qui lui a aussi été envoyée personnellement en recommandé), dans laquelle j'écris :

Vous avez ainsi «oublié» les prétendus «propos diffamatoires», qui amenaient dangereusement le débat sur les aspects techniques du dossier, pour faire croire au juge que j'étais poursuivi pour injures.

http://perso.wanadoo.fr/univers.ovni/sepra/lettreouverte.html

Vous pouvez aussi vous référer aux commentaires que j'ai faits de la procédure en appel sur mon site, où j'écris notamment :

Mais oublions cela puisque de toute façon la question n'a même pas été abordée grâce à ce tour de passe-passe consistant à requalifier la supposée diffamation en prétendue injure !

http://univers-ovni.com/sepra/appel.html#Jugement

Je n'aurais du reste certainement pas republié mon article sur Internet (où son audience a déjà dépassé celle de la revue !) si j'avais eu le sentiment d'avoir tenu à l'encontre de M. Velasco des propos injurieux. Je m'en suis du reste expliqué dans l'introduction à cet article :

http://univers-ovni.com/sepra/culte_5_novembre.html

M. Velasco indique dans son Mémoire ampliatif que la substitution du fondement juridique a été notifiée aux parties par le Ministère public... Mais ces conclusions du ministère public ont été déposées le 13 décembre, seulement six jours avant la date de l'audience initialement prévue (19 décembre 2001, reportée en février 2002 en raison d'une grève des avocats), et deux jours avant l'ordonnance de clôture (prononcée le 15 décembre d'après le jugement, mais qui était normalement fixée à un mois avant la date de l'audience, soit le 19 novembre)... Il est difficile dans ces conditions de prétendre que les parties ont pu se préparer à ce changement.

D'autre part, j'ai déjà indiqué qu'il était clair qu'il y avait eu entente entre le Ministère public et l'accusation, qui ont tous deux abandonné toute mention de «diffamation», qui était pourtant le seul terme défendable, pour ne plus parler que d'«injures», sans avoir pu s'influencer mutuellement par des voies «normales» : M. Velasco l'a fait dans sa réponse à une «sommation interpellative» qui n'a jamais été versée au dossier, et avant l'intervention du Ministère Public.

Or, le Mémoire en défense apporte (p.4) une nouvelle preuve que cette entente a bien eu lieu : il y est écrit que les conclusions du Ministère public ont été «notifiées aux parties le 12 décembre 2000»; en réalité, mon avocat ne les a reçues que le 14 décembre (date de transmission du fax), et le jugement indique qu'elles ont été déposées le 13 décembre. Il semble donc que M. Velasco, à Toulouse, ait eu connaissance des conclusions du Ministère Public d'Aix en Provence un jour avant qu'elles ne soient versées au dossier du Juge à Aix en Provence, ce qui me paraît pour le moins surprenant !

Je précise également que la procédure, y compris à l'audience, n'a jamais respecté le déroulement d'un tribunal pénal, puisque je n'ai en particulier jamais été invité à m'exprimer (j'étais présent dans la salle). Et c'est l'avocat de M. Velasco qui s'est exprimé le dernier (en accumulant des arguments mensongers qui n'avaient jamais été discutés), alors que je crois savoir qu'en matière pénale c'est toujours à la défense, et précisément à l'accusé s'il est présent, qu'on donne le dernier mot.

Quoi qu'il en soit, comme je vous l'ai déjà écrit, je ne conteste pas le fait que le jugement ait été fait sur le fondement de la loi sur la liberté de la presse, mais plutôt le fait que cette loi n'a justement pas été respectée : pour moi, le principal problème est qu'on m'a condamné pour «injures» alors que j'ai toujours cru être poursuivi pour «diffamation», et qu'une telle tromperie sur le motif des poursuites est très clairement interdite par l'article 53 de cette loi du 29 juillet 1881...

Mon souhait serait d'ailleurs que la Cour décide si mes propos doivent être qualifiés d'injures ou de diffamation (et il me semble qu'ils ne peuvent être qualifiés que de diffamation), afin que le jugement par une nouvelle cour d'appel puisse se faire sur des bases saines... Je ne serais pas satisfait si le jugement était simplement annulé pour vice de procédure, je voudrais seulement être jugé de façon correcte, c'est à dire respectueuse des lois !

Je vous remercie de me tenir informé des suites que vous donnerez à cette affaire, et je me tiens à votre disposition s'il vous manque des documents qui vous seraient utiles (je n'ai pas de fax, mais je peux vous envoyer des fichiers par e-mail).

Dans l'attente de vos nouvelles, je vous prie d'agréer, cher Maître, l'expression de ma considération distinguée.