Ovni sur la centrale nucléaire de Golfech :
l'ufologie française atomisée !
(24/05/2022)
Vous pouvez traduire ce texte dans la langue de votre choix :
En 2010, c'est la grande affaire qui a agité le milieu ufologique : un ovni a survolé une centrale nucléaire ! Deux témoins, une vidéo, le
Geipan qui conclut à l'observation probable d'un avion, le principal témoin furieux, des enquêteurs scandalisés, et une ufologie dévastée... On en a
reparlé en 2014 lorsque les centrales nucléaires ont été survolées par des drones, et en 2017 lorsque le Geipan a complété son rapport en prenant ses
distances avec l'hypothèse d'un avion. Prenons un peu de recul pour examiner en détail cette « affaire » qui continue à déchaîner les
passions...
Une petite mise à jour ajoutée à la fin du texte parce qu'on a parlé assez longuement de cette observation dans la revue Ikaris d'août 2022, et que ça
méritait bien un commentaire, et aussi pour parler d'une tentative avortée de déréférencement de ce texte sur Google par un individu non identifié qui
n'aime pas qu'on parle de lui en mal. J'en ai profité pour ajouter à la suite de commentaires d'Éric Maillot et de Thibaut Alexandre un petit paragraphe
sur l'utilisation des services de tracking d'avions (non évoqués à ma connaissance pour ce cas) dans le chapitre À la recherche de l'avion,
et un autre sur l'hypothèse d'un triplet de satellites NOSS (bien qu'elle me paraisse invraisemblable vu les circonstances de l'observation) dans le
chapitre Autre type d'engin ?
L'observation a eu lieu le 6 octobre 2010 à 20 h 16 précisément, et a duré environ une minute. L'objet vu par ce témoin, Pascal Nowak,
était un triangle noir allongé muni d'une lumière blanche clignotante à chaque angle et d'une rouge au centre, qui aurait survolé l'allée centrale de la
centrale nucléaire à 150 ou 200 m d'altitude, et se serait éloigné en prenant de l'altitude après avoir viré.
La dimension angulaire de l'objet était estimée entre 10 à 15 degrés, soit une longueur réelle de 30 à 40 m si la distance était correctement
évaluée : un objet plutôt imposant donc !
En outre, Pascal, qui faisait des travaux en intérim dans cette centrale en qualité de monteur-câbleur, était accompagné d'un collègue, Sofian, qui a
aussi observé « l'engin » et l'a filmé avec son téléphone portable... Et la vidéo, bien que de très mauvaise qualité, montre bien trois lumières
formant un triangle allongé dont la dimension angulaire est de l'ordre d'une dizaine de degrés !
Deux témoins, une vidéo qui semble corroborer les témoignages, un engin qui évoque irrésistiblement les fameux « triangles » de la vague de 1989
en Belgique, et tout cela au-dessus d'une centrale nucléaire... Bigre, la grande révélation approcherait-elle ?
Je vais reprendre l'affaire chronologiquement, avec tous ses rebondissements... Elle a fait l'objet de centaines de pages de commentaires sur des forums
internet pendant près de deux ans, de plusieurs rapports d'enquête régulièrement complétés après plus de quinze ans, d'une guerre ouverte entre le Geipan,
le service officiel d'étude des ovnis, et les Repas ufologiques, la « plus importante association ufologique d'Europe » (dixit ses responsables
d'alors qui se sont complètement approprié cette observation)... Bref ça va être long, pas toujours palpitant, alors ceux qui voudront juste un résumé de
l'observation et de ce que l'on peut en tirer peuvent se rendre directement au résumé final.
Le forum des triangulistes
Disons quelques mots du forum sur lequel ce cas a fait surface, « les Mystères des Ovnis » (MO pour les intimes) ou encore « Forum
Ovni-Ufologie » (FOU pour les moqueurs).
Mi-site d'information, mi-forum de discussion, son fondateur Benjamin Dupuis a su en faire le carrefour incontournable de l'ufologie française en y
recopiant tout ce qu'il pouvait trouver sur Internet concernant les ovnis, à l'exception de la littérature sceptique parce qu'il ne faut surtout pas que
le doute s'installe chez les lecteurs, et des histoires de contactés, reptiliens, enlevés, crop circles, et autres sujets tabous parce qu'ils ne
font pas suffisamment sérieux !
Un pillage particulièrement pervers puisqu'il détourne les connexions des sites personnels sur lesquels ces informations sont prises... Les sites
respectueux d'une certaine déontologie (et de la loi, du reste) mettent juste les liens vers la source d'information. Bien sûr, Benjamin Dupuis ne manque
pas de signaler cette source à la fin de chaque article qu'il a copié (sauf quand il s'agit de sites qui ne paraissent pas sérieux, eux on veut bien les
copier mais pas leur faire de la publicité, faut pas exagérer !) mais c'est si petit que beaucoup de lecteurs croient qu'il est l'auteur de tout ce
qui se trouve sur son site et le considèrent comme un génie, lui dont les contributions personnelles frisent le zéro en qualité comme en quantité.
C'est ainsi que lorsque j'ai effectué mon retour à l'ufologie après quelques années de sommeil, j'ai trouvé avec surprise sur ce site un
de mes articles, concernant la durée des
rentrées atmosphériques et des météores, mélangé à un autre article, avec des photos manquantes parce que le site d'archivage sur lequel elles
avaient été placées a fermé, et d'autres ajoutées... Tout cela bien sûr sans que j'en aie été averti... La politique du site est de ne prévenir personne,
et de retirer les textes concernés uniquement en cas de plainte ! Et encore ça n'est pas toujours respecté : ça ne me dérangeait pas vraiment
que mon article ait été ainsi recopié, mais lorsque Benjamin s'est joint à ceux qui multipliaient les réclamations auprès de l'hébergeur du site sceptique
« Ufo-scepticisme » sous les prétextes les plus fallacieux dans l'espoir de le faire fermer, j'ai demandé à deux reprises que mon article soit
retiré du forum MO, et ça n'a jamais été fait [ç'a été fait après la publication du présent texte, par l'administratrice Loreline qui est bien plus
tolérante et respectueuse que ses prédécesseurs].
Bref un site que la morale n'étouffe pas, mais qui a pu par cette utilisation du copier-coller devenir le plus populaire des forums d'ufologie français,
avec maintenant plus de 20000 membres enregistrés.
Ce qui rassemble la quasi-totalité de tous ces membres est leur croyance en l'origine extraterrestre des ovnis. Il n'est pas dit clairement que ce soit
une nécessité, mais toute personne qui évoquera un peu trop fortement des doutes concernant cette croyance se trouvera confrontée à un mur de fanatiques
et finira par se lasser ou par se faire exclure après une discussion un peu trop animée pour tenter de défendre ses idées. J'ai ainsi été rapidement banni
de ce site, comme pratiquement tous les sceptiques (ce que je ne suis pas vraiment, mais je le suis concernant les cas « cultes » de l'ufologie,
ce qui revient au même pour ceux qui sont persuadés qu'on détient des preuves de l'origine extraterrestre des ovnis).
Je précise tout de même qu'il n'y a pas que des défenseurs fanatiques de l'hypothèse extraterrestre qui interviennent sur le site de Benjamin Dupuis. On y
trouve des gens très bien, d'authentiques scientifiques souvent plus intéressés par la recherche de vie dans l'univers que par les ovnis, des spécialistes
très compétents en photographie, analyses en tout genre... Bref il n'y a pas que du mauvais, loin de là, sur ce forum !
Outre cette foi inébranlable en l'hypothèse extraterrestre, Benjamin Dupuis voue un culte particulier aux « triangles », raison pour laquelle
certains appellent MO le site des « triangulistes ». Ainsi, si vous devez relater votre observation, on vous proposera pour identifier la forme
de ce que vous avez observée une planche représentant des « soucoupes » (elles sont quand même tolérées) et une autre représentant des
« triangles » !
On peut y trouver aussi une splendide compilation des « meilleurs
films d'ovnis triangulaires », sélectionnée par Benjamin Dupuis... laquelle vous donnera une idée des différentes formes que peuvent prendre
des avions la nuit !
Et pourtant Benjamin a eu beaucoup de déconvenues avec les « triangles ». Ainsi, il y a quelques années, un certain « Léon » est
arrivé sur le forum en disant qu'il avait observé bien après la « vague belge » de nombreux « triangles » caractéristiques... Il a été
accueilli à bras ouverts, est rapidement devenu modérateur et un des participants les plus appréciés du site... Et Léon ne se contentait pas de voir des
triangles, il les filmait ! Des vidéos que Benjamin considérait bien sûr comme des preuves indubitables de la présence de ses chers extraterrestres
pilotant des triangles. Mais voilà qu'à force de parler de ces vidéos, de vilains sceptiques n'ont pas tardé à montrer qu'on pouvait en faire de
parfaitement identiques en filmant les avions au décollage et à l'atterrissage... Il est vite apparu que Léon s'était moqué de tout le monde sur le forum,
et après la pagaille que cette révélation a créée Benjamin s'est empressé d'effacer tous les sujets qui avaient été consacrés à ses observations !
Et puis en 2011, il y a eu la révélation par son auteur que la fameuse photo de Petit Rechain, qui était devenue l'illustration typique du « triangle
belge » tout autant qu'une des meilleurs « preuves » de l'origine exotique des ovnis, avait été réalisée avec une banale maquette en
polystyrène portant des ampoules lumineuses ! Mais qu'importe, le photographe disait s'être inspiré des témoignages, ça ne mettait donc pas le moins
du monde en question la réalité des « triangles » auxquels Benjamin continue à vouer un véritable culte. L'auteur du canular, Patrick Maréchal,
ayant exprimé ses regrets et affirmé sa conviction que la vague belge n'en restait pas moins un événement extraordinaire, a aussi été accueilli à bras
ouverts dans le
forum.
Et puis outre les triangles on parlait beaucoup depuis quelque temps sur MO du supposé (et même certain pour la plupart des intervenants) intérêt des
ovnis pour les sites nucléaires...
Il y avait donc deux bonnes raisons pour que l'observation de ce « triangle » au-dessus d'une centrale nucléaire soit particulièrement appréciée
sur ce forum !
Premiers contacts avec le Geipan
Le témoin principal, Pascal, intéressé depuis longtemps par les ovnis, a d'abord pris contact avec le Geipan... Pas tout de suite, mais le lundi
11 octobre, cinq jours après l'observation. Ce qui l'a décidé a été d'apprendre en discutant avec son collègue Sofian que ce dernier avait bien filmé
l'objet, alors que lui-même avait perdu son propre film en refermant par erreur le clapet de son téléphone sans avoir sauvé l'enregistrement. Ils ont tous
deux appelé le Geipan depuis une cabine téléphonique, et on leur a demandé de remplir un questionnaire et d'aller témoigner à la gendarmerie, mais pas
celle interne à la centrale « de peur que les informations ne sortent pas »... Nous verrons que ces gendarmeries internes aux centrales
nucléaires ont un statut bien particulier.
Pascal a donc appelé la gendarmerie de Valence d'Agen le vendredi 15 octobre, et on lui a fixé rendez-vous le lundi 18. Il a dans la foulée
rempli et envoyé le questionnaire du Geipan, mis
en ligne plus tard sur MO. En voici un extrait :
Mercredi 6 octobre 20 h 15 mon collègue et moi décidons de nous accorder une petite pause cigarette. Nous sommes dehors, il est
20 h 16. Nous profitons de ce petit moment de détente. Nous discutons de choses et d'autres, quand du coin de mon œil gauche, je vois quelque
chose bouger dans le ciel ; mon collègue ne voit rien, il est de dos. En quelques secondes, ce que j'ai vu bouger dans le ciel est très visible
pour moi. Je préviens mon collègue de regarder cet objet en lui disant tout de suite que ceci n'est pas un avion. L'objet est très bas
et très visible. C'est un grand triangle de couleur noir mat, une lampe blanche à chaque pointe, et une lumière rouge au centre. Les lampes blanches
clignotent 2 fois pour un clignotement rouge, l'objet se déplace très lentement, sans bruit, ni fumée, ni souffle d'air ! Je
décide de filmer cet objet, j'étais très près de l'objet, car je l'ai suivi à pied d'un pas normal. Je retourne vers la poubelle où mon tél portable est
posé, je n'ai que 3 ou 4 mètres à faire, en trottinant je prends mon tél, puis je rattrape l'objet (vitesse très lente). J'anticipe son
déplacement, je suis donc devant l'objet qui vient vers moi. Je suis surpris de ne pas voir d'épaisseur, mais l'objet ayant avancé je me retrouve très
près de lui (vu de dessous). Je décide donc de me rapprocher encore, c'est possible une petite butte de terre me permet d'être pratiquement sous
l'objet, et encore un peu plus près. À ce moment-là mon collègue filme l'objet qui n'a rien changé à sa façon d'évoluer, toujours très lent, bas, et les
clignotements de lampes. Je suis donc pratiquement dessous l'objet, il me paraît assez grand. Je ne vois rien de spécial sous l'objet pas de trappe, pas
d'inscription. Rien ne se reflète dessus même pas les clignotants de ses lampes, ni l'éclairage au sol. L'objet continue d'avancer, je l'ai maintenant
légèrement sur ma gauche, je me dis que je vais pouvoir vu de l'arrière distinguer plus de choses. L'objet avance toujours très lentement je le vois
donc de derrière. En suivant l'objet du regard j'essaye de voir des hublots ou tout autre chose mais rien, l'objet continue. De ma position je vois
l'arrière, mais toujours pas d'épaisseur visible, l'objet à ce moment-là a légèrement pivoté, mais très difficile à voir. Il a donc pivoté sur sa droite
toujours lentement et toujours la même façon de se déplacer. L'objet continue sa route tout droit devant lui, il me semble qu'il prend de la hauteur. De
là où je suis je distingue toujours ses lampes, il commence à être assez loin, je le perds de vue, il est maintenant loin et il fait sombre au loin.
Le lendemain en plein jour je me suis aperçu que l'objet était donc parti vers « Donzac » une commune située en hauteur d'où la confirmation
que l'objet prenait de la hauteur.
À noter qu'en fait Donzac se trouve dans la direction d'où venait l'objet, pas du tout celle dans laquelle il s'est éloignée... Dans le questionnaire
qu'il a mis en ligne, Pascal a corrigé en remplaçant Donzac par Auvillar, qui se trouve bien dans la bonne direction et un peu en hauteur par rapport à la
vallée de la Garonne. Notons que dans le petit questionnaire téléphonique au Geipan, il avait indiqué que le phénomène s'était dirigé vers Montauban, qui
se trouve à l'est-sud-est de Golfech alors qu'Auvillar se trouve au sud-est, ça reste proche.
Autres indications dans ce questionnaire :
L'observation a duré de 50 s à 1 minute, l'objet serait passé à une distance de « 150 mètres, 200 grand maximum ». Il serait
passé moins haut que la cheminée de la centrale, et la cime d'un arbre situé à une dizaine de mètres l'aurait à moitié masqué pendant 2 à 3 secondes.
L'objet aurait eu une longueur de 30 à 40 mètres, pour une distance de 150 à 200 mètres ça donnerait une dimension angulaire de 9 à 15°... Et
Pascal dit aussi que sa dimension apparente était de 5 à 6 pièces de 2 € tenues à bout de bras (entre 13 et 15,5 cm, soit entre 11,5 et 14°),
comparable donc à ce que l'on déduit de la comparaison de la distance et de la dimension estimées.
Pascal a d'autre part dessiné l'objet, et sa position et celle de Sofian pendant l'observation :
Le Geipan aurait aussi conseillé à Pascal de ne pas en parler sur Internet car cela « risquait de décrédibiliser son observation ». Bien sûr,
les ufologues persuadés « qu'on nous cache tout » y ont vu une tentative d'étouffer l'affaire, mais nous verrons plus loin que ce conseil se
justifiait par de tout autres raisons.
Et le 8 décembre, Pascal recevait du Geipan un courrier indiquant ses conclusions :
Monsieur,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que le Geipan a statué sur l'observation que vous avez bien voulu nous soumettre (cf objet).
Les conclusions apportées sont les suivantes :
Ce cas est classé B comme l'observation probable d'un avion.
Les éléments qui constituent le dossier sont anonymisés, et le dossier sera mis en ligne très prochainement sur notre site web www.geipan.fr
que nous vous invitons à consulter régulièrement.
Nous tenons à vous remercier pour votre collaboration.
Recevez, Monsieur, nos très cordiales salutations.
Pascalou, un témoin convaincu
On comprend que la réponse du Geipan n'ait guère satisfait Pascal, et l'ait poussé à témoigner sur Internet. Il est donc tombé sur le forum « les
Mystères des ovnis », et s'y est inscrit sous le nom de « Pascalou33 ».
Voici comment il a présenté son observation dans son premier message, le 27 janvier 2011 :
Cela s'est déroulé le 6 octobre 2010 entre 20 h 15 et 20 h 17 à la centrale nucléaire de Golfech, à quelques mètres du
bâtiment de sécurité du site. Il faisait très beau, le ciel est très clair, pas de vent pas de nuages, visibilité parfaite, pas d'arbres vue
complètement dégagée. J'ai observé un ovni triangulaire, noir mat avec trois lumières clignotantes blanches à chaque extrémité, et une rouge clignotante
au centre. L'objet volait à basse altitude, j'ai pu le voir de très près. Il était assez grand et se déplaçait très lentement. J'ai pu le suivre à pied
en marchant parallèlement à sa trajectoire. À un moment donné je me suis retrouvé pratiquement sous l'objet.
Celui-ci ne faisait aucun bruit (moteur, sifflement etc), il n'y avait pas de souffle, pas d'odeur. L'objet a continué sa route en silence puis à
environ trente mètres de moi sur ma gauche il a pivoté sur sa droite puis est parti toujours lentement en prenant de l'altitude se dirigeant vers une
colline. Cette observation a été faite dans le Lot-et-Garonne près de Vianne. Ceci est la première partie de mon récit car l'histoire prend une tout
autre valeur car nous sommes deux a avoir vu cet ovni et un petit film de 23 sec. et le lieu de l'observation.
Je travaillais à la centrale nucléaire de Golfech, l'objet vu était si bas que pour nous il n'était pas au-dessus de la centrale mais bien à l'intérieur
aussi haut que les cheminées de la centrale environ 150/200 m, l'objet est donc passé très près des deux réacteurs nucléaires. Il a survolé l'allée
centrale, le bâtiment sécurité du site sans déclencher d'alarme à notre grand étonnement car les centrales sont interdites de survol par un avion ou
autre. Au moment de mon observation, il y avait un arrêt de tranche (maintenance d'un réacteur). Il y a eu un jeudi (je n'ai pas la date exacte) une
alarme qui nous a bloqués quelques minutes avant de sortir, au même moment un avion style Falcon est passé au dessus de la centrale. L'ambiance à ce
moment-là était bizarre. J'ai travaillé cinq mois sur place et je préfère ne pas en parler.
À noter qu'un pylône trône au centre d'un parking et qu'il est équipé d'une caméra très puissante. En accord avec mon collègue on décide alors d'appeler
le GEIPAN, qui me fait raconter mon observation une première fois, ensuite.
Ils me donnent la procédure à suivre dans ces cas-là (témoignage à la gendarmerie), point intéressant il y a à l'intérieur de la centrale une
gendarmerie, le GEIPAN me conseille de témoigner à l'extérieur de peur que les informations ne sortent pas ! (dixit le GEIPAN). Après avoir rempli
un questionnaire du GEIPAN de 20 pages (très précis) je me rends à la gendarmerie pour faire une déposition, dans l'après-midi je suis appelé par
la directrice de protection de site qui a été informée de mon histoire par les gendarmes, elle m'écoute attentivement, a l'air surprise, a du mal à
prononcer le mot OVNI car elle l'associe à « extraterrestres ». Je la sens gênée lorsque que je lui précise que la caméra du pylône a
peut-être filmé l'objet et qu'aucune alarme ne s'est déclenchée. Un peu plus tard, je suis convoqué par 4 gendarmes qui prennent des photos suite à
mon récit, et une nouvelle fois je suis appelé par deux militaires. Ils me questionnent, l'un d'eux pose des questions l'autre ne prononce aucun mot et
reste totalement muet. Je tiens à préciser que le GEIPAN m'a répondu et classé mon observation en cas B (probablement un avion). Je suis évidement
dégoûté par leur réponse, J'ai 44 ans j'étais accompagné d'un jeune de 20 ans, nous sommes donc deux à avoir vu autre chose qu'un avion (le
survol de la centrale par un avion aurait sans doute été remarqué par les personnes du site). De plus, le GEIPAN m'a demandé de ne pas mettre mon
histoire sur internet je risquais d'après eux de décrédibiliser mon histoire. À noter que dans la réponse du GEIPAN il n'y a pas de nouvelle du film qui
a dû pourtant être visionné et étudié. Mon histoire n'est toujours pas disponible sur le site du GEIPAN.
Je suis disponible pour plus d'informations merci à tous à bientôt. Pascal
Certains se sont étonnés qu'après une observation aussi extraordinaire les témoins n'aient pas alerté aussitôt la sécurité et aient attendu cinq jours
avant de téléphoner au Geipan... Pascal répondait évasivement :
Concernant la sécurité, j'ai travaillé 5 mois sur place et je préfère ne pas en parler (hors sujet) mais bon.
Plus tard, Chris.A qui a beaucoup parlé avec Pascal allait être un peu plus précis :
Pour ce qui est de ne pas avoir prévenu la sécurité :
Pascal vous le confirmera mais rapport houleux était continuel entre la sécurité et le personnel.
En clair, ce sont des cons, qui cherchent la petite bête pour te faire chier et t'empêcher de rentrer, les gars ne se sentent plus pisser car ce sont
eux qui te donnent le droit d'accès et de passage.
Donc pour ce sentiment-là c'est la cause de n'avoir pas prévenu le service de sécurité sur place.
Et Pascal a précisé pour sa part le 5 décembre 2011 :
Nous étions deux pour faire le boulot de quatre, et à la fin de la semaine 40 h du lundi 12 h 00 au jeudi 17 h 00
(normalement) le seul truc que j'avais envie de faire était de rentrer chez moi. Il paraît que nous sommes au TOP avec nos installations, notre
surveillance, etc etc que chacun fasse son boulot, je ne suis pas ZORRO.
Chris.A, Christophe Albiero, était alors co-administrateur du forum, et associé à ODH TV (une web-TV spécialisée sur les ovnis). Habitant dans la
région toulousaine, il a proposé à Pascal de le rencontrer pour qu'il puisse témoigner de vive voix. L'interview s'est faite le 29 février 2011 à
Golfech, à côté de la centrale. Il est à noter que Pascal habite en fait Bordeaux, ça n'est pas à côté, et il n'a pas hésité à faire le déplacement à ses
frais.
Un angle noir et une lumière sort de l'angle du bâtiment, puis le reste du triangle. Je vois tout de suite que je n'ai pas affaire à un avion : il
n'y a pas de bruit... Estimations par rapport à la grandeur. Avec une main je ne peux masquer que 25% de la surface de l'objet. En hauteur au maximum la
hauteur des cheminées, à peu près 200 m (hauteur des cheminées 176 m). L'objet était bien noir mat, se distinguait bien sur le fond bleu du
ciel.
L'objet avance, et je décide d'aller vers lui, puisque ça avance doucement je vais pouvoir le suivre à pied. Mais c'est pas la tête complètement levée,
ça fait un angle d'à peu près 45°. Trajectoire linéaire, tout droit, en silence. J'ai voulu le filmer, mais j'ai perdu la vidéo en raison d'une fonction
du téléphone. Au milieu de ces trois feux il y avait une lumière rouge clignotante. (Remarque de Chris.A : donc typique de ces appareils qu'on a vu
évoluer pendant la vague belge). Plus une sorte de scintillement comme de leds vers le milieu... Belle soirée d'été, on était en tee-shirt, il n'y avait
pas du tout de vent. La centrale fait tout le temps du bruit, un ronronnement assez fort. J'ai essayé de voir si on pouvait voir une trace, une
inscription, mais rien, c'était complètement lisse et noir. Quand Sofian filme l'objet il l'a légèrement sur sa gauche. Le lendemain j'ai demandé à
Sofian de dessiner ce qu'il a vu. Trois lumières et un triangle, mais pas de point rouge.
Chris : Tu dis que le ciel est bleu, et sur le film tout est noir et on n'a que trois lumières.
Pascal : Le film ne reflète pas du tout ce qu'on voit nous quand on filme. On ne voit pas le clignotement central, et tout est noir autour alors
que nous on le distinguait parfaitement.
Des nouvelles de la centrale, je suis appelé, il y a des personnes pour me voir, cette personne c'est la responsable directrice de la protection
sécurité du site. Elle me dit qu'elle a été contactée par la Gendarmerie de Valence d'Agen, elle me demande que je lui explique. Première réaction, un
peu moqueuse. Elle ne veut pas parler d'ovni. Elle est complètement étonnée, elle me dit « de toute façon un parachutiste ou un ULM peuvent entrer
dans la centrale ». Je précise que la caméra qui est au centre de la centrale en haut d'un pylône, pour peu qu'elle soit bien orientée, doit avoir
filmé ça. Et elle me répond qu'elle n'aura pas accès à ça.
Ensuite il y a les gendarmes (quatre) qui veulent me voir, je ne sais pas si c'est les gendarmes de Valence d'Agen ou ceux de la centrale, plutôt les
seconds. Ils me prennent en photo pour une reconstitution au tout début de l'observation, je leur pointe du doigt d'où l'objet est arrivé, puis ils
prennent d'autres photos du site.
Une heure après, reconvoqué par une personne, c'est mon chef avec deux personnes habillées en militaires qui m'écoutent à leur tour, puis au revoir.
Notons que son collègue était présent lorsqu'il a été convoqué à la centrale.
On peut faire quelques remarques en comparant avec le questionnaire envoyé au Geipan. Le plus surprenant c'est la dimension alléguée de l'objet, qui est
passée de 5 ou 6 pièces de 2 € à bout de bras à quatre largeurs de mains... Soit de l'ordre de 45 cm à bout de bras ou 40° d'angle... En un peu
plus de quatre mois la dimension apparente de l'objet a été multipliée par trois !
Et un autre détail intéressant est que Pascal nous dit ici que l'objet n'est pas vraiment passé au-dessus de lui, ni au-dessus de l'allée centrale,
puisqu'il ne dépassait pas une hauteur angulaire de l'ordre de 45°... La distance au sol devait alors être de l'ordre de l'altitude, et donc plutôt
150 m que les 20 indiqués sur le schéma du questionnaire.
Et en fait même ces 45° (qui sont du reste « soufflés » par Chris.A) semblent très exagérés. Pascal a encore répondu le 18 mars à une
interview pour ODH TV pour une série de vidéos consacrées à « Ovni et nucléaire » (plus disponible autant que je sache). Voici un extrait
de la cinquième partie :
Question (de quelqu'un qui a dû comprendre le problème) : à quelle hauteur il était, 200 m ou 10 m ?
Christian Comtesse, dont nous allons reparler et qui lui n'a visiblement pas compris, rajoute : Il était plus bas que le sommet des tours ?
Réponse de Pascal : Ouais, ouais, et ça j'ai pu le vérifier maintes et maintes fois plus tard, parce que, donc, j'ai quitté la centrale le
26 octobre, et avec mon collègue on a fait maintes et maintes fois des allers-retours en passant devant les cheminées, et en se mettant en
position, jamais on n'a levé la tête aussi haut pour regarder l'objet que pour regarder le sommet de la cheminée, jamais. Donc les cheminées sont
estimées à 176 m, pour moi l'objet était plus bas. Après sur notre témoignage je mets une fourchette, j'estime pas plus de 200 m.
Voilà qui nous éclaire sur la hauteur angulaire de l'objet, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit : la tour la plus proche depuis l'allée centrale
étant à une distance de 400 m, elle est vue à une hauteur angulaire de 23° seulement, et celle de l'objet était donc du même ordre... Ça relativise
quelque peu toutes les mentions de l'engin qui serait passé « au-dessus » du témoin, et par extension de la centrale !
On apprend aussi que Pascal est très intéressé par l'ufologie. Il écrivait le 14 février 2011 :
J'ai lu pas mal de choses sur la vague belge, et vu des photos, effectivement c'est un triangle avec des caractéristiques différentes de l'objet que
j'ai vu. Pour avoir été dessous, je peux affirmer et mon collègue aussi qu'il y a une structure entre les lampes d'un joli noir mat.
Et le 5 avril :
Je m'intéresse au sujet depuis 2 ans, à peu près, et n'étais pas inscrit sur un forum. Sans l'observation j'aurais regardé les sites comme avant
mais je ne me serais pas inscrit.
Non jamais rien vu, à part des étoiles filantes même pas un satellite qui, à ce qu'il paraît se voit facilement et fréquemment, ce qui faisait rire mes
amis car étant souvent dehors la tête en l'air rien.
Il dit ailleurs qu'il s'intéresse au sujet depuis une vingtaine d'années, et non pas deux, et qu'il a lu 8 livres sur les ovnis en 25 ans... Et
il écrivait dans le formulaire envoyé au Geipan :
Je m'intéresse au sujet, des gravures, des peintures, des sculptures, photos, films civils, militaires sont plus que troublants. Je crois aux visites de
civilisations plus évoluées que la nôtre.
Une vidéo très parlante
La vidéo a été mise en ligne par Pascal le 2 février... La voici, agrandie deux fois pour une meilleure visibilité.
Il l'avait accompagnée de ce commentaire :
Mon collègue filme avec un téléphone portable l'image reproduite par celui-ci ne correspond en rien à ce que nous voyons à ce moment précis.
J'estime que nous sommes à 200 m de l'objet maximum voire moins, nous nous voyons l'objet de façon très nette, ses contours sont très visibles. Au
début de la vidéo vous voyez des lumières sous les 3 lampes de l'objet c'est le haut des lampadaires d'éclairage au sol de la centrale. Inutile de
vous dire que nous avons été très déçus du résultat de la vidéo, malgré tout nous possédons un film et je me dis que suite à un traitement d'image et
une étude sérieuse et précise de cette vidéo il ne fera aucun doute qu'entre ces 3 lumières disposées en triangle il y a une masse (l'objet).
J'espère que la vidéo ne vous décevra pas, vous pouvez aussi remarquer qu'il y a un commentaire en direct de l'événement.
Les commentaires de Pascal et Sofian qu'on entend sur cette vidéo sont effectivement intéressants :
S : Non, c'est un avion, c'est...
P : C'est pas un avion, y a pas de bruit.
S : C'est... C'est la météo !
P : Y a pas de bruit, Sofian, c'est pas un avion !
S : C'est la météo, non ?
...
S : Tu est barge... [tout le monde n'entend pas ça, nous en reparlerons]
P : Y a pas de bruit.
Autant dire que cette vidéo est plutôt décevante : sa définition est très mauvaise, le « triangle » filmé ne correspond en rien à la
description des témoins, on ne voit aucune forme entre les lumières ni la lumière rouge au centre, d'autres lumières très semblables sont visibles à
certains moments, la discussion qu'on entend entre les deux témoins montre pour le moins une différence d'appréciation entre eux (Sofian pense d'abord que
c'est un avion, puis un ballon météo... Il précisera plus tard qu'il ne sait pas à quoi ressemble un ballon météo. Et c'est l'absence de bruit qui est
mise en avant par Pascal pour écarter l'idée d'un avion, plutôt que la proximité apparente de la chose). Et rappelons que Pascal avait bien indiqué dans
ses premiers messages et dans son entretien avec Chris.A que la vidéo ne ressemblait en rien à ce qu'ils avaient vu.
L'enquête de Race Ovni
Début avril, l'association Race Ovni, depuis disparue et qui
s'était spécialisée dans l'étude des vidéos, s'est penchée sur ce cas. Nous reparlerons plus loin de son expertise concernant la vidéo, mais voyons juste
les conclusions et suggestions pour la poursuite de l'enquête :
Suite aux dernières infos transmises par Pascalou nous avons reconstitué en 3D 4 vidéos basées sur la représentation vue du haut disponible sur le
site de Chris.
Le triangle fait 20 mètres de large et 30 mètres de long, le bâtiment fait 12,50 m de haut (4×3 m par étage toit de
0,5 m), le personnage 1,90 m.
La vidéo 1 : « simul 1 » donne ce que le portable aurait dû capturer si le triangle se déplaçant à 150 mètres d'altitude, avait
parcouru 100 mètres pendant les 22 secondes de la vidéo.
La vidéo 2 : « simul 2 » idem mais objet se déplaçant à 50 mètres d'altitude.
Les vidéos 3 et 4 reprennent les même éléments d'altitude mais le déplacement est basé sur la vitesse indiquée au départ soit environ 3 km/h soit
en 22 secondes 18,33 m.
Sur la vidéo prise par Sofian rien de semblable à ce que donnent ces 4 vidéos, ce qui confirme bien qu'il a mal cadré (ce qui est bien normal avec
un portable). Donc a priori nous excluons un rapport entre le triangle de la vidéo, et le triangle observé par Pascalou.
Cependant quelques points à éclaircir demeurent :
Il est fait mention d'une occultation partielle de l'objet par un arbre, à quel moment s'est passée celle-ci, quelle est approximativement la hauteur et
la position de cet arbre.
Vitesse de 3 km/h (approximative) si celle-ci est demeurée constante pendant le survol des 2 témoins, et si l'objet comme l'indique Pascalou
était visible entre 1 et 2 km le triangle aurait été visible pendant 20 ou 40 minutes, ce qui ne semble pas être le cas, donc l'objet aurait
accéléré peu de temps après son changement de cap.
Nous pensons qu'il y a confusion (bien compréhensible) sur les rapports temps vitesse et altitude.
Si l'objet a été occulté par un arbre il ne pouvait pas être à la fois au-dessus du témoin, et assez distant pour passer derrière un arbre ; donc
une altitude de vol de 50 ou de 150 m n'est pas compatible.
Afin de clarifier tous ces points nous pensons qu'un complément d'enquête est nécessaire, avec une reconstitution même hors site, dans un espace dégagé
pour que Pascalou refasse tous ses déplacements du mieux qu'il s'en souvienne, et en présence de Chris qui mesurerait le temps, bref une reconstitution
au plus proche, avec estimation des dimensions avec des triangles de plusieurs tailles tenus à bout de bras, pour bien évaluer la taille et l'altitude
de l'objet.
N'étant pas les initiateurs de l'enquête, nous ne voulons en aucun cas interférer avec l'acteur principal Chris, mais juste amener nos outils de travail
et d'analyse pour vous permettre d'avancer, nous restons à votre disposition si vous avez besoin de simulations supplémentaires, ou d'autres reprises de
vidéo.
Cordialement l'équipe RACOVNI
Eux aussi notent donc les incohérences dans le témoignage, et concluent que les points lumineux qui apparaissent sur la vidéo n'ont rien à voir avec ce
qui a été décrit par les témoins.
Le second témoin
Le second témoin, Sofian, qui ne répondait pas aux nombreux appels de « Pascalou » lui demandant de témoigner, a fini par accepter de rencontrer
Christophe Albiero le 11 avril 2011, et dans la foulée de remplir un questionnaire inspiré par celui du Geipan. Le questionnaire et l'interview ont
été mis en ligne le 26 avril et peuvent être consultés sur le forum MO.
Sofian confirme pratiquement en tout point le témoignage de Pascal.
Dans le questionnaire, l'altitude de l'objet est évaluée à 170 mètres et sa distance au sol à 25 mètres (mais plus loin « distance
difficile à évaluer »), ce qui implique qu'il aurait été vu presque à la verticale et que Pascal qui s'était un peu avancé aurait été vraiment
dessous.
La taille de l'objet est estimée à 15 mètres sur 10, ce qui à cette distance correspondrait à une dimension apparente de 5° en longueur.
La durée totale de l'observation est estimée à une minute et demie, un peu plus que dans son témoignage initial par téléphone.
Le feu rouge est « revenu » : la principale différence entre les dessins de Pascal et de Sofian est que ce dernier n'avait dessiné qu'un
triangle avec une lumière à chaque extrémité et pas de feu rouge au centre...
Le dessin initial de Sofian et celui de Pascal.
Et parmi un grand choix de triangles présentés sur une planche pour désigner celui qui ressemblait au mieux à son observation, Sofian a coché celui de
Pascal !
Dans ce qu'il a ressenti, il explique : « étrange, excitation, persuasion de la non présence de l'objet ».
C'est dans l'interview que Sofian donne le plus de détails... Je vais retranscrire les passages qui me paraissent les plus importants...
Concernant la forme de l'objet, il précise : Alors la chose triangulaire elle est composée de trois points lumineux à chaque extrémité, des
points lumineux blancs, et un point lumineux rouge qui clignotait au milieu de la structure. Et plus loin il précise qu'on voyait bien le triangle,
« l'amas au centre ».
Au sujet de la lumière rouge qui n'était pas présente sur son premier dessin, il explique : C'est par rapport au dessin c'est que je savais pas
comment placer la boule en fait. C'est qu'il fallait vraiment faire un dessin en 3D pour bien positionner la boule.
Remarquons qu'il avait mentionné cette « lumière clignotante rouge au centre » dans son témoignage initial au Geipan par téléphone.
Concernant l'altitude, il précise que la chose était « au-dessus des cheminées ce qui fait à peu près 180 mètres ».
Et la vitesse était lente, celle d'un homme qui marche, vingt ou même une dizaine de kilomètres/heure.
L'objet venait de la direction de la cheminée, et a finalement « dévié vers la gauche en allant vers Auvillar ». En fait ça correspond à une
déviation vers la droite, mais c'est une erreur assez courante, ce qui est intéressant c'est qu'il parle d'Auvillar, une toute petite ville, la même que
Pascal a indiquée tardivement dans son rapport en corrigeant sa mention initiale de Donzac. Dans leur témoignage initial par téléphone au Geipan, les deux
témoins avaient indiqué Montauban.
Et il ajoute : Moi je l'ai vu dévier, parce que Pascal après il voulait absolument suivre l'objet, donc il est rentré récupérer ses affaires et
fermer les salles, et en revenant lui il l'apercevait plus, moi j'ai eu le temps de finir et lui après il est parti dans sa voiture pour essayer de
suivre l'objet.
C'est intéressant parce que ça nous indique que Sofian a observé l'objet plus longtemps que Pascal, et effectivement il est le seul à avoir parlé d'une
accélération à la fin. Et Pascal confirme dans l'enquête de Christophe Albiero : J'ai tenté le soir-même de retrouver l'objet.
Lorsque Chris lui demande ce qu'il a ressenti, il répond : Moi je pensais plus à rien du tout, quand j'ai vu ça... Moi c'était la première fois
que je voyais une chose comme ça en fait, et je disais que c'était un ballon météo parce que pour moi c'était pas un objet, en fait je me disais que
c'était pas un objet parce que j'avais jamais vu ça, et j'ai jamais vu de ma vie un ballon météo... C'était pour pas dire que c'était un objet, parce
que je voulais pas dire que c'était un objet.
Et à la demande s'il a entendu du bruit ou quoi que ce soit : Là je suis resté figé, je regardais, j'entendais plus rien, alors tout le monde
pouvait me parler j'aurais pas répondu.
L'impression de silence classique quand on observe quelque chose d'étonnant sur lequel on se concentre, mais en l'occurrence c'est illusoire puisque
pendant qu'il filmait Sofian parlait avec Pascal... Il ajoute : L'objet en lui-même il dégageait aucun bruit.
Suit une discussion concernant les suites de l'observation...
S : Pascalou il s'y connaissait bien par rapport à ça, parce qu'il lisait beaucoup de bouquins par rapport à tout ça, et donc il a facilement
contacté le Geipan, et après le Geipan ils lui ont dit de contacter la gendarmerie et après il y a eu les gendarmes qui sont arrivés, ils ont pris des
photos, et la directrice de l'environnement qui est venue qui a posé des questions, et voilà... Tout ça s'est déroulé en une semaine, ça s'est déroulé
vite tout ça.
C : Alors il y a eu les gendarmes, la responsable de l'environnement...
S : Oui la responsable de l'environnement, et voilà, et l'armée avec...
C : Et l'armée, d'accord on a bien la précision que l'armée aussi est intervenue. Alors ces gens de l'armée tu les avais jamais vus... Toutes ces
personnes, tu les avais déjà vues ?
S : À part les gendarmes, je sais pas si c'était les gendarmes... parce que dans la centrale il y a des gendarmes qui travaillent, je sais pas si
c'est la gendarmerie interne de la centrale ou si c'est les gendarmes de Valence d'Agen qui est à côté.
C : Voilà alors Pascal m'a confirmé qu'il n'avait pas reconnu les gens de Valence d'Agen, toi tu n'y étais pas quand il est allé faire la
déposition aux gendarmes de Valence ?
S : Euh il a fait la déposition, après on a été convoqués après...
C : D'accord mais tu y étais quand il est allé à Valence d'Agen à la gendarmerie ?
S : Le jour-même je crois pas que j'y étais, enfin je me rappelle plus.
Sur les dernières questions il hésite, on comprendra plus tard qu'il semble ici avoir été sur le point de dire quelque chose d'important, mais que les
questions très orientées de Chris l'en ont empêché !
C : D'accord. Et au niveau de l'armée ces gens-là c'est la première fois que tu les voyais ?
S : Ah les gens de l'armée c'était la première fois que je les voyais.
C : Alors dis-moi le comportement parce que c'est assez intéressant par rapport aux gendarmes et aux gars de l'armée, ainsi que la directrice,
ils ont été tous ensemble ou à chaque fois on vous appelait ?
S : Alors déjà il y avait, les personnes de l'armée avec les personnes de la gendarmerie ils sont ensemble, ils sont arrivés ensemble, et je
crois qu'il y avait aussi la responsable de l'environnement.
C : Bon alors là on a une petite contradiction par rapport à Pascal, parce que apparemment il a été appelé plusieurs fois, donc...
S : Ah oui on a été... Pascal, parce que après je le suivais chaque fois, il a été interpellé par la responsable de l'environnement en lui disant
qu'il y aura des gendarmes qui vont arriver pour prendre des photos. Après ça remonte à plus de sept mois, huit mois, donc...
Six mois en réalité mais c'est déjà beaucoup... On passe ensuite à l'examen de la vidéo, que Chris affiche sur son ordinateur pendant qu'il interroge
Sofian sur des points particuliers.
Sofian précise : Je regardais l'objet, et je regardais en même temps la vidéo [ ... ] Sur le téléphone on voyait bien les trois
points.
Pour lui, il n'y a pas de doute que le « triangle » sur la vidéo est bien l'objet qu'il filme, la lumière du haut étant la pointe avant. L'autre
lumière un peu élevée qu'on voit tout à droite au début de la vidéo serait pour lui une lumière sur la cheminée, et une lumière qu'on voit fugacement à
gauche serait celle d'un lampadaire du parking... Mais le triangle, il est affirmatif, c'était l'objet... Quand Christophe lui indique que d'après une
analyse le la vidéo, toutes les lumières seraient celles de lampadaires, il répond : Non c'est vraiment l'objet que je filmais en lui-même, parce
que je regardais l'objet et je regardais dans mon téléphone c'était vraiment l'objet que je filmais.
Il précise qu'il tenait son téléphone bras tendus vers le haut.
Chris lui demande alors en « faisant un peu l'esprit sceptique » comment on pouvait voir sur la vidéo à la fois des lampadaires près du sol et
l'objet censé être très haut dans le ciel... Sofian explique : C'est que déjà l'objet en lui-même il était assez bas... Et après en filmant j'ai
baissé mon téléphone et filmé des lampadaires aussi [ ... ] Parce qu'en fait l'objet en lui-même il est loin de moi et le lampadaire
en lui-même il est près de moi. Donc automatiquement en filmant ça filme le lampadaire aussi.
Tout ça semble encore indiquer que l'objet filmé n'est pas aussi haut dans le ciel, ni aussi près en distance au sol, que les témoignages le laissent
supposer.
Auparavant, Chris s'était étonné que le triangle apparaissait vers le bas de la vidéo au lieu d'être centré, et Sofian répondait : C'est moi qui
filmais avec mon appareil, je filmais comme ça.
Il parle aussi de ses déplacements : Moi je suis resté positionné et je filmais, et quelquefois je me déplaçais pour bien suivre l'objet, parce
qu'il y avait des arbres qui cachaient un peu la vue, donc j'essayais de bien filmer. Ces arbres étaient situés à gauche du triangle.
Chris parle ensuite d'une caméra située en haut d'une antenne sur le parking, et lui demande si d'après lui cette caméra à 360° aurait pu filmer
l'objet... D'après mon sentiment... Nous après on a demandé, on a demandé qu'ils regardent les vidéos, on a pas eu de réponse je crois, mais d'après
moi normalement ils doivent avoir une vidéo sur ce qui s'est passé tel jour et à telle heure.
Et au sujet des performances des caméras : Les caméras, d'une cinquantaine de mètres à cent mètres elles peuvent voir une pièce d'un euro par
terre.
C : D'accord donc pour toi il y a une vidéo avec toutes les caméras qu'il y a installées, comment tu expliques que aucun... Parce que bon les
vidéos d'après ce que nous a dit Pascal la femme de la sécurité et de l'environnement vous a dit qu'elle n'avait pas accès à ces images...
S : Ouais elle nous a dit qu'elle y avait pas accès.
C : D'accord, et d'après toi avec tous les détecteurs de mouvement et toutes les sécurités qu'il y a dans Golfech comment tu expliques qu'il y a
rien qui s'est déclenché ?
S : Après eux ils nous disent que même une personne avec un parachute, ça c'est la sécurité qui nous l'a dit, ils le détectaient même pas.
C : D'accord, donc toi tu confirmes ce que Pascal nous disait, c'est-à-dire que n'importe qui avec un parachute ou un deltaplane peut entrer
comme ça sans déclencher quoi que ce soit...
S : Eux ils nous ont dit ça... C'est la sécurité et la directrice de l'environnement qui nous a dit ça, la responsable de l'environnement qui nous
a dit ça.
C : Alors toi tu me parles plutôt de la responsable de l'environnement, Pascal m'a expliqué la responsable de la sécurité, est-ce que c'est la
même personne ?
S : Moi après euh, elle, elle a dit pour moi j'ai cru entendre que c'était... qu'elle s'occupait de l'environnement. J'ai cru entendre ça.
C : Enfin c'est un peu bizarre quand même qu'au niveau du statut de l'environnement ça soit quelqu'un qui vienne demander la sécurité...
S : Après ça nous est arrivé de parler avec des personnes de la sécurité, de demander, de leur poser des questions, eux ils ont dit que oui un
parachute c'est indétectable.
Christophe termine en précisant qu'il n'y a pas eu de discussion entre Pascal et Sofian sur ce que ce dernier devait dire, que Pascal lui a simplement
demandé de faire cette interview avec Christophe. On veut bien le croire, mais l'interview aussi bien que la rédaction du rapport d'observation ont eu
lieu devant Pascal, ce qui est quand même gênant. Christophe a expliqué que Sofian ne voulait parler qu'en présence de Pascal...
Les sceptiques sont invités au débat
Le 16 mars 2011, Christian Comtesse, qui allait devenir le principal instigateur du « scandale », a attiré l'attention des sceptiques du
forum « Ufo-scepticisme » (à l'époque Sceptic-ovni) sur cette observation :
Bonjour,
J'aimerais bien savoir ce que vous pensez de ce cas.
En page 5 vous aurez le témoignage et quelques infos.
Je suis curieux de connaître vos conclusions.
Premier à répondre, Nemrod34 :
Clairement un avion pour moi. Et pour le GEIPAN visiblement.
Oncle Dom penche plutôt pour un ballon muni de leds...
On cherche, on remarque les incohérences du témoignage (sur les distances et la hauteur angulaire notamment)...
Puis on s'interroge tout naturellement (notamment Gilles Fernandez, psychologue) sur le « background ufologique » du témoin, qui est on l'a vu
bien rempli !
Gilles Fernandez encore se penche aussi sur les autres points lumineux apparaissant dans la vidéo, qu'on a tendance à écarter du débat pour se concentrer
sur le « triangle », et remarque le 18 mars qu'ils semblent alignés avec les deux points formant la base du triangle.
Là, on avait pas mal avancé en deux jours ! Et Christian Comtesse commentait ainsi ce même jour ces premières réactions qu'il avait lui-même
sollicitées :
Je suis stupéfait de voir que vous usez de tous les stratagèmes possibles, imaginables et habituels chez les sceptiques pour vous convaincre
vous-mêmes.
Nous avons deux témoins qui affirment avoir observé un triangle se détachant bien du ciel avec à chaque angle une lumière (et pas des lumières en
triangle).
Vitesse : celle d'un homme a pied.
Hauteur : à un jet de lance-pierre.
Dimension : plus grand que la main. (Un 747 s'il apparaît plus grand que la main à bout de bras, serait à moins de 600 m du témoin).
Direction : sud-sud-est ce qui n'est pas la direction de la piste de l'aéroport d'Agen.
Donc, pour vous le Témoin a :
de l'imagination,
a eu un effet d'optique,
a un background ufologique,
que, selon vos dires, ce sont des cas récurrents explicables.
et j'en passe.
Mais il n'a de toute façon pas vu ce qu'il décrit.
Il faut, pour vous et sous le paravent de la science, ne jamais admettre qu'un témoin ait réellement observé un engin totalement inconnu.
Personne, sur ce forum, n'a encore osé prétendre que ce que le témoin fume est spécial. Moi je le ferai, à vous lire ça doit être de la bonne.
Je ferai certainement des commentaires sur votre façon de voir ce témoignage ici : http://reel_rip_am.kazeo.com/ [n'existe plus]
Pour finir, Gilles, l'antiscientifique du lot qui n'y connaît rien en ufologie et qui donne des leçons de sociologie, je vous confirme que le ridicule
ne tue pas.
Voilà bien le genre de paroles qui peut plomber l'ambiance !
Et les idées continuaient. Maldoror, ancien croyant (sous le nom de Nathanaël) fraîchement converti au scepticisme à force d'échanger avec moi sur le
forum MO, avançait pour sa part l'hypothèse d'un deltaplane muni non pas de lumières mais de réflecteurs... Avec des arguments, mais il y a aussi beaucoup
de problèmes et les spécialistes du vol libre sont très sceptiques.
Maldoror qui comparait aussi dans un message l'observation à une révélation de nature religieuse, de façon très excessive et relevant manifestement d'un
règlement de compte avec ses anciens amis de l'autre forum... Ce qui déclenchait une réaction tout aussi excessive de Chris.A. Je passerai sur cette
guéguerre peu reluisante, qui a du reste valu l'éviction rapide de Maldoror.
Sur MO aussi, on avançait avec le plus grand sérieux des hypothèses, notamment son administrateur et fondateur Benjamin Dupuis :
À mon avis il y a des feux sur les ovnis destinés à imiter les feux des avions et des lumières liées à l'ionisation de l'air (mode de propulsion).
Par exemple le feu rouge caractéristique des triangles belges n'était pas « allumé » lors de l'observation au-dessus de la centrale de
Golfech. Cela veut dire qu'ils voulaient être discrets à ce moment-là et que seuls les feux de propulsion étaient allumés.
Voilà en gros ce que je pense après il faut trier les affaires (méprises ou non).
Et puis il y a eu le témoignage de Sofian, le 26 avril... Gilles Fernandez y réagissait ainsi :
Salut,
Juste pour signaler que le témoignage du second témoin est en ligne, suivi de l'enquête réalisée par Chris.A, pour le forum de Benjamin.
Je trouve très bien les questions posées par Chris.A au second témoin, même si beaucoup de choses nous séparent. Il a beaucoup investi, s'est déplacé,
lui, et tient compte de beaucoup d'éléments du dossier ou de remarques lues ici : clap clap pour cela très sincèrement et bonne continuation
vraiment. Je pense qu'il a désormais une intime conviction sur ce cas... Faudrait lui demander...
Ceci étant dit, détail — sic — pour le psychologue de service que je suis : le témoin principal, Pascalou, est présent lors de cette
interview — donc avant aussi —, chose amha à éviter absolument pour des raisons évidentes sur lesquelles je ne souhaite pas m'étendre. On a
sans doute bien compris ce que je veux signaler et ce qui est très évident ici. Désolé de cet immense bémol s'il en est un...
Pour les sceptiques — sic —, par exemple : le point rouge au milieu du triangle est (comme de bien entendu) finalement et logiquement
allégué par le second témoin à son tour, et il explique pourquoi ce point rouge n'était pas représenté sur le premier dessin... (vers 7'40'', première
vidéo).
Je préfère ne pas « commenter » ou « m'étendre » plus encore sur ce « rebondissement » et d'autres choses douteuses (film
de l'objet — sic — à la verticale alléguée, etc...)
Cette explication du second témoin vous convaincra ou non (par exemple). On aura compris, je pense, ce que pense le psychologue de service.
++
Aussi, surtout et sinon, je signale qu'il y a eu d'autres analyses réalisées par RACE OVNI (coucou François !), et également par Sébastien,
concernant la vidéo (voir le sujet sur le forum de Benjamin).
Cordialement,
C'était plutôt positif pour Chris.A !
Et à « Cortex » qui remarquait à propos de la présence de l'autre témoin :
Ce n'est pas un détail, et ce n'est pas une question d'humble avis. C'est juste à proscrire absolument. À présent, on a deux témoignages
« intercontaminés » :
Gilles répondait :
Eya Cortex,
Tu m'étonnes, c'était le sens de mon intervention. Je suis d'accord et plus, là-dessus. J'essayais d'être diplomate, autant que faire se peut en tant
qu'UFO-sceptique, face à des tenants-croyants en l'HET-véhiculaire, ou encore un old geezer, comme Christian COMTESSE qui a ouvert le topic ici.
Tout en « dénonçant » ce qu'il ne fallait pas faire et qui pourtant a été fait...
Comme je l'ai indiqué plus haut, le second témoin change carrément son témoignage et son dessin initial (il rajoute une lumière rouge au milieu !)
La collusion, consciente ou inconsciente, ne peut, en effet, être écartée d'un revers de la main.
De plus, le premier témoin est présent lors de cette interview (et avant). Cela ne se fait pas dans un protocole, cherchant à éviter toute
contamination.
On ne nous dit pas comment le second témoin a été retrouvé, et quid des échanges initiaux qui ont forcément eu lieu, etc...
Pour être tout à fait franc, le second témoin, en rajoutant le point rouge au milieu du « triangle », selon une explication sur laquelle
chacun pense ce qu'il veut (à partir de 7'40" de la première vidéo...) montre toute la solidité de ce cas et permet d'invoquer ou non la piste de la
contagion, collusion. Et en fait un « case closed » pour mon humble personne. Il y a aussi la soi-disant capture vidéo qui serait
réalisée « à la verticale »...
That's Ufology !
Ce qui a déclenché sur le forum MO une réaction du témoin Pascal le 27 avril :
Petite précision par rapport a certaines choses qui me déplaisent fortement. Que un soi-disant psy parle et met mon honnêteté en doute ne me plaît pas,
psy il est tout autant que moi je suis bonne sœur (psy de basse-fosse avec jeu de mots). Moi j'en suis à 800 km 50 euros de péage, même si
c'est un plaisir il ne me rapporte rien. J'ai répondu à toutes les questions, j'ai fait du mieux possible pour faire avancer les choses, alors que ceux
qui ne me connaissent pas, et qui ne savent rien de la façon dont s'est passé le rdv avec Sofian et Chris la ferment sur ce point. Il y a un rapport
d'enquête qu'ils fassent avec. Leurs doutes et leur ignorance sont plus que spectaculaires. Je vais en rester là, je ne suis pas prêt moi à me mettre à
ce niveau de bassesse.
Toujours difficile naturellement de parler de psychologie devant le témoin. C'est une chose qui rendra toujours un forum public impropre à mener une
enquête.
Le rapport du Geipan
Le 19 septembre 2011, le Geipan a fini par mettre en ligne son compte-rendu sur ce cas, daté du
22 novembre 2010.
Rien de particulier à dire sur le résumé du cas... Le Geipan indique ensuite qu'une des hypothèses immédiatement envisagées concernait l'utilisation d'un
robot de maintenance des lignes électriques. C'était une idée a priori intéressante, mais elle a été rapidement écartée, en particulier parce
qu'il n'y a pas de lignes électriques dans la direction de l'observation.
Le rapport précise aussi que la brigade de gendarmerie spéciale située à l'intérieur de la centrale n'a enregistré aucune alerte au moment de
l'observation, et que l'enquête est menée par la gendarmerie de Valence d'Agen.
Étant sans nouvelles, le Geipan a contacté la gendarmerie le 9 novembre... Ils avaient le PV d'audition du témoin principal, Pascal, depuis le
18 octobre, mais le second témoin ne s'était pas présenté malgré plusieurs demandes... Finalement, la gendarmerie a insisté pour le faire témoigner
et il s'est présenté ce même 9 novembre, et les procès verbaux d'audition, ainsi que la vidéo, ont été envoyés immédiatement au Geipan, qui
les a reçus le 10 (il avait déjà la vidéo, envoyée par Pascal le 14 octobre).
Commentaire de ces procès-verbaux dans le rapport du Geipan :
Le procès-verbal d'audition d'enquête préliminaire du témoin principal reprend pratiquement tous les éléments contenus dans le questionnaire et n'amène
rien de nouveau sur une possible interprétation du phénomène.
Le procès-verbal du deuxième témoin apporte lui des éléments nouveaux intéressants :
l'observation y est décrite comme très fortement suscitée (« délire ») par le premier témoin,
le phénomène est situé à une altitude bien plus haute que les cheminées de la centrale,
le deuxième témoin décrit le passage sans bruit d'un aéronef vers l'aéroport de Toulouse Blagnac, ce qui est tout à fait probable à cette
heure-là de la soirée (voir horaires de la figure 5),
le premier témoin y est décrit comme une personne obnubilée depuis plusieurs mois par les « OVNIS ».
Et le rapport note que sur le son de la vidéo le second témoin signale au premier que les lumières observées sont celles d'un avion, et ajoute :
Cette nouvelle hypothèse envisageable d'un aéronef est validée par le visionnage du film. Cette vidéo montre au début trois lumières blanches pouvant
laisser penser à une forme triangulaire comme décrite dans les témoignages. Par contre, on aperçoit au début de la vidéo, un quatrième feu en bas à
droite évoquant très probablement un avion.
Sur cette dernière remarque, le Geipan n'a pas été très sérieux, puisque si les lumières visibles sur la vidéo étaient celles d'un avion, filmé avec un
téléphone portable très limité et sans zoom, cet avion aurait volé au ras du sol et tout près des témoins ! L'impression est que la vidéo n'a pas été
vraiment examinée, le rapport du deuxième témoin étant jugé suffisant pour classer ce cas.
Le rapport indique aussi un tableau des horaires des vols arrivant à Toulouse-Blagnac le mercredi soir, pour montrer que les avions candidats ne manquent
pas.
Et la conclusion est :
Cette observation qui au départ semblait présenter un fort degré d'étrangeté (observation par des témoins multiples d'un triangle au-dessus d'une
centrale nucléaire) se conclut finalement par une méprise probable avec un aéronef. Le déroulement de l'enquête montre à quel point un témoignage unique
(même conforté par une audition en gendarmerie) est difficilement interprétable, et souligne l'importance de témoignages multiples confortés par
d'autres éléments d'enquête (ici une vidéo de qualité téléphone portable pas très bonne mais contenant des éléments importants pour l'analyse du
phénomène observé).
Et un dernier paragraphe est ajouté :
La « croyance » du témoin principal au phénomène OVNI a amené celui-ci à témoigner (pas de témoignage du 2ème témoin) sur des
forums internet, dont le contenu des discussions sur des informations non vérifiées n'ont apporté aucun élément nouveau à l'analyse de l'observation, ni
du phénomène OVNI en général.
Ce dernier paragraphe est surprenant dans un rapport daté du 22 novembre 2010, alors que « Pascalou » n'a témoigné sur Internet qu'en
janvier 2011 ! Il est clair que ce paragraphe, formaté de façon différente du reste du texte, a été ajouté par le Geipan lors de la mise en ligne du
compte-rendu... Ça manque quelque peu de sérieux, d'autant qu'à ce moment-là le deuxième témoin s'était aussi exprimé !
Ce rapport était accompagné de la transcription des entretiens téléphoniques avec
Pascal et avec Sofian... Ces entretiens ont eu
lieu cinq jours après l'observation lorsque Pascal a décidé de contacter le Geipan, et les deux témoins étaient alors ensemble. Sofian y donne une version
à peu près similaire à celle de Pascal, à ceci près qu'on retrouve déjà des contradictions sur la distance de l'engin : Pascal indique qu'il se
trouvait à 30 m de l'endroit survolé par le phénomène, lequel ne se déplaçait pas plus vite qu'un homme à pied, alors que Sofian dit que le
« triangle » volait juste au dessus d'une des cheminées, dont la plus proche se trouve à une distance de 400 m. Curieux alors que nous
avons vu que plus tard lors de son témoignage auprès de Christophe Albiero Sofian a collé au témoignage de Pascal, en indiquant que l'objet se trouvait à
environ 25 mètres de distance au sol (mais 170 mètres d'altitude). À noter aussi qu'il est indiqué dans l'entretien de Pascal :
« Demande à son collègue présent de filmer. Le triangle part au bout d'une demi-heure », mais il s'agit probablement d'une erreur de
transcription ou d'un lapsus (une demi-minute, un peu plus que la durée du film qui est de 23 secondes) puisque dans les deux fiches il est indiquée
que l'observation a duré une minute.
Pascalou se rebiffe
Lorsque le rapport du Geipan a été publié, le témoin Pascal a téléphoné au chef du Geipan, Xavier Passot, pour lui faire part de son indignation. On n'a
pas d'enregistrement de ces échanges, mais Pascal en a fait un compte rendu enregistré au téléphone toujours par Chris.A, et publié le 22 septembre ici.
Pascal et Chris commencent dans leur entretien par s'étonner d'apprendre que Sofian aurait rapporté son observation à la gendarmerie, alors qu'il ne leur
en avait pas parlé. Notons tout de même que c'est après avoir quitté Pascal (le 26 octobre) que Sofian a déposé en gendarmerie (9 novembre), et
que c'est encore cinq mois plus tard qu'il a accepté de rencontrer Christophe Albiero.
Rappelons un extrait de la conversation :
C :D'accord mais tu y étais quand il est allé à Valence d'Agen à la gendarmerie ?
S :Le jour-même je crois pas que j'y étais, enfin je me rappelle plus.
Il n'y était donc pas le jour où Pascal est lui-même allé déposer, mais on a quand même bien l'impression qu'il est prêt à dire qu'il est allé plus tard à
cette gendarmerie !
Et concernant sa déposition, Pascal et Christophe sont persuadés que les gendarmes ont influencé Sofian :
Pascal : Je pense que Sofian a été légèrement influencé, et je pense que c'est pas très dur parce que moi l'ayant côtoyé pendant
six mois, je pense que c'est pas très dur de l'orienter vers un certain style de réponse par rapport à une question. Bon c'est un petit jeune qui a
23 ans [et même 20 au moment de l'observation, sa date de naissance est dans le rapport de gendarmerie], moi les pièges des questions dans
lesquels il a dû tomber, je pense que j'y serais pas tombé.
Christophe : Alors on va dire bon parce que forcément parce que les pseudo-sceptiques vont être contents d'apprendre ça, et
ils sont sûrement déjà au courant d'ailleurs, moi ce qui est intéressant de savoir, c'est qu'on peut tout à fait, autant eux ils nous reprochaient
d'avoir orienté les témoins par des tenants-croyants, autant les gendarmes on peut très bien dire qu'ils orientent le témoin de façon à exagérer les
choses, et prennent un petit indice comme l'indice que tu étais assez ufologiquement au courant du phénomène ovni, pour de suite prendre, envenimer les
choses et dire que t'es paranoïaque et que tu vois des ovnis partout. Pascal précise ensuite que c'est grâce à lui que Sofian a conservé son travail dans la centrale, et que quand ils se sont quittés Sofian lui pleurait
dans les bras... Il ne comprend donc pas que Sofian ait pu dire du mal de lui. Effectivement c'est à méditer, Sofian dit tout ce que Pascal veut entendre
quand il est en sa présence, mais il dit du « mal » de lui quand il dépose en gendarmerie en pensant sans doute que ça restera confidentiel...
Pascal parle ensuite de ce que pense M. Passot :
Ce monsieur Passot, pour lui de toute façon dès ses premières phrases j'ai vu un avion... L'être humain, il m'a fait une théorie, je te promets, il m'a
sorti une théorie qui est sans doute possible, comme quoi l'être humain au sol a du mal à estimer les distances de trois spots qui se baladent en l'air
surtout quand ceci est un avion. Mais à chaque fois qu'il me prononçait le mot « avion » je lui précisais bien que moi je parle pas d'avion,
je parle d'une chose qui se trouve à environ 100, 150 mètres du sol...
Le classique dialogue de sourds entre l'enquêteur informé qui sait que l'œil humain est très limité concernant l'appréciation des distances, et le témoin
persuadé qu'il ne peut pas confondre un objet à 100 m du sol avec un objet dix fois plus grand à 1 km du sol !
Écoutez Monsieur Passot, vous avez sans doute un boulot très intéressant... Très bien... Mais moi ce qui me rassure c'est que l'histoire qui m'arrive,
n'est ni plus ni moins qu'un reflet de tout ce que j'ai lu depuis vingt ans. Mais par contre moi en prime vous me faites passer pour un crétin sur les
quatre dernières lignes du rapport, mais par contre je sais qu'au fond de vous-même vous savez que je ne mens pas. Vous savez très bien que ce que j'ai
vu c'est réel, et c'est ça qui vous dérange parce que vous, vous êtes obligé de mentir.
On perçoit bien en quelques lignes l'attente de Pascal suite à ses lectures, et sa certitude que les autorités sont là pour cacher la vérité au
public !
Chris, tu sais ce qu'il m'a dit, il me l'a répété vingt fois ? Il m'a dit : « écoutez voilà, entre quelqu'un qui voit quelque chose
d'extraordinaire » – et quand il me sort extraordinaire, c'est moi qui lui dis « écoutez c'est vous qui dites que c'est extraordinaire,
moi je vous dis simplement ce que j'ai vu, donc déjà vous vous partez sur une interprétation, moi je vous dis que j'ai vu un triangle qui se balade dans
une centrale nucléaire, c'est vous qui dites que c'est extraordinaire, mais c'est pas moi » – et donc il me dit « quand il y a deux
témoins, et qu'il y en a un qui dit qu'il voit une chose extraordinaire et qu'il y en a un qui dit qu'il voit une chose normale, je pars sur celui qui
voit une chose normale. » Elle est pas belle celle-là comme réponse ? Et donc je lui dis « eh bien écoutez Monsieur Passot, vous restez
terre-à-terre, vous n'avez rien à faire à cette place ».
Réaction intéressante : pour Pascal la place d'un directeur du Geipan serait au contraire de privilégier le témoignage extraordinaire, pour ne pas
être « terre à terre » ! Désolé mais la pensée de Passot est tout à fait normale, un témoignage extraordinaire qui est contredit par un
autre vaut bien moins qu'un témoignage extraordinaire isolé, et ça n'est déjà pas grand-chose ! Et oui, un objet triangulaire de 30 m de long
voire plus qui survole en silence une centrale nucléaire à 150 m du sol ça n'a rien d'ordinaire !
À la fin de son rapport, il met que je m'intéresse à la chose depuis quelques mois et que je suis obnubilé par ça. Je lui ai précisé que c'était faux,
mais comme je suis quelqu'un d'honnête je lui ai dit exactement que moi je m'intéresse à ça depuis une bonne vingtaine d'années, je dois avoir quelques
ouvrages sur ça, j'ai dû lire quelques lignes sur ça alors que rien ne m'intéresse d'autre quoi.
Pour quelqu'un qui a dit un peu avant que « l'histoire qui lui arrive est ni plus ni moins qu'un reflet de tout ce qu'il a lu depuis vingt
ans », on a un peu de mal à le croire... Et quoi qu'en disent nos enquêteurs il y a plutôt de bonnes raisons de faire plus confiance à un témoin qui
ne s'intéresse pas aux ovnis qu'à un témoin qui s'y intéresse fortement et qui « y croit », ce dernier ayant toujours envie d'en observer
enfin un !
C'est dans la suite que ça devient vraiment intéressant :
– Mais ce monsieur du Geipan je l'ai coincé aussi une fois par rapport au film de la centrale... Tu enregistres là ?
– Oui, tout à fait.
– Bon ben tu enregistres et tu feras ce que tu veux de ça, d'accord ?
– Oui, oui.
– Donc moi je lui ai fait croire, enfin, je lui ai fait croire, je lui ai expliqué que par rapport à tout ce que j'ai fait, l'après-midi j'ai été
contacté par la sécurité de la centrale, par quatre gendarmes, et ensuite il y a deux militaires qui sont venus.
– Il était au courant de ça ?
– Euh, il me dit... J'avais pas trop l'impression, après c'est que mon impression à moi... Mais j'avais l'impression qu'il n'était pas trop au
courant. Par contre, là où je me suis amusé, parce que, ben contrairement à ce qu'il pense je suis peut-être pas un crétin quoi... Là où je me suis
amusé, c'est en lui disant ben « écoutez vous savez quoi, moi il y a deux militaires qui sont venus m'interroger, j'ai répondu à leurs questions,
il n'y en a qu'un qui a parlé, par contre ils sont venus pour s'emparer du film de ce que j'ai décrit dans mon témoignage. » Et là il me répond
« Ah bon ? Ils ont pris euh... Ah bon, mais comment vous savez ça ? » Je lui ai dit « ben moi de mon côté j'ai mes antennes,
mais par contre ils se sont emparés du film de la chose que j'ai vue. » Et il me dit « Ben je vais essayer moi de mon côté de l'avoir. »
Et moi je lui réponds « Et pourquoi vous voulez avoir quelque chose, puisque c'est un avion ? » Et là j'ai un blanc.
– Donc tu l'as confondu dans ses propres explications là ?
– Ecoute ben oui, pourquoi ils s'amuseraient eux à m'embrouiller et à me faire passer pour un crétin, et pourquoi moi j'aurais pas le droit de le
faire ? Alors que moi mon histoire elle est vraie de A jusqu'à Z. Donc moi si tu veux je m'amuse avec lui comme lui... enfin eux ils s'amusent
pas avec moi, eux me détruisent !
Ce passage a déclenché bien sûr une grosse polémique, le sceptique virulent Nemrod34 ayant clamé partout que « le témoin avait menti au
Geipan », et les enquêteurs croyants ayant répondu que ça n'était qu'un bluff destiné à faire dire à Passot qu'il ignorait l'existence d'un film,
qu'il s'agissait de faire de la « psychologie inversée » ! Un peu tarabiscotée l'explication, c'est toujours facile après coup de justifier
ses dires pour provoquer le résultat obtenu... Ce qui est beaucoup plus vraisemblable, et même tout à fait clair, c'est que Pascal était vexé que Passot
ne le croie pas, et qu'il a voulu comme il le dit lui rendre la pareille en se moquant de lui. Et il y a des tas de gens comme ça qui sont capables
d'inventer des mensonges, d'améliorer leur récit par des détails qui leur paraissent plausibles, quand ils voient qu'ils n'arrivent pas à convaincre... Ce
ne sont pas pour autant de fieffés menteurs ou des mythomanes, mais le fait est que quand on le sait on ne peut plus leur accorder une grande confiance...
Nous verrons du reste plus loin d'autres exemples de mensonges de cette nature chez Pascal.
Notons que lorsque Pascal évoque ces militaires qui seraient venus « s'emparer du film de ce que j'ai décrit », il ne parle pas de la vidéo de
Sofian, laquelle avait été envoyée au Geipan par Pascal lui-même quelques jours après l'observation et avait aussi été publiée depuis longtemps, encore
par Pascal, sur le forum MO. Ce que Pascal voulait faire croire au responsable du Geipan, c'est que ces deux « militaires » étaient venus
s'emparer des vidéos de l'ovni par les caméras de sécurité de la centrale.
À noter aussi que Pascal trouverait normal que Christophe coupe ce passage, se rendant compte qu'il peut lui être défavorable... Et cacher certaines
choses, ça n'est déjà pas très honnête. Et reconnaissons donc à Chris de ne pas cacher les choses gênantes (il peut ne pas les voir, ça oui, et il est
quelque peu aveuglé par ses convictions, mais il me paraît honnête et il est bien le seul du groupe « d'enquêteurs » qui se sont emparés de
l'affaire) !
Ensuite le terme « eux me détruisent » est quelque peu excessif... Parce qu'on dit qu'il est un peu obsédé par les ovnis et que du coup il a dû
prendre un avion pour un « triangle belge » on le détruit ? Faut pas exagérer Pascal ! Et il insiste :
À un moment donné dans la conversation je lui ai sorti « Vous m'avez détruit. Heureusement que je suis fort de caractère, heureusement que
je... » Il y a... Bon si tu veux il s'est passé à un moment donné je lui ai dit « écoutez vous vous rendez compte de ce que vous faites ?
Vous vous permettez de faire passer un personnage pour ce qu'il n'est pas, et ça peut le détruire. » J'ai une chance moi c'est que j'ai un vécu, et
j'ai une force de caractère qui est énorme. Mais par contre ils peuvent détruire quelqu'un. Tu regardes les quatre dernières lignes, Chris, c'est euh...
horrible quoi.
– Oui c'est décrire une personne...
– Alors il s'est excusé. Soi-disant c'est pas lui qui a rédigé le rapport, soi-disant que quand lui a lu ça, il a trouvé ça hard.
Ce qui a suscité une grosse colère de Christophe contre Xavier Passot qui dit que ça n'est pas lui qui a rédigé le rapport et donc qu'il ne savait pas
trop ce qu'il contenait quand il a été mis en ligne... On a là une grosse incompréhension du fait que pour Christophe on a un cas extraordinaire (dame,
c'est sa première enquête, il y tient !) et le directeur du Geipan pour qui c'est une observation pas très crédible et probablement explicable, parmi
des centaines d'autres qu'il reçoit dans l'année.
À noter une autre phrase de Pascal :
Mais par contre Sofian il a un téléphone tuning. C'est-à-dire que Sofian est le seul au monde à filmer un avion qui survole une centrale nucléaire à
distance normale, donc à peu près je crois que c'est 6000 mètres, et il a quand même les trois points de lumière nets d'un avion qui se balade
au-dessus de la centrale !
On voit qu'il est tout à fait persuadé que les lumières visibles sur la vidéo sont celles de l'objet qu'ils ont observé, et il pense que l'altitude
autorisée au-dessus d'une centrale est de 6000 mètres alors qu'elle est de 1000 mètres et qu'il y a en outre de nombreuses dérogations (avions
de ligne atterrissant à l'aéroport proche, avions militaires, de la sécurité civile...)
Et chez Christophe :
Et tu as lu sur le rapport, il ne s'est pas déplacé à la gendarmerie, c'est quelqu'un qui l'a pris par téléphone... Donc signer un PV par téléphone et
dire que c'est la conclusion du rapport du Geipan c'est un peu gros.
Cette dernière remarque est fausse, mais il est vrai que le rapport du Geipan était un peu ambigu à ce sujet :
La gendarmerie de Valence d'Agen est finalement contactée le 09 novembre. L'officier contacté dispose de l'audition du témoin principal effectuée
le lundi 18 octobre. Il signale au GEIPAN que le 2ème témoin ne s'est pas présenté en gendarmerie pour témoigner et qu'il cherche
toujours à le joindre pour établir une déposition. Finalement, ce 2ème témoin est joint le jour même, le mardi 09 novembre à
17 h 00.
Mais nous allons voir que le PV de gendarmerie mentionne quant à lui que le témoin a été bien été entendu ce 9 novembre à la brigade, et sa
déclaration est signée.
PV de gendarmerie
Le Geipan a aussi mis en ligne début octobre (2011, un an après l'observation) le
rapport de gendarmerie. On y trouve en particulier les PV d'audition des deux témoins. Celui de Pascal est tout à fait conforme à ce qu'il avait
écrit dans le questionnaire, ce qui est normal puisqu'il l'avait fait le même jour (18 octobre 2010). Il répète notamment l'erreur que l'objet se
serait éloigné en direction de Donzac, alors que c'était la direction d'où il venait : Le lendemain en allant travailler, je suis passé par la
route en bas de Donzac et là j'en ai déduit que l'objet volant est passé par cet endroit et qu'il a pris de l'altitude.
On apprend aussi que ce même 18 octobre, les gendarmes ont voulu savoir si un avion avait survolé la centrale :
Poursuivant l'enquête en cours, ce jour, nous prenons attache avec le CNOA (Centre National des opérations aériennes) à LYON, par téléphone au XX afin
d'obtenir des renseignements et savoir si un vol a été signalé au-dessus du CNPE GOLFECH, le 06 octobre 2010 vers 20 heures 15. Il
ressort de cet appel qu'aucun vol n'est signalé à cette date.
On trouve par contre dans la déposition de Sofian, entendu le 9 novembre à 17 heures « au bureau de notre unité », la justification de
ce qui a mené le Geipan à ses conclusions :
Je prends connaissance du motif pour lequel mon audition est requise.
Je suis intervenu en tant qu'électricien à la centrale nucléaire de GOLFECH (82), au bâtiment « Guyenne ». Le 06 octobre 2010, à
20 heures 17, je me trouvais à l'extérieur du bâtiment avec mon collègue de travail, M XX. Alors que l'on fumait une cigarette, Pascal
m'a précipitamment dit « regarde, regarde, il y a quelque chose qui survole la centrale ». Après il m'a demandé de filmer, que ce n'était pas
un avion, ni un ballon météo. Pascal a filmé mais comme c'est un téléphone à clapet, mais lorsqu'il a fermé son téléphone, la vidéo ne s'est pas
enregistrée.
Je sais que Pascal est parti dans son délire « OVNI, OVNI », car en fait cela fait quatre à cinq mois que l'on travaille ensemble et qu'il
n'arrête pas de me parler de ça. Il en parle à toute l'équipe.
...
Question : Qu'avez-vous vu exactement ?
Réponse : Pour moi c'était haut, bien au-dessus des cheminées. Je n'ai pas trop prêté attention, à la forme de l'engin. À
force que Pascal me dise que c'était une forme triangulaire, j'ai fini par le croire que c'était de cette forme. Mais je ne peux pas l'affirmer. Il y
avait des lumières blanches et une lumière rouge qui clignotaient. Mais c'est souvent que l'on voit des avions passer au-dessus de la centrale. Pour moi
ça reste un avion.
Question : Pascal déclare qu'il volait au-dessous des cheminées. Qu'avez-vous à dire ?
Réponse : Non c'est impossible, il n'était pas haut, mais en aucun cas il volait en dessous des cheminées. Pour moi, c'est
un avion qui est parti vers BLAGNAC (31). Vu la hauteur, on ne pouvait pas entendre de bruit.
Je persiste à dire que c'est un avion. Moi, je n'ai pas prêté attention. Pascal m'a demandé de filmer et comme il insistait, j'ai filmé. Je rigolais car
je voyais très bien que c'était un avion. Je lui ai dit qu'au pire c'était un ballon météo. Sur la vidéo, on doit m'entendre dire que c'est un ballon de
la météo.
...
...
...
Le lendemain, Pascal m'a demandé de dessiner ce que j'avais vu, et pour lui faire plaisir car il était dans son délire, je lui ai fait un triangle avec
trois lumières.
...
À Valence d'Agen, le 09 novembre 2010 à 17 heures 20, lecture faite par moi des renseignements d'état civil et de la déclaration
ci-dessus, j'y persiste et n'ai rien à changer, à y ajouter ou à y retrancher.
C'est effectivement un témoignage assez désastreux pour la crédibilité du cas... Et encore, le responsable du Geipan Xavier Passot expliquait que les
passages les plus durs à l'encontre du témoin principal ont été supprimés (il y a effectivement des lignes blanches, rendues ici par des points de
suspension).
Ce rapport contient aussi neuf photos prises par les gendarmes en présence des témoins, lorsqu'ils ont enquêté au sein de la centrale le 18 octobre
2010. Ce qui est intéressant, c'est que ces photographies prises dans la direction de l'observation sont en haute définition, et nous verrons qu'on peut
en tirer bien des renseignements utiles.
Pour en faciliter le visionnage, je les ai extraites du fichier PDF du rapport de gendarmerie. Cliquez dessus pour les visualiser au format natif
(2272 × 1702 pixels).
Photo 1 : Lieu de la pause cigarette, avec les deux témoins et la poubelle sur laquelle ils avaient posé leurs téléphones.
Photo 2 : Apparition de l'objet à l'angle du bâtiment, pointé par Pascal.
Photo 3 : L'arbre dont la cime a momentanément masqué en partie l'objet.
Photo 4 : Vue rapprochée des arbres lorsque Pascal s'est déplacé.
Photo 5 : Tour de refroidissement (« cheminée ») visible depuis la position de Pascal en haut de la butte de terre.
Photo 6 : Les arbres à gauche de la direction d'observation.
Photo 7 : En bas de la butte de terre, vers l'entrée de la centrale.
Photo 8 : Portail d'entrée.
Photo 9 : Des lampadaires au loin, dans la direction de l'observation.
Contentons-nous pour l'instant de commenter la photo 2, sur laquelle Pascal indique la direction dans laquelle il voyait l'objet.
On voit que la direction indiquée, dans l'alignement de l'œil et de la main du témoin, ne se trouve qu'à environ 28° au-dessus de l'horizontale. Une
élévation confirmée par le fait que l'objet était apparu d'après le témoin juste à l'angle du toit du bâtiment, et avait été partiellement caché pendant
quelques secondes par la cime de l'arbre visible à gauche.
Cela confirme donc le fait déjà mentionné que l'objet passait assez bas sur l'horizon contrairement à ce que certains extraits des témoignages laissent
penser.
L'enquête de Chris.A
C'est donc Christophe Albiero, alors co-administrateur du forum « Mystère des ovnis », qui a interrogé les deux témoins. Il précise du
reste que c'était sa première enquête, on peut donc lui pardonner quelques erreurs, mais il faut en tenir compte. On peut lui reprocher en particulier de
faire souvent les questions et les réponses... Et aussi d'aller systématiquement dans le sens du témoin, avec sans doute un peu trop d'enthousiasme.
Christophe a rédigé un rapport d'enquête d'une dizaine de pages, qui est plutôt correct. Il l'a ensuite retiré du site internet, estimant sans doute que
le travail collectif qui allait suivre le rendait superflu, mais là je ne suis pas d'accord. J'espère qu'il ne m'en voudra pas si je le remets en
téléchargement sur mon site, il mérite bien de rester.
Il commence par un petit résumé de ce que montre la vidéo, puis des témoignages : le questionnaire Geipan de Pascal, son entretien avec Christophe,
et celui de Sofian. Dans l'ensemble ces résumés sont plutôt corrects (à part l'orthographe mais bon on ne demande pas à un enquêteur d'être un écrivain).
Il est à noter que le témoignage de Pascal est issu d'un entretien enregistré avec « un ufologue » (probablement Christian Comtesse),
certainement postérieur à sa rencontre avec Christophe. Ce dernier précise que « ce qu'il dit dans l'enregistrement reste strictement dans le cadre
de sa première déclaration »... C'est à peu près exact, mais il y a tout de même quelques différences notables, qui pourront nous éclairer sur
certains points de détail.
Ensuite vient une partie sur les analyses de la vidéo. En fait il s'agit simplement de la remarque de Sébastien du forum MO qui a constaté que du début à
la fin de la vidéo la surface du triangle ne varie pas bien que le triangle « bascule ». Christophe en déduit que les trois lumières ne sont pas
indépendantes... En fait cela implique autre chose dont il ne parle pas, c'est que l'objet n'a pratiquement pas changé de distance ni de perspective, ce
qui implique qu'il s'est très peu déplacé... Ça élimine un avion... tout autant que l'ovni décrit par les témoins ! On peut regretter aussi que
Christophe ne mentionne pas les travaux de Race Ovni sur cette vidéo, bien plus approfondis et qui montrent en outre qu'une au moins des autres
lumières apparaissant fugitivement dans la vidéo fait aussi partie du même ensemble... Et cela donne fortement à penser que ces lumières sont des
lampadaires de la centrale, comme l'équipe de Race Ovni le pense.
Et Christophe conclut par un résumé du rapport de gendarmerie : les PV d'audition des témoins, la mention de l'entretien avec le Cnoa de Lyon qui
indique qu'aucun avion n'a survolé la centrale (ce qui n'est pas tout à fait exact puisqu'il est en fait indiqué qu'aucun vol n'a été signalé
au-dessus de la centrale, la nuance est importante).
Il n'y a pas de conclusion, le retournement de Sofian entre son témoignage à la gendarmerie et celui devant l'enquêteur privé n'est pas commenté, c'est
juste un constat, Christophe semble vouloir en rester aux faits et laisser chacun tirer ses conclusions.
On peut regretter tout de même qu'il ne se soit pas interrogé sur les incohérences du témoignage de Pascal, concernant en particulier la distance et la
hauteur angulaire de l'objet : un objet à 200 m d'altitude et environ 45° de hauteur angulaire (valeur déjà exagérée) ne peut en même temps
passer « au-dessus » du témoin, ni survoler l'allée centrale qui se trouve à une vingtaine de mètres de celui-ci ! Il est dommage que cette
anomalie n'ait pas été relevée tout de suite pour essayer d'y voir plus clair, mais on l'a dit c'était une première enquête et on a vu bien pire chez des
enquêteurs ayant une longue expérience, notamment ceux dont nous allons maintenant parler !
Scandale au Geipan ?
Curieusement, c'est justement après avoir appris que le Geipan avait de très bonnes raisons d'avoir considéré ce cas comme peu crédible, en l'occurrence
la déposition en gendarmerie du deuxième témoin, que les enquêteurs vont se déchaîner contre cet organisme.
C'est le 27 octobre 2011 que l'enquêteur Christophe Albiero, le témoin Pascal Nowak et deux ufologues bien connus, Christian Comtesse et Serje Perronnet,
ont publié leur texte « Scandale au Geipan »
au sujet de cette affaire. Nous allons examiner en détail ce texte exemplaire de tout ce que des enquêteurs manquant autant de scrupules que de sérieux
peuvent faire !
Au sujet du PV d'audition de Sofian, les auteurs remarquent :
Il faut préciser qu'il s'agit d'un jeune homme de 20 ans d'origine maghrébine, impressionnable face à l'uniforme, face à des gendarmes et par ce
fait, il est facile d'influencer le témoin ou d'orienter les questions.
Ou comment se scandaliser qu'on discrédite un témoin... et discréditer l'autre ! Lorsque j'ai osé dire ça à Christian Comtesse, il m'a répondu que ça
n'était absolument pas discréditer Sofian que de dire qu'il est influençable, ça serait un fait, comme le fait qu'il soit d'origine maghrébine... Et par
contre c'est donc discréditer Pascal que de dire qu'il parlait d'ovnis à tout le monde ?
La déposition du témoin « S » et l'orientation des questions posées, se bornent à dénigrer le témoin « P », mettant en évidence les
mots prononcés, tel que « délire » ou « ovni » et le fait que le témoin « P » s'intéresse au phénomène ovni et serait
obnubilé par le sujet.
Où voient-ils donc des « questions orientées » alors que les seules questions posées sont « Qu'avez-vous vu exactement ? » et
« P déclare qu'il volait au-dessus des cheminées. Qu'avez-vous à dire ? » C'est sans la moindre incitation que Sofian dénigre Pascal.
Et ils continuent :
Des questions sont absentes : notamment, « de quelle taille était l'avion que vous avez vu ».
NDLR : Cette question pouvait à elle seule donner des indices quant à l'altitude de l'objet observé.
On se demande si les auteurs de ce pamphlet ont bien lu le PV d'audition dont ils parlent puisque précisément le témoin indique que c'était très au-dessus
des cheminées, et lorsque les gendarmes insistent en précisant que Pascal dit que ça volait au-dessous des cheminées, Sofian répète alors que non, ça ne
volait pas haut mais au-dessus des cheminées.
Ou encore : de quelle forme était l'avion ?
Là encore ont-ils lu ? La question n'est pas posée mais Sofian explique spontanément que la forme il ne l'a pas vue, qu'il n'y a pas prêté
attention !
Aucune question sur l'engin observé.
Et « Qu'avez-vous vu exactement » ça se rapporte à quoi ? Une question qui a tout de même permis de savoir que l'objet volait très
au-dessus des cheminées, que Sofian n'a pas fait attention à sa forme et qu'il était muni de lumières clignotantes blanches et rouges... C'est un peu
limité comme informations mais ça n'est pas rien !
Bref pratiquement tout ce qui est dit au sujet de cette déposition à la gendarmerie de Sofian, qui ne fait que quelques lignes et que les auteurs se
gardent bien de citer, est faux... Ça s'annonce mal !
Et la suite ne vaut pas mieux... On nous explique que les témoins ont été interrogés par les Gendarmes de la section interne de la centrale, quatre
gendarmes extérieurs à la centrale, la responsable de la sécurité de la centrale et deux militaires en treillis, sans distinction de corps et sans
coiffe... Mais c'est en contradiction avec ce que disent de façon constante les deux témoins, sans jamais se contredire à ce sujet : ils ont été
interrogés dans la centrale par un seul groupe de gendarmes, sans savoir si c'étaient ceux de la centrale ou ceux de la gendarmerie de Valence d'Agen...
Et puisqu'on a appris qu'il s'agissait de ceux de Valence d'Agen depuis que leur rapport a été publié, il n'est pas difficile de comprendre qui étaient
les « militaires en treillis » (nous y reviendrons). Quant à la « responsable de la sécurité » c'est le choix de ce qui sert le mieux
leur délire conspirationniste, puisque Sofian indique pour sa part « directrice de l'environnement », et Pascal indique dans ses premières
interventions « directrice de protection du site » (le 30 janvier 2011 sur MO).
Suit tout un passage critiquant l'hypothèse d'un robot d'inspection des lignes de haute-tension envisagée initialement par le Geipan :
Premièrement, il n'y a pas de ligne haute tension dans le secteur où a été observé le phénomène. La preuve : les photos prises par les Gendarmes.
Photos que le Geipan n'avait pas quand il envisageait l'hypothèse d'un robot, et qui l'ont justement conduit à l'abandonner !
Ces détails ne sont là que pour noircir du papier et n'ont rien à faire dans un rapport où le Geipan lui-même dit qu'il ne peut pas s'agir de cela.
Ça n'est jamais inintéressant de mentionner une hypothèse originale qui pourrait bien devoir être évoquée un jour pour un autre cas... Mais ce sont
surtout les efforts qu'ont fait nos enquêteurs pour critiquer cette hypothèse qui sont, outre vouloir aussi noircir du papier, une totale perte de temps,
puisque comme ils le remarquent eux-mêmes le Geipan l'avait abandonnée !
Puis vient la critique de l'hypothèse « avion » : Si c'est un avion qui a survolé la centrale et si enquête il y a eu, pourquoi ne pas
avoir demandé le plan de vol de cet avion ???
Là-dessus, ils n'ont pas tort, il est vrai que le Geipan aurait sûrement pu obtenir des renseignements sur les avions susceptibles d'être impliqués...
Donc, à ce sujet, enquête il n'y a pas eu, reste à savoir dans quelle mesure on doit s'en offusquer... Sans oublier encore que c'est lorsqu'il a reçu le
témoignage en gendarmerie du second témoin, plus d'un mois après l'observation, que le Geipan a privilégié l'hypothèse d'un avion.
Puis vient un passage « Au sujet des témoignages » :
Le témoin principal dit que pour couvrir tout le phénomène il aurait dû mettre deux mains et demi pour le cacher. Ce qui représente environ 30° d'angle
à bout de bras.
Notons déjà que « 30° d'angle à bout de bras » c'est une ineptie, c'est 30° d'angle tout court ou 30 cm à bout de bras... ce qui par chance
vaut à peu près la même chose, mais on ne va pas familiariser un témoin avec la notion de dimension apparente en faisant ce genre de confusion. Nous avons
ici trois prétendus enquêteurs ufologues, dont deux se targuent d'une longue expérience, qui ignorent les notions les plus élémentaires en matière
d'enquête ! Notons que lorsque j'ai signalé cette bourde à Christion Comtesse, l'un de ces enquêteurs, il m'a répondu qu'il avait lu ça dans une
fiche technique du Geipan... À vérifier, et connaissant les inventions du personnage j'ai de gros doutes, mais en tout cas c'est une sottise comme tout
enquêteur débutant doit le savoir, et il faudrait arrêter de la répéter... Comtesse et les autres continuent depuis à répéter cette sottise.
Et en outre l'indication est mensongère, puisque dans le questionnaire du Geipan le témoin Pascal indique comme dimension apparente 5 ou 6 pièces de
2 €, soit entre 13 et 15,5 cm à bout de bras ou entre 11 et 13°. C'est trois mois plus tard lors de son interview par Christophe (bien après
donc les conclusions du Geipan) que Pascal indique que sa main n'aurait couvert que 25% de l'objet... Ce qui veut donc dire qu'il aurait fallu quatre
mains (soit 45 cm à bout de bras), et non pas deux et demi, pour le cacher ! Et depuis Pascal a partout répété cette estimation d'une main qui
ne couvre que 25% de l'objet, et nos trois enquêteurs répètent de leur côté partout qu'il fallait 2,5 mains pour couvrir l'objet, il faut croire qu'ils
considèrent que c'est la même chose (c'est vrai que dans les deux cas il y a un 2 et un 5...)
Christophe Albiero a expliqué plus tard qu'il n'y avait pas d'erreur, mais que la confusion venait du fait qu'on parle dans un cas de quatre mains à plat
doigts serrés, et dans l'autre de deux mains et demie doigts écartés ce qui fait à peu près la même chose... Mais cette tentative de justification tombe à
l'eau (ça arrive souvent avec lui), puisque ça vaut bien la même chose, mais c'est environ 45 cm et non 30 comme les enquêteurs le disent !
Dans sa première déclaration il dit que cela fait environ 5 ou 6 pièces de 2 € mais il nous dit qu'en y réfléchissant bien c'était plus grand et
que le réflexe de placer ses mains ne lui est pas venu et rectifie en disant qu'il faudrait 2 mains et demie pour couvrir l'engin. Ce qui représente
environ 30° d'angle à bout de bras. Pour les pièces 15° d'angle environ.
Précisons que ce monsieur qui ne fait pas la différence entre 2,5 et 4 et qui parle avec une rare insistance de « degrés d'angle à bout de
bras » après trente ans d'enquêtes se targue de connaître assez bien la géométrie !
Peut-être auraient-ils pu remarquer aussi qu'un témoin qui passe en trois mois d'une évaluation de 14 cm à bout de bras à 45 n'est peut-être pas très
fiable dans ses estimations...
Continuons :
Le témoin dit que le phénomène se déplaçait au pas d'un homme qui marche, soit 6 km/h, qu'il a trottiné pour rattraper l'engin, soit environ
10 km/h.
Certes, mais nos enquêteurs savent bien que cette estimation est complètement inconciliable avec d'autres indications du témoignage, comme l'a fait
remarquer Race-Ovni dès le mois d'avril.
Même si le second témoin n'admet pas avoir vu un phénomène inhabituel et qu'il persiste à dire que c'est un avion, il dit aussi qu'il était grand.
Non, c'est encore une invention de nos enquêteurs, il ne dit jamais cela... En fait les enquêteurs mélangent en permanence ce que Sofian a dit à la
gendarmerie et ce qu'il leur a dit à eux des mois plus tard, que le Geipan ne pouvait pas connaître dans son rapport paru bien avant. On peut d'ailleurs
s'amuser de la façon dont Sofian en est venu à dire que « c'était grand » dans son entretien téléphonique avec Christophe Albiero, en octobre
2011 :
C : Et toi pour revenir à l'observation, même que tu dis... même si c'est un avion, il faisait quelle dimension à peu près
l'avion, de visu à bras tendu ?
S : Ah moi je sais pas, je me rappelle plus...
C : Non mais dis moi un truc, est-ce que tu voyais un petit point, ou est-ce que tu voyais bien tous les trois points, tout
ça, comme on avait expliqué ?
S : Ah moi je me rappelle avoir vu quelque chose, je me rappelle avoir vu des lumières et tout... Ça fait... Je me rappelle
plus, ça remonte ! En plus on en avait parlé à Golfech je pense de tout ça...
C : Oui oui on en a parlé... Non mais c'est à peu près pour savoir une dimension à peu près si tu te rappelais d'une
dimension, quoi, à peu près à bras tendu ce que ça faisait... Ça faisait vingt centimètres, dix centimètres, trente centimètres d'après toi ?
S : Je peux pas te dire.
C : Non tu saurais pas ?
S : Non je peux pas te dire. Je me rappelle plus de la situation...
C : Oui mais pour toi c'était grand ou c'était pas grand ?
S : Euh... C'était grand... Pour moi c'était grand oui... Pour moi c'était grand.
Ouiii, il a dit « c'était grand », à trois reprises même, bravo Christophe on aime quand de tels efforts sont récompensés ! Et après ça
parle des gendarmes qui auraient influencé le témoin !
Viennent ensuite des considérations mathématiques pour prouver que l'objet observé ne pouvait pas être un avion :
Le survol de la centrale, dans le meilleur des cas, ne peut pas s'effectuer à moins de 3000 pieds d'altitude soit environ 1000 m.
Le A380, à 3000 pieds d'altitude (1000 m) fait un peu plus de 4° d'angle, le Boeing 747-8 idem.
Un engin volant, mesuré à 30° d'angle à 200 m de distance fait 100 m de long.
Ce même engin à 30° d'angle à 1000 m de distance, mesurerait environ 500 m.
Ce même engin à 25° d'angle à 1000 m de distance, mesurerait 422 m.
Au vu de ces calculs, il est formellement impossible qu'il s'agisse d'un avion.
Christian Comtesse précise qu'il est complètement paumé avec les arcs tangente et qu'il a fait appel à un professeur de mathématiques, mais il semble que
ce dernier soit aussi fâché avec la trigonométrie puisque ces calculs s'appuient sur la formule L = d × sinus α, alors que la
formule correcte est L = 2d × tangente α/2... Ça ne change pas grand-chose tant que l'angle est petit, mais on trouverait par
exemple pour un angle de 180° (tout le champ de vision) une longueur de l'objet... nulle ! Bref les valeurs correctes sont respectivement 107, 535 et
443 mètres. La différence est minime, mais la conclusion que ces calculs rendent formellement impossible la confusion avec un avion n'est valable
qu'à la condition que les estimations du témoin soient correctes... Et tout enquêteur un peu renseigné sait bien que les estimations angulaires des ovnis
sont parmi les indications les moins fiables chez la plupart des témoins, étant souvent largement surestimées... Nous avons d'ailleurs vu que notre témoin
a déjà multiplié par 3 son estimation initiale, et que les enquêteurs appuient leur calcul sur une estimation intermédiaire tirée de leur seule
imagination !
Continuons :
Les deux rapports téléphoniques du GEIPAN, mis en ligne sur leur site, montrent une incohérence de témoignage dans la section du temps (Météo claire
pour l'un, nuageuse pour l'autre), et dans la section de la durée de l'observation (deux minutes pour l'un et une demi-heure pour l'autre), alors que
les deux témoins étaient ensemble lors de cette prise de déposition téléphonique auprès de la secrétaire du GEIPAN.
Pourtant, les deux témoins nous affirment avoir fourni la même version.
Encore des inventions : au sujet de la météo un des témoins dit « sombre pas d'étoiles » et l'autre dit « ciel sans étoiles avec des
nuages »... Les enquêteurs ont l'air de croire que ces deux phrases ont un sens différent parce que les termes sont inversés, mais c'est bien la même
chose : les deux témoins disent qu'il n'y avait pas d'étoiles, et l'un dit que le ciel était nuageux et l'autre qu'il était sombre. Certes, le terme
« sombre » en parlant du ciel est ambigu, puisque ça peut vouloir dire qu'il était nuageux ou qu'il était très noir en raison de la nuit... Mais
quand il fait nuit noire et qu'il n'y a pas de nuages on voit des étoiles ! Par contre en réalité il n'y avait pas de nuages ce soir-là à Golfech,
les deux témoins se trompent donc solidairement : s'ils ne voyaient pas les étoiles c'est probablement en raison des nombreuses lumières de la
centrale, dont nous aurons l'occasion de reparler.
Et concernant la durée les deux disent 1 minute (environ pour l'un, sans précision pour l'autre) ! Jamais il n'est question de deux minutes,
quant à la demi-heure elle n'est pas vraiment inventée, c'est au sujet de « l'environnement observation » qu'on trouve dans le compte-rendu de
l'appel de Pascal : « Demande à son collègue présent de filmer. Le triangle part au bout d'une demi-heure »... Il n'est pas difficile de
comprendre qu'il s'agit juste d'une erreur de la secrétaire qui a retranscrit l'appel, ou d'un lapsus du témoin : il faut lire une demi-minute, durée
approximative de la vidéo.
Nos enquêteurs laissent donc clairement entendre que ces témoignages auraient été trafiqués, au prétexte que la secrétaire du Geipan a fait une erreur
dans deux pages de transcription de messages téléphoniques, alors qu'eux-mêmes, en s'y mettant à quatre pour simplement recopier un texte imprimé
parfaitement lisible, font deux erreurs dans la même ligne !
Nous avons vu d'ailleurs que la seule différence notable dans ces deux témoignages par téléphone porte sur la distance, 30 m de distance au sol pour
l'un, et « au-dessus d'une des cheminées » situées à plus de 400 m pour l'autre... Mais cette différence-là nos enquêteurs ne la
mentionnent pas parce qu'elle amène des questions sur les incohérences du témoignage, et pas seulement entre les deux témoins.
Du reste, ce passage concernant les prétendues incohérences du Geipan est là pour suggérer que les rapports auraient été trafiqués... Écoutons les
précisions que nous donne l'enquêteur Christophe Albiero dans la vidéo Scandale au Geipan (partie 1) :
Le problème qu'il y a c'est que ces deux personnes, Pascal et Sofian, ont fait leurs déclarations côte à côte, dans la même cabine téléphonique. S'il y
en avait eu un qui avait contredit l'autre ça se serait vu, ça se serait entendu, l'un aurait eu des réflexions par rapport à l'autre, or non, tous les
deux nous confirment dans la vidéo que les rapports qu'ils ont faits sont les mêmes.
Mais encore une fois il rêve, c'est tout le contraire, comme on peut l'entendre dans sa propre interview de Pascal :
Christophe :La secrétaire prend le témoignage, mais qu'est-ce qu'elle te dit par la suite ? Est-ce qu'elle a des
observations à te faire par rapport à ton témoignage ou est-ce qu'elle ne dit rien, elle le prend et puis après elle te dit on va vous donner des
nouvelles ?
Pascal :Non non, c'est déjà un mini-questionnaire en fait. Donc elle me demande moi de raconter ce que j'ai vu, je lui précise
qu'on est deux... Donc elle aimerait bien aussi avoir la deuxième personne mais sans que je sois à côté pour pas l'influencer, ce qui est
normal, on a donc procédé de cette manière-là, donc lui aussi a appelé après...
Et voilà, soit Pascal a menti et il est resté à côté de Sofian pendant qu'il répondait au téléphone, soit chacun des témoins ne sait pas vraiment ce que
l'autre a dit et si contradictions il y avait (et en fait il y en a bien peu, les enquêteurs les inventent) elles ne démontreraient absolument rien !
La vidéo filmée par le témoin ne peut pas être un avion, volant à une altitude réglementaire au dessus de la centrale. Si cela avait été le cas, le
téléphone portable n'aurait enregistré qu'un groupe de lumières très rapprochées, voire un seul et unique point lumineux.
Là ils ont tout à fait raison, il est même vraisemblable que les lumières d'un avion à au moins deux kilomètres de distance seraient tout à fait
invisibles sur la vidéo d'un téléphone bas de gamme, et le Geipan s'est ridiculisé en soutenant que les lumières présentes sur la vidéo sont celles d'un
avion dont on verrait à certains moments les lumières en bout d'ailes ! Nous reparlerons de cette vidéo, mais il est dès le départ évident que les
lumières visibles n'ont rien à voir avec ce qui a été observé, qu'il s'agisse d'un avion ou d'un triangle volant... Et les enquêteurs devraient le savoir
puisque l'association Race Ovni l'avait démontré dès le mois d'avril 2011.
La déposition du témoin « S » est devenue prioritaire parce qu'elle allait dans le sens du GEIPAN, c'est-à-dire un avion. Pourquoi n'a-t-on
pas, alors, privilégié la déclaration du témoin « P » et surtout pourquoi les informations données par ce dernier n'ont pas été
exploitées ?
Tous les enquêteurs savent bien qu'un témoignage isolé, s'il n'est pas confirmé par d'autres témoignages ou des évidences physiques, ne vaut pas
grand-chose. Et donc un témoignage qui est contredit par un autre, c'est encore bien pire, c'est aussi simple que cela ! Il ne s'agit pas de
privilégier l'un ou l'autre des témoignages, simplement de dire qu'un témoignage contredit par un autre se voit affaibli, et quand on a un témoignage peu
crédible il est normal de privilégier l'hypothèse d'une méprise : les avions ils existent et ils sont souvent pris pour des ovnis, les soucoupes ou
triangles extraterrestres même si on a très envie d'y croire on n'en sait rien et on ne pourra avancer qu'en s'intéressant aux observations les plus
crédibles.
Nos enquêteurs continuent en critiquant les conclusions du Geipan :
Geipan : Le procès-verbal du deuxième témoin apporte lui des éléments nouveaux et intéressants :
– l'observation y est décrite comme très fortement suscitée (« délire ») par le premier témoin,
Enquêteurs : déclaration faite devant les Gendarmes. Ce qui signifie que le témoin a fortement influencé son entourage. Qu'au pire il aurait dicté
le témoignage du second témoin. Ce que nous pouvons démentir formellement.
Ils pensent ce qu'ils veulent, mais le Geipan n'a rien inventé, c'est bien le second témoin qui indique notamment n'avoir pas vu la forme de l'objet, et
avoir fini par dessiner un triangle « pour faire plaisir » à son collègue et ami devant son insistance ! Quand à douter de cette
déclaration parce qu'elle a été faite « devant les Gendarmes », si on ne doit accorder aucune confiance à ce que les témoins déclarent devant
les gendarmes, dans une déclaration signée et certifiée conforme, autant dire que l'intervention de la gendarmerie est tout à fait inutile dans les
affaires d'ovnis... ainsi que dans toutes les affaires où des témoins sont auditionnés (accidents, crimes...)
Geipan : – le phénomène est situé à une altitude bien plus haute que les cheminées de la centrale.
Enquêteurs : mais aucune question sur la taille, la distance ou la vitesse du phénomène n'est posée. Ce qui aurait permis de confirmer ce fait.
Certes, des précisions supplémentaires auraient été bienvenues... Mais n'oublions pas que cette déclaration rapportait des faits remontant à plus d'un
mois, et que ce témoin avait manifesté une mauvaise volonté évidente à témoigner... De quoi inciter les gendarmes à ne pas trop insister, d'autant que
l'affaire était entendue d'après les déclarations de ce témoin !
Geipan : – le deuxième témoin décrit le passage sans bruit d'un aéronef vers l'aéroport de Toulouse Blagnac, ce qui est tout à fait probable
à cette heure de la soirée (ci-dessous).
Enquêteurs : si enquête il y a eu où est cet avion et son plan de vol ?
Donc enquête il n'y a pas eu, ce qui semble tout à fait normal quand on a des raisons de douter de la crédibilité d'un témoignage.
Geipan : – le premier témoin y est décrit comme une personne obnubilée depuis plusieurs mois par les « OVNIS ».
Enquêteurs : ça, c'est une déduction gratuite tendant à faire passer le témoin principal pour un mythomane, ce qui le disqualifie. Cela permet
aussi d'orienter la conclusion de ce rapport vers un résultat politiquement correct et intentionnellement éloigné de la réalité. Ce qui signifie aussi
que le fait de s'intéresser au phénomène rend le témoignage caduc.
Ça n'est pas du tout une « déduction gratuite » du Geipan, c'est un bon résumé des propos du second témoin qui déclare que son collègue était
« dans son délire "OVNI, OVNI" », qu'il n'arrêtait pas depuis des mois à en parler à lui et à toute l'équipe ! Il y a une différence
entre s'intéresser aux ovnis et en faire une véritable obsession... Et ça ne reflète peut-être pas la véritable personnalité du premier témoin, mais ça
n'est pas un « dénigrement gratuit » de la part du Geipan, et si on pense que c'en était un de la part du second témoin, il faudrait peut-être
se demander pourquoi, parce qu'affirmer que c'est juste dû à la peur des gendarmes est un peu simpliste !
Et les enquêteurs concluent :
Dénigrer intentionnellement un témoin, de la sorte, le faire passer pour un farfelu et mettre au panier cette enquête est scandaleux et n'est pas digne
d'une institution scientifique.
Dire qu'il s'agit d'un avion alors qu'il est certain et prouvé, que cela ne peut pas l'être, démontre une forme d'incompétence de la part du GEIPAN. Ou
alors des instructions ont été données par des autorités supérieures.
On arrive là au délire conspirationniste typique... Des instructions pour demander aux gendarmes d'une brigade de province d'obliger le second témoin à
dire qu'il n'avait vu qu'un avion et que son collègue délirait ?
Certain et prouvé que cela ne pouvait pas être un avion ? C'est quoi les preuves ? Juste faire confiance aux estimations angulaires d'un témoin,
qu'il a multipliées par trois en quelques mois, alors qu'il est contredit par le second (dans le rapport de gendarmerie en tout cas) et que son témoignage
contient de grosses incohérences concernant la distance de l'objet, et que tout enquêteur un peu expérimenté sait bien que ces estimations sont largement
exagérées par la grande majorité des témoins ?
Vient ensuite la « démonstration des erreurs du Geipan ».
D'abord concernant le tableau des vols que le Geipan présente, qui est daté du 10/11/2010 alors que l'observation date du 06/10/2010... Il suffit de lire
la légende de ce tableau dans le rapport du Geipan pour comprendre :
Figure 5 : exemple d'horaires des vols du mercredi soir vers Toulouse.
Pas d'erreur donc, le Geipan a juste interrogé le logiciel de réservation de l'aéroport, qui ne donne que les vols à venir, pour vérifier qu'il y avait
plusieurs vols arrivant chaque mercredi soir vers 20 h 15, et a jugé inutile de pousser les investigations plus loin à la lecture des
témoignages.
Ensuite, les enquêteurs font toute une fixation sur les prétendues négligences des services de sécurité de la centrale.
Si les gens de la sécurité étaient à leur poste, au moins l'un d'entre eux aurait dû apercevoir le phénomène qui nous intéresse.
Probablement, s'il y avait vraiment un « phénomène » et pas un avion comme il en passe régulièrement à proximité de la centrale de Golfech, y
compris en dessous de l'altitude autorisée puisque bon nombre d'avions n'y sont pas soumis !
Une centrale nucléaire n'est pas un parc d'attractions où l'on se promène le dimanche avec les gosses.
Dans notre cas de figure nous avons 2 individus qui gesticulent devant les bureaux de la direction de cette centrale.
Ces deux individus tiennent à bout de bras leur téléphone portable et, apparemment, filment le ciel.
Il est évident que cela n'a pu échapper aux diverses caméras disposées dans ce secteur de la centrale nucléaire.
Si le service de sécurité avait fait son travail, il ne pouvait manquer de repérer ces deux individus. Il faut savoir que les photos et les films sont
interdits dans l'enceinte de la centrale.
Je n'ai pas vu où dans les témoignages il serait écrit que les témoins auraient « gesticulé devant les bureaux de la direction »... Et je doute
un peu que le personnel de la sécurité épie en permanence les moindres gestes de l'ensemble du personnel de la centrale, pour remarquer à coup sûr que
deux d'entre eux tiennent pendant moins d'une minute leur téléphone à bout de bras ! Et pour éviter qu'une centrale nucléaire fasse office de parc
d'attraction, il suffit de contrôler les entrées, et c'est ce que fait le service de sécurité. Rappelons d'ailleurs que le témoin Pascal n'aimait pas ce
service justement parce qu'il avait le pouvoir d'interdire les entrées et sorties !
Bref les conclusions sont tout à fait hors de propos :
De deux choses l'une, ou le service de sécurité de la centrale est totalement incompétent ce qui est extrêmement grave et à notre avis inconcevable.
Ou alors il a fait son travail et il est certain que le phénomène observé par les témoins est enregistré dans leurs banques de données vidéos.
Nous prétendons que la centrale dispose de la preuve qu'un engin non identifié, de quelque nature qu'il soit, a été enregistré par les caméras de
surveillance du site.
Et moi je prétends que rien n'est moins sûr... Le témoin lui-même dit qu'il n'y a eu aucune agitation dans la centrale le soir de l'observation ni le
lendemain, alors que quelques jours auparavant le survol de la centrale par un avion militaire avait entraîné momentanément l'interdiction de toute
entrée-sortie, et ça n'est que douze jours plus tard que le personnel de sécurité a appris avec surprise qu'un « ovni » aurait été observé par
deux membres du personnel qui n'auraient pas jugé utile de le signaler ! Je doute que les archives vidéo soient conservées aussi longtemps si rien
d'anormal n'a été signalé, et plus encore que quelqu'un ait trouvé utile de visionner les enregistrements de toutes les caméras en fonction à la recherche
d'un « triangle lumineux » signalé de façon aussi peu crédible !
Et enfin, comment être sûr qu'il y ait quelque chose de visible sur une des vidéos alors que le témoin qui filmait en dirigeant la caméra de son téléphone
portable vers l'objet observé n'a filmé que des lampadaires ? Les caméras de surveillance des centrales nucléaires filment le sol plutôt que le
ciel : pour les intrusions aériennes on compte surtout sur les radars.
Continuons :
Nous affirmons qu'il ne peut s'agir d'un avion pour les raisons développées plus haut.
Raisons tout aussi minces.
Que le Geipan, soit par incompétence, soit sur ordre, étouffe volontairement ce dossier.
Encore le conspirationnisme...
Pour démontrer que nous avons tort, il suffit au Geipan de nous montrer les films des caméras qui ont capturé, non seulement les individus en
infraction (puisqu'ils filmaient et que filmer dans un site sensible est prohibé), mais aussi dans la continuité, le reste des vidéos balayant le ciel à
ce moment.
Ben voyons, ils vont faire ça, si déjà le service de sécurité de la centrale veut bien demander à son personnel de perdre son temps à copier ces vidéos, à
supposer qu'elles soient conservées douze jours, pour les envoyer au Geipan, parce que quatre soucoupistes (ou plutôt triangulistes) convaincus dont un
témoin obsédé par les ovnis d'après son collègue de travail, le demande ? On se demande pourquoi il est interdit de filmer dans une centrale, s'il
suffit de monter en épingle la moindre observation d'ovni pour que n'importe quel quidam puisse obtenir l'ensemble des vidéos des caméras de sécurité...
Caméras qui n'ont du reste pas pour fonction de « balayer le ciel », mais plutôt le sol. Et si encore le Geipan et la centrale voulaient bien
accéder aux désirs de ces quatre agités du bocal, ces derniers ne manqueraient pas de clamer qu'on leur a caché les vidéos présentant leur ovni,
puisqu'ils sont certains qu'elles existent et que tout est fait pour cacher la vérité !
Et on continue : Fait étrange :
La responsable de la sécurité de la centrale a déclaré aux témoins qu'elle n'avait pas accès aux vidéos de surveillance.
Sauf que ce sont les enquêteurs qui décident que cette dame était la responsable de la sécurité alors que les témoins sont très confus sur sa fonction.
Le Geipan nous a déclaré qu'il a tenté de joindre le service de sécurité à de très nombreuses reprises, sans résultat. Depuis quand, un service de
sécurité, sur un site aussi sensible, ne répond pas au téléphone ?
Peut-être simplement quand la direction du site juge qu'on a fait perdre suffisamment de temps à son personnel avec cette histoire d'ovni fantôme !
Il est probable que si un avion s'approche trop près de la centrale, une alarme soit déclenchée. Or, le jour et à l'heure de l'observation, aucune
alarme ne s'est déclenchée. Voir aussi, le PV de gendarmerie, qui dit que le CNOA de Lyon (centre national des opérations aériennes) déclare qu'aucun
vol n'a été signalé au dessus du CNPE GOLFECH (centrale nucléaire).
Tout cela veut probablement dire qu'aucun avion n'a survolé ce jour-là la centrale à une altitude ou distance notablement inférieures à celles autorisées,
ce qui dans l'hypothèse d'un avion ne fait que remettre en cause les estimations de distance et de dimensions apparentes du témoin dit
« principal ».
Vient ensuite une discussion sur les dates :
Avant d'obtenir les PV de gendarmerie reçus, comme vous le constatez, le 17/12/2010, un courrier, classant l'affaire en PAN B, est envoyé au
témoin en date du 8/12/2010, soit 9 jours avant. Ce qui signifie que les conclusions ont été faites avant la réception du dossier complet de la
Gendarmerie. Nous concluons donc que le Geipan n'a fait aucune démarche d'enquête. Il a opéré principalement par conversation téléphonique, pouvant
ainsi orienter les Gendarmes afin d'inscrire sur les PV leur conclusion.
Quel délire ! Le Geipan n'a pas opéré par conversation téléphonique, il a rendu ses conclusions en fonction des photographies des lieux, auditions
des témoins et autres indications de la Gendarmerie, tout cela lui ayant été envoyé le 9 novembre comme on peut le lire aussi bien sur le PV de
gendarmerie que dans le rapport du Geipan :
La gendarmerie de Valence d'Agen est finalement contactée le 09 novembre. L'officier contacté dispose de l'audition du témoin principal effectué
le lundi 18 octobre. Il signale au GEIPAN que le 2ème témoin ne s'est pas présenté en gendarmerie pour témoigner et qu'il cherche
toujours à le joindre pour établir une déposition. Finalement, ce 2ème témoin est joint le jour-même, le mardi 09 novembre à
17 h 00.
Les procès-verbaux parviennent au GEIPAN le 10 novembre en fin de journée.
Et il est facile de trouver le déroulement des faits dans le rapport de Gendarmerie... La gendarmerie a ouvert son enquête lorsque le premier témoin,
Pascal, s'est présenté le 18 octobre, et a le jour-même visité la centrale et pris des photos en présence des témoins, et téléphoné au Cnoa pour
savoir si un avion avait été signalé au-dessus de la centrale de Golfech... Et ensuite, le deuxième témoin ne se présentant pas aux demandes d'audition
successives, plus rien n'avait été fait. C'est donc à la demande du Geipan le 9 novembre qu'ils ont rappelé le témoin Sofian en insistant et
finalement obtenu qu'il se présente, et visionné la vidéo que ce dernier possédait sur son téléphone portable, et tout cela a été envoyé le jour-même,
9 novembre, au Geipan... Le Geipan l'a reçu le 10 novembre, il n'y avait rien de plus à attendre, il a rendu ses conclusions le
22 novembre, la gendarmerie en a été informée le 6 décembre et a alors clos le dossier en ajoutant juste à son rapport cette conclusion du
Geipan... C'est tout et c'est normal : ça n'est pas à la gendarmerie de rendre une conclusion sur une affaire d'ovni, pas plus que sur une affaire
juridique : elle entend les témoins, elle récolte et transmet des informations, mais c'est le juge dans le cas d'une affaire juridique, le Geipan
dans le cas d'une observation d'ovni, qui conclut, et c'est bien ce qui a été fait.
Christophe allait d'ailleurs en rajouter sur ces prétendus problèmes de dates lors du « repas ufologique d'Albi » du 5 novembre 2011, en
lisant la fin du procès-verbal de gendarmerie :
Poursuivant l'enquête en cours, le 09 novembre 2010, nous procédons au visionnage de la vidéo. Celle-ci est de très mauvaise qualité. On aperçoit
malgré tout trois petites lumières mais la forme de l'objet est indéterminable.
Nous procédons à l'envoi par mail de la vidéo à M. BLANC Yvan, responsable du GEIPAN, en vue d'une exploitation meilleure de la vidéo.
Ce jour [Chris.A précise : « je préfère souligner, il y a marqué là ce jour, donc le même jour »], nous reprenons attache avec
cette personne qui confirme que l'objet vu sur la vidéo est considéré comme une observation probable d'un aéronef et que l'affaire est classée B
« sans suite ».
C'est cette unique dernière phrase qui a été ajoutée au rapport de la Gendarmerie depuis la déposition du second témoin, mais Chris ne le comprend pas et
ajoute : le même jour de la disposition des témoins, l'analyse était faite d'Yvon Blanc !
Eh bien non, quand on dit « ce jour » dans un courrier, il s'agit du jour où on écrit, ici la date de clôture du procès-verbal qui est précisée
à la ligne suivante :
Dont procès verbal fait et clos à Valence d'Agen le 06 décembre 2010 à 14 heures 15.
Tout est parfaitement clair pour ceux qui savent lire. Le seul reproche que l'on peut faire au Geipan concernant les dates, on l'a vu, c'est d'avoir
ajouté un paragraphe au rapport daté du 22 novembre avant de le mettre en ligne bien plus tard, et cette anomalie-là nos enquêteurs ne l'ont pas
vue !
Pour terminer, les auteurs de ce réquisitoire contre le Geipan mentionnent d'autres « cas d'observations bradés » : celui de Tenteling en
Moselle et la vague du 5 novembre 1990. J'y reviendrai en détail à la fin de ce dossier, ça ne manque pas d'intérêt et on verra que nos enquêteurs n'y ont
pas fait preuve de plus de sérieux que pour l'affaire de Golfech.
Après toutes ces accusations sans fondement, les auteurs s'interrogent sur l'utilité du Geipan et sa constitution, avec trois fonctionnaires dirigés par
un « comité de pilotage » appartenant en grande partie à des services gouvernementaux, et ils concluent :
Nous attirons l'attention des lecteurs sur ces faits, extrêmement graves, qui compromettent le sérieux d'une institution d'état qui est au service du
public.
Alors que la très grande majorité des témoins prennent le risque d'être discrédités face à un phénomène qui est depuis plus de 70 ans ridiculisé
par une majorité de médias et par les autorités...
À quatre ils ne sont pas plus capables de compter que de lire : on parle des ovnis depuis 1947, en 2011 ça faisait moins de 70 ans !
Bref ce « Scandale au Geipan » n'est qu'un ramassis d'erreurs, d'accusations complètement infondées et de délires conspirationnistes... Sur le
fond, sur la façon de fonctionner du Geipan, on est libre de penser ce qu'on veut, mais quand on porte des accusations graves et qu'on prétend dénoncer un
« scandale » il faut faire preuve de rigueur, et ici on en est loin !
Le « comité de rédaction »
Intéressons-nous un peu aux quatre cosignataires de ce pamphlet...
Christian Comtesse, Monsieur le Président
Christian Comtesse a plus ou moins pris les rênes de cette affaire à partir du mois de mars 2011...
Il dit qu'il est « tombé dans le chaudron de l'ufologie » depuis le début des années 70, mais on ne l'a pas beaucoup remarqué avant qu'il ne
crée les Repas ufologiques de Strasbourg en 2004, puis surtout qu'il prenne la direction de l'association nationale en 2010.
Alors que les Repas ufologiques étaient depuis leur création simplement un lieu où les personnes intéressées par les ovnis pouvaient se rencontrer et
échanger des informations, Christian a tout de suite annoncé qu'il ne voulait pas que ses responsables soient réduits à la fonction de portiers : il
voulait que cette association, « la plus importante en Europe », devienne représentative de l'ufologie française et s'implique dans des
enquêtes. Cette observation au-dessus d'une centrale nucléaire tombait à pic pour assurer sa promotion.
Comtesse n'a pratiquement pas participé au forum « les Mystères des Ovnis » jusqu'en mai 2011, donc peu après s'être impliqué dans l'affaire de
Golfech, quand il a créé un sujet Représenter
l'ufologie et les ufologues :
Bonjour,
Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour poster cela mais je laisse le soin aux gestionnaires du forum de le déplacer.
Voici ma question : Pensez-vous qu'il serait utile d'avoir une personne qui représenterait l'Ufologie Française auprès des instances
officielles ? (Maires, Députés, Sénateurs, Ministres et pourquoi pas Président de la République et aussi devant les médias (très important))
Bien entendu il ne s'agit pas pour le moment de désigner quelqu'un mais juste de discuter sur la nécessité d'avoir ou non ce représentant.
Bien sûr il s'est ensuite défendu de penser à lui, mais en tout cas il semble avoir voulu instrumentaliser cette affaire pour tenter d'imposer un
organisme ou personnage qui serait censé représenter les ufologues indépendamment du Geipan. Et il va sans dire que les Repas Ufologiques sont bien placés
pour être au moins largement partie prenante.
C'est quelqu'un qui sait faire parler de lui, et qui use de tous les moyens pour faire taire les critiques, allant jusqu'aux menaces...
Concernant les enquêtes, son principe c'est d'être toujours persuadé de l'ovni exotique, et de rejeter par des arguments tous plus foireux les uns que les
autres les explications prosaïques possibles... Il faut qu'on PROUVE de façon incontestable que l'explication est la bonne pour qu'il veuille enfin
l'admettre... Et il lui est d'ailleurs arrivé de trouver cette preuve lui-même, parce qu'il faut lui reconnaître comme qualité la persévérance.
On connaît aussi sa propension à l'invention... Ainsi, il a récemment accusé un sceptique de s'être fait passer pour un journaliste pour essayer de faire
avouer à la « veuve » de Renato Nicolai, témoin dans l'affaire bien connue de Trans-en-Provence, que son mari avait fait un canular... Sauf que
Renato Nicolai n'était pas mort, et que c'est bien lui qui a été interrogé par le sceptique Nemrod34 pour le compte du journal Science & Inexpliqué,
mais Christian Comtesse ne voulait pas en démordre !
Bref, un ego aussi démesuré que sa mauvaise foi...
Comtesse était Intervenant de premier niveau (I.P.N.) au Geipan, c'est-à-dire qu'il avait postulé pour être enquêteur bénévole pour le compte de cet
organisme afin de rencontrer les témoins, d'enquêter sur place et de faire un premier rapport afin que le Geipan détermine si le cas valait la peine
d'être examiné de plus près. Mais bien sûr, il trouvait que le Geipan concluait un peu trop souvent à des explications prosaïques, et lui reprochait de ne
pas pousser assez les enquêtes.
Alors, tout en enquêtant pour le Geipan, il utilisait les Repas ufologiques pour conseiller aux témoins de s'adresser à des enquêteurs privés plutôt qu'au
Geipan.
Serje Perronnet, le « parapsychologue » de l'équipe
Serje Perronnet, de son côté, déborde de naïveté : il gobe tout ce qu'on lui dit pourvu que ça aille dans le sens de ses croyances.
Il a fait ses débuts en ufologie au sein de l'IMSA (Institut mondial des sciences avancées) créé par Jimmy Guieu, dont il a gardé la philosophie :
Jimmy, à force d'écrire des livres de science-fiction « inspirés de faits réels », en arrivait à ne plus faire la distinction entre
science-fiction et réalité, et ne cherchait d'ailleurs pas à la faire... Pour lui, il ne serait pas surprenant d'être pris dans un vortex spatio-temporel
ou enlevé dans un vaisseau extraterrestre, alors le moindre événement bizarre était interprété ainsi ! Et c'est une façon de penser tout à fait
respectable, ça n'a rien de répréhensible d'être un doux rêveur, c'est même un avantage lorsqu'on veut raconter des histoires, mais pas quand on prétend
enquêter sur les ovnis et chercher la vérité ! Lorsqu'il a compris que le fameux cas d'enlèvement de Franck Fontaine, auquel il avait apporté son
soutien en écrivant un livre, n'était rien d'autre qu'un canular, la réaction de Jimmy Guieu avait été : « ça n'a pas d'importance puisque je
suis en train d'enquêter sur un cas encore plus extraordinaire » !
Serje Perronnet est donc un ersatz de Jimmy Guieu, la carrure en moins, et il faut lui accorder certains talents de conteur. Il est vraiment persuadé
d'avoir été pris dans des vortex spatio-temporels, d'être confronté tout le temps à des phénomènes parapsychologiques (il se déclare d'ailleurs
parapsychologue), d'avoir fait des tas d'observations d'authentiques ovnis extraterrestres...
Perronnet a longtemps été le compère inséparable de Christian Comtesse, et a été Secrétaire général des Repas ufologiques lorsque ce dernier en a pris la
présidence.
Il était aussi, comme Comtesse, I.P.N. au Geipan, et de son côté il a voulu forcer la main de cet organisme pour rouvrir l'enquête sur la fameuse
« vague » du 5 novembre 1990... Perronnet est convaincu, comme d'ailleurs les autres rédacteurs du « scandale », que beaucoup
d'observations de cette vague ne s'expliquent pas par une rentrée atmosphérique. Le 31 décembre 2008, il a donc lancé un appel à témoins de cette
vague dans un article du journalla Dépêche du Midi intitulé Aubin. Chasseur d'Ovni cherche témoins. Le journaliste concluait par : « C'est ce phénomène que Serje
Perronnet souhaite élucider avec l'aide de témoins de la scène et en collaboration avec le GEIPAN. » Et on y trouvait aussi : « Mais
n'allez pas le prendre pour un illuminé, Serje Perronnet collabore avec le Centre national d'études spatiales (CNES) de Toulouse et plus particulièrement
avec le Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN) ».
Et le Geipan, qui ne veut pas que les I.P.N. fassent état de leur fonction, a inévitablement réagi en l'excluant...
Voici un extrait du mail que Jacques Patenet, alors directeur du Geipan, lui a envoyé en janvier 2009 pour signifier son exclusion :
La collaboration entre le GEIPAN, organisme officiel, et les IPN, collaborateurs privés, est une construction délicate et risquée qui ne sera couronnée
de succès que si les règles qui ont été édictées sont strictement respectées. Dans le cas contraire c'est la crédibilité du GEIPAN, notamment vis-à-vis
du milieu scientifique, a priori sceptique qui sera mise en mal. Il est donc fondamental que la discrétion imposée aux IPN dans leurs écrits et
déclarations publiques (internet ou médias) soit respectée, le GEIPAN devant être assuré que les travaux des IPN seront réalisés dans la stricte
neutralité que doit respecter l'organisme officiel.
Votre interview est sur ce point inacceptable et après en avoir débattu, nous nous voyons contraints de vous exclure du réseau d'IPN. Je ne mets pas en
cause votre bonne foi dans cette affaire, voire une certaine naïveté, mais nous nous devons d'être intraitables, la réussite de la fragile collaboration
mise en place est à ce prix.
Voilà qui donnait une bonne raison à Perronnet de chercher une revanche, outre le fait de vouloir lui aussi assurer la promotion des Repas ufologiques...
Une association dont Serje a depuis démissionné, n'acceptant pas le comportement de Christian Comtesse dont il ne veut plus entendre parler : les
deux se livrent maintenant une guerre sans merci à coup d'attaques diffamatoires et d'intimidations dans les forums et réseaux sociaux !
Christophe Albiero, l'enquêteur novice
Et puis il y a Christophe Albiero, qui était alors un des administrateurs du forum « les Mystères des ovnis », et qui réalisait ici sa première
enquête.
Christophe, c'est un sanguin, qui fonce tête baissée avant de réfléchir.
Pour cerner le personnage, on peut voir quelques-unes des réactions qu'il a eues à mon sujet dans les discussions entre modérateurs de ce forum. Notons
que si j'en ai eu connaissance, c'est parce que l'administrateur les a laissées traîner dans un dossier provisoire et elles étaient référencées par
Google ! C'est sûrement involontaire, mais en tout cas ces discussions ont été publiques.
Lorsque je me suis inscrit sur ce forum, en janvier 2010, cela a déclenché une poémique du fait de ma réputation de sceptique acharné... Voici la première
réaction de Christophe :
Oui, j'avais remarqué dans sa présentation qu'il aime bien qu'on le nomme en tant que sceptique et s'autoproclame comme étant la personne qui dénonce
la vague Belge comme étant du vent.
Il est costaud de s'attaquer à détruire une notoriété aussi complète que le dossier de la vague Belge, a-t-il inventé que les échos radars n'étaient que
de simples oiseaux ?
Ce monsieur à mon avis, ne fera pas long feu sur le forum s'il s'amuse à se vanter qu'il est capable de démonter le phénomène ovni, de plus, sur des
grosses affaires.
À surveiller de très près.
Déjà, on constate qu'il confond la vague Belge avec la vague du 5 novembre 1990, puisque je n'ai jamais prétendu avoir démonté autre chose que cette
dernière dans ma présentation, que l'on peut lire ici.
Plus tard, dans un sujet que j'avais créé pour discuter sur les observations du 5 novembre 1990, un témoin « Philippe77 »
avait parlé de sa propre observation :
Et mon témoignage alors ? J'adore ça, quelqu'un va sans doute tenter de m'expliquer que j'ai vu un satellite qui tombait, pourtant ce que j'ai vu,
je le répète, c'était LOCAL, AU-DESSUS DU VILLAGE, ça VOLAIT à l'HORIZONTALE, à 500 m maxi d'altitude (et encore, je pense avoir surestimé ce
chiffre).
Oui oui, je le répète et le confirme : A L'HORIZONTALE !!!
Je lui répondais, avec me semble-t-il beaucoup de tact, qu'une rentrée atmosphérique volait bien à l'horizontale, et que l'homme n'est simplement pas
équipé pour faire la différence entre un phénomène de 100 m de longueur qui passe à 500 m d'altitude, et un phénomène de 20 km de longueur
qui passe à 100 km d'altitude.
La réponse du témoin :
Je ne suis pas là pour tenter de convaincre un sceptique borné, ça ne sert à rien, ce serait comme essayer de couper un arbre en deux avec une part de
flan.
Si une rentrée atmosphérique d'un satellite s'amuse à voler à l'horizontale au-dessus d'une ville à la vitesse d'une mobylette rouillée juste pour faire
croire que c'est un ovni, c'est vraiment pas sympa de sa part, je lui en toucherai 2 mots.
Les « raisons que j'ai de le penser », ce sont mes yeux et mon intelligence légèrement supérieure à celle d'un animal.
Quant à mes capacités à évaluer si un objet se trouve juste au-dessus de moi et du patelin ou bien à 100 bornes plus haut, il n'y a pas besoin de
capacité surhumaines, ça s'appelle juste avoir un minimum de santé mentale et de capacité d'analyse, et ne pas avoir ingéré de substances illicites
durant la journée.
Alors affirmer « vous ne POUVEZ pas... » c'est du grand n'importe quoi. Désolé.
Il me semble que si quelqu'un n'avait pas été correct ça n'était pas moi, mais la réaction de Chris.A sur la liste des modérateurs était cette fois plutôt
agressive :
Franchement il me gonfle, il discrédite les témoins, les organismes et les journaux en les traitant d'ignares.
Il prend tout le monde de haut sur ce forum et traite tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui de ne rien connaître du dossier comme si c'est lui
seul qui a assisté au phénomène et personne d'autre.
Benjamin m'a demandé en MP de ne pas faire de vague, je respecte mais faut pas laisser des témoins présent sur le forum se faire remettre en place par
un pseudo enquêteur sorti de nulle part.
Depuis des lustres, bon nombre de personnes se sont frottées à ce dossier et jusqu'à présent personne n'a pu expliquer tous les témoignage par cette
rentrée.
Lui, il profite de la vétusté de l'histoire pour rajouter des éléments nouveaux et discréditer les témoins.
Franchement, je ne vais qu'observer le sujet sur les ordres de Benjamin (si j'interviens, les propos à son égard ne pourront être visibles par les moins
de 12 ans) mais si Monsieur le spécialiste du débunker du 5 novembre 90 s'amuse encore à ridiculiser les témoins en les traitant d'ignares, je
le bannis sur le champ pour manque de respect.
Philippe77 se sent pour le moment pas trop humilié mais il ne va pas falloir que ça dure.
Voilà, pour Chris.A, notre enquêteur, il ne faut surtout pas expliquer à un témoin que notre système de vision ne nous permet pas de connaître la distance
d'un objet au-delà de quelques dizaines de mètres, et si le témoin à qui on l'explique gentiment se sent affecté et vous traite de sceptique borné c'est
vous qui êtes fautif !
J'ai finalement été viré rapidement du forum pour d'autres raisons...
Quoi qu'il en soit il semble que Christophe soit particulièrement intolérant envers le scepticisme, et sa façon d'avoir des certitudes sur des cas qu'il
n'a guère étudié n'incite pas à le considérer comme un enquêteur sérieux.
Il s'est déplacé, il a rencontré les témoins, et on doit le remercier pour ça parce que sinon on n'aurait pas eu ces témoignages... Malheureusement il est
tombé sur ces deux pseudo-enquêteurs désireux d'en découdre avec le Geipan et a rejoint leur croisade.
Depuis il a disparu du forum...
Pascal Nowak, le témoin hargneux
Et donc le témoin « principal » s'est joint à la partie...
Un témoin qui s'intéressait depuis longtemps aux ovnis et qui en parlait à tout le monde, insultait tous ceux qui mettaient en doute son observation,
inventait des détails, n'acceptait même pas de remettre en cause le fait que la vidéo ne représentait pas ce qu'il avait observé alors avait dit dès le
début que ça n'y ressemblait pas, multipliait par trois en trois mois la dimension apparente de son « ovni triangulaire »...
Et quand il est tombé sur le forum dont le gestionnaire est un admirateur des « triangles belges », puis sur ces trois « enquêteurs »
ne rêvant qu'à démonter le Geipan, ça n'a fait que le conforter dans ses convictions.
On peut lire le résultat avec quelques-unes de ses interventions après cette affaire :
Le 30 janvier 2013 :
Le Geipan nous envoie à la gendarmerie (armée, état) et à partir de là les dés sont pipés puisque le but est de ne pas reconnaître les faits. Ils ont à
ce moment-là une main-mise sur l'affaire et font ce qu'il faut pour te décrédibiliser (mon observation en est l'exemple moi je viens TEMOIGNER et à
l'autre témoin ils lui disent ce qu'il a vu chercher l'erreur !!! Je pense que de ne pas suivre cette démarche ne change rien à une observation,
spectaculaire ou pas, et si le ou les témoins veulent faire connaître leurs histoire, ils viendront sur un forum et feront part de leur observation.
Cela évitera les trucs du style OUI MAIS LE RAPPORT DE GENDARMERIE DIT ÇA donc c'est vrai ils mentent pas les gendarmes ben non Very Happy et le Geipan
de s'appuyer sur un faux rapport en balançant un tissu de mensonges que EUX appellent enquête.
Et le 21 octobre 2013 :
Il est certain que Mr Mesnard, ou Mr Greslé sont des personnes qui en conférence doivent être très intéressants à écouter de par leurs
expériences et honnêteté, de plus ces gens sont LIBRES. Le CV de Mr Greslé parle pour lui ... Mais, le quoi ... directeur du quoi ... le g quoi ah
oui le directeur du Geipan directeur d'un service de une personne et demi alors lui, qu'il aille au diable, fourbe, menteur, et aux ordres pffff. Qu'il
apprenne son texte et ses réponses par cœur, qu'il mette sa cravate d'ET histoire d'être une fois de plus RIDICULE, un peu de bla bla une ou deux photos
et il aura fait son job. Moi je lui rajoute un nez rouge histoire d'être complet. Mais pour apprendre quelque chose de ça, il va falloir se lever de
bonne heure.
Réactions diverses
Nos quatre ufologues scandalisés ont cherché à donner une grande diffusion à leur texte, avec bien peu de succès...
Du côté des associations, il y a eu une très petite allusion à cette affaire dans un communiqué
de la « Fédération Airplane » (si vous ne connaissez pas, il s'agit de l'Alliance Internationale de Renseignements sur les Phénomènes Lexis
Aéronautiques Non Elucidés... Ce genre d'associations a en général un nom ronflant dont la longueur est inversement proportionnelle à son sérieux et
proportionnel à l'ego de son fondateur), une association qui fait bien peu parler d'elle et qui a été créée par un certain Serje Perronnet...
Et aussi un communiqué de deux pages venant de « l'Académie d'ufologie » : Communiqué
affaire de Golfech. Ah, il y a donc une académie d'ufologie ? Oui, ça marche aussi avec les noms courts mais prétentieux : c'est encore
une simple association qui a voulu rassembler des ufologues « sérieux » dans une structure fédérative... Et disons qu'on y trouve quelques
textes intéressants, et d'autres parfaitement ridicules, je vous invite à visiter leur site pour vous faire une opinion : http://www.ufolog.eu.
Le texte de cette « académie » est signé de son « coordinateur du Conseil Permanent » Jacky Kozan... En résumé, il est estimé que le
Geipan aurait dû accorder au cas une grande attention du fait qu'il concernait un site nucléaire sensible. C'est quelque peu discutable : sous
prétexte qu'une observation serait signalée sur un site sensible, on devrait lancer une grande enquête quelle que soit la crédibilité du témoignage ?
Et puis, il y est dit que « des enquêteurs spécialisés avec leurs équipements auraient dû partir dans les deux heures suivant l'alerte
téléphonique ». Les académiciens semblent n'avoir pas bien compris que ladite « alerte téléphonique » a été faite par le témoin
5 jours après l'observation !
Bref on peut se demander si ça n'est pas l'Académie qui a mal jugé l'importance de « l'affaire » !
Curieusement du reste, ce communiqué qui figurait pendant quelques mois dans la liste des textes disponibles sur le site de l'Académie en a été retiré (il
est revenu depuis). Et parallèlement, un certain Christian Comtesse qui a été, ça n'étonnera personne, membre fondateur de cette « Académie », a
vite figuré parmi les « membres démissionnaires » (lui aussi est revenu bien plus tard)... Je ne serais pas étonné que l'affaire de Golfech ait
quelque peu divisé les membres !
Côté presse, il n'y a guère que la revue Nexus, qui s'écarte peu à peu de son côté new-age pour se consacrer à ce que l'on pourrait appeler les
parasciences, qui ait parlé de l'affaire, lui
consacrant quatre pages de son numéro 77 de novembre-décembre 2011.
L'article résume de façon un peu nuancée « Scandale au Geipan ». Une courte interview de Xavier Passot est ajoutée pour représenter le Geipan.
Ce dernier dit qu'il a peut-être fait l'erreur de ne pas publier le P.V. de gendarmerie en même temps que les conclusions. Et il répète l'opinion absurde
que la vidéo montrerait « l'avion » observé par les témoins, avec même des feux rouges clignotants en bout d'ailes qui n'existent que dans son
imagination.
Le Geipan a-t-il bien fait ?
Revenons sur la façon dont le Geipan a traité l'affaire, et voyons s'il y a lieu d'être scandalisé.
Rappelons d'abord que le Geipan n'a pas pour mission, ni les moyens, d'enquêter sur les quelque 200 observations qui lui sont signalées chaque année.
C'est bien pour cela que les gendarmes puis les I.P.N. font office de « filtres ». Le Geipan décide d'après le rapport de gendarmerie si
l'observation présente un caractère d'urgence. Ici en l'occurrence, les témoins ne se sont manifestés qu'après cinq jours, le premier témoin a déposé en
gendarmerie 12 jours après l'observation, et le second ne voulait pas le faire, il est un peu normal que ce cas n'ait pas paru urgent.
Du côté du Geipan, donc, la première information consistait en deux courts questionnaires téléphoniques avec les deux témoins réalisés le 11 octobre,
cinq jours après l'observation. Le 14 octobre, Pascal lui envoyait par mail la vidéo de Sofian, et peu après par courrier son questionnaire papier
rempli qu'il recevait le 20, très complet (une vingtaine de pages) mais peu convaincant à lui seul,.
C'est à partir de ce seul document et de la vidéo que le Geipan a commencé à envisager des hypothèses, notamment celle d'un robot d'entretien des lignes
haute tension...
Ensuite, n'ayant pas de nouvelles de la gendarmerie qui attendait en vain que le second témoin veuille répondre aux convocations, le Geipan a décidé le
9 novembre d'insister pour faire avancer les choses. Et c'est alors seulement que les gendarmes ont obtenu que Sofian vienne déposer, et ont envoyé
les dépositions des deux témoins, les photos prises dans la centrale, la copie de la vidéo prise par Sofian et la communication du Cnoa.
C'est le 10 novembre que le Geipan a reçu tout cela, et le 22 novembre il a rendu son rapport. Que les conclusions aient été basées
essentiellement sur la déposition de Sofian est une évidence... et c'est aussi bien normal : si on a un témoin qui prétend avoir vu un éléphant rose
et que son ami dit qu'il avait un peu trop bu et que ce qu'il a pris pour un éléphant rose était un ballon de baudruche, en l'absence de toute évidence du
contraire on considère que l'affaire est entendue ! C'est un peu caricatural, mais ici on a un des témoins qui dit que son collègue quelque peu
obsédé par les ovnis (ce qui est manifestement le cas) a pris les lumières d'un avion pour un mystérieux « triangle » popularisé par la vague
belge, une des confusions les plus courantes en ufologie, rien n'a été détecté à la centrale, on a aussi tendance à penser que l'affaire est close et
qu'une enquête approfondie serait une perte de temps et d'argent.
Ce que l'on peut reprocher au Geipan, par contre, c'est d'avoir examiné beaucoup trop sommairement la vidéo et conclu qu'elle représentait l'avion observé
par les témoins, ce qui était totalement absurde. Il aurait dû au moins faire examiner cette vidéo par une personne un peu compétente en la matière, qui
aurait rapidement conclu qu'elle ne pouvait absolument pas représenter les lumières d'un avion, ni tout autre objet en mouvement, et représentait très
vraisemblablement des lumières au sol. C'était là quelque chose d'assez facile à trouver, et il était inutile d'aller plus loin en déterminant la position
des lampadaires ou en faisant une reconstitution sur place.
Et puis, le Geipan aurait sans doute dû approfondir un peu la piste d'un avion, et chercher à trouver de quel avion il pouvait s'agir. Cela lui aurait
peut-être permis de classer l'observation en PAN A (observation identifiée avec certitude) plutôt que PAN B (probablement identifiée).
Le délai de mise en ligne du rapport puis du P.V. de gendarmerie est aussi quelque peu anormal. Rappelons que le Geipan a écrit le 8 décembre aux
témoins que leur observation avait été classée comme « observation probable d'un avion » en leur précisant que le dossier serait mis en ligne très
prochainement, et que cela n'a été fait que le 19 septembre 2011, soit 9 mois plus tard ! Et le rapport de gendarmerie a été
rendu public encore plus tard.
Il semble que le Geipan ait hésité à mettre ce rapport en ligne parce qu'un des témoins discréditait l'autre, ce qui pouvait évidemment conduire à des
problèmes personnels, surtout lorsque Pascal peu après avoir reçu ce courrier s'est exprimé sur un forum sous son véritable nom. Il faut rappeler que le
Geipan avait déconseillé à Pascal de témoigner sur Internet. Et il semble aussi que ce soit le fait que cette affaire ait été très commentée sur Internet,
avec une mise en cause croissante des conclusions du Geipan, qui ait poussé ce dernier à finalement publier son rapport puis le rapport de gendarmerie, en
censurant toutefois les phrases les plus blessantes du second témoin.
Enfin, on a vu qu'un dernier reproche que l'on peut faire au Geipan est d'avoir ajouté à son rapport daté du 22 novembre 2010 la mention que le
témoin avait rendu compte de son observation sur des forums internet : quand on modifie le texte d'un rapport officiel daté, la rigueur voudrait que
l'on ajoute la date de la modification ! Mais sur ce point particulier il s'agit d'un détail.
En résumé, le Geipan n'est pas à l'abri des reproches dans la gestion de cette affaire (et d'autres), mais il n'y avait certainement pas de quoi en faire
un scandale !
Second témoin : quelle version choisir ?
Le Geipan avait donc de bonnes raisons de considérer le cas vraisemblablement résolu, en s'appuyant sur le témoignage de Sofian... Les enquêteurs avaient
de leur côté une tout autre version, et n'avaient d'autre choix pour sauver l'observation que de mettre en doute la validité du P.V. de gendarmerie.
On nous dit donc que Sofian est influençable, et que comme tout jeune, maghrébin de surcroît, il ne serait pas à l'aise en présence de gendarmes... Voici
ce que disait Christian Comtesse aux Repas ufologiques de Montpellier le 20 janvier 2012 :
Dans le premier enregistrement, on s'aperçoit que nous avons un jeune homme qui est de type maghrébin, forcément qui n'est pas enclin à forcément aller
à la gendarmerie, hein, on se doute un peu pourquoi.
Comprenant que ces propos avaient quelques relents racistes, il a précisé à une autre conférence sur la
Porte du temps, le 10 février 2012 :
Alors je vais vous dire une chose, moi j'ai été gendarme pendant quatre ans, et quand j'ai fait quelques missions dans les souterrains du métro
parisien, il faut vous dire que déjà à l'époque, ça se passait en 74-75, les Maghrébins étaient nos cibles principales. Je ne pense pas trahir le secret
professionnel en vous donnant cette information. Je pense qu'aujourd'hui les mœurs n'ont pas trop changé.
Ça n'est sans doute pas complètement faux lorsque les gendarmes interrogent un éventuel suspect, mais là Sofian était entendu comme simple
témoin ! Les enquêteurs voudraient nous faire croire que les gendarmes cherchaient absolument à faire AVOUER à Sofian qu'il avait vu un avion...
Voilà comment Serje Perronnet présentait cet « interrogatoire », encore à la conférence du 16/12/2011 (il faut l'écouter, c'est tellement mieux
avec l'accent !) :
Voilà, alors vous voyez aux gendarmes, quand il y va, ils ont dit :
– bon alors Sofian, bon t'écoutes, t'as vu quoi ? T'as vu un avion ?
– Ah non !
– Mais si, on sait c'est un avion... C'est un avion !
– Ah bon bon... Mais non c'était...
– Non, c'était un avion, je vous dit on a fait une enquête, c'est un avion.
Bon c'est un avion, il dit c'est un avion, évidemment hein.
Et sur le forum le 28 janvier 2012 :
À l'arrivée à la gendarmerie, il aurait été dit à S :
... Savez-vous pourquoi vous êtes convoqué... ce que vous avez observé est un avion... !
(Vous trouvez cela normal, vous ?)
Nous connaissons la suite.
Mais sur quoi repose cette affirmation ?
Nous avons vu que rien dans le procès-verbal d'audition ne montre une quelconque « question orientée », ça s'appuierait donc d'après nos
enquêteurs sur les déclarations de Sofian.
Voici ce que Christian Comtesse disait toujours à la conférence du 16 décembre 2011 :
Dans ce deuxième enregistrement, Sofian dit clairement qu'il n'a pas été convoqué à la Gendarmerie pour faire une déposition, mais qu'il a été convoqué
pour qu'on lui dise ce qu'il a vu. C'est-à-dire que ce sont les gendarmes qui ont dit à Sofian qu'est-ce qu'il a vu et pas le contraire.
Et plus tard, le 10 février 2012 :
Donc quand on a fait venir ce témoin et qu'on lui a demandé « qu'est-ce que vous avez-vu », on lui a peut-être pas demandé exactement de la
même façon, on lui a peut-être dit « vous avez vu un avion ». On lui a pas demandé « est-ce que vous avez vu un avion », on lui a
peut-être dit « vous avez vu un avion ». En tout cas c'est ce que lui il nous a dit que quand il était chez les gendarmes c'était sous cette
forme-là que les questions ont été posées.
Et l'enquêteur Christophe, encore à la conférence Porte du temps du 16/12/2012, au sujet d'une remarque que je faisais :
Il me dit qu'on affirme que les questions ont été orientées par les gendarmes, je rappelle que j'ai mis en ligne mon dernier entretien téléphonique
avec Sofian, où lui-même me confirme, c'est Sofian ce n'est pas moi qui le dit, que les questions ont été posées non pas sur Pascal, non pas sur son
observation, mais les questions ont été posées pour lui expliquer ce qu'il avait vu. Donc je pense que ça ce sont des questions orientées, je vois pas
où est-ce que je peux me tromper.
Cet entretien téléphonique du 15 octobre 2011 (plus d'un an après l'observation) n'est pas toujours très audible, alors j'en ai fait une
retranscription, en repassant plusieurs fois certains passages pour arriver à comprendre... Il y a quelques courts passages que je n'ai tout de même pas
compris, je les ai indiqués, si vous avez une meilleure oreille que moi je vous remercie de me faire part de vos conclusions.
C : Ouais je disais les mecs de la gendarmerie là, ils t'ont dit que c'était par rapport à l'observation, ils essayaient de te
trouver une explication à l'observation ?
S : Je t'entends pas là.
C : Tu m'entends là ?
S : Ah oui... Ouais ils ... [incompréhensible] Ils m'ont dit que eux ils ont les résultats, y a un avion qui était
passé je crois...
C : Oui donc eux ils t'ont appelé en fait pour te dire qu'ils avaient les résultats de l'observation ?
Déjà on ne sait pas de quoi on parle : Christophe est censé demander à Sofian ce qui s'est passé dans son audition en gendarmerie, et là il parle
d'un appel téléphonique ! Pour ce qui est des résultats, Sofian ayant témoigné en gendarmerie a dû recevoir comme Pascal, le 8 décembre 2010, un
courrier du Geipan lui indiquant que « ce cas est classé B comme l'observation probable d'un avion. » C'est sans doute de cela qu'il parle,
et c'est bien après son audition en gendarmerie ! On est épaté par la capacité qu'ont nos enquêteurs de tout retourner :
— lors de son audition, Sofian affirme aux gendarmes qu'il est sûr que ce qu'il a vu c'est un avion ;
— en apprenant cela, le Geipan conclut que l'observation s'explique par un avion et qu'il est inutile de pousser l'enquête plus loin ;
— il envoie donc ses conclusions aux témoins disant que l'objet observé était probablement un avion ;
— et les enquêteurs en déduisent que les gendarmes ont dit au témoin que ce qu'il avait observé était un avion, la boucle est bouclée !
S : Voilà ils m'ont dit... Tout ça je me rappelle plus, ça remonte.
C : D'accord oui oui y a pas photo... Non parce que après je vais te dire pourquoi ça fait ça... Y a pas de souci hein...
Est-ce que tu as eu un contact par rapport au Geipan ?
S : Moi j'ai eu aucun contact.
C : Par rapport au Geipan aucun contact, on est d'accord ?
S : Non j'ai eu aucun contact.
C : Tu as eu aucun contact, d'accord... Parce que bon voilà ce qui arrive, c'est que Pascal, euh, il y a eu un rapport du
Geipan soi-disant qu'ils t'avaient eu, le Geipan hein, pas la gendarmerie...
Et la confusion augmente... Maintenant il n'est plus question de la gendarmerie mais du Geipan, alors que le Geipan n'a jamais prétendu avoir eu un
contact avec Sofian, en dehors du questionnaire par téléphone avec la secrétaire cinq jours après l'observation.
S : Ah oui ?
C : Et que soi-disant tu avais dit que Pascal était passé pour un fou, qu'il criait ovni à tout va, et tout ça...
S : Ah moi j'ai dit ça ?
C : C'est le Geipan qui dit ça.
S : Il dit que j'ai dit que Pascal était fou ?
C : Voilà.
S : Ah moi j'ai jamais dit ça.
C : D'accord on est bien d'accord... Mais t'inquiète pas hein, mais bon le constat qu'il y a c'est que Pascal maintenant il
se retrouve un petit peu dans la caca parce que maintenant sur le réseau d'Internet il passe pour un allumé de première, quoi si tu veux...
S : Ah moi je leur ai jamais renvoyé un dossier au Geipan, de toute façon ! Y a que Pascal qui leur a envoyé un dossier.
C : Oui on est d'accord, mais eux ils se basent par rapport à la gendarmerie si tu veux. Eux ils se basent en fait par
rapport à la gendarmerie, ni plus ni moins.
S : Ah...
Bon, on parle enfin de la gendarmerie, et là Sofian semble hésiter, et de plus il commence à prendre un ton énervé à partir de là. Serje Perronnet en
a déduit (28 janvier 2012 sur MO) qu'il « semblait avoir une peur bleue des gendarmes, Chris devant à plusieurs reprises le rassurer »...
Eh bien, si le simple fait d'évoquer ce qu'il a dit en présence des gendarmes réveille sa peur bleue, c'est qu'ils doivent vraiment lui avoir fait subir
les pires tortures !
C : Donc bon t'inquiète pas y a pas de souci... Et toi pour revenir à l'observation, même que tu dis... même si c'est un avion,
il faisait quelle dimension à peu près l'avion, de visu à bras tendu ?
S : Ah moi je sais pas, je me rappelle plus...
C : Non mais dis moi un truc, est-ce que tu voyais un petit point, ou est-ce que tu voyais bien tous les trois points, tout
ça, comme on avait expliqué ?
« Comme on avait expliqué », dit-il et parlant de l'interview qu'il a eue avec Sofian... Et après il prétend que ce sont les gendarmes qui
ont influencé le témoin en lui dictant ses réponses !
S : Ah moi je me rappelle avoir vu quelque chose, je me rappelle avoir vu des lumières et tout... Ça fait... Je me rappelle plus,
ça remonte ! En plus on en avait parlé à Golfech je pense de tout ça...
C : Oui oui on en a parlé... Non mais c'est à peu près pour savoir une dimension à peu près si tu te rappelais d'une
dimension, quoi, à peu près à bras tendu ce que ça faisait... Ça faisait vingt centimètres, dix centimètres, trente centimètres d'après toi ?
S : Je peux pas te dire.
C : Non tu saurais pas ?
S : Non je peux pas te dire. Je me rappelle plus de la situation...
C : Oui mais pour toi c'était grand ou c'était pas grand ?
S : Euh... C'était grand... Pour moi c'était grand oui... Pour moi c'était grand.
Ouf, il a fini par dire que c'était grand, bravo Christophe !
C : C'était grand ? D'accord... Bon ben je t'embête pas plus. Bon parce que voilà nous on va essayer de résumer le truc
parce qu'apparemment il y a des gros soucis par rapport à la différence des témoignages par rapport à ce que tu m'avais dit à Golfech, tu sais quand on
s'était vus, et par rapport à ce que soi-disant un gendarme a mis en ligne en l'envoyant au Geipan. Donc c'était ça...
S : Y a des gendarmes qui [incompréhensible] qui parle avec le Geipan ?
C : Y a un gendarme qui a envoyé le rapport au Geipan en disant que tu avais dit que à propos de Pascal qu'il était obnubilé
par les ovnis et qu'il disait ovni à tout bout de champ.
S : Ah mais Pascal quand il est allé à la gendarmerie les gendarmes se foutaient de sa gueule, ils sifflaient, c'était la
musique d'X Files.
C : Oui je sais il me l'a dit... Et par rapport à toi le gendarme lui-même il t'a rien dit par rapport à Pascal ?
S : J'ai même pas parlé de tout ça, j'ai pas parlé de Pascal... On a juste parlé... Lui il m'a dit, moi je me rappelle même
plus déjà, et on n'a pas parlé de Pascal.
Là il semble reconnaître qu'il a parlé aux gendarmes, il ne se rappelle plus ce qu'il leur a dit mais il n'a pas parlé de Pascal... Et donc les
gendarmes auraient falsifié le P.V. d'audition !
C : Voilà vous avez pas parlé de Pascal, vous avez juste parlé... Il t'a juste dit que par rapport à ton observation voilà
c'était un avion et voila ?
Et voilà ce qui va alimenter les fantasmes de nos trois enquêteurs... Mais c'est bien Christophe qui le dit et pas Sofian !
S : [incompréhensible] Moi je sais que ... Voilà... il m'a expliqué ça.
C : Non, non mais c'est pour avoir des explications claires écoute moi je suis content de t'avoir eu donc y a pas de souci
t'inquiète pas. Vise un peu parce que j'ai le rapport sous les yeux, tu veux que je te dise ce qu'ils ont rapporté par rapport à toi ce que tu avais
dit ?
S : Oui...
C : Alors, ils ont dit, ils t'ont demandé « Qu'avez-vous vu exactement ? ». Et ta réponse elle a dit
« Pour moi c'était haut, bien au-dessus des cheminées, je n'ai pas trop prêté attention à la forme de l'engin... À force que Pascal me disait que
c'était de forme triangulaire j'ai fini par croire que c'était de cette forme, mais je ne peux pas l'affirmer. Il y avait des lumières blanches et une
lumière rouge qui clignotait, mais c'est souvent que l'on voit des avions passer au-dessus de la centrale. Pour moi ça reste un avion. » Ça c'était
la première question.
S : Ah mais ça j'ai répondu ça à qui ?
C : Apparemment aux gendarmes.
S : Ouais ouais.
C : Et alors, tu te rappelles de ça, ou pas du tout ?
S : Non.
Maintenant il ne se rappelle plus avoir parlé aux gendarmes.
C : Pas du tout ?
S : Non.
C : Ben écoute.
?
Il semble qu'il y ait là une partie de la conversation qui manque... Sans doute un problème au montage.
S : Vous avez eu une réponse du Geipan ?
C : Le Geipan pour eux c'était un avion qui était au-dessus des cheminées. Bien bien haut au-dessus des cheminées. Toi
qu'est-ce que tu as à dire par rapport à ça ?
S : Ah moi tout ça je me rappelle plus moi ça remonte tout ça... Quand je t'avais répondu je pense que je t'ai répondu clair
quand tu as enregistré la conversation et voilà...
C : Oui on est bien d'accord tu m'as répondu franchement et clairement par rapport à ce qu'on avait dit... Voilà. Ben écoute
Sofian je te dérange pas plus longtemps, je te remercie grandement de ça parce que ça va vachement nous éclairer et t'inquiète pas tu n'auras pas de
nouvelles il n'y aura pas de suspicion ou autre, je te remercie grandement Sofian, je t'embête pas plus.
S : Y a pas de souci.
C : OK. Allez Sofian, passe un bon week-end.
S : Bon week-end à toi aussi.
C : Merci, ciao Sofian.
Et voilà, Sofian n'a jamais dit que les gendarmes l'auraient convoqué pour lui dire ce qu'il avait vu, c'est l'enquêteur Christophe Albiero qui dit ça et
pas le témoin... C'est d'ailleurs amusant de voir nos trois enquêteurs dénigrer les gendarmes censés « orienter les questions », et reprocher au
Geipan de se baser sur des auditions de gendarmerie plutôt que sur des entretiens avec des enquêteurs privés, alors que c'est précisément l'enquêteur
privé qui répond en permanence à la place du témoin !
Avec pour Christophe l'excuse d'être débutant dans ce domaine, mais quand il a réalisé cet entretien par téléphone avec Sofian on lui avait déjà reproché
cette tendance qu'il avait à faire les questions et réponses, et Christian Comtesse était devenu le conseiller principal de cette affaire... Lui qui se
targue d'avoir une grande expérience d'enquêteur et d'audition de témoins ne semble donc pas avoir été un conseiller très efficace !
Bref toute cette histoire de gendarmes qui auraient dicté les réponses au témoin est une pure affabulation des trois enquêteurs, outre qu'elle est
totalement contraire au déroulement des faits... Il faut rappeler que quand Sofian a été interrogé, le Geipan, qui ne disposait que des questionnaires par
téléphone des deux témoins, du questionnaire papier de Pascal et de la vidéo, était en train de se fourvoyer en voulant expliquer l'observation par un
robot d'entretien des lignes haute tension... Et c'est le Geipan qui a insisté auprès de la gendarmerie pour avoir le témoignage de Sofian, justement pour
avancer dans l'enquête... Et c'est en recevant ce procès-verbal d'audition que le Geipan a déduit que l'observation s'explique par un avion, et il a
communiqué ensuite cette conclusion à la gendarmerie... Ça ne peut donc pas être le Geipan qui aurait demandé aux gendarmes de pousser le témoin à dire
qu'il avait observé un avion ! Ça serait donc une initiative des gendarmes d'avoir orienté le témoignage ? Dans quel but ? Rappelons aussi
que les gendarmes avaient demandé de leur propre initiative au Cnoa si un avion avait survolé la centrale, et reçu une réponse négative !
Nos trois enquêteurs inversent toute la chronologie, et font dire à Sofian n'importe quoi !
Et puis, Sofian n'a pas fait que dire que l'objet qu'il a observé avec Pascal n'était qu'un avion, il a aussi dit que ce dernier était dans son
« délire OVNI », et d'autres choses que le Geipan considère trop dures pour être publiées... Qu'est-ce qui peut donc le pousser à discréditer
son collègue, ami et mentor, celui qui l'a introduit dans le monde du travail ? Les gendarmes l'auraient-ils torturé pour lui faire dire ça ?
On nous dit aussi qu'étant musulman, il ne peut pas du fait de ses convictions religieuses accepter la présence d'un vaisseau extraterrestre... Il
manifesterait donc un véritable rejet à l'évocation d'un « objet »... Et c'est vrai que dans son entretien avec Christophe (en présence de
Pascal) il dit à plusieurs reprises qu'il « ne voulait pas dire que c'était un objet », mais soyons sérieux, la religion ne rend pas
complètement aveugle (en tout cas rarement !) S'il voit un engin triangulaire immense survoler l'allée principale de la centrale, il l'interprétera
peut-être comme la manifestation d'un djinn plutôt que d'un vaisseau extraterrestre, mais il ne va pas dire que c'est un avion si ça ne peut manifestement
pas en être un. Et ça n'est pas sa religion qui lui interdit de reconnaître un triangle, d'autant qu'il y a des avions triangulaires... S'il dit dans son
PV qu'il ne sait pas quelle forme ça avait, c'est qu'il n'a pas vu de forme, point.
Et ça n'est pas non plus sa religion qui va le pousser à discréditer son collègue... S'il dit que « Pascalou » délire complètement avec ses
ovnis et qu'il en parle tout le temps, c'est que c'est vraiment ce qu'il pense... Il n'aurait aucune raison de le dire sinon...
Les trois enquêteurs vont plus loin en affirmant que Sofian était persuadé que ce qu'il voyait c'était le diable ! On ne trouve pourtant absolument
rien dans ses déclarations qui laisse penser cela... Mais imaginons un instant que ce soit vrai, que Sofian soit un musulman très croyant qui interprète
tout phénomène mystérieux comme une manifestation diabolique... Donc, quand il voit avec son ami un énorme truc dans le ciel, il se dit « c'est le
diable, c'est le diable »... après quoi il va chercher son téléphone et filme tranquillement cette apparition maléfique pendant trente secondes, en
disant à son ami « non, c'est un avion », et plus tard il répète ça aux gendarmes d'un ton moqueur ! Ça vous paraît crédible ? Si moi
j'étais le diable, je ne serais pas content !
On doit aussi remarquer à quel point son témoignage à la gendarmerie confirme ses commentaires dans la vidéo... Des commentaires « à chaud »,
spontanés, qui ne répondent pas à une demande et qui ne sont pas faits devant des uniformes !
Sa première réaction est « non, c'est un avion » ! Et contrairement à ce que nous dit Perronnet il ne dit pas ça sur un ton interrogatif...
Et lorsqu'il dit ça, ils observent l'objet depuis un certain temps, sûrement au moins une quinzaine de secondes, et dès le début
cet objet était pratiquement à son rapprochement maximum puisqu'il était masqué par le bâtiment lorsqu'il était en approche. Sofian avait donc eu le temps
de réfléchir avant de dire « c'est un avion ».
Ensuite, comme son collègue insiste sur le fait qu'on n'entend pas de bruit il pense à un ballon météo (et là le ton est bien interrogatif, et c'est
naturel puisqu'il dira plus tard qu'il ne savait pas à quoi pouvait ressembler un ballon météo)...
Et il finit par dire « Tu es barge » ! Ça donne bien l'impression que l'objet n'était pas aussi impressionnant que « Pascalou »
le prétend, et que Sofian considère déjà son ami comme quelque peu obsédé par les ovnis !
Notons au sujet de ces derniers mots que Christophe Albiero a soutenu lors de la conférence à « la Porte du temps » qu'il s'agit d'une mauvaise
interprétation, et que Sofian aurait prononcé un mot arabe exprimant simplement le fait qu'il était surpris, et l'a expliqué dans son interview... Mais
j'ai bien réécouté l'interview de Sofian, et je n'ai trouvé aucune explication de ce type.
Sofian aurait-il confié ça à Christophe au cours d'un entretien non enregistré ? Admettons, mais quoi qu'il en soit afin de juger de la possibilité
d'une telle confusion j'ai isolé sur le son de la vidéo la phrase en question, et augmenté le volume sonore (aucun autre traitement) :
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi j'entends distinctement « tu es barge » et rien qui évoque une consonance arabe... Je l'ai du
reste fait écouter à des amis arabes, qui n'ont pas reconnu un mot ou terme de leur langue. Bref je ne sais pas si c'est Sofian qui s'est moqué de Chris,
ou Chris qui s'est moqué de moi et de ses auditeurs mais en tout cas il n'y a pas de doute...
Je ne suis pas le seul à entendre distinctement « tu es barge » ou « t'es barge » : Ghislain Sanchez et Patrice Seray, notamment,
ont aussi bien écouté l'enregistrement plusieurs fois et n'ont pas de doute. Mais sur le forum Ufo-scepticisme où ç'a été discuté, Sébastien et
Soeur Pétard pensent qu'il pourrait aussi dire « c'est barge », ce qui donnerait bien sûr une tout autre signification. Personnellement j'ai
bien écouté et j'entends distinctement un « t » et même un « tu »... « Tu es barge » pourrait d'ailleurs avoir une autre
signification, puisque d'après Pascal Sofian avait peur à ce moment-là, et il pourrait donc aussi considérer que son ami était fou de s'approcher de
l'objet... Ceci dit je n'ai pas l'impression que le ton soit craintif ou étonné, et on a toutes les raisons de penser que l'objet en question était assez
éloigné des témoins et que s'en approcher d'une quinzaine de mètres ne changeait pas grand-chose.
On peut donc donner plusieurs interprétations différentes à ces paroles, mais en tout cas l'interprétation la plus naturelle va tout à fait dans le sens
du P.V. de gendarmerie, comme le reste de la conversation...
On veut aussi nous faire croire que les termes que Sofian emploie dans le P.V. n'appartiennent pas à son vocabulaire... Pascal explique à ce sujet dans la
vidéo « Scandale au Geipan » (première partie) :
Les propos dits par Sofian n'ont rien à voir avec ce qui est inscrit sur le P.V. de gendarmerie. Il ne parle pas comme ça. Les propos utilisés, je vais
vous dire, ce n'est pas pour le discréditer... Obnubilé, il ne sait même pas ce que ça veut dire. Comment il aurait pu placer obnubilé dans un P.V. de
gendarmerie, la question elle est là.
Sauf que le mot « obnubilé » ne figure pas dans le P.V. de gendarmerie (en tout cas pas dans ce qui a été publié, puisque certaines phrases
blessantes ont été caviardées, mais bon « obnubilé » c'est plutôt moins blessant que « parti dans son délire ») ! C'est le Geipan
qui l'a employé dans son rapport pour résumer ce que laisse penser la déposition de Sofian au sujet de Pascal, et on peut dire que c'est une
interprétation correcte de ce que Sofian a dit avec ses mots à lui.
D'ailleurs, dans la même vidéo Christian Comtesse explique :
Quand il parle de délire, vous savez un peu comment parlent nos jeunes en ce moment, le délire ne veut pas forcément dire que le premier témoin est
complètement dingue et qu'il raconte n'importe quoi. C'est parce que peut-être il rabâchait un petit peu ou il a peut-être un petit peu gonflé le
deuxième témoin avec ses histoires de soucoupes volantes qui ne peuvent pas exister dans son mental.
Eh bien oui, c'est ce que tout le monde a compris, Sofian n'a jamais laissé entendre que Pascal devait être interné dans un hôpital psychiatrique... Il
dit juste que Pascal l'a effectivement un peu « gonflé », et pas que lui, avec ses histoires de soucoupes volantes, et que quand il a vu un
avion passer un peu plus près que d'habitude il s'est emballé... C'est bien ce qu'il a expliqué aux gendarmes, avec ses mots à lui !
Mais il reste que Sofian a donné une tout autre version à l'enquêteur qui l'a interrogé plus tard... Comment expliquer ce revirement ? Les enquêteurs
ont privilégié son entretien avec eux, voyons maintenant où peut nous mener l'hypothèse que Sofian aurait été plutôt sincère dans son audition de
gendarmerie.
Remarquons d'abord que Sofian ne voulait pas témoigner, ni à la gendarmerie ni auprès des enquêteurs privés. Il a fallu insister, de part et d'autre, pour
qu'il finisse par céder.
Et il faut rappeler que Pascal était présent lorsque Sofian a témoigné auprès de Christophe Albiero... On nous dit qu'il n'était pas serein devant les
gendarmes, mais pouvait-il l'être à côté de celui qui l'avait introduit et défendu dans le monde du travail, dans les bras duquel il avait pleuré
lorsqu'ils se sont quittés ? Pouvait-il lui dire en face qu'il avait déclaré aux gendarmes qu'il pensait avoir observé un avion, et que Pascal était
dans un « délire ovni » et qu'il gonflait tout le monde avec ses histoires, outre des paroles encore plus blessantes ? C'est une question
qui n'a même pas effleuré nos trois super-enquêteurs !
Et de fait nous avons vu que Sofian n'avait pas parlé dans son entretien en avril 2011 de son audition par les gendarmes... Et lorsqu'on l'a questionné à
ce sujet six mois plus tard, il a commencé à s'énerver et à donner des réponses très ambigües (une fois qu'il n'a jamais rencontré les gendarmes, et plus
loin qu'il les a bien rencontrés mais qu'ils n'ont pas parlé de Pascal). L'impression est qu'il s'en voulait d'avoir parlé comme ça de son ami et mentor,
mais s'il l'a fait c'est que c'est bien ce qu'il pensait !
Sofian écrit dans sa déposition en gendarmerie qu'il avait dit que l'objet avait la forme d'un triangle pour « faire plaisir » à Pascal...
Aurait-il encore voulu lui « faire plaisir » en donnant à Christophe une version de l'observation complètement conforme à celle de son
ami ?
Le fait est qu'elle est pratiquement identique même dans ses détails incohérents... Ainsi il dit que l'objet aurait été « au-dessus des
cheminées » de 180 m mais à une distance au sol de 25 m, validant ainsi le fait que Pascal en s'approchant aurait été pratiquement sous
l'objet. Rappelons que dans son questionnaire téléphonique 5 jours après l'observation, Sofian indiquait déjà que l'objet était « au-dessus
d'une des cheminées » (distante de 400 m) alors que son collègue disait qu'il passait à 30 m de distance au sol !
Et puis, parmi un choix de « triangles » correspondant à des ovnis observés, Sofian a choisi comme le plus ressemblant à son observation celui
qu'avait dessiné Pascal, et qu'il n'était pas censé connaître... C'est étonnant pour quelqu'un qui avait dit à la gendarmerie qu'il ne savait pas quelle
forme avait l'objet, qui avait dessiné « pour faire plaisir » à son ami un triangle mais beaucoup moins allongé et sans lumière centrale, et qui
disait dans son questionnaire ne pas avoir su où placer la lumière rouge !
Et il dit aussi que l'objet s'est finalement éloigné en direction d'Auvillar, précisément la même petite ville qu'a désignée Pascal en corrigeant sa
mention initiale de Donzac.
Reste à savoir comment Sofian aurait pu connaître ces détails, alors que Pascal aussi bien que Chris nous disent qu'ils n'ont pas discuté avant
l'entretien.
Mais il y a Internet : pour un câbleur en informatique difficile de penser qu'il ne connaisse pas, et parmi les jeunes de 20 ans il n'y a guère
que les analphabètes qui ne l'utilisent pas régulièrement. Lorsque Sofian a témoigné en avril, le témoignage de Pascal, avec son dessin (que Pascal a même
pris comme avatar, mais Chris m'a répondu que c'était postérieur à l'interview de Sofian... Par contre, ce dessin figurait bien dans son questionnaire au
Geipan que Chris avait mis en ligne sur le forum MO), était depuis plusieurs mois sur le principal forum consacré aux ovnis, et très bien référencé.
Lorsque j'ai suggéré cette voie possible de « contamination », Christophe a indiqué que Sofian n'avait pas d'ordinateur chez lui, et Pascal a
affirmé qu'il ignorait que lui-même avait parlé de son observation sur Internet. J'ai alors demandé d'une part si ça signifiait que Sofian n'utilisait pas
Internet ailleurs que chez lui, et d'autre part si on ne lui avait pas dit que l'interview qu'on lui demandait de faire serait diffusée sur Internet...
Parce que dans ce dernier cas il n'était pas difficile de comprendre que celle de Pascal y était déjà ! Aucun des deux n'a répondu, j'imagine donc
que ça n'est pas exclu.
Personnellement, à la place de Sofian, si on me dit qu'on veut m'interviewer au sujet de mon observation, en me demandant l'autorisation de mettre cette
interview sur un site Internet, je vais m'empresser d'aller voir si celle de Pascal ne s'y trouve pas déjà pour savoir à quoi m'attendre ! Et à moins
que Sofian ignore l'existence de l'ami Google, ça ne lui était pas difficile.
Notons encore au sujet de sa supposée virginité d'Internet que je pense avoir retrouvé Sofian dans un réseau social peu après cette affaire (il s'agissait
de Netlog, disparu depuis)... Je ne suis pas vraiment sûr que ce soit lui, mais il s'agit d'un Sofian qui vit en France, qui a la même date d'anniversaire
que lui (la date de naissance de « notre » Sofian, 24/04/1990, est indiquée sur son P.V. d'audition en gendarmerie ; l'âge du Sofian de
Netlog n'était pas mentionné) et qui est électricien. La probabilité pour qu'il ne s'agisse pas de lui est plutôt faible : à peu près une chance sur 400,
sachant qu'environ une personne sur dix-mille en France se prénomme Sofian, qu'une personne sur mille est électricien, qu'une personne sur 365 est née un
24 avril, et qu'il y a eu au maximum dix millions de Français inscrits sur Netlog. Par contre, ce Sofian-là n'habitait pas la région de Toulouse, où se
situent toutes les adresses de Sofian que j'ai pu trouver ainsi que le club de football auquel il a participé, mais celle de Bordeaux... Et il se trouve
que c'est justement la région où est installé Pascal... Puisque Pascal a introduit Sofian dans le monde du travail, ils ont bien dû se rencontrer quelque
part avant de travailler à la centrale, et donc il ne serait pas surprenant que Sofian ait habité quelque temps à Bordeaux et qu'il se soit inscrit sur
Netlog pendant cette période. Quoi qu'il en soit je ne peux rien affirmer puisque j'ai envoyé un message au Sofian de Netlog et un courrier à la dernière
adresse connue de « notre » Sofian, et aucun n'a répondu.
On peut aussi supposer que Sofian, s'il pensait avoir observé un avion, avait tout de même un doute du fait des convictions de son ami. Pascal dit qu'il
était agité les jours qui ont suivi l'observation, qu'il avait peur... Il y a sans doute une part d'interprétation de sa part, mais on peut penser que
Sofian n'était pas vraiment convaincu d'avoir observé un avion.
Et quand il a rencontré trois espèces de Fox Mulder apparemment sérieux (un ancien gendarme et un ancien militaire puis câbleur à I.B.M., ça fait sérieux
a priori pour un jeune un peu naïf) qui confirmaient complètement ce que disait Pascal, il a pu être ébranlé... Et peut-être aussi en lisant ce qui
se disait sur le forum « consacré à l'étude sérieuse des ovnis », où il y a un tas de gens très savants qui sont certains de l'existence de ces
fameux ovnis extraterrestres.
Et puis, il y avait la vidéo... Si Sofian n'a pas pensé que les lumières apparaissant étaient celles de lampadaires, s'il était convaincu qu'il s'agissait
de l'objet qu'il observait, il a pu penser en faisant quelques comparaisons avec d'autres vidéos prises avec son téléphone que l'objet était bien plus
grand que dans son souvenir... Et rappelons que c'est aussi la vidéo qui a poussé Pascal à raconter son observation.
Ça nous rappelle aussi son indication dans le questionnaire qu'il a rempli sur le forum MO, concernant ce qu'il a ressenti : « étrange,
excitation, persuasion de la non présence de l'objet ». Est-ce que ça n'est pas plutôt en voyant la vidéo et les réactions de son ami et des trois
enquêteurs qu'il s'est persuadé plus tard que l'objet était bien plus « présent » qu'il ne l'avait pensé lors de son observation ?
Bref il se peut que Sofian n'ait pas vraiment menti dans l'une et l'autre de ses versions, que son opinion ait simplement évolué...
Enfin, il est possible aussi que Sofian ait su parfaitement que sa vidéo ne représentait que des lampadaires, dont il se serait servi de repère pour
suivre l'avion qui n'était pas visible sur l'écran, et qu'il ait voulu faire marcher son ami en l'encourageant dans son « délire ovni ».
Rappelons que les deux témoins n'ont pas parlé de leur observation dans les jours qui ont suivi... C'est seulement cinq jours plus tard que Sofian a
révélé à Pascal que la vidéo qu'il avait prise montrait un magnifique triangle, et c'est alors que Pascal s'est emballé... Tous deux ont appelé le Geipan,
Sofian ignorait complètement l'existence de ce service, ça restait donc encore assez innocent, et seul Pascal a fait un compte-rendu complet en donnant
curieusement au « triangle » les proportions et la dimension apparente de celui de la vidéo... Et puis quelques jours plus tard les deux témoins
ont été interrogés dans la centrale par quatre gendarmes, puis par une « responsable » de la centrale, puis par deux mystérieux militaires. Ça
devenait chaud et à partir de ce moment Sofian a cherché vainement à se faire oublier... Mais après avoir reçu une quantité d'appels lui demandant d'aller
déposer en gendarmerie il a fini par céder, et il a raconté à peu près la vérité sauf concernant la vidéo qui a tout déclenché... Bref, une simple
plaisanterie qui aurait pris des proportions indésirées, c'est assez courant en ufologie !
Ça nous fait trois hypothèses qui expliqueraient parfaitement le comportement de Sofian, alors que celle que nos enquêteurs défendent fourmille
d'incohérences et de contradictions.
Le mystère des militaires
Nos enquêteurs font grand cas du fait que Pascal ait été interrogé par deux mystérieux militaires en treillis, en plus des gendarmes et de la
« responsable de la sécurité » dont on va reparler...
On se rappelle aussi qu'il a voulu faire croire à Xavier Passot du Geipan que ces militaires étaient venus pour récupérer les vidéos de la centrale, avec
la preuve de la présence de l'ovni... Une pure invention on le sait, mais sans doute Pascal croyait-il cela vraisemblable.
Essayons d'en savoir un peu plus... Dans son témoignage oral, Pascal dit :
Je suis appelé, il y a des personnes pour me voir, cette personne c'est la responsable directrice de la protection sécurité du site. Elle me dit
qu'elle a été contactée par la gendarmerie de Valence d'Agen, elle me demande que je lui explique. Première réaction, un peu moqueuse. Elle ne veut pas
parler d'ovni. Elle est complètement étonnée, elle me dit de toute façon un parachutiste ou un ULM peuvent entrer dans la centrale. Je précise que la
caméra qui est au centre de la centrale en haut d'un pylône, pour peu qu'elle soit bien orientée, doit avoir filmé ça. Et elle me répond qu'elle n'aura
pas accès à ça.
Ensuite il y a les gendarmes (4) qui veulent me voir, je ne sais pas si c'est les gendarmes de Valence d'Agen ou ceux de la centrale, plutôt les
seconds. Ils me prennent en photo pour une reconstitution au tout début de l'observation, je leur pointe du doigt d'où l'objet est arrivé, puis ils
prennent d'autres photos du site.
Une heure après, reconvoqué par une personne, c'est mon chef avec deux personnes habillées en militaires qui m'écoutent à leur tour, puis au revoir.
Donc si on suit, il est interrogé successivement par la « responsable de la sécurité », par quatre gendarmes dont il ne sait pas si ce sont des
gendarmes d'Agen ou de la centrale, mais plutôt les seconds, puis par deux militaires. Et Sofian dit la même chose dans son propre témoignage.
Dans son interview avec Chris, Pascal précise au sujet de ces militaires :
— Et là deux personnes habillées en militaires.
— Ah carrrément, donc là tu es face à des militaires qui ne sont pas présents, on précise, dans le site de la centrale, il n'y a aucun militaire présent
sur le site de la centrale.
— Non, y a la gendarmerie mais c'est tout.
— Donc il y a la gendarmerie interne, habillée en gendarmes, et là tu as face à toi des militaires, donc deux militaires.
— De vrais ouais. Treillis, Ranjo et tout ça.
— Et tu n'as pas vu avec quoi ils sont arrivés ou quoi que ce soit.
— Non par contre j'ai pas eu besoin de les réceptionner au poste de sécurité ils sont passés tranquillement, ils n'ont pas eu de badges… Les gendarmes
il fallait presque que je les réceptionne.
Ah bon, la gendarmerie interne est habillée en gendarmes, mais ça n'a rien à voir là on a des militaires ! Et par contre les quatre gendarmes vus
précédemment, qu'il a pris pour ceux de la gendarmerie interne, ils ont dû présenter un badge et il a presque fallu qu'il les réceptionne... Ces gendarmes
sont dans la centrale, ils y travaillent, mais il faut que Pascal les réceptionne pour qu'on leur permette d'entrer dans la centrale, vous ne trouvez pas
ça bizarre ?
Dans « Scandale au GEIPAN », les enquêteurs précisent en outre que les militaires étaient « en treillis, sans distinction de corps et sans
coiffe »... Et ils en rajoutent : les témoins auraient été interrogés par la « responsable de la sécurité », par les gendarmes de
Valence d'Agen, par les gendarmes de la centrale et par les militaires.
Serje Perronnet allait plus loin en répondant le 29 mars 2012 sur la page Facebook des Repas ufologiques :
C'est la gendarmerie interne à la centrale et certains services de renseignements qui ont interrogé le témoin principal.
Tout ça est assez typique du comportement de ces ufologues croyants : ils voient que quelque chose cloche, alors ils inventent un détail ! Parce
que ce qui cloche, c'est qu'on a appris que les quatre gendarmes qui les ont interrogés, et ont pris des photos avec eux, ce sont les gendarmes de Valence
d'Agen, puisqu'on trouve ces photos sur leur rapport... Pascal a d'ailleurs fini par le comprendre, puisqu'il a dit dans l'entretien (probablement avec
Christian Comtesse) retranscrit dans l'enquête de Chris.A que ces gendarmes étaient « certainement de la brigade de Valence d'Agen, mais pas les
mêmes à qui j'ai fait ma déposition ». Et on se demande alors pourquoi les gendarmes de la centrale, qui sont quand même un peu concernés, ne se sont
pas montrés, puisque les témoins ont été interrogés dans la centrale par un seul groupe de gendarmes reconnus comme tels, et pas deux comme les enquêteurs
l'ont prétendu (Christian Comtesse a depuis reconnu cette erreur et en être responsable...)
Quant au fait de l'absence de « distinction de corps » et de coiffe, il est à noter que Pascal n'en parle pas dans son témoignage enregistré ni
dans son interview, ce détail est venu plus tard. Et on peut s'étonner que Pascal ait remarqué ces détails vestimentaires alors que juste avant il n'avait
pas su différencier les gendarmes de Valence d'Agen, qu'il avait pourtant vus quelques heures plus tôt (peut-être pas les mêmes gendarmes, mais sûrement
dans la même tenue), des gendarmes de la centrale dans laquelle il travaillait !
Lorsque j'ai suggéré que les fameux militaires étaient donc sûrement les gendarmes de la centrale, Christian Comtesse a répondu sur le site
« Scandale au Geipan » le 1 février 2012 :
Si c'étaient des Gendarmes de la centrale ils seraient venus de l'intérieur de la centrale or ils sont venus de l'extérieur.
Après avoir interrogé les témoins ils sont repartis vers l'extérieur.
À moins qu'ils aient eu besoin d'aller au Super U pour chercher des bières.
Les gendarmes portent toujours au moins leur grade sur le treillis et souvent leur nom aussi. Là ce n'était pas le cas.
Un gendarme porte aussi une coiffe particulière ce n'était pas le cas.
Sur le fait que ces militaires seraient repartis vers l'extérieur, on ne sait pas sur quoi il appuie son affirmation, outre le fait qu'on aurait très bien
pu demander à ces militaires de sortir après avoir interrogé les témoins, par exemple pour aller à la gendarmerie d'Agen savoir ce qu'ils avaient
obtenu ! Et du reste ces gendarmes passent beaucoup de temps à l'extérieur de la centrale, patrouillant par exemple pour faire respecter
l'interdiction de prise de photographies de la centrale, l'interdiction d'utiliser des drones ou autres aéronefs radiocommandés dans un rayon de 5 km...
Et d'après Pascal, ces militaires l'ont fait demander pour l'interroger à l'entrée du bâtiment de la direction où il travaillait, à une cinquantaine de
mètres de l'entrée de la centrale, il ne les a donc pas vus entrer, et on voit mal comment il les aurait vus sortir. Du reste, nous avons vu que Pascal
avait pris les gendarmes extérieurs à la centrale, qu'il a pourtant accueillis à l'entrée, pour les gendarmes intérieurs ! L'argument a d'ailleurs
disparu des dernières prestations de Comtesse, il devait donc s'agir encore une fois d'une invention...
On peut en savoir un peu plus sur ces gendarmes un peu particuliers qui sont chargés de la sécurité des centrales nucléaires en lisant par exemple La
Dépêche du 27-03-2010 :
Depuis le 1er septembre 2009, la centrale nucléaire de Golfech est protégée par un peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), qui a
succédé au peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) de Golfech.
La différence, hormis le changement d'appellation, se mesure en chiffres.
Là où la centrale mobilisait, voilà quelques mois, 16 gendarmes, dont 4 auxiliaires volontaires, elle occupe désormais une quarantaine de
militaires. Un gonflement de l'effectif qui n'est pas propre à Golfech.
Tous les sites nucléaires français seront, à terme, concernés par l'installation d'un PSPG. Une présence renforcée des forces de l'ordre qui soulève de
légitimes interrogations sur les missions des PSPG ainsi que sur les menaces dont pourraient faire l'objet les centrales nucléaires françaises.
Secret défense ? Après plusieurs sollicitations, le colonel Saulnier, commandant du groupement de gendarmerie de Tarn-et-Garonne, sous l'autorité
duquel est placé le PSPG, a bien voulu nous recevoir, hier matin, à la caserne de La Hire, pour évoquer le PSPG de Golfech, en compagnie du
capitaine Patrick Gouwy, qui commande ce peloton. « Dès les années 1980, une convention liait EDF et la gendarmerie pour la protection des
centrales, mais il est vrai que l'expansion du terrorisme, après 2001, a poussé à une plus grande prise de conscience collective de tout ce qui peut
être une cible. »
En clair, après les attentats du 11 septembre 2001, le contexte opérationnel a changé et le Secrétariat général pour la défense nationale (SGDN) a
réévalué la menace terroriste. Devant une situation hétérogène, il a été décidé de mettre en place un nouveau dispositif de protection des centrales,
avec des missions plus affirmées pour les PSPG, dont les deux premiers ont été expérimentés à Cattenom et Flamanville dès 2007.
Le colonel Saulnier se veut clair : « La surveillance de la centrale et la réponse à tout type de menaces, de l'acte de malveillance jusqu'à
l'action terroriste, sont les missions premières des gendarmes du PSPG recrutés, formés et équipés en conséquence ! » Stratégiquement, ils
doivent tenir le choc. « Le PSPG doit être capable d'intervenir dans des délais restreints à l'intérieur comme à l'extérieur de la centrale, en
attendant que la chaîne d'intervention s'élargisse au PI2G (peloton d'intervention régional) et, si besoin, au GIGN. »
On comprend pourquoi les gendarmes golféchois se sont entraînés dès le début de l'hiver dernier avec leurs grands frères du GIGN.
On voit ici ces gendarmes très particuliers, en treillis justement, lors d'un entraînement au tir...
Photo Max Lagarrigue pour la Dépêche du Midi.
Notons que les gendarmes sont tous des militaires, mais c'est particulièrement visible pour ces gendarmes très spéciaux ! On trouve d'ailleurs dans
le rapport de la gendarmerie de Valence d'Agen : Mentionnons qu'un militaire du Peloton de Surveillance et de Protection de la Gendarmerie a
informé des faits, le poste de sécurité du CNPE de GOLFECH (82). Cela le 18 octobre 2010, lorsque les gendarmes sont allés sur la centrale
pour prendre des photos, et lorsque les deux « mystérieux militaires » ont interrogé les témoins. Même les gendarmes civils appellent ceux du
PSPG des militaires !
Les voilà donc nos deux mystérieux militaires qui n'ont pas eu besoin de badge pour entrer dans la centrale ! Ça n'était vraiment pas difficile à
comprendre, mais il fallait avoir envie de sortir du délire conspirationniste dans lequel se complaisent notre témoin et nos trois enquêteurs.
Des failles dans la sécurité ?
Les auteurs du « scandale » se complaisent encore dans le conspirationnisme au sujet des vidéos de la centrale. Il est impossible,
affirment-ils, que l'objet vu par les témoins n'ait pas été filmé.
Passons sur la supposition que le service de sécurité serait omniprésent et devrait être sur les dents dès qu'un avion passe ou qu'un ouvrier tend un
téléphone portable vers le ciel... C'est tout à fait vrai « qu'une centrale nucléaire n'est pas un parc d'attractions où l'on se promène le dimanche
avec les gosses », mais pour éviter ça il suffit de surveiller les entrées !
Les enquêteurs nous disent qu'il y a quelque 200 caméras vidéo dans la centrale... Doit-on donc penser qu'il y a aussi une nuée de surveillants dopés aux
amphétamines qui surveillent 200 écrans de contrôle, pour ne pas manquer que deux ouvriers faisant une pause cigarette regardent le ciel, font un
aller-retour de quelques mètres « en trottinant » pour aller chercher leurs téléphones portables et les pointent vers le ciel, une
« agitation » qui a duré guère plus d'une minute ?
Et nos enquêteurs voient dans le fait que les vidéos n'ont pas été diffusées la preuve qu'il y avait quelque chose dessus... Quelle stupidité ! Il
faudrait donc que le service de sécurité de la centrale publie les 200 vidéos de surveillance pour prouver à quatre hurluberlus que rien d'anormal n'a été
filmé ? Notons que Christian Comtesse s'est ravisé plus tard : en parlant avec un membre du personnel d'une autre centrale, il a appris que les
positions et les caractéristiques des caméras de surveillance relevaient de la défense nationale, et que donc publier les vidéos de surveillance n'était
même pas envisageable... il lui aura fallu du temps pour le comprendre !
Il faudrait savoir aussi pendant combien de temps les vidéos de surveillance sont gardées si rien d'anormal n'a été signalé, sachant que c'est douze jours
après l'observation que les responsables de la centrale ont été prévenus, par la gendarmerie de Valence d'Agen, que deux témoins disaient avoir observé
quelque chose !
Soyons clair : si une caméra avait réellement filmé l'objet observé par les deux témoins, il est vraisemblable que cette vidéo n'aurait jamais été
publiée, ni même transmise au Geipan... Alors, on peut toujours fantasmer, mais le fait est qu'on n'a AUCUNE RAISON de penser que quelque chose d'anormal
a été filmé... et même toutes les raisons de penser le contraire, à commencer par le fait que d'après les témoins il n'y a eu aucune agitation dans la
centrale au moment des faits ni le lendemain.
Une autre source de conspirationnisme concerne l'identité de la première personne à avoir interrogé les témoins à la centrale... Les enquêteurs prétendent
qu'il s'agirait de la « responsable de la sécurité » de la centrale, et s'étonnent que cette responsable ait dit qu'elle n'avait pas accès aux
vidéos. Ça serait effectivement surprenant puisque ces caméras sont bien gérées par le service de sécurité... Mais cette personne était-elle bien
responsable de la sécurité ?
Dans son premier message à ce sujet le 30 janvier, Pascal dit qu'il s'agissait de la « directrice de protection du site » ; un peu
plus tard, dans son témoignage à Chris, il précise : « cette personne c'est la responsable directrice de la protection sécurité du
site »... Ça laisse le choix ! Quant à Sofian, il parle de la « responsable de l'environnement », et quand Chris l'interroge à ce
sujet, il répond : J'ai cru entendre qu'elle s'occupait de l'environnement.
Il apparaît donc pour le moins pas très clair que cette personne ait été responsable de la sécurité, auquel cas il serait beaucoup moins étonnant qu'elle
n'ait pas eu accès aux vidéos... Rappelons que la sécurité d'une centrale nucléaire est sous la responsabilité du Ministère de l'intérieur, par le service
de sécurité et la gendarmerie interne, et que les caractéristiques et positions du matériel dont il dispose sont couvertes par le secret défense. Le
personnel qui s'occupe du fonctionnement de la centrale et pas de sa sécurité, quel que soit son grade, n'a donc pas accès aux vidéos. On se souvient
d'ailleurs que le Geipan avait demandé à Pascal de témoigner à la gendarmerie de Valence d'Agen et pas à celle de la centrale parce que rien n'en
sortirait.
Depuis que j'ai soulevé ce lièvre, les enquêteurs et le témoin ont fini par reconnaître ce doute... Voici ce qu'ils disaient le 10 février 2012, dans
une conférence sur le site la Porte du temps :
Pascal :Le lundi après-midi je suis convoqué par une personne de la centrale qui s'occupe donc de la sécurité et de
l'environnement...
Comtesse :Qui s'est présentée comme telle ?
Pascal :Qui s'est présentée comme telle oui, après sur les termes exacts, enfin sur la fonction exacte de la personne, ça me
tombait comme ça dessus, bon voilà... Mais c'est une personne qui s'occupait de l'environnement de la centrale.
Pascal lui-même a donc des souvenirs assez confus, et le terme qui revient le plus chez les deux témoins c'est celui d'environnement plutôt que de
sécurité... Et cela peut nous amener à une piste intéressante : il se trouve que la centrale de Golfech publiait alors pour avoir l'air de se montrer
sensible à l'écologie un petit bulletin mensuel intitulé Actualités & Environnement. Il serait donc assez normal qu'une rédactrice
de cette lettre d'information ait souhaité rencontrer les témoins de cet « ovni » au cas où il y aurait un article intéressant à en tirer.
Pour quelqu'un qui a confondu les gendarmes de Valence d'Agen qu'il venait de voir avec les gendarmes de la centrale, et qui a pris les gendarmes de la
centrale pour des militaires extérieurs, il ne serait guère surprenant qu'il ait compris par exemple « directrice de la sécurité et de
l'environnement » au lieu de « rédactrice d'Actualité et Environnement », responsable de la « protection du site » plutôt que de
la « promotion du site » !
Quoi qu'il en soit, ça n'a sans doute pas paru opportun de parler de cette affaire qui risquait de poser des questions sur la sécurité des centrales, et
rien n'est paru à ce sujet dans ce bulletin.
Notons que la directrice de publication de ce bulletin était aussi la directrice de la centrale à l'époque, Caroline Bernard :
Serait-ce donc la directrice d'Actualité et Environnement, et accessoirement donc de la centrale, qui aurait interrogé les témoins ?
Probablement pas : lorsque j'ai publié cette photo sur le forum « Scandale au Geipan » le témoin Pascal n'a pas fait de commentaire... Si
ç'avait été sa fameuse « responsable de la sécurité », il n'aurait pas manqué de le dire, et lui et les enquêteurs auraient trouvé encore plus
étrange qu'elle n'ait pas eu accès aux vidéos de surveillance (sans doute à tort, puisque la direction d'une centrale nucléaire n'a aucune autorité sur
les services de sécurité, dépendant du ministère de l'Intérieur et soumis au secret défense). Et dans l'enquête de Chris.A, Pascal indique qu'il a été
présenté au supérieur de cette « responsable de la sécurité » (notons d'ailleurs qu'il n'y a personne dans une centrale qui soit au-dessus du ou
de la « responsable de la sécurité », puisque le service de sécurité d'une centrale ne dépend pas de sa direction) !
Notons que Caroline Bernard, qui était connue pour être la première femme directrice d'une centrale nucléaire, a été mutée un an après l'observation, en
septembre 2011... Certains ne manqueront pas d'y voir un lien, mais c'était une promotion : elle est devenue Directrice déléguée sûreté à la
Direction de la production nucléaire, un poste aux responsabilités nationales.
Quoi qu'il en soit, j'ai donc tendance à penser que notre « responsable de la sécurité » ou de l'environnement n'était qu'une rédactrice du
bulletin de greenwashing de la centrale de Golfech, Actualité & Environnement, à défaut de sa directrice. Et la rédaction de ce petit
bulletin ne l'occupant sûrement pas à plein temps, elle devait avoir une autre fonction au sein de la centrale, augmentant les possibilités de confusion.
Notons que lorsque Pascal a évoqué son « triangle » ayant survolé la centrale à cette personne, elle lui a répondu « Oh, de toute façon un
parachutiste ou un U.L.M. peuvent rentrer dans la centrale ! »
C'était un peu avant que l'association Greenpeace organise le survol puis l'intrusion dans une centrale nucléaire avec un parapente équipé d'un
moteur, très médiatisés, mais dès 2006 la même association avait survolé la centrale nucléaire de Flamanville avec un U.L.M... Et il y a régulièrement des
parapentistes, des pilotes d'U.L.M., de petits avions ou de montgolfières qui survolent par mégarde la zone interdite d'une centrale nucléaire, et
quelquefois sont obligés d'y atterrir. L'information n'avait donc rien d'un scoop, et si Greenpeace a choisi ce moyen c'est en sachant bien que
c'était possible...
Complément d'enquête du Geipan
Le 29 novembre 2011, poussé par les gesticulation des quatre compères, le Geipan a publié un
complément d'enquête.
Ça commence par une analyse de la vidéo par l'expert attitré du Geipan, François Louange, qui avait en fait été sollicité initialement par Christian
Comtesse :
1 - Il n'y a pas de structure triangulaire décelable :
Il suffit, pour s'en rendre compte, de visualiser la vidéo, au ralenti ou au pas à pas, en jouant interactivement sur le contraste et la luminosité.
La preuve définitive peut en être établie en quelques secondes : voir la capture d'écran ci-jointe « Golfech_fond_uni ». On voit que tous
ces pixels ont exactement le même niveau 11, dans le rouge, le vert et le bleu. Il serait étonnant, surtout dans un paysage se présentant en noir et
blanc, qu'un oeil humain ait pu distinguer des contrastes indécelables par une caméra.
2 - L'un des 3 points lumineux est plus allongé, évoquant un réverbère :
Les 3 sommets lumineux du triangle apparaissent sous des aspects différents selon les trames. La plupart du temps, ils sont effectivement ponctuels. Sur
les trames correspondant à un mouvement rapide de l'opérateur, les 3 déformations sont identiques. Par exemple, la capture d'écran ci-jointe
« Golfech_bouge » montre un cas où le bougé se traduit par 3 segments parallèles et identiques.
On trouve un petit nombre de trames où, effectivement, le sommet du haut apparaît plus allongé selon la verticale. On peut le vérifier sur les
3 captures d'écran ci-jointes « Golfech_point », « Golfech_coupe_1 » et « Golfech_coupe_2 ». Des coupes
radiométriques, quasiment verticales, ont été effectuées, d'une part sur le sommet du haut, d'autre part sur un autre sommet. On constate bien un
allongement de la zone lumineuse dans le premier cas par rapport au second. La forme peut faire penser à un réverbère. En revanche, cela peut servir à
corroborer cette explication, si elle est démontrée par ailleurs.
3 - Pas de lumière rouge centrale observable :
Comme pour le premier point, il suffit de visualiser la vidéo trame par trame, dans les meilleures conditions de contraste/luminosité pour vérifier
qu'il n'apparaît pas un seul pixel rouge à l'intérieur du triangle.
4 - D'autres point lumineux restent solidaires du triangle :
Effectivement, un examen minutieux du document, bien contrasté, met en évidence d'autres points lumineux que les 3 sommets du triangle, et on
peut vérifier que leurs positions restent fixes par rapport à ce triangle. Cela contredit formellement l'idée d'un déplacement continu du triangle.
Si on résume, les constatations principales sont qu'il n'y a pas de structure triangulaire ni de lumière rouge centrale décelables sur la vidéo, que l'un
des trois points lumineux évoque un réverbère, et que d'autres points lumineux apparaissant fugacement ont une position fixe par rapport aux sommets du
« triangle ». La conclusion est qu'il n'y a pas de déplacement du triangle au cours de la vidéo (donc ni avion ni ovni), et qu'on manque de
données pour conclure formellement à des réverbères.
Le Geipan apporte ensuite quelques précisions concernant les traces d'avions :
Le CNOA nous informe que des tracés radar des vols d'aéronefs près de Golfech ont bien été réalisés fin 2010 suite à la réception des PV de
gendarmerie : ces tracés indiquent d'une part un trafic relativement important autour de l'aéroport d'Agen à environ 16 km de la centrale dont
un entre 20 h 15 et 20 h 17, et d'autre part un vol à haute altitude (environ 12000 m) à 20 h 10 qui survole
la centrale du Nord vers le Sud. Les survols de sites sensibles comme la centrale de Golfech sont autorisés au-dessus de 3500 pieds
(env. 1000 m). La centrale se trouve quasiment sur une trajectoire « vol aux instruments » de l'approche d'une piste de l'aéroport
d'Agen.
Le CNOA informe que certains professionnels de la surveillance de ces sites sensibles signalent quelquefois au CNOA des vols à basse altitude, qui
s'avèrent, après analyse des mesures radar, être largement en dessus du seuil de sécurité.
La gendarmerie de Valence d'Agen nous a précisé que, suite à leur enquête auprès de la centrale de Golfech, il apparaît qu'aucun aéronef, identifié ou
non, n'a survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
Notons que c'est le Geipan qui met en gras le cas du « vol en altitude » au-dessus de la centrale, indiquant sans doute qu'il privilégie cette
hypothèse, mais nous verrons que c'est bien peu réaliste.
La conclusion de cette étude complémentaire est :
1 – Au vu de l'analyse de la vidéo, si on prend l'hypothèse que l'opérateur a cadré correctement l'objet observé, il s'avère que les points
lumineux ne sont probablement pas liés à l'objet décrit par les témoins (avion ou autre) et que cet objet a été trop peu lumineux pour impressionner le
capteur de la caméra. La vidéo prouve seulement que les lumières de l'objet observé étaient faibles, ou lointaines.
2 – La comparaison des témoignages avec le tracé d'avion à haute altitude ne correspond pas bien : il y a 6 à 7 minutes d'écart,
peut-être explicables par un réglage approximatif des montres ou téléphones des témoins. La haute altitude de l'avion est évidemment difficilement
compatible avec la perception très proche qu'en ont eu les témoins, mais on rappellera ici que même les professionnels de la surveillance peuvent mal
évaluer les distances.
3 – Il est exclu qu'un aéronef, identifié ou non, ait survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
La conclusion précédente en classement « B » : observation probable d'un avion reste la plus adaptée.
Une version mise à jour de ce complément d'enquête a été mis en ligne en avril 2012, ajoutant essentiellement une carte des tracés radar d'avions, à
laquelle nous reviendrons, et une chronologie de l'enquête. À noter que ce complément a été modifié sans aucun avertissement le 12 avril, la carte
ayant été corrigée (il y avait plusieurs erreurs, de retranscription sans doute). Étant donné que c'est assez courant, il s'agit là de reproches que l'on
peut légitimement adresser au Geipan.
Nouvelles gesticulations des enquêteurs
De leur côté, le 2 novembre 2011, les enquêteurs qui s'étaient approprié le cas ajoutaient de nouvelles critiques :
Communiqué du Comité de Rédaction du dossier « Scandale au Geipan ».
Depuis la sortie de notre dossier nous faisons l'objet d'attaques sévères provenant de diverses sources, dont certaines sont plutôt comiques, mais qui
nous demandent une énergie considérable pour répondre à ces pseudo-scientifiques et à ces caricatures du scepticisme. Volontairement ces gens
désorientent les lecteurs, leur faisant ainsi entrevoir des lacunes stupides pour rendre invisible le fond de ce dossier. Il y a eu un engin qui a bien
survolé la centrale.
C'est un fait.
Pour le Geipan c'est un avion.
Nous démontrons, avec nos calculs, qu'il ne peut en aucun cas s'agir d'un engin survolant la centrale nucléaire à la distance de sécurité, soit
3000 pieds ou 914 m d'altitude. Nous démontrons que ce qu'a capturé le téléphone portable ne peut être un avion à la distance de sécurité, sus
décrit. Si un avion est en dessous de cette limite, (3000 pieds ou 914 m), il n'a pas le droit de s'approcher à moins de 5000 m de la
centrale nucléaire. Si ces limites sont franchies, une alarme se déclenche dans la centrale et l'armée de l'air intercepte l'engin en question.
Il ne peut s'agir d'un avion puisque le CNOA (Centre National des Opérations Aériennes) de Lyon dit, dans le PV de gendarmerie, qu'il n'y a pas eu
d'avion au-dessus de la centrale nucléaire au moment de l'observation.
Les deux témoins ont bien dit qu'ils ont vu quelque chose. Même si les témoignages parlent d'avion. Ils ont vu quelque chose.
C'est un fait.
Alors de deux choses l'une :
Ou c'est un avion et la sécurité de nos centrales nucléaires laisse beaucoup à désirer. Ce qui nous paraît inconcevable.
Ou c'est autre chose et la centrale dispose de la réponse dans leurs banques vidéo de sécurité.
C'est ça le fond du dossier.
Et aussi le fait qu'il est évident que les enquêtes sont bradées.
Quelques précisions :
1/ Dans un article, à paraitre, dans NEXUS ce jour, il est écrit : « Xavier Passot nous dit qu'Yvan Blanc a tenté des dizaines de fois de
joindre les services de sécurité de Golfech à propos d'une éventuelle vidéo prise par une caméra de surveillance, mais il n'a jamais eu de
réponse ». Nous avons tenté une seule fois d'appeler cette centrale nucléaire. Et nous avons obtenu un contact en la Personne du Chargé de
Communication. Il nous a déclaré, après lui avoir expliqué le but de notre appel :
Je n'étais pas ici à cette époque, je suis arrivé au début de l'année 2011.
Je n'ai pas eu écho de cette histoire.
J'ai beaucoup de travail, et ces faits ne me disent rien, je n'en ai pas entendu parler.
Nous avons d'autres priorités de travail. Cependant, si un film a été réalisé, je serai curieux de le voir. Pouvez-vous me le faire parvenir ?
Il est donc très possible de contacter la centrale, sans aucun problème, surtout que le n° de tel figure sur leur site internet. De là, il aurait
été simple de demander des réponses au service de sécurité, en passant par la même personne que nous avons eue nous-même au téléphone.
2/ Xavier Passot dit : « Nous sommes obligés de croire le rapport de gendarmerie » Non ils ne sont pas obligés. Par contre ils ont
le pouvoir de demander des compléments d'enquête, des informations supplémentaires, de faire des analyses vidéo etc...
Cela ne les empêche pas non plus d'interroger eux-mêmes les témoins.
3/ le Geipan : Nous avons regardé la vidéo image par image et nous voyons un feu rouge sous l'appareil, et aussi un clignotement rouge au bout
des ailes, mais on ne voit pas de structure.
Ce qui signifie, qu'avec ces informations, le soi-disant avion pourrait être identifié, au moins dans son type.
Le Comité de Rédaction.
Donc, si on résume l'objet de ce nouveau « scandale » :
— il y a un chargé de communication à la centrale qui répond aimablement aux appels téléphoniques, mais il ne dit rien qui laisse supposer qu'il
serait possible au Geipan ou qui que ce soit d'autre étranger à la sécurité d'obtenir des vidéos prises par les caméras de la centrale...
— le Geipan aurait pu interroger lui-même les témoins... Oui, s'il avait eu des raisons de douter de la sincérité du deuxième témoin, qui disait
qu'il était persuadé que ce qu'il avait vu était un avion et que le son collègue était dans un « délire ovni »... Franchement, si ce rapport de
gendarmerie avait été publié tout de suite, aucun ufologue n'aurait pris la peine d'étudier cette affaire !
— et enfin, et ça c'est juste, les premières interprétations du Geipan voulant expliquer la vidéo par les lumières clignotantes d'un avion étaient
absurdes, et ils auraient dû pousser un peu l'analyse...
Et le 14 novembre, ils adressaient une lettre pour se plaindre du manque de professionnalisme du Geipan, au Président du Cnes, avec copie au Ministre de
la Recherche, au Ministre de la Défense, au Directeur du DGGN, au Comité de pilotage du Geipan, à la direction de la centrale de Golfech, et quelques
autres... Rien que ça ! Vous pouvez la lire intégralement ici, je
commente juste quelques extraits :
Il est à noter que le GEIPAN a été alerté dans les heures qui ont suivi cette observation.
Cinq jours, pour eux, c'est « dans les heures qui ont suivi » !
Le GEIPAN n'a pas demandé le film original et aucune analyse n'a été faite de ce dernier.
La vidéo (il n'y a as d'original, c'est un fichier informatique et la copie ne diffère pas de l'enregistrement dans le téléphone du témoin) a été envoyée
par le témoin Pascal quelques jours après l'observation, puis par la gendarmerie. Le Geipan n'en a fait aucune analyse, c'est vrai.
Aucune alarme ne s'est déclenchée sur le site, il n'y a pas eu d'intervention de l'armée et le CNOA déclare qu'aucun avion n'a survolé la centrale à la
date et à l'heure de l'observation. Pourquoi le GEIPAN conclut-il son enquête par le terme : « observation probable d'un avion » ?
Le Cnoa indique qu'aucun avion n'a été SIGNALÉ, donc qu'aucun avion n'a été détecté dans la zone interdite !
En bref, ils continuent à reprocher au Geipan de n'avoir pas fait d'enquête approfondie et de s'être contenté des auditions des témoins en gendarmerie.
Ce courrier a reçu une réponse du Cnes :
Monsieur Comtesse,
Le président du Cnes a lu avec attention votre courrier du 14 novembre dernier, et m'a demandé de vous répondre.
J'ai donc examiné avec Xavier Passot, responsable du Geipan, le cas de Golfech et la façon dont celui-ci a été instruit.
Je confirme que le Geipan a élaboré sa conclusion principalement au vu de l'enquête réalisée par la gendarmerie de Valence d'Agen, en collaboration avec
les services de sécurité de la centrale de Golfech.
Ces éléments, en particulier le témoignage de Sofian XX, et l'avis des gendarmes après leur visite à la centrale, sont largement suffisants pour
conclure à l'absence d'objet volant à très basse altitude au-dessus de la centrale, et donc à la méprise probable d'un avion.
Le témoin un a simplement mal estimé la distance des points lumineux de nuit, une méprise courante même pour des observateurs expérimentés.
Le procès-verbal de gendarmerie n'a évidemment pas été mis en doute par le Geipan, et ce dernier n'avait aucune raison de lancer une contre-enquête.
Vous conviendrez que le Geipan remplit son rôle d'information du public puisqu'il a publié tous les témoignages, y compris celui qui est contradictoire
avec sa conclusion.
Chaque citoyen est libre au vu des mêmes éléments qu'a eus le Geipan d'avoir une opinion différente.
Recevez Monsieur Comtesse...
Après le complément d'enquête du Geipan qui corrigeait justement le tir, les enquêteurs ont publié un nouveau communiqué, le 4 décembre... J'y ai
ajouté mes propres commentaires en vert :
Le POINT sur l'affaire « SCANDALE au GEIPAN »
RAPPEL :
Le 6 octobre 2010, deux prestataires du CNPE du site de la centrale nucléaire de GOLFECH, Tarn-et-Garonne, ont aperçu en début de nuit, un Objet Volant
Non Identifié en forme de triangle délimité par trois lumières blanc/jaune et une lumière rouge en son centre. Cet objet se déplaçait très lentement
(vitesse d'une personne qui marche à pied) et est passé à basse altitude au dessus de leur tête, pour ensuite « pivoter » sur lui-même,
changer de direction et disparaître progressivement. Pour mieux comprendre cet événement dans la description faite par le GEIPAN (Groupe d'Étude et
d'Information des Phénomènes Aériens Non Identifiés), cette équipe de deux personnes travaillant sur le site portera les noms suivants :
N° 1 Témoin principal, PASCAL, 46 ans, en charge de former au travail le 2° témoin (c'est lui qui a pris l'initiative
d'appeler le GEIPAN. Se présentera rapidement de lui-même à la gendarmerie).
N° 2 Le témoin SOFIAN, 22 ans, d'origine maghrébine, timide et facilement influençable par la gendarmerie… (Difficilement
joignable par téléphone, il a dû être convoqué par courrier et tardivement par les gendarmes qui ont dû eux-mêmes appeler Pascal pour le signifier à se
présenter).
Pourquoi préciser les origines de Sofian et pas celles de Pascal ? Et dire qu'il est « facilement
influençable par la gendarmerie » est totalement arbitraire !
(1) RAPPEL mis en ligne par le GEIPAN du 22 NOVEMBRE 2010
(2) Son complément d'enquête du 29 novembre 2011. (En bleu)
Étude comparative.
Dans ce complément d'enquête, nous allons nous apercevoir que de nouvelles lacunes viennent contredire le rapport officiel que le service du GEIPAN a
lui-même mis en ligne.
Principaux extraits :
Le CNOA ne signale aucun avion au-dessus de la centrale le jour et à l'heure de l'observation.
Non, le Cnoa indique « qu'aucun vol n'est signalé à cette date »... La nuance est importante, ça veut juste
dire qu'on n'a pas alerté le Cnoa sur un éventuel survol illicite de la centrale, donc à basse altitude. … il est signalé que des vols d'aéronefs près de Golfech ont bien été réalisés fin 2010 à la réception des PV de
gendarmerie. Ces tracés indiquent d'une part un trafic relativement important autour de l'aéroport d'Agen à environ 16 km de la centrale, dont un
entre 20 H 15 et 20 H 17, et d'autre part un vol à haute altitude (Environ 12000 m) à 2O H 10, qui survole la
centrale du NORD vers le SUD.
— Ce signalement (2) est en totale contradiction avec le 1° rapport
Donc non, aucune contradiction.
— Le témoin mentionne que l'objet observé se déplace de l'OUEST vers l'EST. Il est donc exclu que le témoin ait pu observer un avion.
Il est exclu que le témoin ait observé CET avion qui survolait la centrale à haute altitude, et je suis bien
d'accord : le Geipan s'est complètement fourvoyé sur ce point. ... La gendarmerie de Valence d'Agen nous a précisé que, suite à leur enquête auprès de la centrale de Golfech, il
apparaît qu'aucun aéronef, identifié ou non, n'a survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée...
S'il y a eu une enquête auprès de la centrale, où est la déposition ?
Quelles sont les personnes ayant subi cet interrogatoire ?
Quel est leur degré d'habilitation ?
Simples employés, services de sécurité, direction... ?
La machine à fantasmes se met en marche... « Suite à leur enquête » ça ne veut pas dire qu'ils ont pris la
déposition de qui que ce soit à la centrale à ce sujet ! Ils ont téléphoné au Cnoa suite à l'enquête qu'ils ont menée auprès des témoins, également
au service de sécurité de la centrale, et il apparaît qu'il n'y a eu aucune alerte concernant le survol de la centrale en dessous de l'altitude
autorisée, c'est tout et c'est bien ce qui a été dit depuis le début... Et quand un gendarme s'adresse au Cnoa ou au service de sécurité d'une centrale,
il ne fait pas « subir un interrogatoire » à la personne qui répond, en lui demandant son identité, son grade et son degré
d'habilitation ! Sur les conclusions suite à l'enquête complémentaire :
Au vu de l'analyse de la vidéo, si l'on prend l'hypothèse que l'opérateur a cadré correctement l'objet observé, il s'avère
que les points lumineux ne sont probablement pas liés à l'objet décrit par les témoins, (avion ou autre) et que cet objet a été trop peu lumineux pour
impressionner le capteur de la caméra...
Il est faux de se référer étymologiquement parlant à une « caméra », terme pouvant prêter à confusion, car l'objet a été filmé par un
téléphone portable ancien type LG4500, ce qui nous permet de mieux comprendre le manque de définition de l'image qui, d'après d'autres spécialistes en
imagerie, ne peut pas permettre une quelconque analyse objective.
Étymologiquement une caméra est une chambre, et en français ça désigne un appareil destiné à réaliser des vidéos, qu'il
soit intégré à un téléphone n'y change rien (l'aberration consiste plutôt à continuer à appeler « téléphone » un appareil multifonctions dont
la téléphonie est de plus en plus accessoire !) Mais c'est vrai qu'il semble que Louange n'ait pas été informé que la vidéo a été prise par un
téléphone portable bas de gamme et non par une véritable caméra. Et puisque c'est Christian Comtesse qui a demandé son expertise, on se demande comment
il a pu oublier de lui fournir une indication aussi importante !
La qualification de lumières lointaines est sans fondement. Ce ne sont que des suppositions.
C'est dans la phrase suivante, non citée, qu'il est écrit : La vidéo prouve seulement que les lumières de
l'objet observé étaient faibles, ou lointaines.
Tout cela est parfaitement clair : les lumières visibles n'ont rien à voir avec l'objet décrit par les témoins, cet objet n'est pas visible sur
la vidéo, c'est donc soit que Sofian aurait mal visé, soit que ces lumières étaient trop faibles ou lointaines pour impressionner le capteur.
... La comparaison des témoignages avec le tracé d'avion à haute altitude ne correspond pas bien : il y a 6 à
7 minutes d'écart, peut-être explicables par un réglage approximatif des montres ou téléphones des témoins...
Nouvelle spéculation, les montres et téléphones des témoins étaient réglés sur l'horloge interne de la centrale, et pointeuses du site. De plus, le
tracé ne correspond pas du tout à la description des témoins qui est très précise. (Voir les procès verbaux d'audition).
Tout à fait, le Geipan se fourvoyait en considérant que cet avion pouvait être l'objet observé.
La haute altitude de l'avion est évidemment difficilement compatible avec la perception très proche qu'en ont eue les
témoins, mais on rappellera ici que même les professionnels de la surveillance peuvent mal évaluer les distances...
... Ces tracés indiquent d'une part un trafic relativement important autour de l'aéroport d'Agen à environ 16 km de la centrale, dont un
entre 20 H 15 et 20 H 17, et d'autre part un vol à haute altitude (environ 12000 m)...
Encore une nouvelle contradiction mise en évidence. Car la différence entre un avion évoluant à 12000 mètres d'altitude ou situé à 16 km ne
peut pas s'identifier à un objet observé bras tendus de la largeur de 2 mains et demi.
Les deux mains et demie sont une invention de ces enquêteurs, c'était plutôt une main et demie (en largeur et doigts
serrés) dans les premières versions du témoignage, et quatre mains plus tard. Et le Geipan aurait dû plutôt préciser que même les professionnels peuvent
mal évaluer les dimensions angulaires, et ce dans des proportions assez incroyables, ce qui est bien connu de tout ufologue enquêteur un peu
expérimenté... C'est d'ailleurs ce qui a été précisé dans la réponse du Cnes à Christian Comtesse. Mais à ce point c'est quand même douteux, donc je
pense aussi qu'aucun de ces deux avions ne peut être impliqué. ... Il est exclu qu'un aéronef, identifié ou non, ait survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
La conclusion précédente en classement B : observation probable d'un avion reste la plus adaptée.
Cette affirmation est péremptoire, mais nullement prouvée. Aucun avion n'a pu survoler l'espace défini par les deux témoins, puisque l'enquête
complémentaire effectuée par le GEIPAN lui-même contredit sa première enquête à l'avantage des déclarations effectuées par les 2 témoins.
Si le Geipan avait prétendu prouver quoi que ce soit, il aurait classé l'observation en A et non en B. Et
l'enquête complémentaire répète qu'aucun avion n'a été signalé dans le périmètre interdit en dessous de l'altitude autorisée, c'est ce qui est dit
depuis le début, et indique la présence à peu près à l'heure indiquée de deux avions, l'un à grande distance et l'autre à haute altitude... Le Geipan
suggère que l'un d'eux pourrait être responsable de l'observation, j'en doute autant que les auteurs du « scandale » mais je ne vois rien qui
exclue la présence d'un autre avion, plus proche tout en restant au-dessus de l'altitude autorisée, et plus conforme à l'observation. Nous y
reviendrons.
D'autre part, aucune ré-audition des témoins n'a été faite par le GEIPAN.
Aucun déplacement sur le site de GOLFECH par le GEIPAN.
L'analyse de monsieur LOUANGE n'a pas été publiée entièrement, ce qui fausse son interprétation !
Il est bien dit dans son rapport (qui a été demandé par nous-mêmes et non par le GEIPAN), texto :
« ... pour revenir à la question initiale, sur les champs angulaires de la caméra, je ne vois pas comment on
pourrait le reconstituer, en l'ABSENCE à la fois de données sur la caméra, et de points identifiables dans le
paysage filmé. Au mieux, on pourrait essayer de savoir précisément de quel modèle de caméra il s'agissait et de retrouver ses caractéristiques, mais
il resterait l'incertitude sur les réglages, notamment de zoom... »
Il est clair que François Louange a supprimé ce paragraphe quand il a appris que la vidéo avait été faite avec la caméra
très basique d'un téléphone, ce qui rendait la mention d'un zoom caduque... Si l'interprétation de son analyse pouvait être faussée, c'était avant qu'il
ne fasse cette correction !
Mais aussi, plus loin dans son analyse d'imagerie, le paragraphe suivant :
« ... Mais je ne suis pas certain qu'on puisse en déduire formellement qu'il s'agit d'un réverbère.
En revanche, cela peut servir à corroborer cette explication, si elle est démontrée par ailleurs et correspond au paysage... »,
et le GEIPAN de dire :
« ... La forme peut faire penser à un réverbère. En revanche, cela peut servir à corroborer
cette explication, si elle est démontrée par ailleurs... »
Le GEIPAN vient une fois de plus de supprimer des informations essentielles et donc d'altérer le
texte original pour le tourner en sa faveur.
C'est probablement encore Louange qui a fait ces modifications, qui n'altèrent rien du tout ! Ce paragraphe était
du reste accompagné dans les deux versions du titre : L'un des trois points lumineux est plus allongé, évoquant un réverbère. En résumé,
les points lumineux n'ont rien à voir avec l'objet décrit par les témoins, la forme du point le plus haut évoque celle d'un réverbère, ça ne suffit pas
à prouver que c'en est un, mais si on montre que la position de ces points lumineux correspond à celle de réverbères de la centrale ça serait une
confirmation supplémentaire... Tout est clair, il n'y a aucune ambiguïté ni changement de sens dans les deux versions de cette analyse. L'interprétation
de nos enquêteurs est typique de celle des complotistes qui trouvent dans le moindre détail une confirmation de leurs délires.
— Aucun ZOOM n'a été utilisé.
Et c'est bien pour ça que Louange a supprimé le paragraphe s'y rapportant quand il s'est rendu compte qu'on avait omis
de lui apporter l'information essentielle que la vidéo avait été prise avec la fonction caméra très limitée d'un téléphone portable !
On ne peut donc pas se servir d'un film difficilement exploitable (annonce faite par RACE OVNI ainsi que monsieur François
LOUANGE), car de nombreuses lacunes subsistent et ne sont comblées que par de nouvelles lacunes !
C'est bien ce que dit le Geipan, que ce film ne démontre rien. Et curieusement, nos enquêteurs oublient de mentionner
qu'un autre paragraphe a été supprimé de la version originale du rapport de François Louange, et ça ne va pas du tout dans leur sens : Enfin, le maquettage fait par Race Ovni de ce qu'aurait pu être l'observation s'il s'était bien agi d'un triangle
volant, en se basant sur les estimations de taille du « témoin », est originale et bien faite, même si elle n'est pas strictement
indispensable à la démonstration.
Autrement dit, ça n'était pas utile de faire ces simulations, les simples constats précédents ayant déjà démontré que les
trois points enregistrés sur la vidéo ne pouvaient en aucun cas représenter l'objet tel que décrit par les témoins... Tout cela est parfaitement
clair !
Où va donc s'arrêter cette affaire ?
Quand va-t-on pouvoir se réunir autour d'une table pour stopper cette gageure ?
La Direction du CNES n'a toujours pas répondu à notre courrier recommandé A/R.
Nous ne sommes pas là pour enquêter sur une affaire qui date de l'année dernière, (si elle avait été diligentée rapidement, nous ne serions pas arrivés
à de telles absurdités), mais pour mettre en évidence l'absence de sérieux du GEIPAN qui a manqué à ses obligations concernant surtout un site sensible.
Bref, il y en a qui devraient éviter de vouloir donner des leçons de sérieux et commencer par apprendre à lire correctement !
Chris.A a rajouté encore au ridicule sur MO le 13 décembre 2001 :
Hormis, les insultes envers nous que nous profèrent nos chers pseudo-sceptiques, il est à noter cette phrase :
Les gendarmes ont dit à La Dépêche : « qu'ils n'avaient plus entendu parler de cette histoire depuis l'année dernière... »
Alors la question se pose, qui ment à qui ?
Pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, je préfère réitérer cette partie du complément d'enquête du Geipan :
4- ENQUETE DE GENDARMERIE DANS LA CENTRALE
La gendarmerie de Valence d'Agen nous a précisé que, suite à leur enquête auprès de la centrale de Golfech, il apparaît qu'aucun aéronef, identifié ou
non, n'a survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
Clairement des Gendarmes qui déclarent aux journaux n'avoir plus entendu parler de cette affaire alors que le Geipan, au contraire, confirme dans son
complément d'enquête avoir demandé des renseignement supplémentaire aux gendarmes.
Je passe aussi sur l'affaire du PV de gendarmerie qui dit que le CNOA déclare ne pas avoir d'avion et maintenant que le Geipan déclare sans PV de
gendarmerie que le CNOA déclare qu'il y a bien des avions venant d'Agen.
Quel délire ! C'est le Cnoa qui a fourni des renseignements supplémentaires, pas la gendarmerie, et ils n'étaient pas du tout contradictoires
avec ce qu'ils avaient précédemment dit à la gendarmerie : on ne leur a signalé aucun aéronef volant en dessous de l'altitude autorisée, c'est ce qui
a toujours été dit, mais ils ont ajouté qu'il y avait un avion bien plus haut au-dessus de la centrale et un autre près de l'aéroport d'Agen, à basse
altitude mais à 16 km. C'est tout, c'est clair et net pour qui sait lire.
Téléphone
Avant de nous pencher en détail sur la vidéo, essayons de savoir de quel type de téléphone elle provient. Dans son entretien avec Christophe Albiero,
Sofian indique que ce téléphone était un LG 4500... Mais il apparaît que ce modèle (ou LG VX-4500) n'avait pas de fonction photo-vidéo !
Les enquêteurs disent par ailleurs que Sofian a changé trois fois de téléphone en six mois, il a donc pu se tromper.
Nexus indiquait dans son article un LG KP500, mais c'est sans doute une erreur d'interprétation puisque ce téléphone n'a pas de mode vidéo en
176 × 144 pixels.
De son côté, Sébastien du forum MO, qui s'intéresse beaucoup aux vidéos, a demandé à Pascal s'il se souvenait du type de téléphone de Sofian... Il lui
semblait que c'était un Nokia, et lorsque Sébastien lui a présenté des photos de divers téléphones de la marque il a cru identifier le modèle 6120 (en
fait, Sébastien indique 6122, mais il s'agit du même modèle sous un habillage un peu différent et la photo est celle d'un 6120) :
Et ce type de téléphone enregistre bien des vidéos au format 176 × 144 pixels, assez peu courant, on peut donc supposer que Pascal ne s'est
pas trompé. Mais il apparaît aussi que ce téléphone possède deux capteurs, et que ce format est celui du capteur frontal, utilisé pour la visiophonie.
Cela signifierait que Sofian ne voyait pas l'écran du téléphone pendant qu'il filmait, et ça rendait sa visée de l'objet assez peu fiable. Un autre détail
tend à confirmer cette hypothèse, c'est qu'on entend durant la vidéo les commentaires de Sofian et de Pascal à peu près aussi distinctement, alors que
d'après leurs témoignages ils étaient assez éloignés l'un de l'autre (une dizaine de mètres). Ça s'explique assez bien si le micro était dirigé vers
Pascal.
Ça reste toutefois incertain, puisqu'il y avait d'autres téléphones très semblables qui pouvaient filmer à ce format avec le capteur dorsal... Alain.M du
forum MO a par exemple trouvé le Nokia 5130, qui n'est pas très différent d'aspect et qui n'a qu'un capteur au dos. On voit mal du reste comment
Sofian aurait déclenché la vidéo avec le téléphone retourné, et celle-ci débute tout de suite dans la direction de l'objet. Le niveau sonore pouvait aussi
être atténué dans la direction de Sofian et réfléchi ou même concentré dans celle de Pascal par la main de Sofian. Sofian précise en tout cas qu'il voyait
l'image sur son téléphone pendant qu'il filmait, mais après plusieurs mois les souvenirs ne sont pas très fiables ; il dit aussi qu'il voyait l'objet
sur l'écran, et cela on sait que c'est inexact, puisque seules les lumières de lampadaires de la centrale apparaissent sur la vidéo.
On trouve par ailleurs une indication intéressante dans le manuel d'utilisation du Nokia 6120, concernant la prise de vidéos :
Durée : Si vous choisissez Maximum, la longueur de la vidéo enregistrée n'est limitée qu'à la mémoire disponible. Si vous choisissez Courte, la
durée d'enregistrement est optimisée pour l'envoi de MMS.
En effet les MMS sont limités à 300 kilooctets de données. Notons que la vidéo concernée en est assez loin puisqu'elle ne fait que 90 ko dans
son format original, mais cette taille est anormalement faible pour une telle vidéo de 23 secondes du fait du peu de détails visibles et du
basculement en mode « nuit » (7,5 images par seconde au lieu de 15).
Ce mode particulier existe pour d'autres modèles de téléphone, et donc cela explique sans doute le fait que la vidéo se soit arrêtée automatiquement après
23 secondes d'enregistrement, détail que Sofian ne s'expliquait pas. Il est vraisemblable aussi, dans le cas où le téléphone n'était pas un
Nokia 6120, que le mode « pour MMS » sélectionne aussi des vidéos en basse résolution. On peut donc supposer que Sofian avait utilisé
ce mode limité pour une précédente vidéo, et n'avait pas eu le temps de changer dans la précipitation.
Éclairage sur la vidéo
La vidéo a fait l'objet de plusieurs études.
Notons tout d'abord qu'il s'agit d'une vidéo de très basse qualité, avec une résolution de 176 × 144 pixels, un taux de compression qui la
dégrade fortement, et ne laissant apparaître que des niveaux de gris (sans doute en raison du manque de luminosité).
Sur le forum MO, Sébastien a d'abord fait remarquer que tout au long de la vidéo, le « triangle » garde sensiblement la même surface, indiquant
que l'objet concerné ne variait pas en distance ni en perspective... Ça ne va pas dans le sens d'un avion... mais pas non plus dans celui de l'engin en
déplacement décrit par les témoins.
Sur Ufo-scepticisme, Gilles Fernandez a attiré l'attention
sur les autres points apparaissant sur la vidéo, et fait remarquer le 18 mars 2011 :
Le témoin dit :
Au début de la vidéo vous voyez des lumières sous les 3 lampes de l'objet c'est le haut des lampadaires d'éclairage au sol de la centrale.
Effectivement, au début de la vidéo (entre 2" et 3"), on voit, en bas, un alignement de lumières, (donc de l'éclairage de la centrale).
Or, est-ce moi, ou bien les deux points qui servent de « base » à votre triangle (et à l'ovni) sont justement deux points de l'alignement de
points du début de la vidéo... alignement qui serait donc des lumières de la centrale ?
Bref, je sais que trois points font un triangle, mais je me pose la question de savoir si la base du « triangle » n'est pas constituée par
deux des lumières de la centrale. Et ce qui, en ce cas, pourrait en découler.
C'est François Weissmuller de Race Ovni qui a fait une analyse plus poussée au début avril, et des tentatives de reconstitution.
Il a étudié la position respective des différentes lumières pour montrer que le « triangle » ne se déplaçait pas sensiblement par rapport aux
autres lumières, et a mis en valeur par des reconstitutions 3D les incohérences du témoignage concernant vitesse, distance et hauteur angulaire. Ce
travail est toujours disponible sur
les Mystères des ovnis... Sa conclusion était :
— Les points (7) lumineux visibles sur la vidéo native remise à RACEOVNI, ne correspondent en aucun cas à une structure mobile se déplaçant
conformément aux descriptions du témoin.
— Ces 7 points lumineux sont des sources de lumières fixes ancrées au sol et sont soit des lampadaires, soit des balises lumineuses internes à la
centrale.
La piste des lampadaires se précisait, et ils sont nombreux sur le site de la centrale :
Plus tard sur
Ufo-scepticisme, « Soeur Pétard » a bien aidé à étudier la vidéo en améliorant le contraste, en la stabilisant et en superposant une
« structure » aux points lumineux :
On constate bien que les différents points lumineux restent à peu près fixes les uns par rapport aux autres.
J'ai pour ma part réagi le 8 novembre en remarquant que les différentes lumières du bas étaient non seulement alignées comme l'avait remarqué Gilles,
mais semblaient être séparées par des espaces identiques ou doubles... Comme s'il s'agissait d'un alignement régulier de lumières, dont certaines
manquaient (points verts) :
Et sur deux images à la neuvième seconde, on voit une lumière fugace, qui avait échappé à l'analyse de Race Ovni, placée justement à un des points
verts « manquants » !
L'idée d'un alignement de lampadaires se confirmait décidément. Et entre-temps, le PV de gendarmerie avait été publié par le Geipan, avec les
photographies montrant bon nombre de lampadaires.
Je remarquais alors que l'alignement de lampadaires visibles sur la photo 9 de la gendarmerie semblait présenter à peu près la même distance
angulaire que les lumières sur la vidéo : en comparant avec la « cheminée » de la centrale, je trouvais pour les lampadaires une distance
angulaire comprise entre 5,6 et 8,1° (en réalité, après correction avec de nouvelles données, c'était entre 4,4 et 6,9°), et « Soeur Pétard »
trouvait d'après les caractéristiques du téléphone supposé une distance entre les lumières de la base du triangle sur la vidéo de 5,9° (et ça les
nouvelles données l'ont confirmé, bravo ma Soeur...) Ça ne relevait sûrement pas de la coïncidence.
Un peu plus tard, toujours sur Ufo-scepticisme, Soeur Pétard encore réagissait en montrant par un petit schéma bien expressif que la position des
différentes lumières sur la vidéo semblait bien refléter un alignement de lampadaires lointains pour les lumières du bas, et deux lampadaires plus proches
pour les deux lumières du haut :
Ce schéma pointe la relation d'échelle entre ces supposés lampadaires : il y a le même rapport entre leur hauteur et la distance qui les sépare (pour
être tout à fait correct, la ligne bleue définissant l'horizon ne devrait pas passer aux pieds des lampadaires, mais à la hauteur de l'appareil photo...
Mais ça ne change rien au principe).
Et je rebondissais sur ce schéma par un montage avec un extrait de la photo 6 du PV de gendarmerie :
En effet, j'avais remarqué qu'on voit sur cette photo non seulement un lampadaire proche, mais aussi un des lampadaires lointains dont la rangée est
visible sur la photo 9 : même forme, même dimension, il n'y a aucun doute.
Et on voyait que le paysage en arrière plan sur la photo 9 prolongeait celui de la photo 3 sur laquelle on voit la cheminée (il y a sur les deux
photos deux arbres particuliers qui dépassent sur la crête de la colline au fond), les lampadaires se trouvant donc dans la direction de l'observation.
Il n'y avait alors plus guère de doute que les différents points lumineux de la vidéo correspondaient, pour ceux du bas à la rangée de lampadaires
visibles sur la photo 9, et pour les deux du haut au lampadaire proche visible sur la photo 6 et un autre, probablement visible sur la
photo 5... Pour ceux qui s'étonneraient que tous ces lampadaires, les proches comme les lointains, se présentent comme des points lumineux à peu près
semblables sur la vidéo, il faut noter d'une part que les deux points « hauts », correspondant aux lampadaires proches, sont en général un peu
plus larges que les autres, comme l'avait remarqué François Louange, et d'autre part sont d'un type différent et orientés différemment. On verra plus loin
que les lampadaires proches éclairent l'extérieur de l'enceinte de la centrale, dans la direction opposée aux témoins, alors que les lointains éclairent
une route et sont au contraire dirigés dans leur direction... Ça explique le peu de différence de luminosité entre ces divers lampadaires.
Mais il était difficile d'être plus précis en l'absence d'un plan montrant la position exacte des lampadaires...
On trouve maintenant avec Google maps ou des outils similaires des « vues de satellites » (en réalité des vues aériennes) suffisamment précises
pour voir de tels détails, mais pour des raisons bien compréhensibles les zones « sensibles » telles que les bases militaires ou les centrales
nucléaires sont floutées dans les images disponibles publiquement, comme ici à la limite du périmètre de la centrale de Golfech :
Impossible donc apparemment d'identifier précisément les lampadaires visibles sur la vidéo sans aller sur place, ce qui n'est évidemment pas facile
(scandale !)
Jean Curnonix entre en scène
Il s'agit d'un des intervenants les plus populaires du forum Mystère des Ovnis. Sous ce pseudonyme se cache manifestement un authentique scientifique,
vraisemblablement physicien, dont les connaissances sont très étendues dans de nombreux domaines : photographie, recherche internet, biologie,
astronomie, etc...
Sa grande spécialité est de trouver des explications aux observations, ce qu'il fait toujours avec des démonstrations claires illustrées de schémas
soignés et très pédagogiques. Et il sait aussi faire preuve de beaucoup de tact, si bien qu'il est exceptionnel que les témoins lui en veuillent d'avoir
donné une explication triviale à ce qu'ils ont observé.
Curnonix est généralement très pertinent dans ses démonstrations, sauf quand le cas qu'il étudie donne une raison quelconque de penser qu'une soucoupe à
propulsion MHD pourrait se cacher derrière ! À ce moment-là, curieusement, il perd tout sens critique. C'est ainsi qu'il a considéré le
fameux cas du « RB-47 » comme une preuve pratiquement indubitable de la présence d'extraterrestres dans nos cieux, pour la simple raison
qu'il y avait une histoire de micro-ondes dans ce cas, ou qu'il a pris très sérieusement un coucher de soleil d'aspect un peu inhabituel pour une
« soucoupe volante » munie des classiques « hublots lumineux » qui seraient liés au mode de propulsion !
Il faut dire que Jean Curnonix est un véritable fan de Jean-Pierre Petit, dont il partage les connaissances éclectiques, le goût pour l'illustration et un
talent certain de vulgarisateur. Il a d'ailleurs aussi donné sur le forum des explications très claires de certaines idées de Jean-Pierre Petit, notamment
en matière de propulsion MHD. Certains en ont déduit qu'il s'agissait de Jean-Pierre Petit lui-même qui préférerait intervenir sur des forums ufologiques
sous un pseudonyme, mais je ne le pense pas pour plusieurs raisons. Qu'importe, Jean Curnonix a bien le droit de garder l'anomymat, l'important c'est que
la plupart de ses interventions sont bigrement intéressantes !
Je dis la plupart parce que par contre j'apprécie beaucoup moins ses sempiternelles attaques contre ceux qu'il appelle les « peudo-sceptiques »
qui font pourtant la même chose que lui, examiner les cas de façon approfondie en recherchant des explications... Il y a d'ailleurs bien évidemment de
« vrais pseudo-sceptiques » qui rejettent de façon dogmatique toute possibilité de mystère, mais ceux sur qui portent ses attaques, et que je
fréquente beaucoup, n'appartiennent clairement pas à cette catégorie... En tout cas, cet autre aspect de sa personnalité lui vaut aussi d'être très
apprécié sur le forum des Mystères des Ovnis !
Bref, Jean Curnonix s'est intéressé à l'affaire, et le 6 décembre 2011 il a proposé une interprétation intéressante aux lumières sur la vidéo :
L'explication ne tenait pas la route pour plusieurs raisons : la direction ne correspond pas du tout à celle indiquée par les témoins, les lumières
T2 et T3 sont loin d'être alignées horizontalement comme c'est le cas sur la vidéo, et ?3 n'est pas un lampadaire mais une antenne surmontée en
perspective par une feuille de l'arbre, que l'on retrouve loin de l'arbre à l'extrême gauche de la photo 8 du PV de gendarmerie.
Fausse piste donc, mais son post contenait par ailleurs une information très intéressante : Curnonix avait trouvé une astuce pour accéder sur
Géoportail à des photographies aériennes de la centrale non floutées... Et ça allait permettre d'en finir avec la vidéo ! Cette astuce ne fonctionne
plus dans la version actuelle de Géoportail, où les photographies aériennes de la centrale ne sont simpement plus accessibles.
Le nouvel éclairage des lampadaires
Ces photos sont en effet suffisamment précises pour que l'on pavienne à distinguer pour une bonne part les lampadaires, reconnaissables à leur ombre
allongée dirigée vers la gauche. J'ai donc repéré tous les lampadaires qui pouvaient entrer dans le champ de la vidéo ou des photos des gendarmes, et
recherché s'il était possible depuis le position approximative où Sofian filmait de trouver une configuration des lampadaires semblable à celle des
lumières de la photo. Vous aurez le résultat, publié le 13 décembre
2011 sur Ufo-scepticisme, en passant la souris au-dessus de la photo.
Le résultat est probant au-delà de tout doute raisonnable, on tenait bien l'explication définitive à l'ensemble des lumières apparaissant sur la vidéo.
Et peu après, bizarrement, les images de la centrale ont été défloutées sur Google maps, avec une résolution encore meilleure ! Je ne sais pas
dans quelle mesure cette affaire d'ovni est à l'origine de cette évolution, mais le fait est que ça ne porte apparemment que sur la centrale de Golfech et
pas sur d'autres centrales nucléaires françaises qui sont toujours floutées (depuis, le plan sur Google Maps a de nouveau été flouté). Au cas où vous
voudriez faire vos propres vérifications, vous pouvez afficher l'image vierge de la zone
concernée dans la meilleure résolution possible.
Quoi qu'il en soit, ça m'a permis d'affiner mon interprétation :
En vert les directions des différents lampadaires concernés par rapport à la position de la prise de vue, en rouge les directions de ceux qui sont
visibles sur les photos de gendarmerie, repérées par leur position P1 à P9 et leur champ horizontal en bleu (toujours le même, égal précisément à 50°).
J'ai aussi repéré sur les différentes photographies les lampadaires visibles, ce qui permet de calculer assez précisément leur hauteur :
Photo 2
Photo 3
Photo 5
Photo 6
Photo 7
Photo 8
Photo 9
À noter qu'on voit sur la photo 9 deux repères lointains bien pratiques pour un repérage précis des directions : un bâtiment qui se trouve tout
au sud de l'enceinte de la centrale, et tout à droite deux arbres bien reconnaissables qui dépassent sur la crête de la colline en face, à deux kilomètres
de la position des témoins.
Il reste à comparer précisément les positions des lumières sur la vidéo avec celles que donneraient les lampadaires :
En vert, les positions des lumières qui apparaissent sur la vidéo, sur le champ total occupé par cette vidéo. En rouge, les positions des lampadaires en
fonction de leurs directions et de leur hauteur calculée d'après les photos. La concordance est tout à fait remarquable, compte tenu du fait que la
disposition relative des lumières n'est pas totalement fixe en fonction du déplacement du témoin, que la vidéo est de très mauvaise qualité, avec une
définition très faible et de grosses « bavures » dues à la compression, qu'il y a en outre d'importantes distorsions optiques, et que le calcul
à partir d'un simple plan de la position des lampadaires, des prises de vue et des différentes dimensions calculées n'est pas très précis.
Une première anomalie est l'absence du lampadaire L2 sur la vidéo... Les autres lampadaires absents sont vraisemblablement masqués par les arbres, mais on
voit sur les photos de la gendarmerie que L2 se trouve nettement au-dessus, et il doit en être de même depuis la position du témoin. Les réponses
possibles sont soit qu'il est en panne, ou qu'il n'est pas éclairé en permanence, soit que le témoin masquait une partie du champ de vision de son
appareil avec un doigt.
Et l'autre anomalie est l'écart de position important entre S8 et L33, qui est peut-être dû à une « distorsion en barillet » de l'optique
médiocre de l'appareil photo : les lignes droites apparaissent légèrement convexes sur les bords, comme on le voit aux lumières S3 à S7 qui ne sont
pas parfaitement alignées. Cette distorsion s'accentue dans les angles, dont les points sont déviés vers le centre. C'est bien ce que l'on constate, avec
une amplitude qui paraît tout de même étonnante.
Il se pourrait aussi qu'il s'agisse d'une lumière non repérée sur le plan et plus proche que L33. Ça pourrait être ce que l'on voit ici sur le plan
(flèche rouge), guère plus loin que le lampadaire L3 mais beaucoup moins haut, exactement dans la bonne direction :
On voit de tels objets tout autour de l'enceinte de la centrale, ils projettent une ombre et sont donc situés sur un mât, mais l'ombre est beaucoup plus
courte que celle des lampadaires et doit correspondre à une hauteur de l'ordre de trois mètres. Il se pourrait que l'on voie l'objet en question sur la
photo 5 du P.V. de gendarmerie :
Ça correspondrait assez bien à la lumière S8, en hauteur comme en direction, et vu depuis la position de Sofian l'objet serait derrière l'arbre, il
pouvait donc apparaître fugitivement. Vu la hauteur et la situation, plutôt que de lampadaires il pourrait s'agir de caméras, comme celles que l'on voit
sur la photo 8 du P.V. de gendarmerie (flèche rouge) :
S'il s'agit bien de caméras, il reste à savoir si elles sont équipées de projecteurs, ce qui semble au moins plausible. Et on voit de l'autre côté de
l'entrée de la centrale ce qui pourrait être une autre caméra, et qui semble munie d'une lumière visible en plein jour (flèche bleue). Tout ça reste
toutefois incertain étant donné qu'on a du mal à distinguer des détails.
Une dernière possibilité serait que cette lumière soit celle du téléphone de l'autre témoin, Pascal, qui se trouvait devant Sofian, dans la bonne
direction, et a lui aussi actionné la vidéo sur son téléphone. La lumière apparaît à la troisième seconde et ne dure qu'une demi-seconde, mais elle est
pendant ce bref instant nettement plus lumineuse que les autres, ça serait assez compatible avec un écran de téléphone à quelques mètres quand il affiche
le menu, juste avant que la vidéo ne soit actionnée. La lumière apparaît aussi quelques instants au tout début de la vidéo, mais à peine visible, un peu
plus à droite et à une position floue... Il pourrait vraiment cette fois s'agir du lampadaire L33, ou peut-être encore du téléphone de Pascal qui ne
serait pas vu directement. On peut imaginer que lorsque Sofian débute sa vidéo, Pascal un peu en avant est en train de régler son propre téléphone qui
éclaire une partie de son corps suffisamment pour être vu de manière indistincte dans la vidéo de Sofian, puis après trois secondes il est prêt à
déclencher la vidéo, il tend son téléphone à bout de bras pour le pointer vers l'objet, l'écran est alors brièvement visible dans la vidéo de Sofian,
juste le temps que Pascal déclenche la vidéo trop sombre pour être visible.
Quoi qu'il en soit, ces deux anomalies ne sont pas de nature à remettre en question la parfaite relation entre les autres lumières apparaissant sur la
vidéo et la position de lampadaires de la centrale. On peut maintenant rappeler la conclusion de François Louange dans son rapport : Mais je ne
suis pas certain qu'on puisse en déduire formellement qu'il s'agit d'un réverbère. En revanche, cela peut servir à corroborer cette explication, si elle
est démontrée par ailleurs et correspond au paysage... C'est bien ce que nous avons fait : maintenant, l'explication par des réverbères est
démontrée par ailleurs et correspond au paysage (la position des réverbères, les arbres qui peuvent en masquer certains par moments...)
La petite haie qui monte, qui monte...
Les opposants à l'interprétation par des lampadaires se sont particulièrement focalisés sur une haie censée selon eux masquer des lampadaires situés à
quelque 300 mètres de distance. La discussion sur la hauteur de cette haie ne manque pas d'intérêt.
Ainsi, le 21 janvier 2012, Christian Comtesse écrivait sur le forum MO :
Pour en revenir à des choses plus prosaïques concernant ce dossier.
Vous avez pu voir un tas d'analyses de différentes personnes certainement de bonne foi mais à qui je vais demander de revoir leur analyse avec une info
qu'ils n'ont pas vue ou, pour certains, pas voulu voir.
Sur cette photo je vous ai placé un trait jaune qui est l'emplacement d'une haie de troènes ou de thuyas d'une hauteur approximative de 2 m.
En regardant cette photo prise par la gendarmerie nous constatons l'existence de cette haie.
Bien entendu ce n'est pas au cm près.
Mais sachant que le terrain forme une butte d'environ 1,50 m à 2 m et que la haie a environ 2 m, comment le témoin Sofian a t-il pu
filmer les lampadaires à plus de 280 m ?
Il faut savoir que Sofian ne se trouvait pas en haut de la butte et qu'il avait donc un écran de près de 2 m devant lui, ce qui représente un angle
d'environ 4 à 5°. Il ne pouvait donc pas filmer des lampadaires à plus en 280 m à partir de sa position.
Ce qui signifie que plus on avance dans ce dossier plus la vidéo devient crédible.
Tout ça serait vrai si les valeurs qu'il nous donne n'étaient pas complètement fantaisistes !
Comme je l'avais déjà fait remarquer, un de ces lampadaires lointains est visible sur la photo n° 6 du rapport de gendarmerie (reproduction
partielle) :
On y voit aussi la fameuse haie, de laquelle le lampadaire dépasse largement, de quelque 40% de sa hauteur par comparaison à la photo 9 où on le voit
entier. Le gendarme qui a pris cette photo était pratiquement à la même distance de la haie que Sofian lorsqu'il filmait, il n'était sans doute pas plus
grand que Sofian qui mesure un mètre quatre-vingt-dix (c'est ce qu'indique Race Ovni, on voit en tout cas sur la photo 1 qu'il est nettement
plus grand que Pascal), si le lampadaire est visible nettement au-dessus de la haie sur cette photo il l'était aussi sur la vidéo de Sofian !
Et si on a un doute on peut calculer assez précisément la hauteur de la haie d'après cette même photo... Voyons d'abord avec Google Maps quelle est
la position du gendarme et sa distance par rapport à la haie :
La position de Sofian, en rouge, est déterminée pour que les lampadaires soient disposés comme sur la vidéo ; nous verrons plus loin que le Geipan a
trouvé une position très proche dans sa reconstitution après avoir pris des mesures sur-place, et pour sa part Pascal a indiqué bien malgré lui une
position pratiquement identique ! Quant à la position du gendarme, en bleu, je l'ai déterminée d'après les positions des objets visibles sur la
photo : bâtiments, lampadaires, autres éléments du paysage... Ça donne une position logique, au bord de l'allée, et quasiment identique à celle de la
photo suivante, laquelle peut être déterminée plus précisément. La haie (ligne verte) étant parallèle à l'allée, l'incertitude sur la distance est très
faible, ne dépassant guère un mètre. J'ai déterminé de la même manière le champ de la photographie, identique aux autres, et trouvé précisément 50° en
largeur, un champ très courant pour un objectif grand angle.
La distance de la haie à l'appareil photo est donc de 18,5 mètres. La photo n'est pas centrée sur la haie en direction des lampadaires mais à environ
26° : la distance de l'appareil photo au plan perpendiculaire passant par la haie est donc de 18,5 × cosinus(26) = 16,6 m. À
cette distance, la largeur couverte par le champ de l'appareil photo est : 2 × 16,6 × tangente(50/2) = 15,5 m. La
largeur de l'image fait 2272 pixels, la haie mesure 179 pixels de hauteur, sa hauteur réelle est donc :
15,5 × 179 / 2272 = 1,22 mètre.
Compte tenu des incertitudes sur la position du gendarme, sur l'échelle de Google maps, sur le champ de l'appareil photo, on peut garantir cette valeur
avec une incertitude de 15%... Donc la haie ne peut pas dépasser 1,4 m, bien moins que les 2 m indiqués par Christian Comtesse.
Nous verrons plus loin que le Geipan a finalement pu se rendre sur place et a fait une reconstitution précise des lieux, et il a certainement mesuré la
hauteur réelle de la haie. Il ne l'indique pas dans son rapport, mais d'après une reconstitution 3D qui y figure, et par comparaison au lampadaire tout
proche dont la hauteur est fixée à 10 m, la haie doit mesurer 1,08 m, moins encore que la valeur que j'ai trouvée.
Notons que la visite du Geipan a eu lieu trois ans après l'observation, la haie a donc poussé et été retaillée si bien que la valeur mesurée serait
sujette à caution. Il serait plus intéressant de connaître la hauteur du potelet qui se trouve juste devant la haie, qui doit être selon moi très proche
d'un mètre cinquante. Je ne sais pas si ç'a été fait.
Venons-en à la hauteur de la butte de terre, que l'on doit ajouter à celle de la haie pour connaître la hauteur de l'obstacle à la vue de Sofian. On peut
s'en faire une idée d'après la photo n° 7, prise de la même position que la 6 et sur laquelle on voit l'extrémité de la haie...
L'horizontale peut être déterminée assez précisément d'après les bâtiments et les grilles visibles au fond, et il y a tout à gauche deux personnages qui
sont peu ou prou à la même distance que la haie au sommet de la butte tout à droite... On en déduit que la hauteur de cette butte doit être proche de
80 cm, sûrement pas beaucoup plus... La valeur indiquée par Christian Comtesse est donc encore très exagérée.
On trouve donc un total de 2,02 m, à une trentaine de centimètres près.
Pour vérifier que ces données sont cohérentes, on peut maintenant calculer la hauteur de l'appareil photo tenu par le gendarme... Sur la photo 6, le
lampadaire dépasse la haie de 0,6°. On a calculé d'après la photo 9 que la hauteur de ces lampadaires est de 10,5 m, et le Geipan a obtenu un
résultat très proche dans sa reconstitution. Le lampadaire visible est donc à peu près 8,5 m plus haut que l'appareil photo tenu par le gendarme. Le
lampadaire se trouve à 321 m du gendarme, il est donc vu à 1,52° au-dessus de l'horizon (arc tangente(8,5/321)). La haie est donc vue à 0,92°
au-dessus de l'horizon, et pour une distance de 18,5 m cela correspond à une hauteur de 30 cm (18,5 × tangente(0,92)). La haie est
donc 30 cm au-dessus de la hauteur de l'appareil photo... Et puisque nous avons calculé pour la hauteur de la haie plus la butte un total de
2,02 m, cela implique que l'appareil photo était tenu à une hauteur de 1,72 m... C'est tout à fait plausible, à peu près la hauteur du regard
d'un homme plutôt grand, mais ça ne peut pas être beaucoup plus, et donc la haie ne peut pas être nettement plus haute !
Sofian mesure de son côté 1 m 90, ses yeux sont donc à environ 1,80 m du sol. Il dit qu'il tenait l'appareil photo bras tendus en direction
de l'objet qu'il observait, si l'objet était à 25° de hauteur angulaire l'appareil photo devait être environ 25 cm plus haut que son regard, soit à
environ 2,05 m du sol, encore nettement plus haut que celui tenu par le gendarme... Sofian était positionné comme le gendarme au bord de l'allée et
en bas de la butte, il était un peu plus éloigné de la haie, il est donc totalement impossible dans ces circonstances que cette haie ait masqué les
lampadaires, et il s'en fallait même de beaucoup.
Il n'y a absolument aucun doute sur le fait que les lumières sur la vidéo sont celles de lampadaires. On peut par contre se demander si Sofian voyait ces
lumières de ses yeux.
Les deux lampadaires formant la base du « triangle » se trouvent respectivement à 328 et 337 m de Sofian... Considérons le plus lointain,
qui sera donc le plus susceptible d'être masqué. Avec 10,5 m de hauteur, il domine le regard de Sofian de 8,7 m, et sera donc vu à une hauteur
angulaire de arc tangente(8,7/337) = 1,48°. La haie est à 20,9 m de Sofian, elle devrait donc dominer la hauteur de son regard de
20,9 × 8,7 / 337 = 54 cm pour masquer les lampadaires formant la base du triangle... Et d'après nos calculs elle ne le
domine que de 22 cm... Même en tenant compte d'une bonne marge d'incertitude, il apparaît que les trois lampadaires formant le « triangle »
étaient visibles par Sofian... Par contre, les autres lampadaires de la rangée pouvaient être masqués non par la haie, mais par les arbres, tout comme sur
la vidéo.
Pour Pascal, il est à noter que c'est pire... Il est plus petit que Sofian, mais pas énormément d'après la photo 1 prise par les gendarmes, son
regard doit être à environ 165 cm du sol, donc 40 cm plus haut que la hauteur de la haie. Pascal s'était approché en montant sur la butte, il
n'était plus gêné par les arbres, il devait donc voir parfaitement la rangée de lampadaires dont deux allaient former la base du « triangle »
sur la vidéo de Sofian. Il devait voir aussi à sa droite une des « cheminées » de refroidissement de la centrale, on peut donc lui accorder une
certaine confiance lorsqu'il dit que jamais on n'a levé la tête aussi haut pour regarder l'objet que pour regarder le sommet de la cheminée, jamais.
Donc une hauteur angulaire guère supérieure à 20°, et si Pascal avait eu devant lui une haie de deux mètres ou plus, il n'aurait rien vu du tout dans la
direction de l'observation !
Et la hauteur de cette haie allait encore monter !
Sur le forum consacré à l'étude de ce cas, dont nous allons reparler, Christian Comtesse a écrit :
Il faudrait savoir les hauteurs exactes... Comment faire ? Une idée pour déterminer ça d'après les photos de gendarmerie ?
Après Pascalou est sûr qu'elle faisait 2 m 20 au moins, parce qu'il la côtoyait souvent avec Sofian.
Et Pascal disait pour sa part, le 10 février 2012 à la conférence de la Porte du temps :
Moi on m'a reproché récemment mes schémas qui étaient très précis. C'est pas dur hein, y a vingt mètres de long, douze mètres de bâtiment, deux
arbres... Enfin, allez deux arbres au départ, au début de l'observation. L'objet passe au-dessus, c'est la cime des arbres. Dans des analyses on a été
chercher la hauteur de haies qui font deux mètres cinquante, qui se trouvent à dix mètres sur la gauche par rapport à l'observation, et on nous dit que
là y a des lampadaires.
Et voilà, on monte encore, et en plus on dit que la haie n'est pas dans la direction de l'observation ! Eh bien non, on voit sur la photo 6 et
la restitution de son angle de vue sur la vue aérienne que cette haie et les lampadaires se trouvent bien très exactement dans la direction de
l'observation indiquée par les témoins.
Toujours sur le forum « Scandale au GEIPAN », le premier février, « jlamalette » qui voulait faire une reconstitution de la vidéo a
posté ceci :
La personne qui fait la 3D me dit que :
Pour une personne de 1,80 m à la position de Sofian, une haie de 2,5 m masque entièrement la rangée inférieure de lampadaires (L 33, 34, 35,
36, 38, 40).
Une haie de 2 m, on voit tout juste dépasser le haut des lampadaires.
Avec une haie de 2 m, les lampadaires dépassent.
Pour rappel, les lampadaires font 10 m dans la scène actuellement.
Notons que jlamalette a terminé sa reconstitution en 3D de l'environnement de la centrale, avec les lampadaires, pour reproduire la vidéo. Le résultat est
ici :
C'est assez probant, je ferais juste quelques remarques sur les points qui pourraient être discutés :
— On voit que la « boule » du lampadaire proche est vraiment beaucoup plus grosse que celle des lampadaires lointains... Les lampadaires de
la centrale ne sont pas sphériques, ils ont des réverbères plats qui sont dirigés à l'opposé des témoins pour le proche, et dans leur direction pour les
lointains. La reconstitution en modèle réduit de Brunehaut sur le forum MO avait bien montré que dans ces conditions il était normal de retrouver un
aspect et une luminosité similaires des lampadaires proches et lointains.
— Comme on le voit sur les photos 6 et 5 de la gendarmerie, il y a beaucoup d'arbres aussi bien sur la gauche que sur la droite du champ de la vidéo,
bien plus que dans la reconstitution, sauf dans une direction assez étroite où se trouvent justement les lampadaires formant le « triangle ».
C'est cette végétation qui explique que les autres lumières n'apparaissent que par instants, sans doute au gré du déplacement de Sofian, plutôt que la
haie qui se trouve assez nettement plus bas que les lampadaires.
Jlamalette a aussi apporté un commentaire très étayé sur ses conclusions, que vous pouvez télécharger.
Son étude de la vidéo, qui est sa spécialité, est très intéressante, et il conclut sans surprise que cette vidéo représente presque certainement des
lampadaires. Il envisage ensuite les différentes hypothèses concernant l'observation, et là il est beaucoup moins pertinent puisqu'il dit lui-même qu'il
n'a aucune expérience d'enquêteur en ufologie. Ainsi, il élimine l'hypothèse d'un avion simplement parce qu'il n'envisage pas que le témoin puisse se
tromper largement sur son évaluation de la distance de l'objet, alors que c'est la source d'erreur la plus fréquente ! Il ne lui reste donc guère que
l'hypothèse d'un véritable ovni ou celle d'un canular, qui me semblent pour ma part très improbables.
Panique à bord du forum
La révélation que la vidéo ne montrait que des lampadaires a provoqué un véritable séisme sur le forum MO. Jean Curnonix y a reproduit ma
démonstration, en la complétant par d'autres explications claires et sans la moindre attaque, notamment
le 19 décembre (malheureusement tous les schémas ont disparu). Il en est résulté de véritables réactions de haine de la part des promoteurs du
« scandale », à commencer par le témoin Pascal qui écrivait le 22 décembre :
Je ne devais plus intervenir concernant l'analyse de la vidéo, mais voyant le résultat (et je m'en doutais) de cette nouvelle analyse je suis donc
obligé. Il est SCANDALEUX, HONTEUX de faire ce que vous faites de ce témoignage et de cette histoire. VOUS OSEZ METTRE UNE TRAJECTOIRE COMPLÈTEMENT
FAUSSE j'ai été sous cet objet que cela vous plaise ou non. La trajectoire de l'objet n'est pas celle de votre photo de vue aérienne VOUS PRÉSENTEZ DES
MENSONGES c'est honteux. De plus vous ne savez PAS LA POSITION de S quand il filme, moi j'étais SUR PLACE et vous avez TOUT FAUX. Par contre vous faites
très bien ce que l'on vous demande de faire. Bravo Jean pour ce travail de destruction c'est parfait, mais ce ne sont pas les FAITS et donc n'apporte
RIEN.
Et le 24 décembre :
J'affirme que S filme l'objet je suis pas loin de lui, il filme le ciel donc l'objet, ces trois points sont l'objet. Depuis deux ans ce type d'objet se
promène dans le coin (plusieurs témoignages) et se permet le luxe d'une balade dans une centrale nucléaire c'est parce ceux qui utilisent cette chose
sont sûrs de son pouvoir de camouflage, jamais repéré au radar par exemple. Mais faut pas le dire !!! pas bien !!! alors on embrouille. Ce
qu'a filmé S est l'objet.......
Et encore le 22 janvier 2012 :
Je vois que les choses n'ont pas changé, et que la mauvaise foi, la méchanceté est toujours du même côté. Pour faire court, je REPRECISE AU FAN CLUB DE
mR CURNONIX que tout ce qui a été présenté comme le résultat d'un travail sérieux n'est que mensonges, etc etc ... Car Mr Curnonix, et il le
reconnaît lui-même n'a pas la position PRÉCISE de S quand il filme et encore moins l'angle etc etc... Alors oui tout ceci est très joli, toutes ces
couleurs et traits qui partent dans tout les sens, cela plaît beaucoup aux enfants... Mais c'est pas bon... Je comprends pas qu'avec une culture
scientifique certaines personnes ne savent pas lire !!! Il manque l'élément principal pour être précis et surtout crédible sauf par quelques
pseudo-scientifiques de salon... que la jalousie rend mauvais.
Tout ça est quand même curieux de la part de celui qui écrivait lorsqu'il présentait son observation :
Mon collègue filme avec un téléphone portable l'image reproduite par celui-ci ne correspond en rien à ce que nous voyons à ce moment précis.
...
Inutile de vous dire que nous avons été très déçus du résultat de la vidéo, malgré tout nous possédons un film et je me dis que suite à un traitement
d'image et une étude sérieuse et précise de cette vidéo il ne fera aucun doute qu'entre ces 3 lumières disposées en triangle il y a une masse (l'objet).
Christian Comtesse n'était pas en reste, en essayant de trouver des arguments contre notre interprétation :
Ainsi le 16 décembre dans une conférence à la Porte du temps :
Jean Curnonix il montre aussi qu'il y a une différence d'assiette et il l'interprète comme un mouvement du poignet... Or c'est pas un mouvement du
poignet. Ça ne peut pas être un mouvement du poignet. Je ne suis pas fort en informatique et en trucs comme ça et analyse, j'utilise pas tous ces
trucs-là, mais en géométrie je crois que je maîtrise assez bien la chose, et pour qu'il y ait un mouvement de l'assiette de près de 6° il faudrait que
le gars il monte le bras jusqu'à 15 m de hauteur et il le redescende, parce que si c'est des lampadaires ils sont à plus de 150 mètres aussi
de la vidéo, et pour avoir ce mouvement à près de 6° il faudrait qu'il monte à 15 mètres de hauteur.
Autrement dit, pour Comtesse qui « maîtrise assez bien la géométrie », si vous filmez un truc distant de 150 mètres, sans aucun repère, et
que le truc en question descend de 6° dans la vidéo, ça ne peut pas être parce que vous avez tourné la caméra de 6° vers le haut, c'est la preuve que vous
êtes monté à 15 mètres de hauteur...
Mais il allait écrire encore pire le 22 décembre :
Avec vos calculs tendant a démontrer coûte que coûte que vous pouvez retrouver ces lampadaires sur le sol.
Vous obtenez comme résultat ceci : Une vidéo a l'envers.
Ah... S'il le dit, lui qui maîtrise assez bien la géométrie...
Et puis il y a eu ses affirmations fausses sur la hauteur de la haie, et le 22 janvier, Comtesse s'entêtait en ne voulant pas voir les arguments de Jean
Curnonix :
Les gendarmes ont en effet pris des photos pour leur PV mais ces photos ne sont pas prises depuis la position de Sofian qui se trouvait au pied de la
butte.
Il ne pouvait donc pas filmer les lampadaires que vous indiquez dans votre analyse sur la route à 300 m de là. Ces lampadaire devraient mesurer
plus de 50 m de haut voire plus.
Il faut trouver autre chose, merci.
De toute façon le capteur du téléphone se saurait capturer des lumières à une telle distance et voir la luminosité sur l'enregistrement aussi
parfaitement identique pour toutes les lumières quand on sait que le fond de l'image est noir uni sur toute la couche y compris entre les lumières du
triangle.
Votre analyse aussi élaborée soit-elle n'est pas crédible sur le terrain ni sur le plan technique. Mais si vous trouvez une autre solution je suis
preneur.
Plus on avance dans ce dossier plus la vidéo semble crédible.
Et il persistait le 28 janvier :
Nos propres analyses et celle du seul spécialiste reconnu, François Louange laissent penser que les lampadaires ne sont pas ce qu'a filmé le témoin. La
seule et unique façon d'en terminer avec ça c'est de retourner sur place pour confirmer que c'est des lampadaires.
Les informations que nous avons nous laissent penser que cette confirmation est impossible parce que la vidéo n'est pas reproductible. Que sur 360° il
n'y a pas de lampadaires qui peuvent produire ce triangle à l'emplacement de la prise de vue.
La haie a trop rapidement été écartée par Jean tout simplement parce qu'il ne place pas le témoin à la bonne place. Il était au pied de la butte et non
au sommet.
Chacune de ces affirmations est fausse : François Louange indique très clairement que le film montre probablement des lampadaires, en précisant juste
que la seule analyse de la vidéo ne permet pas de conclure formellement en l'absence de points identifiés dans le paysage ; ce que j'ai montré, et
Curnonix à ma suite, c'est que justement on a identifié toutes les lumières avec leur position précise, qui reproduisent le « triangle » et les
autres lumières visibles dans la vidéo précisément à l'emplacement de la prise de vue du témoin et dans la direction de l'objet qu'il filmait ! Et
Curnonix et moi avons toujours mis le témoin à la bonne place, au pied de la butte et non au sommet, et le gendarme qui a pris ces photos se trouvait
aussi sensiblement à la même position. Et donc aller sur place ne peut que confirmer tout ça, il n'y a aucun doute possible et ça sera d'ailleurs confirmé
plus tard...
Au sujet de l'impossibilité qu'un lampadaire lointain soit visible et paraisse peu différent d'un lampadaire proche sur la même vidéo, pour ceux qui
auraient des doutes, Brunehaut sur
le forum MO a reproduit en taille réduite la situation, avec deux lampes de bureau de 10 W partiellement occultées avec du papier
d'aluminium :
La lampe de gauche a été placée à 1,8 m et orientée à peu près de dos, celle de droite à 20 m et orientée plutôt de face... Filmées, les deux
ont à peu près le même aspect et la même luminosité.
Serje Perronnet a aussi essayé d'argumenter... Voici un extrait de son premier message, le 24 décembre :
Il faut aussi comprendre que des lampadaires situés très loin à l'horizon, 296 mètres, et les deux soi-disant lampadaires de 10 mètres de
haut, (situées à 27 mètres du témoin et qui seraient les deux lumières de base formant ce triangle isocèle), ne peuvent pas être partie prenante de
l'ensemble du présumé PAN.
Pourquoi ? Parce que le site reçoit une intensité lumineuse qui s'exprime en lumens. (Un lux est l'éclairement d'une surface qui reçoit, d'une
manière uniformément répartie, un flux lumineux d'un lumen par mètre carré). Cette intensité lumineuse filmée est quasiment la même (pour ce qui
concerne en tous cas les présumés lampadaires, bien sûr).
Et quand bien même, le 3e point lumineux, le plus haut, serait quoi ? Il n'a pas, lui non plus, me semble-t-il, une intensité différente
des 2 points faisant partie de l'objet... et ne peut pas, lui, correspondre à un quelconque lampadaire pouvant être intégré au site GOLFECH.
Je ne sais pas ce que Perronnet pense prouver en donnant les définitions du lux et du lumen, et il n'a décidément rien compris aux explications pourtant
très claires de Jean Curnonix, illustrées de moult petits dessins qu'un enfant de 5 ans comprendrait... Les deux lampadaires situés à 25 mètres
(en réalité ce sont ceux situés à 40 mètres) représentent la pointe haute du triangle, qui est le « troisième point lumineux », et un autre
qui apparaît furtivement, et tous les autres points, dont les deux qui forment « la base du triangle », sont les lampadaires lointains à
300 mètres.
Et à Jean Curnonix qui lui demandait de bien relire sa démonstration, il répondait le 27 décembre :
Bien sûr qu'il nous faut garder la vidéo comme pièce à conviction, et croyez que nous l'avons mise en sécurité, parce que nous allons en avoir bientôt
besoin.
Quant aux arguments écrasants, je vous rappelle que dans aucune des analyses « scientifiques » présentées, il n'a été apporté la preuve qu'il
s'agissait de lampadaires et uniquement de lampadaires.
Je vous en ferai la « monstration », comme nous dirait mon ami Gildas Bourdais, ou la démonstration en temps utiles.
Nous continuons de notre côté cette contre-enquête qui risque de prendre du temps.
Mais nous ne sommes pas pressés.
Pour l'instant, je vous laisse continuer d'argumenter, ainsi que Jean qui nous a dernièrement apporté quelques indications supplémentaires dénotant
quelques incohérences au fil de ses présentations, en texte et en image.
Merci à lui tout de même pour tout le mal qu'il se sera donné.
Demain ne sera pas aujourd'hui.
C'est comique de le voir trouver des incohérences dans les présentations de Curnonix, où tout est soigneusement expliqué, et annoncer sa
« monstration » qui ne viendra jamais...
Et après avoir approfondi dans un nouveau message plus long qui montrait qu'il n'avait toujours rien compris, et s'être encore vu répondre de bien relire
la démonstration, au lieu de le faire il a répondu le 22 janvier 2012 :
Jean, vous semblez mépriser certaines personnes de cette liste, et notamment avec ce message qui ne fait que répéter ce que vous avez déjà dit.
Vous semblez nous sous-estimer.
Il y a une grande différence entre VOUS et nous, voyez-vous.
NOUS, ne sommes pas anonymes.
Et même si internet vous permet de rester anonyme, ce n'est pas un bon point pour vous.
J'ai moi-même une formation de scientifique, comprenez-vous ?
...
Votre point de vue, je le respecte, respectez le nôtre !
Je le répète, votre analyse manque de subjectivité scientifique.
Nous vous apporterons bientôt des preuves solides de l'argumentation que nous avançons !
Je serais curieux de connaître la « formation scientifique » de Serje Perronnet ! Quant aux « preuves » de leur
« argumentation », on ne les a jamais vues...
Christophe Albiero, quatrième larron du « scandale », n'était pas en reste en écrivant le 15 décembre 2011 :
Je voudrais aussi insister sur le fait que ce qui ce passe contre nous est inadmissible, des prises à partie de certaines personnes qui devaient rester
neutres, se permettent de s'allier avec des personnes nous démontant.
Je voudrais être plus précis mais croyez-moi quand je vous dis que certaines personnes nous font volontairement de l'ombre par intérim et que ces mêmes
personnes ne nous donnent pas la parole.
Je vous assure que quand je le pourrai, je vous montrerai, preuve à l'appui qu'il y a bien des personnes qui se mettent en groupe contre nous.
Et le 27 décembre 2011 :
Avec les fêtes les personnes ne prennent pas trop le temps de lire toute la conversation et certains veulent absolument expliquer la vidéo tant qu'on
aura pas fait « cracher » à Pascal ce que ces gens veulent entendre.
C'est une simple manœuvre de déstabilisation qui n'a d'autre objectif que de tirer un trait définitif sur cette affaire.
Quand ils auront fini de dépiauter la vidéo, ils s'attaqueront à ce qui est le plus facile à faire, descendre le ou les témoins.
Il ne manquera plus que Pascal se fasse bannir pour insultes envers des membres pour qu'ils réussissent leur coup et on ne parlera plus de l'affaire
Golfech.
Pour cela les armes sont à disposition, des gens du Geipan même vont donner carte blanche à certains posteurs (oui car ils surveillent le sujet, la
liste des sujets à suivre est donnée, par mois, à tous les IPN), des personnes relatives au GEIPAN sont présentes et sont actives sur le forum, on ne
peut le nier.
Et encore, je suis loin d'avoir tout dit, mais je pense avoir calmé le jeu puisque certains vont se reconnaître et vont calmer le jeu ou se dénoncer.
(Pour Brunehaut, toute mes spéculations sont affirmatives et sont prouvées, faites-moi signe par MP pour que je vous en montre les preuves).
Je risque de me faire aussi gronder par Christian pour avoir dit quelques perles que nous avons mais il le fallait avant que l'honneur et le respect des
témoins soit compromis.
En plein délire de persécution ! Mais Il semble que les « preuves » de ses affirmations n'ont pas paru très convaincantes à tous les
modérateurs de ce forum pourtant très permissifs envers les partisans de la thèse extraterrestre, puisqu'il a écrit le 13 janvier :
Étant donné ma position au sein du forum et une remise en question de la part de plusieurs modérateurs sur mon rôle dans cette affaire, je ne pourrai
plus m'exprimer sur le sujet.
Il n'y a que Pascal, Serje ou Christian qui peuvent maintenant répondre à vos questions
Ça commençait à devenir très houleux... Le gros problème, c'est que la grande majorité des membres du forum, qui pour beaucoup connaissent bien le domaine
de la photographie et de la vidéo, étaient tout à fait convaincus par les explications de Jean Curnonix concernant la vidéo, SAUF les quatre auteurs du
« scandale au Geipan » qui rejetaient avec virulence cette explication qu'ils avaient très mal comprise !
Le 23 janvier, un nouvel inscrit sur le forum, « Adolphe Pierre », qui s'était intéressé au dossier, a fait quelques remarques assez
pertinentes, notamment :
Par ailleurs, le fait que le principal témoin soit avant l'observation déjà intéressé par les ovnis doit déjà être suspect. Normal de voir le GEIPAN
prendre en compte cet élément. Quand on cherche à déterminer la bonne foi d'un témoin, c'est le genre de détail important qui va plutôt dans le sens
d'une méprise (du genre « je veux y croire ») ou supercherie (« il faut que les autres y croient »). Ce n'est pas suffisant bien sûr
pour douter de la foi d'un témoin, mais quand les autres éléments sont tout aussi suspects (vidéo du portable, divergence entre les deux témoignages et
surtout leur différente réaction après les événements supposés, l'attirance pour les théories du complot...) le classement en PAN B me parait
plutôt adéquat. Le GEIPAN se garde bien de tirer des conclusions. Il ne voit juste pas assez d'éléments crédibles pour poursuivre les investigations. Et
tout ce qu'on peut voir dans la contre-enquête ici-même ne me pousse pas du tout à croire qu'ils aient commis une erreur de classification (tout du
moins une maladresse de méthode et de communication).
Mais je suis tout à fait disposé à revoir ma position si toutefois on m'apportait certaines précisions. Et ça ne viendra de toute façon pas de la
vidéo : le témoin lui-même affirmait avant de la mettre en ligne qu'elle n'avait pas beaucoup de valeur compte tenu de sa qualité plus que
médiocre.
Christian Comtesse répondait le 24 janvier :
Ha voila que le canular devient le cheval de bataille du dernier venu sur cette liste.
Je vous suggère de donner ici votre véritable identité et d'accuser ouvertement le témoin d'avoir menti aux Gendarmes.
Votre pseudo n'existe nulle part ailleurs, juste sur ce fil de discussion.
C'est troublant non ?
Et en plus juste pour foutre le bordel et faire des accusations gratuites.
Pauvre Geipan ! être obligé d'utiliser des petites mains pour nous faire taire et pourrir le fil de discussion. Bravo.
La modératrice Brunehaut, faisait remarquer :
Je ne vois pas à quel moment les propos d'Adolphe Pierre évoquent l'affirmation certaine d'un canular. Celui-ci est courtois et vous témoigne par le
fait un respect qui demande au minimum de la réciprocité. De plus, si ce dernier imagine la possibilité d'un canular, chose que peu de gens admettent à
l'heure actuelle, son avis ne peut être dénigré simplement parce qu'il ne va pas dans le sens de ce que vous pensez.
Le fait de participer sous un pseudonyme est une liberté reconnue par et pour tous. Vous semblez être le seul que cela dérange.
Vous déplorez que trop de participants insultent ou emploient des propos diffamatoires, alors ne les imitez pas.
Et Adolphe Pierre répondait :
Je confirme que je n'ai aucun lien avec le GEIPAN, si toutefois c'était nécessaire de le préciser et me doutant bien que ce n'est pas en l'affirmant
que ça changera quoi que ce soit. Mais merci, j'ai bien souri.
Pour ce qui est de mon identité, je ne m'appelle pas Adolphe Pierre et alors. Et comme je l'ai dit sur ma présentation, je ne prétends ni être
scientifique, ni avoir vu des ovnis, ni avoir un a priori sur la question ufologique. C'est justement pourquoi je suis là. Je ne suis envoyé par
personne et je n'ai aucune croyance à défendre...
Concernant encore une fois ce dossier, j'avoue sans honte ne pas l'avoir suivi de A à Z, mais je crois qu'il n'est pas nécessaire de connaître « un
dossier par cœur » pour se faire une idée sur la question. Encore moins quand on n'a aucun a priori, rien à vendre, rien à démontrer... Je n'ai
jamais dit que c'était un canular, j'ai émis l'hypothèse que cela pouvait en être un, tout comme une méprise, et compte tenu des éléments de l'enquête
du GEIPAN mais aussi de la contre-enquête, j'ai un fort doute sur la crédibilité du témoignage. C'est un avis personnel. Je ne traite pas le témoin de
menteur, je donne un avis. Maintenant qu'il est exprimé, je vais en arrêter là sur ce fil, ça n'a aucun intérêt. Certains ont la certitude que le témoin
a bien vu un ovni, que cet ovni est la preuve que des ET surveillent nos centrales nucléaires, que l'armée et le gouvernement laissent faire... Très
bien. Pour moi ça relève de la paranoïa conspirationniste, pas de l'ufologie et je ne peux que regretter que de tels individus parasitent et
discréditent totalement la recherche à ce sujet. Il ne faut pas chercher bien loin pourquoi les scientifiques sérieux refusent de se compromettre dans
de telles affaires quand on voit quel genre d'énergumènes on y rencontre. Heureusement que je ne suis pas scientifique et que je ne risque pas de me
compromettre, mais je le serais, j'aurais sans doute déjà rendu les armes. Le GEIPAN s'il en vient à rendre des rapports aussi peu rigoureux, c'est sans
doute parce que l'ufologie n'a que ce qu'elle mérite. C'est un placard à balais où peu de monde aimerait se retrouver et seuls des originaux pourraient
vouloir s'y retrouver.
Vraiment dommage pour l'ufologie.
Après quelques autres échanges dans lesquels Adolphe Pierre notait la paranoïa de Christian Comtesse qui l'avait « identifié comme faisant partie du
Geipan », celui-ci répondait :
Ha c'est moi le parano et je fais des raccourcis. Les allusions que vous faites, les fausses intentions que vous nous prêtez, elles, sont tout à fait
légitimes, honorables, et scientifiquement indiscutables.
Comme par exemple le fait que c'est moi qui vous ai identifié.
Non je n'ai écrit nulle part que je vous ai identifié et que vous faisiez partie du GEIPAN.
Par contre je commence à vous cerner et à identifier votre syntaxe et des phrases caractéristiques qui réduisent a 4 ou 5 personnes les utilisateurs de
telles choses. C'était donc « ça » votre « travail en commun ». Mais bien entendu vous allez le nier.
Après donc l'avoir accusé de faire partie des « petites mains » du Geipan, puis avoir nié l'avoir fait, voilà que Comtesse l'accusait
d'appartenir au forum des sceptiques dont il avait appris qu'ils étaient en train de réaliser un « travail en commun » (lequel n'avait rien à
voir avec Golfech) et d'être sur le point de l'identifier grâce à sa syntaxe... Le genre de chose qui fait du reste bien partie de sa paranoïa : à
chaque fois qu'il trouve un contradicteur il croit qu'il s'agit d'un de ces vilains sceptiques qui le persécutent et qui se cachent sous un
pseudonyme !
Adolphe Pierre répondait :
Je peux pas nier ce que je comprends pas. Pourriez-vous être plus explicite ? Qu'est-ce qu'elle a de particulier ma syntaxe ?
Christian Comtesse :
Je suis devin en plus je l'avais dit que vous nieriez.
Syntaxe : la syntaxe est, à l'origine, la branche de la linguistique qui étudie la façon dont les mots se combinent pour former des phrases ou des
énoncés dans une langue.
Chacun a la sienne comme une empreinte digitale. C'est aussi ce que j'ai appris dans ma première année d'OPJ.
Si on compare on arrive à trouver qui écrit. Et j'ai suffisamment d'éléments en plus je me ferai aider par des personnes disposant de la technique.
Après quelques autres échanges, Adolphe Pierre écrivait :
Est-ce qu'on pourrait en finir une bonne fois pour toute avec ces suspicions ? Parfois je suis du GEIPAN, d'autres fois je viens d'un forum
sceptique, bientôt on va me dire que je suis de l'armée ou un illuminati... Contrairement à d'autres, je ne suis pas le dossier depuis le début mais en
y allant au compte-goutte, tout ce que je vois c'est une suite d'approximations (c'est un avis qui n'engage que moi, évitez de le prendre pour une
attaque personnelle). Je ne me suis pas inscrit expressément pour la question de ce dossier, j'ai posté ailleurs... Chacun est libre de penser le
contraire, ça ne changera rien à l'histoire. Est-ce qu'il est interdit de poser des questions quand on a des doutes sur certains points ? Est-ce
que cela me fait passer pour un sceptique, un envoyé d'on ne sait qui, quelqu'un qui réfute tout indice, qui se fait une idée préconçue des
événements ? Doit-on suivre aveuglément une contre-enquête ? Bref, le jour où vous trouverez des trolls qui s'efforcent d'argumenter leur
position, de faire des posts avec la longueur des posts qui sont les miens, vous me ferez signe...
Bref, j'aurais encore quelques remarques et questions (voilà un troll du GEIPAN qui pose des questions maintenant !...) Je visionne actuellement
les vidéos du Repas ufologique du 20 janvier. On peut y voir une lecture du PV de Sofian. Or j'ai écrit plusieurs fois sur cette discussion qu'on
ne disposait pas de ceux-ci (ne l'ayant trouvé nulle part), c'est gentil de me reprendre sur mes rapports présumés avec le GEIPAN, mais ça aurait été
plus utile de me reprendre quand j'écris des bêtises. Si ce PV est en ligne une bonne âme pourrait-elle me donner le lien ? Parce que ce qui semble
en sortir dans la lecture qui en est faite lors du Repas, c'est qu'il y a bien les références dont le GEIPAN parlait dans sa conclusion et qui lui ont
permis d'accorder peu de crédit au témoin principal (avions, premier témoin obnubilé par les ovnis). Or ce que je ne comprends pas, c'est que les
contre-enquêteurs du forum sont persuadés (parce que Sofian le leur a dit) que c'était les gendarmes qui lui imposaient les réponses. Ce sont des
accusations graves vis-à-vis de la gendarmerie. Pourquoi dans ce cas s'en prendre au GEIPAN qui pour des raisons évidentes ne va pas remettre en cause
une pièce officielle que représente un PV de gendarmerie ? On ne parle plus ici d'incompétence mais de falsification de témoignage. C'est bien plus
grave et je ne comprends pas que si on accuse la gendarmerie qu'on n'aille pas au bout de ses accusions et qu'on fasse porter le chapeau au GEIPAN alors
que si c'est vrai, la faute en revient bien à la gendarmerie.
...
Ai-je besoin de préciser que si je demande à avoir des précisions sur ce point, c'est que je n'ai pas d'avis et que j'attends une réponse claire pour
pouvoir me faire une idée plus précise ?
Serje Perronnet se mêlait alors à l'affaire :
Bonjour monsieur Adolphe, liste.
Cela devient fatiguant de devoir toujours vous répondre la même chose.
Ce sera pour moi la dernière fois que je vous répondrai.
Pour espérer avoir une réponse « claire », il vous suffira de vous présenter comme moi-même je l'ai fait sur ce forum, en utilisant votre
propre identité.
Comprenez que la tournure que prend cette affaire ne permet plus de dialoguer avec un fantôme.
Il y a des limites à ne pas dépasser, vous venez de franchir la ligne jaune.
Si vous ne voulez pas que votre identité soit lue par tout le monde, écrivez-la moi en MP.
Je vous répondrai alors en MP.
Adolphe Pierre ne voyait pas de rapport entre son identité et l'affaire, et Brunehaut rappelait à Serje que le fait de s'inscrire sur le forum sous un
pseudonyme devait être respecté.
À la suite de cela, le 27 janvier 2012, Benjamin a décidé de fermer définitivement le fil de discussion « scandale au Geipan », mais la
discussion s'est prolongée sur l'autre fil, consacré au témoignage, avec encore Adolphe Pierre :
Je pense que si. Le GEIPAN par exemple dans ses fiches a une ligne dédiée à la « crédibilité » du témoignage. Le témoin dit lui-même qu'il a
décidé de prévenir le GEIPAN une fois qu'il a su que son collègue disposait d'une vidéo. Celle-ci étant présentée comme preuve pour
« crédibiliser » son témoignage, si celle-ci montre des lampadaires cela remet de fait en cause l'observation. De la même manière que si le
second témoin a bien produit le discours tel qu'il a été rapporté dans le PV de gendarmerie, cela remet en cause l'observation. Et tout cela additionné,
vous conviendrez que cela laisse peu de place à la possibilité qu'un ovni ait effectivement survolé ce soir-là la centrale nucléaire. Mais je me garde
bien sûr la possibilité de « relever le curseur des possibilités » en fonction des précisions apportées par les contre-enquêteurs sur les
questions posées.
...
Ensuite, ce que serait Sofian ? Pascal donne la réponse lui-même dans un entretien avec Chris :
Selon lui, Sofian a dit ce que les gendarmes voulaient entendre parce qu'il est très influençable. Mais si Sofian est influençable par les gendarmes,
pourquoi ne le serait-il pas par un collègue de travail ? Sofian aurait donc dit à Pascal ce qu'il voulait entendre comme il l'a expliqué aux
gendarmes et aurait préféré ne plus être dérangé pour éviter de devoir mentir à nouveau pour lui (et cela dans l'hypothèse que Pascal ait menti).
Ce serait en effet stérile et sans fin mais si quelques-uns persistent à vouloir voir dans cette histoire une manipulation et/ou une enquête bâclée,
l'argument psychologique ne peut pas être laissé de côté. Pas la peine de creuser sa vie pour savoir si le témoin a déjà fait la preuve d'une certaine
propension au mensonge, il y a suffisamment d'incohérences dans les entretiens pour interroger sa crédibilité.
Il reste une probabilité très infime qu'il y ait du vrai dans ce témoignage mais le témoin (et les contre-enquêteurs qui sont devenus presque ses
impresarios — et on nous parle « d'enquête à charge et à décharge »...) doit se résoudre à ce que son cas reste
« inexplicable » en pan B. Parfois il faut aussi accepter que les apparences soient contre soi. S'il est persuadé (ou sait) avoir vu
quelque chose ce soir-là et que le GEIPAN ou d'autres ne le croient pas, ça ne va pas changer la face du monde ou de l'ufologie. Ça ne reste rien de
plus qu'une observation qui se perd dans le flot incessant des observations plus ou moins crédibles et étonnantes. Jamais une observation n'aura valeur
de preuve. Si toutefois ces observations sont le fruit d'entités étrangères, elles sauront tôt ou tard montrer des signes plus évidents. Et il faut
rester humble, ça ne se mesure probablement pas à l'échelle d'une vie. S'ils existent comme certains en sont persuadés et qu'ils veulent notre bien, ce
serait un peu idiot qu'on s'étripe à cause d'eux. Si certains savent tant mieux pour eux mais qu'ils ne pensent pas avoir comme mission de convaincre le
monde de « leur présence ». Qu'on se dise que c'est à chacun de trouver la saveur qui est dans le petit pot de lait (dicton pseudo-ummite
traduit à la louche).
À quoi le témoin Pascal a répondu :
Toujours là vous deviez vous casser jeudi... Si vous saviez a quel point le témoin se CONTREFOUT DE VOTRE AVIS c'est énorme.
Vous avez du temps a perdre, pas moi !
Et un administrateur du forum, Julien.B :
AdolphePierre,
Merci de stopper ce genre de messages ! Vous n'êtes là que pour tenter de déstabiliser les témoins et par n'importe quel moyen, tenter de les
démonter tous deux !
Cela me rappelle légèrement le comportement d'un petit groupe appelé le pseudo-scepticisme ... Feriez-vous parti de ceux-là ? La question est
légitime.
Ce sujet n'a pas pour but de débat, il a fait assez de dégâts comme cela !
Et Adolphe Pierre a été viré !
Si on résume, il y a quelqu'un qui trouve que le cas n'est pas très crédible mais qui argumente avec lucidité, Comtesse commence par l'accuser d'être les
« petites mains du Geipan », puis d'être un sceptique connu qui se cache sous un nouveau pseudonyme, menace de l'identifier grâce à sa syntaxe
en faisant appel si nécessaire à des professionnels, Serje Perronnet le somme de lui révéler son identité, et c'est finalement lui qui a été viré par
l'administrateur sous prétexte qu'il avait un « comportement de pseudo-sceptique » !
Adolphe Pierre a ensuite vraiment rejoint le forum Ufo-scepticisme, où il a écrit pas mal de choses intéressantes.
Quant au Mystère des ovnis, il a fermé le deuxième fil de discussion sur ce témoignage le 29 janvier, avec comme explications :
Le sujet s'est avéré trop dangereux pour le forum et a causé beaucoup trop d'embrouilles.
Depuis ce dossier, nous avons perdu 2 modérateurs et beaucoup de membres.
C'est la raison pour laquelle ce sujet a été définitivement fermé sur ce forum !
On n'a plus vu non plus Jean Curnonix pendant des mois, et vu qu'il est un des auteurs les plus intéressants sur ce forum c'était gênant... Il est tout de
même revenu, mais a définitivement disparu à la fin 2014 (apparemment en donnant des explications, mais elles n'ont pas été publiées)... Dommage.
Un forum entier consacré à l'observation
Afin de pouvoir continuer à discuter, les quatre cosignataires du « scandale » ont décidé de créer leur propre forum consacré à cette affaire...
C'est ici : http://scandaleaugeipan.forumgratuit.org. C'est un forum privé,
il faut être inscrit pour voir le contenu, et il a cessé toute activité depuis longtemps, je ne sais pas s'il y a toujours quelqu'un qui valide les
inscriptions mais vous pouvez toujours essayer.
Les quatre auteurs du « scandale » étaient modérateurs, et l'administrateur anonyme était supposé être neutre (je soupçonne qu'il s'agissait
d'Alexis Ropital, le troisième larron avec Christian Comtesse et Serje Perronnet dans le putsch des Repas Ufologiques, pas vraiment neutre donc, mais ça
n'a pas une grande importance). Ils avaient cordialement invité tout le monde à s'inscrire, assurant qu'il n'y aurait pas d'exclusion tant que l'on
garderait un comportement respectueux.
Et effectivement, ils ont accepté tout le monde : il y a eu tout de suite la plupart de ceux qui s'étaient passionnés pour cette affaire sur le forum
des Mystères des ovnis, mais aussi les exclus de ce forum qui en avaient discuté de leur côté sur Ufo-scepticisme, et qui étaient ravis de pouvoir enfin
discuter avec ceux du « forum de chez Benjamin en face ».
Ce que nos quatre scandalisés n'avaient pas prévu, c'est qu'alors qu'ils avaient beau jeu sur le forum MO, d'où tous les sceptiques sont exclus,
d'accueillir leurs contradicteurs en disant qu'ils n'avaient pas étudié le sujet, ils se sont retrouvés confrontés à des gens qui connaissaient le cas et
leurs propres interventions mieux qu'eux, et qui eux savaient lire et écouter sans tout déformer !
Il y a eu Gilles Fernandez, qui a annoncé qu'il était là pour voir ce qui se passait mais qu'il n'interviendrait pas sachant que ça finirait par son
éviction.
Jean-Marc Donnadieu, plus connu sous le pseudonyme de Nemrod34, qui lui ne s'est pas privé d'intervenir, et s'est fait virer très rapidement pour avoir
répété avec le tact qu'on lui connaît que « le témoin a menti au Geipan » (au sujet des « militaires » censés avoir emporté les vidéos
de la centrale).
Christian Comtesse lui avait répondu auparavant :
Même si un bluff est une forme de mensonge, cela n'a rien à voir avec un mensonge délibéré et dans un but de fraude.
C'est assez discutable : personne ou presque ne doute que Pascal soit persuadé d'avoir vu un authentique « triangle belge » au-dessus de la
centrale, mais le fait qu'il invente des détails quand il voit que tout le monde ne le croit pas lui fait perdre toute crédibilité, c'est tout...
Quant à moi, j'ai réussi à rester quelques jours avant de me faire exclure, et ça m'a permis de bien faire avancer les choses, au grand dam des fondateurs
du forum qui voyaient toutes leurs belles constructions s'effondrer... Les mystérieux militaires n'étaient que les policiers de la centrale, la
« responsable de la sécurité » qui n'avait étrangement pas accès aux vidéos n'était vraisemblablement qu'une rédactrice du bulletin de greenwashing
de la centrale...
La discussion a continué aussi sur « l'hypothèse lampadaires » concernant la vidéo, que les quatre larrons persistaient à rejeter avec fougue,
notamment en remontant peu à peu la hauteur de la haie pour tenter désespérément de faire disparaître ces lampadaires... Nous avons vu ce qu'il en était.
Il y a eu aussi un gros débat sur la position de Sofian lorsqu'il filmait... Pascal a indiqué dans un quadrillage la position précise où il situait
Sofian, avec la direction dans laquelle ce dernier regardait et son déplacement, le 2 février :
Notons que c'était ce que lui demandait en vain Jean Curnonix depuis des semaines sur l'autre forum...
Serje Perronnet commentait ainsi ce schéma :
Il faut surtout ne pas modifier, ni les angles ni la position de P, à l'origine, sans lui demander son avis, > on a passé un moment pour BIEN
réfléchir les positions que l'on vous a données au départ > si P venait à trouver que l'on peut encore déplacer sa position, c'est lui qui voit, pas
nous. Pour affirmer, ce n'est encore pas nous...
Vous voyez que lorsque l'on veut peaufiner, parfois le témoin commence de douter... pour ensuite lui-même ne plus savoir très bien où il pouvait se
trouver !
Ce à quoi je répondais :
Euh il me semble qu'on parle d'une reconstitution de la vidéo, et c'est S qui l'a filmée et pas P ! Et c'est un peu normal que P ne soit pas
très sûr de la position de S qui se trouvait dans son dos pendant qu'il filmait.
Christophe Albiero s'emportait alors :
Arrêtez de penser pour les autres !!!! Pascal nous dit très clairement qu'il sait où se trouve Sofian et nous la donne dans le quadrillage plus
haut.
Tellement précis d'après ses dires qu'il a fallu que je modifie 3 fois sur Paint.
Sofian se trouve en bas à gauche du carré, il filme cette direction et ne se déplace que de quelques mètres expliqué sur la quadrillage.
Monsieur hal9000, ce n'est plus des arguments que vous soulignez dans cette affaire mais de la mauvaise volonté.
Je répondais :
C'est beau la précision mais c'est quand même utile de préciser qu'on ne peut pas y accorder une confiance absolue puisque Sofian se trouvait dans le
dos de Pascal pendant l'observation ! Pascal aurait-il des yeux derrière la tête ? Ceci dit j'ai bien vu la position dans le quadrillage, et
j'ai même précisé que je trouvais une position très proche en cherchant la position depuis laquelle les lampadaires avaient une configuration identique
à celle des points lumineux sur la vidéo !
Christophe :
Non Pascal n'a pas les yeux dans le dos, mais votre remarque est tellement nulle ce que vous AFFIRMEZ est faux. Ou alors peut-être avez-vous passé six
mois sur place et vu cette haie tous les jours... La taille de cette haie n'est pas inférieure à 2 m 20... Il suffit de regarder quelques
photos... et ensuite être HONNÊTE... Pour ma part je vous zappe.
La haie fait toujours moins d'un mètre quarante de hauteur, et notons que Pascal qui savait tellement bien où se trouvait Sofian dans son dos indique un
déplacement parallèle à celui de l'objet, alors que Sofian lui-même a précisé qu'il ne s'était pas déplacé pendant qu'il filmait, sauf un peu à la fin
parce que les arbres le gênaient, et donc vers la gauche du schéma, dans la direction opposée à l'objet... C'est Pascal qui se déplaçait vers la droite
pour « suivre » l'objet.
Mais comparons sur le schéma ci-dessous la position de Sofian d'après Pascal et d'après la reconstitution de la vidéo par la position des
lampadaires :
En violet la position de Sofian et la direction dans laquelle il filmait d'après Pascal... En rouge la position que j'avais estimée initialement par
l'analyse de la vidéo, environ 5 m plus à l'est... En vert la position révisée après un placement plus précis des lampadaires, ne différant que de
3 m de la position indiquée par Pascal... En bleu clair, la position estimée par le Geipan après enquête sur les lieux et reconstitution de
l'environnement en 3D, encore plus proche de la position indiquée... Et en orange les directions extrêmes visées par le téléphone de Sofian (direction
vers laquelle pointe le centre de la vidéo), qui ne diffèrent que de quelques degrés de la direction de l'objet d'après Pascal (flèche rouge). Et en bleu
foncé, accessoirement, la position du gendarme lorsqu'il a pris les photos 6 et 7, reconstituée d'après les éléments de paysage... C'est sur la
photo 6 qu'on voit un lampadaire lointain dépasser au-dessus de la haie, laquelle délimite l'espace vert en bas.
Bref, avant de connaître les indications de Pascal concernant la position de Sofian, j'avais donné une position qui n'en diffère que que quelques mètres,
calculée pour que les lampadaires visibles correspondent aux différentes lumières filmées. Quant à la hauteur de la haie, si elle avait été de
2 mètres 20 ou pire 2 mètres 50 comme le prétendait Pascal, le lampadaire n'aurait pas été visible sur la photo du gendarme, c'est
simple et indiscutable.
Notons que l'estimation de la position de Sofian a été faite pour une tentative de reconstitution de l'observation par Mac Nivols du forum Mystères
des ovnis... Voici ce que Pascal écrit à propos de ses relations avec Mac Nivols :
C'est une reconstitution en 3D, avec une personne avec qui j'ai collaboré pendant à peu près un mois, un mois et demi, Mac Nivols, et c'est une
personne qui a procédé d'une manière complètement différente par rapport à certaines personnes qui ont affirmé et ont imposé des choses, qui ont amené
les choses vers des lampadaires. Cette personne Mac Nivols lui a procédé contrairement à beaucoup de personnes, lui m'a pris à part et il m'a
envoyé son premier travail avec ses erreurs, et m'a demandé de rectifier par rapport à ces erreurs, et ce monsieur avait lu ni plus ni moins que mon
témoignage, et avait suivi l'enquête sans poser des questions bêtes, méchantes et qui n'avaient rien à voir. Ce gars a fait son boulot et a pris
l'histoire telle qu'elle aurait dû être prise par les gens. Et donc vu que ce monsieur est honnête, à chaque fois qu'il avait un doute, il me posait une
question, et moi c'était un plaisir de lui répondre, ce qui a fait qu'il a fait un travail relativement précis par rapport à ce que j'ai vu moi. Par
contre il y a eu des personnes qui se sont permis de faire soi-disant des analyses de la vidéo par rapport à mon témoignage et au témoignage de Sofian,
mais sans jamais me poser une seule question. Ils se sont permis le luxe de me placer à des endroits où je n'ai jamais posé les pieds, ils se sont
permis le luxe de déplacer la vision de l'objet que j'ai vu moi de 400 mètres parce que ça les arrange, à cet endroit-là il y a des lampadaires,
ils se sont permis le luxe de chercher des lampadaires et forcément ils en ont trouvé, c'en est bardé là bas. Mais par contre à l'endroit où moi j'ai vu
l'objet et où Sofian a vu l'objet y a que le ciel et au ras de la cime des arbres y a pas de lampadaires.
Bref c'est une reconstitution qui a été faite uniquement en fonction des dires de Pascal plus d'un an après son observation, et voici le résultat :
C'est très bien fait, on s'y croirait... Mais c'est totalement incompatible avec la vraie vidéo prise par Sofian, ainsi d'ailleurs qu'avec d'autres
indications de Pascal (longueur du triangle estimée à 13 cm à bout de bras dans son premier témoignage, hauteur angulaire inférieure à celle des
cheminées...) Mac Nivols a d'ailleurs aussi fait la même reconstitution 3D mais depuis le point de vue de Sofian... Elle n'est plus disponible en
public, mais j'en ai gardé une image très représentative. Mac Nivols a incrusté pour la partie concernée la vidéo prise par Sofian, et on voit
parfaitement que le triangle qui apparaît dessus n'a absolument rien à voir avec celui de la reconstitution. Et puisqu'on sait que le triangle de la vidéo
est formé par trois lampadaires que l'on peut situer assez précisément dans la reconstitution, j'ai rajouté sur cette image (cadre rouge) le champ de la
vidéo de Sofian, qui a on l'a vu assez peu varié pendant la durée de la vidéo :
On voit que la vidéo pointe toujours nettement au-dessous du triangle de la reconstitution. Alors soit Sofian n'est pas foutu de viser correctement, soit
l'objet est passé à une hauteur angulaire très inférieure à ce que donne à penser la reconstitution de Mac Nivols, et d'autre part les lumières de
l'objet sont beaucoup plus faibles que celles des lampadaires puisqu'elles n'ont pas impressionné le capteur du téléphone.
Bref, faire une reconstitution sans tenir aucun compte du seul enregistrement physique qu'on possède me paraît un peu futile, à moins qu'il ne s'agisse de
mettre en valeur la faillibilité du témoignage humain, auquel cas c'est très réussi !
Notons que si on se fie à ce qu'a toujours écrit Pascal l'objet est apparu à l'angle du bâtiment et a été masqué quelques secondes par la cime d'un arbre,
depuis la position initiale de l'observation qui correspond à celle où a été prise la photo 3 du P.V. de gendarmerie :
Et il y a bien un lampadaire pas très loin de la cime de cet arbre contrairement à ce que prétend Pascal. Mais pas visible sur la vidéo puisque c'est
quelques secondes plus tard et depuis une autre position que cette vidéo a débuté.
Et en continuant cette trajectoire linéairement (le témoin qui filmait, Sofian, ne s'étant pas rapproché de l'objet, ce dernier devait garder à peu près
la même hauteur angulaire), voici où passait cette trajectoire sur le champ de la vidéo de Sofian, et pendant la durée de la vidéo, d'après la position
des lampadaires :
Tout est parfaitement cohérent avec les indications des témoins contrairement à ce que prétend Pascal.
On commençait aussi à discuter sur la possibilité d'un avion, et là encore les « preuves » présentées par nos quatre compètes à l'encontre de
cette idée commençaient à vaciller...
Bref tout s'effondrait sur ce nouveau forum créé pour continuer à se scandaliser et enquêter sur cette observation...
Le premier février, Christian Comtesse, très en colère de la tournure des événements, écrivait :
Cela ne peut plus durer, ces attaques personnelles seront réglées à mon retour ce soir.
Je vous dirai à tous pourquoi il y a cette cabale contre nous et cela n'a rien à voir avec ce dossier.
Ce n'est pas contre ce dossier qu'ils en ont mais contre nos personnes.
Il n'y avait eu aucune attaque personnelle, juste des débats sur l'observation, mais il devenait clair que j'allais être viré, j'ai donc poussé un peu la
provocation en écrivant un texte sur les erreurs relevées dans le texte « Scandale au Geipan »... À peu près la même chose que ce que j'ai écrit
ici à ce sujet, avec pour introduction :
Puisque certains prétendent que je ferais partie d'une « cabale » injustifiée contre les auteurs du « Scandale au Geipan » en
montant en épingle (si je ne les invente pas !) quelques erreurs mineures, voici une liste des erreurs et accusations injustifiées que j'ai
trouvées dans ce texte... Uniquement des erreurs factuelles, vérifiables par tous.
Serje Perronnet y a répondu :
Je m'aperçois que vous venez de créer un nouveau sujet !
Et que vous êtes en train de noyer le « poisson » en distrayant ce forum qui a été mis en place pour avancer dans un travail d'enquête
sérieuse, et non pas pour chercher les poux dans la tête de chacun des intervenants, quels qu'ils soient.
Nous ne sommes pas devant un tribunal de police.
Je vous demanderai de vous recentrer, afin de ne pas distraire le groupe en place, qui a commencé, lui, de faire du bon travail.
En agissant de la sorte, vous allez,
— d'une part, distraire les « agents » qui se sont dévoués pour une recherche sur le fond, à savoir si la centrale a été survolée par un
avion ou un engin exotique.
— d'autre part, décourager ceux qui, pour une fois, veulent entreprendre un travail sérieux et neutre !
En plus, s'il nous fallait répondre à chacune des inepties que vous venez de traiter, rien que dans ce post, il faudrait que les journées fassent 26
heures.
Comme je l'ai dit plus haut, vous n'êtes plus dans le cœur du sujet.
Je pense malgré tout que vous aurez très certainement une réponse à quelques une des vos réflexions désobligeantes, qui sont hors sujet.
Pour ma part, je vous conseille vivement de changer votre fusil d'épaule,
Parce que je risquerai par la suite d'être moins tolérant que certains d'entre nous.
Nous sommes dès à présent certains que vous n'êtes pas seul à vous atteler à la mise en ligne de vos posts, étant entendu, comme dit plus haut, qu'il
s'agit plus pour vous de vous servir de cette affaire pour nous nuire personnellement.
Au départ, comme nous l'avons à maintes reprises signalé, le sujet « scandale au GEIPAN » a été mis en ligne pour démontrer que le GEIPAN a
manqué à ses véritables obligations, et rien d'autre.
Je répondais :
Serje, vous n'avez eu de cesse de répéter que l'objet du texte « Scandale au Geipan », de même que ce forum, n'était pas de faire l'enquête
mais de dénoncer la façon dont le Geipan a géré cette affaire, et maintenant voilà que vous prétendez que je détourne le débat du travail d'enquête
(auquel je pense avoir apporté quelques contributions intéressantes) en osant remettre en question les reproches qui ont été adressés au Geipan !
Je ne « cherche des poux dans la tête » de personne, je critique de façon factuelle, vérifiable, un texte qui a été largement diffusé, et qui
prétend dénoncer un « scandale »... Vous avez dit dans un autre forum être un scientifique, vous ne devez donc pas ignorer qu'en science il
faut accepter qu'une publication soit soumise à la critique, c'est normal et il ne faut pas crier à la « cabale » et au complot si ça se
produit !
Comme je l'ai dit plus haut, vous n'êtes plus dans le cœur du sujet.
Non c'est vous qui prétendez que le sujet a changé quand vous voyez que ça tourne à votre désavantage.
Nous sommes dès à présent certains que vous n'êtes pas seul à vous atteler à la mise en ligne de vos posts, étant entendu, comme dit plus
haut, qu'il s'agit plus pour vous de vous servir de cette affaire pour nous nuire personnellement.
Là c'est vous qui portez des accusations portant sur ma personne et totalement mensongères, que fait la modération pour tolérer cela ? J'ai
toujours été seul responsable de ce que j'écris et mon seul but est que l'ufologie devienne une discipline sérieuse, vous le croyez ou non mais ne dites
pas que vous avez des preuves que je mens si ça n'est pas le cas, sinon c'est vous le menteur.
Au départ, comme nous l'avons à maintes reprises signalé, le sujet « scandale au GEIPAN » a été mis en ligne pour démontrer que le
GEIPAN a manqué à ses véritables obligations, et rien d'autre.
C'est bien ce que j'ai compris, et donc vérifier si vos attaques et accusations sont fondées est parfaitement justifié.
Serje ajoutait alors :
Nous allons nous réunir dès que tout le monde sera présent, voyez-vous, HAL, la décision sera COLLEGIALE.
J'aurais pu vous bannir, je ne l'ai pas encore fait !
Les intervenants sur ce forum auront pu vous juger !
Christophe Albiero a pour sa part tenté de répondre point par point à mes critiques du texte « Scandale au Geipan »... Je ne vais pas tout
reproduire, mais la plupart de ses commentaires consistaient à critiquer le Geipan pour n'avoir pas pris en compte dans son rapport ce que Sofian a
déclaré aux enquêteurs privés cinq mois après ledit rapport !
Un exemple de ce dialogue de sourds (enfin, un sourd, ou plutôt aveugle) :
Texte de Scandale au Geipan :La déposition du témoin « S » et l'orientation des questions posées, se bornent à
dénigrer le témoin « P »
Mon commentaire :Quelle orientation des questions posées, alors que les seules questions que l'on trouve dans le PV de
gendarmerie dont il est question sont « Qu'avez-vous vu exactement », et « P déclare qu'il volait au-dessus des cheminées. Qu'avez-vous à
dire ? »
Réponse de Chris :Les questions sont orientés et même caduques car je me réfère à ce que me dit Sofian dans mon enregistrement
et nulle part il est demandé à Sofian ce qu'il pense de Pascal, alors OUI les questions et le PV est orienté, OUI le cliché avec la police ou la
gendarmerie avec un maghrébin est vrai.
Ma réponse :Sofian dit même qu'il n'est jamais allé à la gendarmerie, si vous faites confiance à tout ce qu'il dit vous
prétendez que les gendarmes sont des menteurs et que leur PV d'audition a été fabriqué ! Quoi qu'il en soit dans votre texte commun vous critiquez
le rapport du Geipan qui a été rédigé le 22 novembre, vous ne pouvez pas vous appuyer sur ce que Sofian vous a dit à vous trois mois plus tard,
soyez un peu sérieux !
C'était à peu près tout comme ça... Sur deux points où Chris faisait preuve d'un aveuglement incroyable j'ai écrit en gros caractères rouges pour essayer
de l'obliger à lire :
Scandale au Geipan :Les deux rapports téléphoniques du GEIPAN, mis en ligne sur leur site, montrent une incohérence de
témoignage dans la section du temps (Météo claire pour l'un, nuageuse pour l'autre)
Mon commentaire :Faux : « sombre pas d'étoiles » pour l'un, « ciel sans étoiles avec des nuages » pour
l'autre, et à moins que « sombre » soit le synonyme de « clair » et qu'il y ait des nuits sans nuages où les étoiles s'éteignent ça
veut dire à peu près la même chose !
Réponse de Chris :Encore une fois vous jouez sur les mots et non le sens de la phrase. Pas d'étoile avec des nuages et avec des
étoiles sans nuage veut dire la même chose pour vous, heureusement que vous n'êtes pas météorologue, on nous a préservé au moins de cela.
Ma réponse :Où donc voyez-vous que quelqu'un aurait dit « avec des étoiles sans nuage » ? Comment faut-il que ce
soit écrit pour que vous le lisiez : « sombre pas d'étoiles » pour l'un, « ciel sans étoiles avec des nuages » pour
l'autre !
Et au sujet de l'affaire classée avant la réception du PV de gendarmerie :
Scandale au Geipan :Avant d'obtenir les PV de gendarmerie reçus, comme vous le constatez, le 17/12/2010, un courrier, classant
l'affaire en PAN B, est envoyé au témoin en date du 8/12/2010, soit 9 jours avant. Ce qui signifie que les conclusions ont été faites avant la
réception du dossier complet de la Gendarmerie. Nous concluons donc que le Geipan n'a fait aucune démarche d'enquête. Il a opéré principalement par
conversation téléphonique, pouvant ainsi orienter les Gendarmes afin d'inscrire sur les PV leur conclusion.
Mon commentaire :Quel délire ! Le Geipan n'a pas opéré par conversation téléphonique, il a rendu ses conclusions en
fonction des photographies des lieux, auditions des témoins, vidéo et autres indications de la Gendarmerie, tout cela lui ayant été envoyé le
9 novembre (et reçu le lendemain) comme on peut le lire aussi bien sur le PV de gendarmerie que dans le rapport du Geipan. Et c'est le
6 décembre, alors que la Gendarmerie n'avait depuis longtemps plus rien à apporter à cette affaire, que les gendarmes ont été informés de la
conclusion du Geipan et clos le dossier.
Réponse de Chris :Faux et archi faux, nous en donnons la preuve par le courrier reçu mis en ligne par le GEIPAN même, reçu le
17 décembre alors que la conclusion envoyé à Pascal et leur dossier monté pour mettre en ligne date du 8 décembre, ceci est marqué sur les PV
de gendarmerie en tampon vert. (Je précise car apparemment vous avez aussi des problèmes de vue).
Ma réponse :Je répète en gros parce que décidément c'est vous qui avez des problèmes de vue : Le Geipan n'a pas opéré
par conversation téléphonique, il a rendu ses conclusions en fonction des photographies des lieux, auditions des témoins, vidéo et autres indications
de la Gendarmerie, tout cela lui ayant été envoyé le 9 novembre (et reçu le lendemain) comme on peut le lire aussi bien sur le PV de gendarmerie
que dans le rapport du Geipan. Et c'est le 6 décembre, alors que la Gendarmerie n'avait depuis longtemps plus rien à apporter à cette affaire,
que les gendarmes ont été informés de la conclusion du Geipan et clos le dossier.
Tout est clair pour ceux qui savent lire, ce que le Geipan a reçu le 17 décembre c'est le rapport de gendarmerie, mais tous
les éléments de ce rapport lui avaient été envoyés le 9 novembre, et c'est écrit aussi bien dans le rapport du Geipan que dans le PV de
gendarmerie.
Et Chris concluait par :
En clair pour faire simple et que vous compreniez, barrez-vous on a compris et laissez les autres travailler sérieusement sur ce dossier, merci d'avoir
donné vos convictions sur ce dossier.
La porte est ouverte, ceci est dit gentiment mais il n'est pas en option que l'on vous y pousse.
À quoi j'avais répondu : C'est donc un forum de discussion libre consacré à un texte critique du Geipan qui accuse ouvertement le Geipan
d'incompétence, la gendarmerie de produire des faux documents, mais on n'est pas libre de critiquer ce texte lui-même... Vive la liberté !
Serje prétextait du fait que j'avais mis une partie de mes réponses en gros caractères et en rouge pour m'exclure cette fois, en disant que c'était une
agression... Par contre, dire que je semblais avoir des problèmes de vue n'était pas agressif...
Mais le pire est venu après que j'ai été banni du forum, dans une réponse de Perronnet à quelqu'un qui regrettait (comme la plupart des membres en dehors
des rédacteurs du « scandale ») mon éviction :
Je suis obligé de reprendre vos propos, car vous semblez ignorer que l'UFOLOGIE baigne dans un monde pluriel de personnalités différentes sur le plan
comportemental psychosociologique humain demandant tout de même à celui-ci un minimum de courtoisie et de respect.
Ce qui n'a pas été le cas sur ce forum, et à plusieurs reprises, malgré de nombreuses mises en garde.
Cette personne X qui a pu donner des informations intéressantes n'a pas contribué à maintenir une bonne ambiance sur ce forum, de par ses attaques
personnelles nuancées et fort désobligeantes envers ma personne et celle de monsieur COMTESSE !
[allons donc j'ai surtout montré qu'ils faisaient dire aux témoins des choses qu'ils n'avaient jamais dites, ça les dérange sûrement de tomber sur un
adversaire qui a écouté attentivement ce qu'ont dit les témoins et qui a donc pu dénoncer les inventions de messieurs Comtesse et Perronnet, mais les
seules attaques personnelles sont venues d'eux et chacun l'a remarqué].
Je mets ci-dessous un texte que j'avais reçu sur une autre liste où sont inscrits de nombreux scientifiques, chercheurs et écrivains notables.
Ce texte retrace un passé qui m'aura permis d'avoir rencontré à plusieurs reprises ce monsieur, qui a lui-même été en justice contre ce même GEIPAN qui
s'appelait GEPAN, SEPRA... et a perdu son procès !
Comment conserver de bonnes relations lorsque l'on a en mémoire ce comportement délictueux et malhonnête de quelqu'un qui se dit défendre les intérêts
de l'UFOLOGIE ?
Courriel reçu l'année dernière en perso :
J'espère que tu n'as pas oublié notre vécu à l'IMSA dans les années '90-95.
Ainsi notre veillée mémorable sur ton site Gardois où tu as enregistré une « manipulation de l'Espace-temps » incroyable !
J'ai connu X à Marseille, dans feu l'association du CERPA.
Je n'ai pas eu de bonnes relations avec cet individu qui n'a que mépris pour les autres.
Il avait l'aspect d'un marginal « soixante-huitard » peu reluisant.
Il a fini par démolir le groupe de Bernard Hugues en faisant passer les gens pour des débiles.
Repas UFO de Marseille.
Se faisant passer pour un statisticien, sans montrer ses diplômes, il a commencé à démontrer que l'affaire du 5 nov 90 n'était que la fusée
Proton (ce qui n'est pas prouvé, sans pièces à conviction !)
Il n'y a pas que les Russes qui envoient des fusées, les Américains aussi...
C'est une « Croyance ».
Il a attaqué Velasco dans la petite revue associative ce qui l'a conduit devant le Tribunal pour diffamation et condamné à payer une forte amende au
plaignant.
Je constate que cela ne lui a pas servi de leçon puisqu'il refait surface sur Magonie avec autant de mauvaise foi négationniste.
Comme certains qui 60 ans après contestent l'existence des fours crématoires nazis, n'ayant pas perdu leur familles dans cet Enfer.
Cet individu n'est pas crédible car n'étant pas scientifique et n'ayant rien publié dans une revue reconnue.
C'est un polémiste négatif qu'il vaut mieux éviter...
J'ai appris que l'Ufologie est un panier de crabes, ce qui donne raison à la désinformation mondialisée.
C'est comme les Religions, cela fait partie de la sphère privée.
J'ai une enquête sur la « rentrée atmosphérique » du 5 novembre 1990, faite par l'Association « Magonie », qui ne va pas dans
le sens de MONSIEUR X.
Observation faite par un Ingénieur habitant les Alpilles. C'était un engin triangulaire (pas des débris qui émettait des faisceaux type laser à
l'AVANT). Rien à voir avec une soi-disant « rentrée atmosphérique » !
J'ai passé une journée remarquable avec Greslé, qui est sympathique et COMPÉTENT dans le domaine aéronautique du fait de son métier de pilote de
chasse et de Boeing.
Il est certain que le sieur X ne pèse pas lourd à côté de ce professionnel de haut niveau.
Personnellement je pense qu'il serait sain que l'on ne réponde pas à ses attaques qui ne font que détruire l'image des « ufologues » qui est
déjà bien ternie.
Amitiés
Aucun des modérateurs n'a trouvé ce message inconvenant, Christian Comtesse ayant même ajouté qu'il s'agissait de « faire de l'information »...
Sur le forum Ufo-scepticisme, « Rosetta » a noté avec humour qu'ils en arrivent à atteindre le point Goldwin en dehors même d'un débat, dans un
véritable soliloque, puisque après avoir évincé tous leurs contradicteurs !
Cette lettre est un tissu de mensonges... Je ne sais pas qui est cette personne dont Perronnet reproduit anonymement le courrier (enfin j'en ai une petite
idée mais je m'en fous), mais je ne me suis jamais présenté comme un statisticien, ni comme un scientifique en général, je n'ai jamais prétendu avoir
autre chose qu'un diplôme de technicien supérieur en électronique, Bernard Hugues s'est très bien débrouillé pour couler tout seul l'association qu'il
avait créée en organisant un congrès pharaonique, et j'ai gardé de bonnes relations avec lui et d'autres adhérents que je croisais de temps en temps et
qui n'ont jamais eu l'impression d'être méprisés ou pris pour des débiles (peut-être que l'auteur de ce texte a ressenti cela, mais en le lisant on peut
comprendre pourquoi !)...
Pourquoi se servir de l'appui de la liste Magonie sur laquelle se trouvent « de nombreux scientifiques, écrivains, etc », à moins que cette
personne dont Perronnet ne révèle pas l'identité ne soit elle-même un scientifique ou un écrivain connu, plutôt qu'un « magnétiseur » vivant sur
le dos des esprits faibles ?
Et s'il a des choses à dire sur le 5 novembre 1990 ou tout autre sujet, pourquoi ne le fait-il pas sur la liste, au lieu d'écrire en privé un tissu
de mensonges aux membres de la liste qu'il connaît ? Pas très courageux le type...
Notons qu'en dehors des quatre auteurs du « scandale » supposés être les « modérateurs » du forum, ce message a été unanimement
considéré comme totalement abject, surtout après m'avoir évincé pour que je ne puisse pas répondre.
Après cela, un des membres, Antony S, alias Freefighter ou Freethinker, bien connu alors sur le forum Mystères des ovnis, très partisan de
l'hypothèse extraterrestre et qui n'hésite pas à discuter, quelquefois assez violemment, avec les sceptiques (il a depuis créé son blog ovni
et scepticisme), a fait remarquer que puisque Bernard Hugues était inscrit sur le forum, on pourrait lui demander s'il était vrai que j'avais
« fini par démolir son groupe », comme l'informateur anonyme de Perronnet le prétendait... Cette simple remarque lui a valu d'être banni du
forum lui aussi !
Par une curieuse coïncidence, le jour-même où Serje Perronnet écrivait son message pour prouver mon « comportement délictueux et malhonnête »,
je rencontrais justement Bernard Hugues, qui animait un dîner-débat mensuel à Gémenos, près de Marseille, et qui me demandait si je voulais faire une
intervention le mois suivant... Je lui proposais plusieurs sujets, et il était emballé par le cas de Golfech ! Ce repas a eu lieu le 18 mars
2012...
À noter la réaction de Christophe Albiero, à quelqu'un qui regrettait encore mon éviction du forum :
Preuve en est que Monsieur Alessandri ait demandé qu'il fasse SON propre exposé sur Golfech à Marseille. C'est bien de mettre en avant une personne qui
a son avis direct sur le fait que le témoin ment, que la vidéo est un film exprès sur des lampadaires et que tout ce cas est une grosse mise en scène.
Cela s'appelle un avis objectif, c'est sûr. Et pour être sûr qu'il n'y aura personne qui le contredise dans cette affaire, aucune des personnes ayant
étudié le cas, rencontré les témoins et étudié en profondeur l'affaire ne sera présente, vous appelez ça un intervenant, moi j'appelle ça de la
fumisterie. Surtout de faire cela dans notre dos, c'est purement et simplement du non respect des personnes, et pour ma part, au vu de ce genre de
comportement, je ne vous souhaite pas la bienvenue.
Et le témoin Pascal me traitait pour sa part de « pourriture » !
On voit que nos trois enquêteurs se sont complètement approprié cette affaire et voudraient que personne d'autre n'en parle.
Et outre que personne n'a jamais cru nécessaire d'avoir l'accord du témoin et des enquêteurs qui se sont emparés d'une affaire pour avoir le droit d'en
parler, tout est faux dans ce qu'a écrit Christophe :
— d'abord concernant le cas, mon opinion est que le témoin est sincère mais est capable d'inventer de petits détails quand on est incrédule sur
l'étrangeté de son observation et qu'il est porté à l'exagération (et il s'agit dans les deux cas de faits établis), je pense que les témoins ont bien vu
un objet que l'un d'eux a pris immédiatement pour un « triangle belge », que la vidéo montre des lampadaires qui se trouvent simplement dans le
champ pendant que les témoins filment un objet trop peu lumineux pour impressionner le capteur du téléphone, et que tout ce cas n'est pas une mise en
scène mais une méprise probable avec un avion... J'ai toujours été parfaitement clair là-dessus, et Christophe ne sait décidément pas lire...
— pour ce qui est du fait qu'il n'y ait aucune des « personnes ayant étudié le cas », Bernard Hugues a prévenu Christian Comtesse un mois
avant le repas pour lui demander s'il souhaitait venir, les autres étaient aussi informés bien en avance, et de mon côté j'avais amené mon ordinateur
personnel avec Skype pour qu'ils puissent intervenir à distance, et aucun d'eux ne s'est manifesté... Christophe avait du reste cité le message où
j'annonçais ce dîner-débat en « oubliant » juste ce passage : ça se passera donc le dimanche 18 mars... Christian Comtesse a déjà
décidé de venir, Serge Perronnet peut-être aussi, et ils seront les bienvenus mais pour une fois ils ne mèneront pas le débat ! (sur la
présence de Christian Comtesse, c'était ce que m'avait dit Bernard Hugues, je ne sais pas ce qu'il en est réellement). Désolé Christophe, si quelqu'un
rejette les contradicteurs ça n'est pas moi, et si quelqu'un est de mauvaise foi dans l'affaire ça n'est pas moi non plus !
— et pour ce qui est du fait que tout cela ait été fait « dans leur dos », Christian Comtesse et Serje Perronnet ont été informés de la
tenue de ce débat dès le 8 février, aussi bien par Bernard Hugues que par moi-même, ça leur laissait plus d'un mois pour se retourner et décider
s'ils voulaient intervenir, que ce soit sur place ou par ordinateur interposé avec Skype ! C'est d'ailleurs presque un mois avant ce débat que
Christophe a fait son commentaire !
Mise en perspective
Après cette plongée dans la fange ufologique, revenons à des sujets plus intéressants avec ce que l'on peut encore tirer de la vidéo... On a vu que les
différentes lumières gardent une position à peu près fixe les unes par rapport aux autres, mais ça n'est pas exactement le cas. C'est ce qu'a remarqué
Sébastien sur le forum les Mystères des Ovnis, en superposant les lumières du « triangle » colorées différemment au début et à la fin de la
vidéo :
Il y a donc au cours de la vidéo un petit changement de perspective dans la vision des lampadaires, et puisque les lampadaires sont fixes c'est le témoin
qui se déplace, en tout cas son téléphone.
Il s'agit tout d'abord d'avoir une image stabilisée du « triangle », c'est-à-dire modifier la position et l'inclinaison de chaque image pour que
les deux lumières de la base du triangle gardent une position fixe. Il y a des logiciels spécialisés pour faire ça, ne les connaissant pas et du fait que
la vidéo n'est pas très longue (179 images : 7,5 images par seconde pendant un peu plus de 23 secondes) j'ai tout fait à la main... Ça
pourrait être amélioré... Voici ce que cela donne, avec une vidéo à l'échelle 3 :
À partir de là, j'ai reporté dans un tableau la position de chacune des 8 lumières,
lorsqu'elles sont visibles, dans chaque image de la vidéo.
On peut d'abord vérifier que la base du triangle ne varie pas en dimension. Le graphique suivant indique le nombre de pixels séparant les lumières S5 et
S6, formant cette base :
On voit que les variations restent pratiquement limitées à plus ou moins un pixel au format d'origine. Les plages où la donnée manque sont celles où une
des deux lumières n'est pas visible. Étant donné que c'est à partir de la position de ces deux lumières que j'ai stabilisé la vidéo, les autres données ne
seront pas fiables pour ces plages-là.
La position du centre de l'image est intéressante parce qu'elle indique l'orientation, en azimut et en hauteur, de l'axe de visée de l'appareil photo (le
centre des images stabilisées). Ce sont directement ces angles qui sont indiqués en ordonnée :
On voit que la hauteur angulaire visée varie entre 14 et 26°, centrée donc autour de 20. Ça serait assez en accord avec la visée d'un objet qui se
trouverait aux environs de 25° de hauteur. Ne cherchons pas à justifier toutes les variations, avec un témoin qui ne voit peut-être pas ce qu'il vise sur
l'écran de son téléphone, mais il se pourrait que le maximum à 6 secondes corresponde à peu près au passage au plus près, ou plutôt à la hauteur
angulaire maximale de l'objet.
Quant à l'azimut visé, il est d'environ 150°, en bon accord avec les dires des témoins. Il diminue assez régulièrement de 157 à 146° de 0 à 13 secondes,
et ensuite il a tendance à augmenter un peu pour se stabiliser à 150° à la fin. C'est compatible avec le virage mentionné par les témoins.
Enfin, la position la plus intéressante à étudier est celle de la lumière S1, ou lampadaire L4, la pointe du « triangle ». En effet, une
variation de sa position par rapport aux deux lumières de la base du triangle met en valeur une modification de la perspective, et donc de la position du
téléphone... On doit pouvoir avec cela retracer les déplacements de Sofian.
Le lampadaire L4, à l'origine de ce point lumineux, se trouve à 46 m du témoin, et à une hauteur sur l'horizon d'environ 10°. On peut alors calculer
qu'il faut que le témoin avance ou recule de 4,3 m pour que la hauteur sur l'horizon varie de un degré. Notons que la même chose peut être obtenue si
le témoin modifie la hauteur de son téléphone d'un mètre...
De même, on peut calculer que dans le sens latéral, il faut un déplacement de 0,92 m pour modifier la position du lampadaire d'un degré par rapport
aux lampadaires lointains qui forment la base du triangle.
J'ai donc indiqué sur ces courbes la valeur du déplacement en mètres, en prenant arbitrairement pour origine la valeur minimale :
Les indications est/ouest et sud/nord ne sont qu'approximatives, puisque ces courbes indiquent le déplacement du témoin par rapport au lampadaire L4, qui
n'est pas vraiment au sud mais au sud-sud-est, à un azimut de 156°.
Si on lisse un peu les déplacements, on trouve que le témoin s'est approché de deux mètres à la première seconde (mais il a pu aussi élever son téléphone
de 50 cm, un mouvement assez normal juste après avoir démarré la vidéo), puis n'a pas bougé jusqu'à 6 secondes (le déplacement vers l'ouest
entre 4 et 6 secondes n'est pas significatif puisqu'il correspond à l'absence d'une des lumières de la base du triangle). Là, il s'est déplacé vers
l'est d'environ 50 cm en s'approchant d'un mètre cinquante jusqu'à 7,5 s, puis a reculé d'autant jusqu'à 10 s. À la 19e seconde,
il s'est encore un peu déplacé vers l'est d'une trentaine de centimètres en approchant d'un mètre cinquante, puis entre 19 et 21 secondes il a reculé
de deux mètres et s'est déplacé vers l'ouest de 40 cm.
Ces déplacements sont dans l'ensemble assez logiques : Sofian commence à filmer alors qu'il continue à avancer vers la butte de terre après avoir
pris son téléphone sur la poubelle ; il se déplace un peu vers l'est en suivant le mouvement de l'objet ainsi que Pascal ; et à la fin il recule et
retourne un peu vers l'ouest pour s'éloigner des arbres qui vont masquer l'objet en éloignement, comme il le précise dans son entretien avec Christophe.
À la recherche de l'avion
Le vidéo est un problème réglé, mais ça ne nous dit pas ce que les témoins ont observé... Le Geipan a d'abord conclu qu'il s'agissait vraisemblablement
d'un avion, et je me range à cet avis...
D'abord parce qu'un ensemble de lumières fixes ou clignotantes que des témoins prennent pour un triangle belge, dans la grande majorité des cas il s'agit
d'un avion.
Ensuite il y a la vidéo dans laquelle on entend un des témoins dire « c'est un avion », et l'autre répondre que non puisque « ça ne fait
pas de bruit ». À plusieurs kilomètres, le bruit peut se transmettre de façon très variable, en fonction des conditions météo, de la configuration du
terrain, etc. Et les avions font plus ou moins de bruit. En outre, une centrale nucléaire n'est pas un environnement silencieux, il y a un bruit permanent
auquel on s'habitue mais qui peut couvrir des bruits extérieurs. On entend bien ce bruit de fond assez fort sur la vidéo, et le témoin lui-même a dit dans
son interview par Christophe Albiero :
Chris :Tu es tellement concentré sur l'objet, tu ne sais pas si c'est l'objet en lui-même qui fait une sorte de bulle de
silence, ou si c'est toi qui es trop focalisé sur l'objet et qui te permet de savoir...
Pascal : Voilà je n'entends plus rien en sachant que la centrale fait tout le temps du bruit, un ronronnement assez fort et
tout le temps.
L'absence de bruit est souvent évoquée par les témoins dans les cas de méprises avérées avec des avions. Et le fait est qu'ici dans les 23 secondes
de vidéo, cette absence de bruit est l'unique argument invoqué par le témoin principal, celui qui croit dur comme fer aux ovnis
triangulaires pilotés par des extraterrestres, pour exclure l'idée d'un avion !
Et il y a le témoignage à la gendarmerie de l'autre témoin, Sofian, qui explique très clairement qu'il « voyait très bien que c'était un
avion », et que pour lui « c'est un avion qui est parti vers Blagnac ». Sofian a complètement changé sa version trois mois plus tard
lorsqu'il a rencontré des enquêteurs convaincus des visites extraterrestres, et en présence de l'autre témoin qui a été son mentor dans le monde du
travail, mais on ne peut pas ignorer ce premier témoignage qui est en outre parfaitement en accord avec la conversation sur la vidéo !
Il reste que le rapport de gendarmerie indiquait :
Poursuivant l'enquête en cours, ce jour, nous prenons attache avec le CNOA (Centre National des Opérations Aériennes) à LYON, par téléphone au XX afin
d'obtenir des renseignements et savoir si un vol a été signalé au-dessus du CNPE GOLFECH, le 06 octobre 2010 vers 20 heures 15. Il
ressort de cet appel qu'aucun vol n'est signalé à cette date.
Ça ne dit pas qu'aucun avion n'a survolé la centrale, mais qu'aucun n'a été signalé, donc qu'il n'y a pas eu d'alerte pour un survol de la zone interdite,
à moins de 1000 m d'altitude et dans un rayon de 5 km autour de la centrale.
C'est ce que confirme le complément d'enquête mis en ligne par le Geipan en avril 2012 :
La gendarmerie de Valence d'Agen nous a précisé par la suite que après leur enquête auprès de la centrale de Golfech, il apparaît qu'aucun aéronef,
identifié ou non, n'a survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
Et aussi :
Le CNOA informe que certains professionnels de la surveillance de ces sites sensibles signalent quelquefois au CNOA des vols à basse altitude, qui
s'avèrent, après analyse des mesures radar, être largement en dessus du seuil de sécurité.
En bref, les services de sécurité d'une centrale sont dotés de divers systèmes pour détecter les vols d'aéronefs à basse altitude, et ici ils n'ont rien
détecté et n'ont donc rien signalé au Cnoa. Le Geipan conclut donc :
Il est exclu qu'un aéronef, identifié ou non, ait survolé la centrale à cette date en dessous de l'altitude autorisée.
Ajout (19 août 2022) : Il y a depuis quelques années divers sites qui permettent de visualiser en temps réel les positions de la plupart des avions
civils, et certains les archivent. Ces sites exploitent les données émises en continu par les transpondeurs d'avions utilisant le système ADS-B, qui s'est
peu à peu généralisé à partir de 2000. En Europe, le précurseur de ces sites a été Fligthradar24,
existant depuis 2007. Il était donc en fonction en 2010, mais pas aussi connu ni aussi complet qu'actuellement : tous les avions n'étaient pas
équipés de ces transpondeurs, il n'y avait pas partout des récepteurs utilisables par ces sites de tracking, et les archives n'étaient pas conservées
longtemps. Il n'est donc pas impossible que le vol de l'avion responsable de cette observation soit archivé quelque part sur un de ces sites, mais c'est
très incertain et à ma connaissance personne ne l'a trouvé et il n'y a pas eu beaucoup de recherches dans ce sens. Peut-être que cela aurait été possible
si le témoignage avait été connu rapidement, et le Geipan aurait sûrement pu le faire s'il avait envisagé tout de suite l'hypothèse d'un avion.
Voyons maintenant quel genre d'avion serait compatible avec l'observation des témoins... Sofian pensait à un avion allant atterrir à Blagnac, le grand
aéroport de Toulouse dont les pistes sont justement dirigées à peu près vers Golfech :
Mais Blagnac se trouve à plus de 65 km de la centrale, et en général les avions se mettent dans l'alignement de la piste à une vingtaine de
kilomètres de distance seulement. La pente standard d'un avion à l'atterrissage est de 3°, ce qui à 65 km donnerait 3,5 km d'altitude. L'avion
serait alors passé au plus près à quelque 7 km des témoins, ce qui fait quand même beaucoup pour qu'il ait été pris pour un « énorme
triangle » volant à basse altitude.
D'autre part, il faudrait que l'avion vienne de l'ouest ou du nord-ouest, et il n'y a pas de vols d'avions de ligne venant de l'ouest pour atterrir à
Toulouse. Bien sûr, il n'y a pas que des avions de ligne. Il y a les avions postaux, des avions d'affaire, voire des avions de tourisme. Cela multiplie
les possibilités, mais la taille des avions se réduit aussi et la confusion devient donc encore plus étonnante.
La piste de Blagnac n'est donc pas à écarter, mais il y a un autre aéroport beaucoup plus proche, à seulement 20 km, celui d'Agen la Garenne
dont les pistes sont aussi dirigées vers la centrale :
C'est ce qu'avait remarqué « Airyo » sur le forum Mystères des Ovnis le 31 janvier 2011 :
Bonjour à tous, c'est avec intérêt que je viens de lire ce post, juste pour faire avancer l'enquête sur ce forum, la centrale de Golfech, se trouve
quasiment sur une trajectoire IFR (vol aux instruments) de l'approche en piste 29 de l'aéroport d'Agen.
L'arrivée s'effectue par le nord sur un radial en rapprochement de 184° du vor AGN le virage à 15,5 nautiques par la droite sur un cap 248° pour
intercepter le localizer de la piste 29 à 9,5 NM de la balise de l'ILS « AG ». Altitude de la procédure 2500 pieds et je parle bien
d'altitude, qui se mesure toujours par rapport au niveau de la mer, soit à 2300 pieds de hauteur ce qui fait environ 700 mètres.
Cette procédure passe très près de la centrale car elle est alignée sur l'axe de piste, d'où ce virage à 15,5 NM, au cap 248° pour l'éviter.
Lorqu'il y a du vent d'ouest, souvent la trajectoire est overshootée par les avions et l'on se retrouve parfois au dessus de la centrale, lors de
l'interception de l'axe final.
Ces indications, pour informer que ce coin est très fréquenté par les aéronefs, ce qui n'enlève rien au témoignage.
Voyons à ce propos quelle est la définition exacte de la zone d'interdiction aérienne de la centrale de Golfech... Les interdictions de vol au-dessus des
centrales ont été établies à la suite de l'attentat du 11 septembre 2001à New York... Elles ont été fixées par un arrêté
ministériel du 19 décembre 2002 portant sur la création de « zones interdites temporaires ». Ces interdictions sont ensuite devenues
définitives par des arrêtés successifs, le
13 septembre 2012 dans le cas de Golfech.
La zone est délimitée par un cercle de 5 km de rayon centré sur le point 44° 06' 20'' N – 00° 51' 00'' E (le
cercle a été un peu « rogné » dans l'arrêté de 2012). L'altitude interdite est de 3500 pieds par rapport au niveau de la mer, soit
1066 m ou 1006 m du sol.
L'arrêté liste aussi les appareils non soumis à cette interdiction :
— les aéronefs de la défense, de la gendarmerie, des services de police, des douanes, de la santé, de la sécurité civile et de surveillance ayant
à intervenir dans le cadre de leur mission ;
— les aéronefs ayant à intervenir au profit d'EDF ;
— les aéronefs IFR ayant reçu une clairance d'un organisme ATS ;
— les aéronefs ayant obtenu une autorisation avec un préavis de 48 heures.
On peut voir sur cette carte à l'intention des pilotes quelles sont les trajectoires empruntées par ces avions à l'atterrissage :
La piste de l'aéroport est le rectangle noir incliné à gauche. La zone d'interdiction de Golfech est la zone circulaire rouge rognée notée P3 (en 2010,
c'était le cercle complet). On voit que tous les avions en phase d'atterrissage par l'est la survolent, et à une altitude de 2500 pieds seulement,
soit 700 mètres au-dessus du sol. Il est précisé que cette zone est « perméable aux ACFT IFR avec clairance ATC ». Ça signifie qu'elle peut
être survolée en dessous de l'altitude normalement autorisée par les aéronefs (aircrafts) volant aux instruments (instrument flight rules)
et ayant l'autorisation du contrôle aérien (air traffic control). Ce ne sont donc pas tous les avions qui y sont autorisés, mais pratiquement tous
ceux des lignes régulières, plus tous les appareils de l'armée, de la sécurité civile et autres, et il y a donc quotidiennement des avions qui survolent
le périmètre interdit de la centrale de Golfech, et souvent la centrale elle-même puisque la trajectoire standard passe pile au-dessus, à une altitude
nettement inférieure à celle normalement autorisée.
Ici il ne s'agirait pas d'un atterrissage, puisque la direction serait opposée à celle indiquée par les témoins, mais d'un décollage, et alors tous les
avions doivent respecter l'altitude autorisée.
Normalement, le Cnoa est prévenu de tout avion qui serait amené à pénétrer la zone interdite, et toute infraction relevée doit lui être signalée. Il n'est
pas rare que les services de sécurité des centrales appellent la navigation aérienne pour signaler un survol interdit qui s'avère souvent être survenu
au-dessus de l'altitude autorisée.
Dans le cas qui nous occupe il n'y a pas eu d'alerte, il est donc vraisemblable que l'avion supposé soit passé à plus de mille mètres d'altitude ou cinq
mille mètres de distance de la centrale.
L'angle de montée d'un avion au décollage est en général compris entre 3 et 10°. Supposons ici qu'il ait été de 3,5° pour ne pas choisir une valeur trop
limite... Dans ce cas, au niveau de Golfech, l'altitude était de 1310 m, donc au-dessus de l'altitude autorisée.
Si on suit les indications du témoin Pascal lors de la visite des gendarmes, l'objet serait apparu à l'angle du bâtiment, à un azimut de 189° d'après sa
position, et à une hauteur angulaire de 28° qui s'accorde assez bien avec d'autres indications et l'axe de visée de la vidéo.
Pour 1,3 km d'altitude, un angle de 28° correspond à une distance au sol de 2460 m, ou une distance réelle de 2800 m. Voyons sur la carte
quelle aurait pu être la trajectoire de cet avion, en respectant au mieux les indications des témoins et la vidéo :
L'avion arrive de la direction d'Agen-la-Garenne, et il apparaît aux témoins à la position 1, à 2,46 km de distance au sol ; en 2, il
est vu dans la direction visée au début de la vidéo, à un azimut de 157°, et continue sa route en amorçant un virage jusqu'à la 12e seconde de
la vidéo, à sa position 3, à un azimut de 147,5° ; il continue à virer jusqu'à suivre un cap sud-sud-est, se trouve à l'azimut 150° à la fin de
la vidéo en position 4, à 6,4 km de distance ; il est encore visible un moment avant de disparaître après avoir accéléré.
Entre les positions 2 et 3, il y a 1,65 km. Parcourus en 13 secondes, cela correspond à une vitesse de 127 m/s ou 460 km/h. C'est
précisément la vitesse maximale autorisée jusqu'à une altitude de 3 km ! On en déduit donc dans tous les cas que la trajectoire de l'avion
supposé ne pouvait pas être sensiblement plus éloignée.
Entre les positions 1 et 2, correspondant à l'apparition de l'avion et au début de la vidéo, il y a un peu plus de 2 km, parcourus à la même vitesse
en 16 secondes. Ça semble un temps raisonnable pour que Pascal demande à Sofian de filmer, et que celui-ci aille chercher son téléphone posé sur la
poubelle à quelques mètres et déclenche la vidéo.
Il se serait donc écoulé 40 secondes entre l'apparition de l'objet et la fin de la vidéo. La durée totale de l'observation étant estimée à une minute
ou un peu plus, l'objet aurait disparu une trentaine de secondes après la fin de la vidéo. Il aurait alors été distant de 12 km. L'accélération
finale peut être comme c'est souvent le cas une simple impression due à la baisse de luminosité des lumières, mais il est possible aussi que l'observation
ait été un peu plus longue que ne le pensent les témoins, et que l'avion ait vraiment accéléré après avoir atteint l'altitude de 3 km, après encore
deux minutes ou peut-être nettement moins s'il a augmenté son angle d'élévation après le virage. Rappelons que c'est seulement Sofian qui parle de cette
accélération finale et que d'après son témoignage il a continué à observer l'objet après le départ de Pascal qui voulait le poursuivre en voiture.
Voyons ce qu'il en est de la hauteur sur l'horizon. Nous avons supposé qu'au point 1, celui de l'apparition, l'avion volait à 1300 m d'altitude
et passait à une distance au sol de 2500 m, correspondant à une hauteur angulaire de 28°. Au point 2, après un parcours de 2 km avec le
même angle de montée supposé de 3,5°, son altitude est passée à 1430 m, et la distance à 3640 m ; la hauteur sur l'horizon a baissé à 22°.
Au point 3, encore 1650 m plus loin, l'altitude est de 1535 m, et la distance de 5080 m ; la hauteur est de 17°. Au point 4,
l'altitude est de 1620 m, la distance 6450 m, la hauteur 14° : on n'est pas loin de la hauteur angulaire des arbres dans cette direction,
d'une dizaine de degrés, ce qui aurait poussé Sofian à reculer et se déplacer vers la droite.
On peut retracer la position de l'avion sur la zone pointée par la vidéo (hauteur angulaire et direction du centre de l'image) :
Ça colle décidément plutôt bien ! Mais cela suppose tout de même une grosse erreur de la part des témoins, concernant les dimensions angulaires. On a
vu que Pascal estimait initialement la dimension de son engin à 14 cm à bout de bras, et Sofian la moitié. L'aéroport d'Agen-la-Garenne est un petit
aéroport qui ne reçoit pas de gros porteurs du style Boeing ou Airbus. Il y a par contre quelques avions de type ATR42, dont la longueur est de
23 mètres et l'envergure 25. Supposons donc que les différentes lumières étaient réparties sur 20 m. À 3 km de distance, cela correspond à
4 mm à bout de bras, soit à peu près la dimension apparente de la Lune... C'est bien suffisant pour attirer l'attention, mais c'est tout de même
trente fois moins que l'estimation initiale de Pascal et douze fois moins que celle de Sofian. Toutefois, on sait que de telles exagérations sont
courantes : la Lune, justement, est souvent comparée par les témoins à une orange tenue à bout de bras, quand ça n'est pas une assiette, alors qu'en
réalité il s'agit d'un petit pois ! Et en outre les témoins ont été ici influencés par la vidéo qui montrait réellement un « triangle »
dont la dimension apparente était d'une dizaine de centimètres à bout de bras !
Quant au Geipan, son complément d'enquête d'avril 2012 nous apprend qu'à la suite du contact de la gendarmerie 12 jours après l'observation, le Cnoa
a fait quelques recherches dans ce sens :
Le CNOA nous informe que des tracés radar des vols d'aeronefs près de Golfech ont bien été réalisés fin 2010 suite à la réception des PV de
gendarmerie : ces tracés indiquent d'une part un trafic relativement important autour de l'aéroport d'Agen à environ 16 km de la centrale
dont un entre 20 h 15 et 20 h 17, et d'autre part un vol à haute altitude (environ 12000 m) à 20 h 06 qui
survole la centrale du Nord vers le Sud. Une reconstitution du trafic aérien entre 19 h 45 et 21 h 45 locales est
donnée figure 1.
Texte accompagné initialement de cette reconstitution :
C'est donc le tracé linéaire orangé que le Geipan considérait alors pouvoir être à l'origine de l'observation... Ce qui est curieux c'est que si on suit
les indications, cet avion aurait parcouru 28 km en trente secondes, entre 20 h 06' 18" et 20 h 06' 48"... Ce qui
implique une vitesse de ... 3400 km/h ! Si les enquêteurs du « Scandale » avaient appris ça, nul doute qu'ils auraient considéré qu'un
SR71 de l'armée américaine était venu photographier l'ovni ! Ça serait de toute façon exclu puisque cet avion ne peut voler à une telle vitesse qu'à
une altitude très supérieure à 12 km, il s'agissait donc bien entendu une erreur. Elle a d'ailleurs été rectifiée en douce (encore cette manie qu'a
le Geipan de modifier ses textes sans aucun avertissement ni indication) quelques jours après que j'ai mentionné cela sur le forum Ufo scepticisme. Voici
le nouveau schéma que l'on trouve désormais dans le complément d'enquête :
C'est effectivement beaucoup plus logique... Chaque point sur la trajectoire correspond à un intervalle de dix secondes, et la vitesse est réduite à
780 km/h, vitesse de croisière classique d'un avion de ligne. L'erreur initiale résulte apparemment d'une double erreur de transcription : le
point à 20 h 06' 18" est le premier point de la trace, et le point qui était indiqué à 20 h 06' 48" est en fait à
20 h 08' 48"... Cette accumulation d'erreurs ne fait pas très sérieux, surtout pour une trace que le Geipan considérait alors possiblement
comme responsable de l'observation !
Les traces dessinées aux abords de l'aéroport, avec des points beaucoup plus resserrés, correspondraient alors à une vitesse de l'ordre de 200 km/h,
classique pour des avions au décollage ou atterrissage.
Pour y voir plus clair, j'ai tenté d'extraire les trajectoires de ce fouillis et de les reporter sur une carte agrandie de la région, en m'appuyant sur le
quadrillage géographique... J'ai d'autre part tenu compte d'informations complémentaires obtenues par Éric Maillot, qui m'a par ailleurs fourni des
documents sur les couloirs aériens et fait d'intéressantes suggestions... Je le remercie vivement pour cette aide. Il apparaît que le Geipan n'est pas
autorisé à publier les données brutes du Cnoa, ce qui explique les erreurs de transcription.
Notons que la ligne rouge censée je suppose représenter la piste de l'aéroport est assez nettement décalée par rapport à la piste réelle (ligne verte,
deux kilomètres plus à l'est), encore une erreur imputable au Geipan. Et en appliquant le même décalage aux deux points rouges figurant juste au-dessous
de Donzac, on obtient précisément les emplacements des cheminées de la centrale, c'est donc sûrement cela que ces deux points représentent (on aurait pu
imaginer qu'il s'agissait d'un autre avion repéré très fugacement, et dont la position à proximité immédiate de la centrale serait intéressante... Mais
donc non !)
En fait, le Cnoa a fait deux recherches différentes :
— La première, entre 20 h 00 et 20 h 30, ne laisse apparaître que la trace brune, notée 1, passant au-dessus de la centrale,
concernant un avion de ligne à haute altitude. Il y a du reste une incertitude sur cette altitude, du fait que la trace a été suivie par deux radars
différents dont l'un indique une altitude de 7500 m et l'autre 11300 ! C'est dans tous les cas trop haut pour expliquer raisonnablement
l'observation, et la trajectoire suivie ne correspond pas du tout. Aucune autre trace n'apparaît sur cet enregistrement, alors que pourtant la trace bleue
de l'autre recherche est incluse dans l'intervalle de temps et d'espace concerné. Il semble donc que ces radars ne pouvaient déceler que les avions à
haute altitude. Et on s'étonne aussi que cette trace unique ne soit suivie que jusqu'à 20 h 07 (il est bien précisé que la suite est
extrapolée), alors que l'intervalle de recherche va jusqu'à 20 h 30.
— La deuxième recherche a un intervalle de temps plus large, entre 19 h 45 et 21 h 45, mais semble concerner au contraire
uniquement des avions à basse altitude et à proximité de l'aéroport... À l'exception toutefois du vol qui se trouve un peu au nord d'Agen que j'ai noté 2
et qui n'est suivi que partiellement, sans doute par un radar situé au nord et de portée limitée. Les autres apparaissent près de la piste de l'aéroport à
une altitude de l'ordre de 300 m du sol qui est sans doute la limite de repérage des radars, et ne sont suivis que très près de l'aéroport.
La trace bleue (10) correspondant à une boucle complète semble être ce que le Geipan appelle le « trafic » entre 20 h 15 et
20 h 16, mais cet avion non plus ne peut pas être incriminé : il s'agit manifestement d'un petit avion qui se trouve alors à 15 km de
la centrale et vole très bas, à 400 m du sol, et dans une direction totalement incompatible avec l'observation.
Il semble par ailleurs que cet avion soit le seul à avoir décollé vers l'est, avec peut-être le « 11 » tout à gauche en brun foncé qui pourrait
avoir fait un tour presque complet... Toutes les autres traces concernent manifestement des avions ayant décollé vers l'ouest... La plupart font ensuite
demi-tour et se dirigent donc vers Golfech, mais virent ensuite vers le nord. Cette manoeuvre vise sans doute à prendre de l'altitude avant de survoler
une autre zone interdite à basse altitude, à moins de 2400 pieds — 730 m — au-dessus du niveau de la mer.
Les seules traces qui pourraient se diriger à peu près vers Golfech sont la rouge et la verte en haut (12 et 13), qui correspondent en fait sûrement au
même petit avion (la vitesse de seulement 150 km/h est typique) suivi par deux radars différents, mais c'est une heure et demie après l'observation.
Il apparaît donc qu'aucun de ces avions ne peut expliquer l'observation, mais il semble que ces enregistrements soient très incomplets. Il est tout à fait
anormal en particulier qu'on n'ait que deux avions ayant survolé cette région à haute altitude en deux heures, ou même en une demi-heure. On s'étonne
aussi d'avoir les traces de dix avions qui décollent d'Agen pendant cette période, et aucun qui atterrit, en particulier le soir ! On devrait
normalement trouver au moins l'atterrissage de l'avion de ligne régulier en provenance de Paris, qui atterrit tous les jours à 21 h 30 (quoi
qu'il ait souvent du retard).
Il semble donc que le Cnoa se soit limité à rechercher les traces d'avions ayant survolé le périmètre aérien de la centrale à haute altitude, et ceux qui
on décollé de l'aéroport d'Agen.
Peut-être aussi n'a-t-il pas eu accès à tous les enregistrements, puisqu'il faut rappeler que c'est seulement douze jours après l'observation que la
gendarmerie de Valence d'Agen lui a demandé de faire des recherches. Peut-être que par un malheureux hasard seuls les enregistrements du radar repérant
les avions décollant vers l'ouest ont été conservés, et pas ceux des avions décollant vers l'est... C'est quand même curieux qu'en deux heures nous ayons
les traces de sept avions qui ont décollé vers l'ouest et se sont ensuite dirigés vers le nord après avoir fait presque un tour complet, et d'un seul qui
se serait dirigé vers l'est ! Et ce sont malheureusement les décollages vers l'est qui nous intéressent.
Je ne suis donc pas sûr du tout que cette recherche incomplète exclue le survol d'un avion à proximité de la centrale.
On peut aussi se demander par exemple ce qu'il adviendrait d'un avion en phase d'atterrissage contraint à faire une boucle... Normalement, cette boucle
d'attente se fait dans la mauvaise direction et loin de Golfech :
Mais ces trajectoires conventionnelles concernent le vol aux instruments, utilisé surtout par les avions de ligne ; les autres peuvent suivre
n'importe quelle trajectoire respectant les règles de l'aviation ; il n'est donc pas exclu qu'un avion de taille modeste, après avoir raté son
approche, ait fait demi-tour en virant à droite après avoir survolé la centrale à l'altitude autorisée.
On peut aussi se demander s'il est possible qu'un avion en phase d'atterrissage à Agen soit détourné vers Toulouse, pour une raison ou une autre. Voyons
alors ce qui se passerait en suivant les couloirs aériens montrés sur cette carte :
Typiquement, l'avion après avoir survolé l'aéroport d'Agen va dépasser la balise DEGUK et obliquer vers la balise AGN 114.8 par le couloir R17 de cap
336°, et passera donc très au sud de la centrale (zone rouge P3). Mais s'il allait plus loin avant de virer, il pourrait longer la centrale et
emprunter ensuite le couloir A34 de cap 004°, ce qui serait une bonne trajectoire pour expliquer l'observation.
Et cela nous amène à une constatation intéressante : en 2010, on a vu que la zone de la centrale interdite au survol à basse altitude était définie
comme un cercle complet de 5 km de rayon. Mais cette zone a été « rognée » sur l'arrêté du 13 septembre 2012, et redéfinie comme
suit :
C'est la zone figurant sur les cartes de navigation aérienne récentes... On peut s'interroger sur la raison de cette modification. Il paraît logique de
supposer que c'est pour permettre le passage d'avions à basse altitude dans des couloirs aériens très fréquentés, sans qu'il soit nécessaire d'informer à
chaque fois le service de sécurité de la centrale. Et on voit justement sur la carte des couloirs aériens au-dessus qu'un des deux « rognages »
suit assez précisément un couloir aérien de cap 22° noté en pointillé (ce qui signifie qu'il faut une autorisation spéciale), et emprunté à une altitude
de 2700 pieds soit 863 m. L'autre rognage ne correspond pas à un couloir aérien mentionné, mais il correspond très bien à la trajectoire pouvant
expliquer l'observation, passant à 3,5 km des témoins (juste un peu plus loin que celle que j'ai prise en modèle) ! J'ai donc tendance à
considérer que cette trajectoire, dans l'alignement des pistes de l'aéroport d'Agen, est assez souvent empruntée et que l'altitude limite de 1 km
constituait en 2010 une gêne. Peut-être quelqu'un pourra-t-il enquêter pour connaître les raisons précises de ce « rognage ».
Notons que quelques autres centrales et sites nucléaires comportent le même genre de « rognage », on peut donc vérifier s'il s'agit bien de
couloirs aériens... Il s'agit de Blayais, Cadarache, Saint-Alban, Tricastin et Marcoule... Je n'ai pas tout vérifié, mais en général le rognage suit bien
la direction d'un aéroport proche...
Bref, la piste d'un avion ayant décollé d'Agen ne peut pas être écartée, les enregistrements du Cnoa étant manifestement incomplets.
Et il y a aussi les avions militaires, dont la trajectoire peut être très particulière et qui peuvent voler à basse altitude, qui ne sont pas soumis aux
interdictions de survol, et qui peuvent être assez grands (un Transall, par exemple, a une envergure de 40 m). Pascal nous apprend que quelques jours
avant son observation, un avion de l'armée avait survolé la centrale à basse altitude, ce qui avait entraîné une alerte et retardé la sortie du personnel
de la centrale. Lors de l'observation, il n'y a pas eu d'alerte, ce qui indique sans doute que l'avion volait au-dessus de l'altitude autorisée ou pas
très en dessous, mais le passage d'un tel avion à mille mètres d'altitude reste assez spectaculaire (plus d'un degré de dimension apparente, soit deux
fois la lune).
Et une dernière possibilité serait celle d'un vol d'essai... Toulouse étant depuis longtemps très impliquée dans la construction d'avions, notamment pour
Airbus, son aéroport consacre une bonne partie de ses activités à des vols d'essai. Il y en a de l'ordre de 5000 par an, soit une douzaine par jour en
moyenne. Ces vols peuvent avoir lieu entre 6 h et 20 h tous les jours sauf le dimanche, mais il y a souvent des dérogations jusqu'à 22 h.
Ces vols peuvent concerner de gros avions, et se font à relativement basse altitude, de l'ordre de 1 km.
Les vols d'essai se font en général selon quatre circuits différents, qui ont été choisis pour minimiser la gêne pour les autres activités de l'aéroport
et les nuisances à la population. Voici la carte de ces circuits, trouvée sur
un site consacré à l'aéroport, que j'ai superposée à une carte Google Maps allant jusqu'à la centrale :
Le « circuit bleu » se fait dans le sens horaire et à une altitude de 2000 à 3000 pieds, soit un peu moins d'un kilomètre. Certes, il
s'arrête bien loin de Golfech. Il faudrait savoir s'il n'arrive pas que les circuits soient prolongés, soit à la demande du constructeur, soit en raison
de problèmes à l'aéroport (piste pas libre). Prolonger le circuit jusqu'à Golfech ne ferait que le rallonger d'une trentaine de kilomètres, et retarder
l'atterrissage d'une dizaine de minutes.
Le site de l'aéroport indique à propos des circuits d'essai :
Les avions ne circulent pas sur des trajectoires immuables, ceci pour un certain nombre de raisons, qu'elles soient d'ordre météorologique, liées aux
performances des avions ou encore liées à la nécessité, pour les services du contrôle aérien, d'assurer la fluidité du trafic sans dégradation de la
sécurité, tout en traitant une flotte d'avions hétérogène en termes de comportement (vitesse notamment) et de caractéristiques (taille, ...).
L'ensemble de ces contraintes fait que les trajectoires réelles effectivement suivies ne sont pas confondues en une seule, mais qu'à une procédure de
circulation aérienne (ensemble de consignes), est plutôt associé un volume contenant l'ensemble des trajectoires possibles dans le respect de la
réglementation.
Si le « circuit bleu » pouvait être allongé, alors ça serait sans doute l'hypothèse la plus vraisemblable... La trajectoire juste avant de virer
vers l'aéroport serait tout à fait conforme aux indications des témoins, le pilote n'aurait pas de raison d'élever l'altitude plus haut que la limite
autorisée de 1000 mètres, peut-être même avait-il l'autorisation du contrôle aérien de survoler la centrale à 2500 pieds ou 700 m au-dessus
du sol comme le font beaucoup d'avoins atterrissant à l'aéroport d'Agen la Garenne, et il pourrait s'agir d'un avion de grande taille. La dimension
apparente pourrait alors dépasser un centimètre à bout de bras voire deux, minimisant l'erreur d'estimation des témoins. Enfin, les avions faisant l'objet
de tests sont en général moins bruyants que les avions de ligne classiques, d'une part parce qu'il y a de gros efforts pour minimiser les nuisances
sonores, et d'autre part parce que ces avions ne sont souvent pas chargés.
L'airbus A380 a par exemple une longueur de 70 m, s'il est vu à une distance de 2000 m (1000 m d'altitude et hauteur angulaire de 30°), sa
dimension apparente sera de 1,5 cm à bout de bras, soit trois fois la lune.
Il y a donc pas mal de possibilités pour l'hypothèse d'un avion, et les indications du Cnoa reçues par le Geipan sont trop incomplètes pour l'exclure,
alors ça reste à mon avis la plus raisonnable.
Autre type d'engin ?
On peut tout de même se demander si l'observation pourrait s'expliquer par un autre objet conventionnel.
Certains ont avancé l'hypothèse d'un deltaplane... a priori, ça ne semble pas totalement exclu que des usagers de deltaplane un peu cinglés
s'amusent à titre de défi à survoler une centrale nucléaire la nuit. Et ça expliquerait l'absence de bruit. Avec une lumière à chaque angle pour que ses
amis puissent le suivre, le voyant d'une caméra faisant office de lumière centrale du classique ovni belge, voilà qui évoquerait très bien les
témoignages.
Le gros problème de cette hypothèse, c'est qu'il n'y a pas de hauteur dans les environs d'où des adeptes de deltaplane pourraient s'élancer, et un
deltaplane ne peut parcourir une grande distance qu'en profitant de courants ascendants qui sont surtout présents dans la journée.
Alors, un U.L.M., qui est un peu un deltaplane à moteur ? On perd l'explication de l'absence de bruit, à moins qu'il ne soit passé à distance, mais
là ça rend peu vraisemblable l'exagération de la dimension angulaire. On sait que Greenpeace a déjà utilisé de tels appareils pour pénétrer dans des
centrales nucléaires, donc ça n'est pas totalement exclu. Mais Greenpeace a fait des actions de ce type très médiatisées, dans le but de démontrer le
manque de sécurité de nos centrales. Là il n'y a eu aucune revendication, et s'il s'agissait juste d'un plaisantin il aurait pris un gros risque :
retrait de sa licence, tout vol de nuit en U.L.M. étant interdit, et jusqu'à an de prison et 45000 € d'amende pour le survol de la centrale. Et il
serait surprenant qu'un U.L.M. qui comporte quand même une masse métallique importante ne déclenche pas des alarmes en survolant une centrale.
On a beaucoup parlé en 2014 du survol des centrales nucléaires par des drones, et on y reviendra. Ce qui est évident en tout cas, c'est que ça n'est pas
brusquement à la fin 2014 que des drones ont commencé à survoler les centrales... Le premier drone de loisir, l'AR Drone de Parrot, a été
commercialisé en France en août 2010, et il s'est très bien vendu dès les premiers mois : il y en avait donc quelques milliers en France au moment de
l'observation, et vu la nouveauté de ces appareils et l'absence de législation les concernant on n'était pas très bien renseigné sur ce qu'on avait le
droit de faire avec. Bien entendu, les drones sont des objets de petite taille, et donc le témoin aurait exagéré ses dimensions apparentes tout autant que
dans le cas d'un avion. Un drone de 50 cm (taille de l'AR Drone qui n'avait alors pas de concurrent) qui aurait survolé l'allée principale de la
centrale en passant à 25 m des témoins serait à peine plus grand en dimension angulaire qu'un avion de taille moyenne qui serait passé à trois
kilomètres.
Dans sa version d'origine, l'AR Drone est équipé de leds rouges et vertes au centre de chaque hélice, et une led verte au centre de l'appareil. Ça
forme donc un carré de 25 cm de côté, soit à 25 m de distance encore un peu plus que le diamètre angulaire de la lune... Le bourdonnement assez
sonore de cet appareil pouvait être couvert par le bruit incessant de la centrale à une telle distance. Mais la forme et les couleurs ne correspondent
vraiment pas. Après on peut toujours imaginer que le possesseur du drone ait muni son appareil d'un éclairage particulier, ça n'est pas très compliqué, et
il aurait même pu placer des leds au bout de baguettes en balsa pour agrandir la taille visuelle de l'objet à plusieurs mètres... Bref ça n'est pas exclu,
et ça n'est même pas difficile ni coûteux pour un simple amateur d'électronique et de bricolage.
Et avant l'apparition des drones de loisir, il y avait des appareils radiocommandés, notamment des hélicoptères... Mais leur pilotage n'était pas aussi
facile, ils étaient en général réservés à des aéromodélistes qui pratiquaient leur passion dans un club de façon très encadrée. Techniquement, un pilote
d'hélicoptère ou d'avion radiocommandé pouvait être à l'origine de l'observation, mais humainement on pense plutôt à un pilote de drone, en général
beaucoup plus anarchiste.
Il existe aussi des dirigeables radiocommandés de petite taille, de 2 à 5 m, qui sont assez utilisés pour les prises de vue aériennes. Pour un vol de
nuit, ils peuvent être équipés de lumières diversement placées afin d'être repérés par le pilote, et peut-être une lumière rouge sur la caméra. Un tel
dirigeable, ne pesant que quelques kilogrammes avec très peu de pièces métalliques, ne serait pas plus repérable qu'un drone, mais aurait des dimensions
bien plus importantes. C'est le type d'appareil qui expliquerait le mieux les détails étranges : l'absence de repérage, la dimension, la « masse
noire » qui ne serait pas illusoire, même si on ne connaît pas de tels dirigeables en forme de triangle, la rotation sur place, et aussi l'absence de
bruit, puisque contrairement aux drones les dirigeables n'ont pas à assurer leur portance. Ces dirigeables ne peuvent pas en général fonctionner dans le
vent étant donné leur surface importante, mais justement le vent était très faible ce soir-là. Reste qu'il s'agit tout de même d'appareils coûteux,
utilisés par des professionnels qui n'ignorent pas les règlements, ça serait prendre un risque d'effectuer un tel survol. On peut trouver quelques petits
dirigeables pas chers à destination du grand public, mais ils sont vraiment faits pour l'intérieur et l'hélium coûte toujours assez cher (une cinquantaine
d'euros pour gonfler un dirigeable de quelques mètres cubes) ; on peut le remplacer par de l'hydrogène qui peut être produit assez facilement par un
amateur de chimie, mais plusieurs mètres cubes ça n'est pas facile ni rapide, et il y a le risque qu'il prenne feu.
On peut enfin penser à un ensemble de petits ballons munis de leds... Disons que si quelqu'un avait voulu créer une observation d'ovni, c'est très facile
à faire, peu coûteux et pas vraiment interdit. Seul le virage final est difficile à expliquer : le vent peut tourner mais alors il est rarement
régulier, et l'ensemble de ballons n'aurait sans doute pas pivoté...
Il y a donc pas mal de moyens de faire un appareil susceptible de causer une observation d'ovni, et qui ne demandent pas forcément de grands moyens
techniques et financiers. Il reste à savoir quel serait le but, à part justement provoquer une observation... et dans ce cas il fallait deviner que deux
membres du personnel de la centrale feraient justement une pause cigarette à ce moment-là. Mais on peut se demander si ça ne serait pas une farce d'un
goût douteux à l'intention de Pascal, qui travaillait à la centrale depuis six mois, qui était quelque peu obsédé par les ovnis et en parlait à toute
l'équipe d'après Sofian. Alors, un membre de l'équipe, justement, qui l'aurait beaucoup côtoyé et qui connaissait bien ses habitudes ?
C'est aussi une relation professionnelle des témoins qui a proposé une autre explication prosaïque... Ayant pris connaissance de l'article de
« Nemrod34 » dont nous allons reparler, il a écrit à ce dernier, et entre autres informations il lui a fait part de son idée que les témoins
auraient juste vu des nuages de vapeur s'échappant d'une cheminée de la centrale, éclairés par les lumières au sol. C'est une idée intéressante, mais qui
me semble exclue : il est difficile de voir les nuages comme des lumières clignotantes, dont une seule rouge, et le virage fait par l'objet est là
aussi difficile à expliquer.
Ajout (19 août 2022) : Une dernière possibilité qui ne m'était pas venue à l'esprit, envisagée dans des comentaires à mon texte par Éric Maillot et
Thibaut « Bob Rekin » Alexandre, serait celle d'un triplet de satellites de type NOSS. Il s'agit de satellites militaires américains
évoluant en formation triangulaire, deux sur une même orbite mais à quelques dizaines de kilomètres l'un de l'autre, et un troisième sur une orbite
parallèle. Ces satellites ont pour fonction de repérer par leurs émissions radio et radar les positions des navires ennemis, notamment soviétiques. Seules
les deux premières générations de satellites NOSS évoluaient en triplet, la troisième génération formant seulement des paires. De leur côté, les Chinois
ont développé le même genre de tripets avec certains satellites Yaogan. Thibaut a trouvé qu'à la date de l'observation de Golfech, il n'y avait plus qu'un
triplet de satellites NOSS en fonction (NOSS 2-1) et le triplet Yaogan 9... Il doit vérifier les dates et trajectoires de passage de ces
satellites. Ces satellites en formation triangulaire ont bien été responsables de certaines observations d'ovnis, mais il est extrêmement douteux que ça
soit le cas ici étant donné l'ambiance lumineuse de la centrale. Les triplets de satellites NOSS ou Yaogan ne sont généralement pas visibles à l'œil nu,
il arrive qu'ils le soient et rivalisent même avec les étoiles les plus lumineuses, mais seulement pendant un temps bref. Ici, nous avons un
« triangle » qui a été visible pendant plus d'une minute dans l'environnement très lumineux d'une centrale nucléaire, alors que les étoiles
n'étaient pas visibles. En attendant les vérifications de Tibaut, je considère donc que cette hypothèse est exlue.
Bref il y a des possibilités, mais elles restent à mon avis moins vraisemblables que l'hypothèse de l'avion.
Et si c'était un canular ?
Même les sceptiques n'ont pas imaginé que cette observation pouvait être un canular total... C'est curieusement sur le forum Mystère des ovnis que cette
idée a été défendue par Alain.M, le 22 mai 2016 dans le sujet : Affaire
Golfech1 (06/10/2010) refait surface au GEIPAN :
Je maintiendrai toujours que c'est un canular parce-que le témoin S a volontairement masqué les autres lampadaires du paysage pour ne laisser
apparaître que 3 d'entre eux dans sa vidéo.
...
Je pense que si S avait filmé droit devant lui sans faire attention aux lampadaires, on aurait dû voir plus de lampadaires sur toute la vidéo, pas
seulement 3 (avec quelques moments où d'autres lampadaires apparaissent furtivement, comme s'il était difficile de les occulter à l'image grâce à de la
végétation ou même une main).
Ce n'est pour moi pas un hasard si l'on n'en voit que 3.
Ce commentaire est d'autant plus intéressant qu'Alain.M (qui participe du reste aussi au forum Ufo-scepticisme, sous un autre nom) est très compétent en
matière de vidéo... Pour moi, l'hypothèse est exclue en raison du commentaire des témoins sur la vidéo, qui a tout de l'authenticité, du fait qu'ils ont
attendu cinq jours avant de témoigner, du témoignage initial de Sofian à la gendarmerie, etc... J'ai déjà supposé, sans trop y croire, que Sofian avait pu
vouloir faire une farce à son ami en voyant le « triangle » qu'il avait filmé, mais qu'il ait trafiqué exprès la vidéo au moment où il la
prenait je n'y crois pas du tout.
Concernant le masquage (imparfait) des autres lumières, il me semble que la présence de végétation aussi bien à gauche qu'à droite du triangle l'explique
de manière convaincante, et nous allons d'ailleurs voir que le Geipan l'a constaté sur place. Il y a quelques absences un peu surprenantes, mais le Geipan
note aussi qu'un certain nombre de lampadaires étaient en panne lorsqu'il a visité les lieux.
Il reste que c'est tout de même une coïncidence étonnante qu'on voie justement, pour l'essentiel, un triangle sur la vidéo, conformément à ce que
décrivent les témoins, mais c'est justement pour ça que le cas a été connu : c'est parce que Pascal a découvert cinq jours après l'observation que
cette vidéo prise par Sofian montrait un triangle qu'il a décidé de témoigner. C'est souvent le cas des observations d'ovnis célèbres, qui n'ont été
connues qu'en raison d'un concours de circonstances particulier.
À la rigueur, on peut imaginer un demi-canular... Une autre circonstance improbable est que Pascal, le passionné d'ovnis, ait perdu sa propre vidéo en
fermant bêtement le clapet de son téléphone... Non seulement c'est surprenant qu'il ait eu ce réflexe, mais pour beaucoup de téléphones à clapet,
lorsqu'on ferme le clapet la vidéo se termine mais n'est pas effacée... Je ne sais pas si on a vérifié ce qui se passait avec son modèle. Ce qui est
intéressant, c'est que de la position de Pascal au sommet de la butte de terre, il n'y avait aucun obstacle végétal à la rangée de lampadaires au loin, la
haie n'ayant qu'une hauteur de 1,25 m environ. Et donc, si sa vidéo n'avait pas été malencontreusement effacée, on y aurait vu une rangée continue de
lampadaires, impossible à confondre avec la base d'un « triangle ».
On peut donc imaginer que Pascal aurait constaté que l'objet filmé n'était pas visible sur sa vidéo, et aurait décidé de ne pas parler de son observation,
sur laquelle il devait avoir un doute... Et puis, en voyant plus tard la vidéo de Sofian avec son magnifique triangle géant, il aurait eu l'idée de s'en
servir pour valider son observation. Il aurait donné à ce triangle à peu près la proportion et la dimension apparente qu'il a dans la vidéo, et effacé sa
propre vidéo où l'identification des lampadaires était bien trop évidente.
Il reste à savoir comment il aurait convaincu Sofian de le suivre dans cette plaisanterie... On peut en avoir une idée en lisant ce qu'écrivait Pascal le
1 décembre 2011 sur MO :
S n'ayant pas répondu de suite aux gendarmes, ils m'ont appelé pour savoir où il était je lui en ai fait part, cela ne le branchait pas. Une personne
du Geipan lui a dit qu'il pouvait vendre la vidéo S s'est vu riche et partir à Las Vegas. (Qui délire des deux ?)
C'est bizarre, on nous a toujours dit que Sofian n'avait eu aucun contact avec le Geipan, sauf lors du premier témoignage par téléphone mais c'était avant
que les gendarmes ne le cherchent... Alors, qui donc a pu faire miroiter à Sofian la possibilité de vendre la vidéo ?
Pascal nous a habitués aux demi-vérités, alors je ne serais pas surpris que, persuadé d'avoir enfin observé « son » ovni tant attendu, et
désireux de le clamer au monde incrédule, il ait voulu faire passer la vidéo de Sofian pour la preuve de la réalité de son observation, tout en sachant
très bien qu'on n'y voyait rien d'autre que des lampadaires.
C'est envisageable, mais je préfère croire à une simple méprise...
On en parle sur W9
Le 5 mai 2015, la chaîne W9 a consacré une partie de son émission « Au coeur de l'étrange » à l'ovni de Golfech.
Je retranscris les commentaires :
C'est l'affaire de la centrale de Golfech, du nom de la centrale nucléaire qui se trouve dans le département du Tarn-et-Garonne.
Et c'est ici que se poursuit notre enquête. Cet homme a été le témoin principal d'une des observations les plus saisissantes de ces dernières années.
Inquiet pour la sécurité du site, il a livré son récit aux gendarmes. Ces documents en attestent. Des dessins viennent même illustrer son témoignage.
Pour autant, il n'a pas eu le sentiment d'être pris au sérieux. Cependant il a accepté de nous raconter son histoire, mais pour des raisons de
discrétion il a souhaité garder l'anonymat. Alors nous l'appellerons Yohann.
Ç'a été l'événement le plus marquant de toute ma vie, oui. Ça arrive pas tous les jours ce genre de chose déjà, et puis le contexte, le fait
que bon ben normalement il doit rien se passer sur ce genre de site. On est dans une zone logiquement interdite, sous surveillance normalement, je
pense, et donc c'est très troublant de savoir qu'il y a quelque chose de mystérieux qui est passé, mais, là, là... On est très près hein, on est très
très près de ce qui s'est passé le 6 octobre 2010.
Ce jour-là, cet électricien effectue une mission d'intérim dans l'un des bâtiments de la centrale nucléaire. Vers 20 h, il décide avec l'un de ses
collègues d'aller faire une pause à l'extérieur, et c'est à ce moment précis qu'il va se retrouver aux premières loges d'un spectacle inoubliable. Nous
avons reconstitué en images de synthèse ce que Yohann a vu ce soir-là.
Je sens comme une présence en l'air, donc je tourne la tête, et là je vois apparaître une pointe noire. La chose a avancé et là
distinctement on voit donc un objet triangulaire et à ce moment-là l'objet m'arrive de face, je l'ai totalement en vue pleine, et là c'est ben c'est
magnifique, c'est immense, c'est grand. C'est là que je m'aperçois vraiment de la taille, quoi, c'est très grand. Ça masque le ciel quand je le
matais.
Mais ce n'est pas le seul détail qui frappe Yohann. En effet l'objet survole la centrale à très basse altitude, sa progression est lente et totalement
silencieuse.
Y a pas un bruit, c'est-à-dire que c'est une masse énorme qui se déplace sans aucun bruit, absolument aucun, c'est ce qui est le plus
troublant pour moi.
Le plus incroyable peut-être c'est que cet objet survole la centrale sans déclencher la moindre alarme.
Durant toute l'observation moi je m'attends à ce qu'il y ait l'intervention de quelqu'un, de quelque chose, ne serait-ce qu'une alarme... Et
donc il se passe rien, ça aussi c'est quand même assez troublant, parce qu'on se dit mais y a personne qui a vu ça ?
Yohann et son collègue ont quand même le réflexe de filmer avec un téléphone portable, et même si la vidéo est de très mauvaise qualité leur émotion y
est palpable.
— Non, c'est un avion.
— C'est pas un avion, y a pas de bruit.
— C'est la météo !
— Y a pas de bruit, c'est pas un avion.
— C'est la météo non ? ... Tu es barge.
La scène n'aura duré que deux minutes avant que l'objet ne disparaisse. Les deux hommes sont sous le choc. De quoi ont-ils été les témoins ?
Le lendemain, Yohann fait une déposition à la gendarmerie, et comme le veut la procédure son témoignage très étayé est transmis au Geipan. Et chose
étrange, l'organisme d'état va très vite rendre ses conclusions et elles sont pour le moins étonnantes.
Cette observation qui au départ semblait présenter un fort degré d'étrangeté (observation par des témoins multiples d'un triangle au-dessus
d'une centrale nucléaire) se conclut finalement par une méprise probable avec un aéronef...
Ce cas est classé B comme l'observation probable d'un avion.
En clair, Yohann et son collègue auraient tout simplement vu un avion.
Je suis cloué quoi, je me dis mais c'est pas possible, un avion, j'ai jamais parlé d'avion, et dans la vidéo y a pas de bruit. Sur cette
histoire c'est des gens qui n'étaient pas présents sur les lieux qui essayent de nous dire ce qu'on a vu nous alors que nous on était présents. Le
souci il est là. Moi, mon collègue et moi on sait très bien ce qu'on a vu.
L'affaire aurait pu en rester là. Mais trois ans plus tard coup de théâtre. Yohann reçoit un courrier du Geipan lui annonçant que l'enquête est
rouverte.
(courrier du 27/11/2013) :
« Monsieur,
Nous avons enfin pu prendre des photographies de nuit sur le site de la centrale nucléaire de Golfech, et disposons par conséquent de nouveaux éléments
qui nous portent à rouvrir cette enquête sur votre observation de 2010.
Nous souhaiterions vous montrer l'état de nos investigations et mener un entretien avec vous à ce sujet.
Nous vous remercions par avance de reprendre contact avec nous par mail à geipan@cnes.fr ou par téléphone ... pour convenir d'un rendez-vous.
Bien cordialement, »
Leur explication c'est qu'ils ont mis trois ans pour avoir le droit d'accéder à l'endroit où j'ai fait l'observation… Euh, trois ans, bon,
pourquoi pas...
Étrange. Pourquoi pendant près de trois ans l'enquête a-t-elle été au point mort ? Plus incroyable encore, pourquoi les images du centre de
surveillance du site n'ont-elles pas été visionnées dès le début de l'enquête ?
Le Geipan a-t-il pu mettre la main sur les images des caméras de surveillance de la centrale ? Mystère. Mais ce qui est troublant c'est que
l'enquête sur l'observation de Golfech ait été rouverte quelques mois avant que d'autres événements se produisent au-dessus de nos centrales.
Bon, on voit que tout ce qu'ont fait les journalistes c'est interroger le témoin enthousiaste, Pascal (« Yohann ») et gober sans la moindre
vérification tout ce qu'il leur a raconté !
Inquiet pour la sécurité du site, il a livré son récit aux gendarmes ... Le lendemain, Yohann fait une déposition à la gendarmerie.
Tu parles, il était tellement inquiet pour le site qu'il n'a alerté personne, est tranquillement rentré chez lui après l'observation, a attendu cinq jours
pour en parler, et s'est justifié plus tard en disant que c'était à chacun de faire son boulot et qu'il n'était pas Zorro ! Et puis « l'enquête
réouverte quelques mois avant que d'autres événements se produisent au-dessus de nos centrales »... C'est en octobre 2013 que le Geipan a pu accéder
au site et a relancé l'enquête, et les survols de drones c'était un an plus tard ! Ce qui est clair c'est que ces journalistes ont profité du bruit
fait autour de la vague de survols par des drones pour déterrer cette vieille observation et la présenter de façon complètement fantaisiste.
Mais l'information intéressante est justement que le Geipan a accédé à la centrale de nuit et a complété son enquête.
Comtesse se réveille
On savait donc que le Geipan avait réexaminé le cas, et devrait un jour ou l'autre apporter un nouveau complément au dossier en ligne, et peut-être
changer le cas de catégorie.
En attendant, ce qu'on a pu grappiller comme informations c'est que l'équipe a pu accéder à la centrale de nuit le 6 octobre 2013, date anniversaire
de l'observation afin de se trouver dans les mêmes conditions d'observation.
D'autre part, à la suite du courrier qui lui a été envoyé, Pascal a fait l'objet d'un entretien cognitif. Il s'agit d'un ensemble de techniques
développées essentiellement pour les enquêtes criminelles par des psychologues afin de mettre en valeur les indications les plus fiables des témoignages.
Le Geipan forme maintenant ses enquêteurs à ces techniques, ce qui est une très bonne chose. Malheureusement, il est vraisemblable que le résultat de cet
entretien ne sera pas rendu public, du fait que l'affaire n'a plus rien d'anonyme. Seul le témoin Pascal pourrait s'il le désirait rendre le contenu de
cet entretien public, mais ça ne semble pas être le cas... Dommage.
Quant au deuxième témoin, Sofian, il n'a pas désiré se prêter à un tel entretien... On s'en doutait un peu, étant donné la mauvaise volonté dont il a fait
preuve depuis le début à être interrogé, que ce soit par les gendarmes ou par les ufologues.
Pour ce qui est de ce qu'a conclu le Geipan, on peut en avoir une idée à l'écoute de la confrontation qu'il y a eu entre Christian Comtesse et Xavier
Passot lors d'une Conférence à Pérols organisée le 10 octobre 2015 par l'association OVNI Languedoc.
Comtesse y présentait un exposé intitulé Le phénomène OVNI fait-il l'objet d'une désinformation ? dans lequel il s'en prenait au Geipan pour
des raisons comme d'habitude assez ridicules. Outre Golfech, il cite deux cas, celui de Tenteling dont on parlera un peu plus loin et celui de
Decazeville, comprenant des vidéos sur lesquelles toute personne un peu au fait des méprises habituelles reconnaît immédiatement des lanternes
thaïlandaises pour l'un, un avion pour l'autre... Et Comtesse reproche donc au Geipan de ne pas avoir poussé l'enquête et fait intervenir ses I.P.N.
(Intervenants de premier niveau, dont il faisait alors partie) pour avoir la certitude qu'il s'agissait bien d'une méprise. Bref comme à son habitude
Comtesse, sous prétexte qu'il a pu apporter une réponse définitive concernant quelques affaires que tous les autres ufologues considéraient comme sans
intérêt, voudrait que le Geipan enquête en profondeur sur toutes les affaires qui lui sont signalées même s'il est clair dès le départ qu'il s'agit de
méprises évidentes.
Concernant Golfech, voici comment il résume l'affaire :
Deux témoins fument une cigarette... Il est 17 ou 18 h le soir, je me rappelle plus très bien [20 h 16], c'est à la nuit tombée
pour être précis. Et à un moment l'un des deux témoins remarque une lumière qui passe au-dessus du bâtiment, et cette lumière a une forme de pointe qui
grandit, qui grandit qui grandit qui grandit... Et il avance sous l'objet qu'il estime être à 150 m d'altitude, en dessous, je cite ses mots, en
dessous du niveau du sommet des tours de refroidissement qui elles ont 182 m si mes souvenirs sont bons, et qui décrit un engin après calcul, alors
il y a un petit problème avec ce calcul mais on estime que l'engin faisait trente mètres de côté et qu'il mesurait 150 m de haut. Ce dossier
comportait 2 témoins, Pascal et un autre qui s'appelait je me rappelle plus, qui est d'origine maghrébine et qui s'est fait beaucoup prier pour
témoigner et qui n'avait pas vraiment envie de témoigner. Donc quand il a été à la gendarmerie et ben il a dit ce que les gendarmes voulaient entendre
et pas ce qu'il avait vu. Mais j'ai le film, j'ai le document, peut-être que ça va passer un petit peu ici au dossier, et il y a plusieurs choses qui
entrent en ligne de compte, alors est-ce que ça va marcher chez moi, non ça marche pas, ça marche pas non plus. Bon ça marche pas non plus, je suis
désolé. Donc on voit trois lumières en forme de triangle, et bien entendu c'est un vieux modèle de téléphone portable, on voit des lumières qui sont
autour et qui font partie certainement de la centrale nucléaire, alors les lumières il y a les ultrasceptiques qui nous ont dit qu'il y en avait une qui
était le lampadaire du coin, et que les deux autres étaient des lampadaires à 400 m. Alors prenez même un vieil, même un appareil moderne, prenez
un appareil d'aujourd'hui, vous prenez des lampadaires, hein une file de lampadaires comme ça, et vous allez me dire si le premier lampadaire a la même
luminosité que le deuxième, que le troisième, que le quatrième, et caetera... Donc dans cette affaire-là il y a des choses qui se sont passées qui sont
pas normales du tout. Première conclusion du Geipan, première conclusion du Geipan, c'est soit... alors le Cnoa... alors Cnoa je sais plus comment ça
s'appelle c'est le service qui s'occupe de répertorier tous les avions quels qu'ils soient, civils ou militaires, et qui survolent n'importe où en
France. Première réaction du Cnoa, pas d'avion au-dessus de la centrale nucléaire. Contre-enquête du Geipan, il y a effectivement 2 avions, un à
12000 l'autre à 16000. Celui des 16000 a vite disparu, parce qu'ils se sont vite rendu compte que c'était pas trop trop possible, ou alors c'était un
espèce d'avion ultra-secret ou je sais pas de quoi, bon bref c'était un avion à 12000 mètres. Et puis on s'est battus, ce qui m'a valu d'ailleurs que
j'ai dû quitter le Geipan, pas la queue entre les jambes mais presque, parce que j'ai eu des mots un petit peu durs et c'est vrai que c'était une
affaire qui me tenait beaucoup à cœur. Et puis je vais un jour chez Bob, Bob Bellanca, celui qui a la radio Bob vous dit toute la vérité,
et Bob Bellanca dans une de mes interventions vous pouvez l'écouter elle est encore en ligne, me dit Monsieur Xavier Passot a dit que le témoin de
Golfech il avait fumé un pétard, juste à ce moment-là. Fumé un pétard. Or je savais, monsieur Xavier Passot, que le même, le même qui vous a marqué les
15 mn, le même, c'est lui qui vous a donné l'idée de ce pétard. Seulement vous ne le connaissez pas. Laissez-moi terminer, vous ne connaissez pas
le témoin, vous ne le connaissez pas du tout, et moi je peux vous garantir que ce témoin ne va pas risquer, pour n'importe quoi, de fumer un pétard dans
une centrale nucléaire. Déjà pour commencer. Ensuite il y a eu cette histoire de ce fameux témoin qui est apparu comme par hasard, qui est apparu comme
par hasard, qui connaît très bien le témoin, qui était une connaissance de travail de ce témoin, et on me dit ben il a fumé un pétard, alors à ce
moment-là c'est répréhensible, c'est répréhensible, il faut le dire, il faut le faire témoigner ce témoin, seulement bien entendu il va rester secret.
Ce sont les mêmes témoins qui m'ont fait le coup de la note de la S.G.D.N., du secrétariat à la défense nationale, il a aussi inventé le même, et c'est
encore le même gars qui travaille pour vous, hein monsieur Passot, vous allez commencer à voir que vous allez vraiment le reconnaître. Et avant on
savait que, avant que ça paraisse, je savais que ça allait être ça. Je le savais avant que vous alliez le dire à Bob, que cette histoire allait éclater.
Parce que il y en a parmi ces ultrasceptiques qui en ont vraiment marre d'être obligés de faire ce qu'ils font, parce que il y en a qui sont quand même
un petit peu intelligents et qui viennent nous informer quand même, et on a les textes, on a les documents. Voilà. Donc quand on voit qu'enfin... Bon
c'est un défaut, c'est un défaut d'enquête. Allez après tout c'est vrai que déplacer un bénévole, puisque j'étais bénévole, bénévole est totalement
inutile, sauf que ce que ne pouvait pas savoir le Geipan, c'est que je passais juste à quelques centaines de mètres de cet endroit régulièrement pour
aller voir ma famille, donc là on laisse tomber. Mais Decazeville, Decazeville les 15 minutes, moi je suis pas d'accord. Moi je suis pas d'accord
du tout. Cette histoire de Golfech, cette affaire devrait être classée D. Elle devrait être classée D. Y compris celle de Decazeville. Parce
que vous ne savez pas du tout ce que c'est. Et personne ne sait ce que c'est. Voilà. Alors si ça s'appelle pas de la désinformation, moi je voudrais
savoir comment ça s'appelle. Voilà. Monsieur, je vais être bon joueur, je vais vous passer le micro.
Quelques remarques... Il n'y avait plus depuis longtemps aucun doute sur le fait que les trois lumières filmées sont des lampadaires de la centrale,
c'était évident dès la première étude de Race Ovni qui avait bien montré que ces lumières NE POUVAIENT pas être celles d'un objet en déplacement dans
le ciel, mais Comtesse persiste seul contre tous à nier l'évidence, qui ne serait qu'une conclusion « d'ultrasceptiques » ! Il faut
vraiment être un ultracroyant pour ne pas comprendre... La contre-enquête du Geipan ne parle jamais d'un avion à 12000 m et un autre à 16000 :
elle indique qu'il y avait un vol autour de l'aéroport d'Agen qui se trouve à 16 km de la centrale (de distance, pas d'altitude !), à très basse
altitude, et un avion qui a survolé la centrale à 11300 m d'altitude. Et puis, Comtesse délire comme à son habitude en imaginant les vilains
sceptiques inventer des témoins... Concernant ce témoin qui a parlé d'un « pétard », voici ce qui s'est passé : Jean-Marc Donnadieu, plus
connu sur Internet sous le pseudonyme de Nemrod34 et qui est une bête noire des ufocrédules dont il se soucie peu de la susceptibilité, a écrit un résumé
de l'affaire, comme d'habitude très incisif envers les « enquêteurs » autant que les témoins, et comme d'habitude aussi bien argumenté... Ce
compte-rendu qui était un des principaux documents disponibles sur cette affaire a vite été bien référencé, si bien que « Nemrod » a reçu un
jour un courrier d'un collègue de travail du témoin. Cet homme ayant voulu pour des raisons bien compréhensibles rester anonyme, Nemrod a révélé très peu
à son sujet ou au sujet de son courrier, mais il a par contre transmis son contact à Xavier Passot. Ce témoin existe donc bien, c'est lui directement qui
a parlé à Monsieur Passot de cette histoire de pétard, et il n'a rien à voir avec les autres affaires dont parle Comtesse. Je ne sais pas ce qu'il a dit,
on comprend à demi-mot que les employeurs des témoins n'étaient pas très satisfaits de l'avancée de leur travail, ce qui n'en fait pas forcément de
mauvais témoins, et que tout le brouhaha fait autour de la prétendue observation d'ovni n'a pas été apprécié par la direction. Rien d'étonnant dans tout
cela, et ça n'apporte pas grand-chose au cas lui-même. Tout comme le fait que les témoins aient pu fumer un pétard plutôt qu'une cigarette, tant qu'on
n'en abuse pas ça ne donne pas des hallucinations ! En dehors de ça, c'est aussi ce témoin qui a suggéré que l'objet observé serait un nuage de
vapeur issu d'une tour de la centrale, une idée pas très crédible. Bref, un témoignage intéressant mais qui n'apporte pas grand-chose, mais que Comtesse
cherche à monter en épingle pour faire croire que les sceptiques fabriquent des témoignages !
Détail comique : lorsqu'il avait soumis ce cas aux sceptiques, Comtesse avait commenté leurs premières discussions en disant : Personne, sur
ce forum, n'a encore osé prétendre que ce que le témoin fume est spécial. Moi je le ferai, à vous lire ça doit être de la bonne. Jolie
prémonition !
Et puis il nous dit que ça serait « les mêmes témoins » inventés par les sceptiques qui lui ont fait le coup de la note du S.G.D.N... Juste un
petit mot là-dessus, si vous voulez plus de détails vous pouvez lire mon texte à ce sujet. Il s'agit d'un
document qui mentionne les différentes divisions du S.G.D.N. (Secrétariat général de la défense nationale, devenu depuis S.G.D.S.N.) qui peuvent être
intéressées par les « OVNI/OANI » (ce dernier sigle désignant les « objets aquatiques non identifiés »), présenté par l'ufologue et
pilote d'avion Jean-Gabriel Greslé comme une note interne trouvée sur le site de ce service, et donc considéré par les conspirationnistes comme la preuve
que l'armée s'intéresse au plus haut niveau aux phénomènes aériens et aquatiques non identifiés. Greslé et son ami Alain Boudier, très introduits dans les
milieux aéronautiques et militaires, ont utilisé cette note comme argument essentiel pour la création de la « Commission Sigma », dédiée à
l'étude des ovnis, au sein de la très sérieuse société savante 3AF (Association aéronautique et astronautique de France). Comtesse et ses amis, de leur
côté, inventaient que ce document serait la preuve qu'il existait une « accréditation OVNI/OANI » ! Et puis, des sceptiques ont fait
quelques vérifications (ils sont souvent les seuls à en faire), et ont montré que ce document n'était pas et ne pouvait pas être une note du S.G.D.N. Le
document que présentait Greslé lui-même était le cache Google d'une ancienne page internet du site ufologique RR0, page non signée, mais dont il était
facile de trouver l'auteur, François Couten, grand ami d'Alain Boudier, au style bien reconnaissable et qui utilisait couramment à l'époque le terme
« OVNI/OANI ». Ça, ce sont des faits, il suffit de lire avec attention ce document pour s'en rendre compte. Vous pouvez trouver la discussion
qui l'a établi su le
site Ufo-scepticisme. Accessoirement c'est moi qui ai fait le premier le rapprochement entre ce texte et ceux de François Couten, que j'avais un peu
connu. Il s'agit d'un travail collectif, de simple vérification et parfaitement sourcé. Mais c'est encore Nemrod34 qui en a fait une synthèse qu'il a
diffusée, et cela lui a encore valu de recevoir une réponse d'un certain Jean-Michel Castelon, vraisemblablement un pseudonyme, disant qu'il avait lui
aussi fait les mêmes vérifications et abouti aux mêmes conclusions. Courrier que Nemrod a reproduit pour information. Bref, ce Castelon n'apporte
pratiquement rien de nouveau, il dit juste qu'il a conclu la même chose. Comtesse aurait pu faire de même s'il avait simplement lu correctement la
prétendue « note du S.G.D.N. », mais plutôt que lire les arguments, ce qu'il ne fait jamais, il a préféré imaginer que ce courrier était une
invention de Nemrod pour accréditer le fait que la « note » était un faux, et inondait les sites Internet et listes de discussion de demandes
pour avoir l'identité de ce Jean-Michel Castelon, outre des réclamations aux hébergeurs d'un site sceptique pour le fermer sous le prétexte que ces
affreux sceptiques salissaient la mémoire d'un mort (François Couten) en l'accusant d'avoir produit un faux document ! Mensonge sur toute la ligne,
puisque personne n'a jamais prétendu que cette note était un faux document, ça n'est simplement pas une note du S.G.D.N. et il suffit de savoir lire pour
s'en rendre compte ! Bref, avec cette histoire, son refus d'accepter les évidences, et ses mensonges continuels dans le but de nuire à ses
contradicteurs, Comtesse se couvre encore une fois de ridicule et montre jusqu'où il peut aller dans la diffamation.
On reparlera aussi de l'observation de Decazeville, que Comtesse prend toujours en exemple des déformations des témoignages par le Geipan, à tort comme
d'habitude, et dans laquelle Nemrod n'est absolument pas impliqué.
Revenons à Golfech, avec les réponses de Xavier Passot, qui était aussi présent à cette journée avec comme exposé Quel bilan tirer du CAIPAN ?
(une réunion organisée par le Geipan qui a rassemblé de nombreux ufologues de France et d'ailleurs, toutes tendances confondues, et
qui était bigrement intéressante), et la discussion qui a suivi :
XP : Alors Golfech d'abord cette histoire de pétard... L'histoire du pétard elle m'est arrivée aux oreilles de façon indirecte,
j'en ai parlé à Bob Bellanca hors antenne, donc il n'aurait pas dû vous en parler, et je n'ai jamais fait état de cette information qui n'est pas
vérifiée, qui n'est pas vérifiable, dans les rapports écrits que j'ai pu faire. Donc c'est un soupçon que j'ai par des voies non vérifiées, et voilà,
donc le pétard exit, pétard qui n'est jamais intervenu dans aucune des décisions que j'ai pu prendre sur ce cas Golfech.
Voilà, le Geipan, comme les sceptiques, ne révèle pas de telles informations en public (Nemrod n'a jamais parlé d'un supposé pétard à personne,
Xavier Passot a eu l'imprudence d'en parler en privé à Bob Bellanca), qui peuvent porter atteinte soit au témoin s'il a vraiment fumé un pétard, soit
à celui qui rapporte cela si ça n'est pas vrai... Et ils n'en tiennent pas compte si cette information n'est pas vérifiée... Comtesse, lui, ne
s'embarrasse pas de tels scrupules et n'hésite pas à balancer ça dans un débat public (et on verra qu'il fera bien pire) ! Et après il prétend se
soucier des témoins et de leur protection, comme lorsqu'il les pousse à prétendre que les gendarmes falsifient leurs déclarations, ou entraîne l'un d'eux
dans une croisade ridicule contre le Geipan qui ne le concerne guère et dans laquelle il a tout à perdre !
XP : Le cœur du problème de Golfech, il y a deux gros problèmes. Le problème c'est qu'il y a deux témoins, et il y a un témoin
qui dit qu'il a reconnu un avion. Bon je vais vous dire franchement, je pense que ce n'est pas un avion qu'ils ont vu, mais c'est quand même ça qu'il a
décrit aux gendarmes, donc pour mon prédécesseur et moi-même quand on rentre dans l'enquête, vous avez un témoin qui dit qu'il a vu un drôle d'engin, il
sait pas ce que c'est, et l'autre qui dit moi j'ai reconnu que c'était un avion. Donc pour l'enquêteur si vous voulez c'est quand même tentant de dire
que c'est un avion pour commencer... Ensuite le deuxième témoin, le deuxième P.V. qui est en ligne, sachez qu'il est expurgé des mots les plus durs, il
casse quand même vachement le premier témoin. Donc vous avez deux témoins mais qui sont quand même, y en a un qui dénigre l'autre, c'est pas facile à
enquêter quand même, c'est pas facile à enquêter.
Bon, troisième sujet, la vidéo. La vidéo. on l'a regardée de près, je suis allé sur le site, bon j'y suis allé à Golfech maintenant, vous savez que j'y
suis allé...
CC : Oui bien sûr je sais que vous avez pris des photos d'ailleurs, si vous pouviez me les envoyer ça serait...
XP : Je vous les donnerai pas mais je peux vous les montrer. Bon et l'histoire des lampadaires sur la vidéo c'est gros comme
une maison. Plus aucun doute là-dessus cette vidéo, les trois points lumineux qu'on voit c'est des lampadaires de la centrale.
CC : Ah non j'ai l'enregistrement de l'enquête, de la contre-enquête que vous avez faite, celle de l'année dernière, avec
deux enquêteurs du Geipan qui y ont été, qui disent eux-mêmes que les histoires de lampadaires c'est des conneries. Je les cite eux-mêmes. Mon
ordinateur est éteint mais je l'ai là hein.
Voilà donc que Comtesse sait mieux que ceux qui se sont rendus sur place ce qu'il en est ! Et tenez-vous bien il a l'enregistrement !
Gageons que cet enregistrement on ne l'entendra jamais, Comtesse fabule comme d'habitude. Notons qu'à une autre occasion (je n'ai pas retrouvé où mais je
suis sûr de moi) le même Comtesse a dit encore qu'il avait l'enregistrement des enquêteurs du Geipan allés à la centrale et qu'ils ont dit que l'histoire
de l'avion c'était des conneries, et ça paraît assez vraisemblable puisque Passot lui-même dit maintenant un peu la même chose (à tort à mon avis) en des
termes plus pondérés... Donc soit ces enquêteurs disent à tous les sujets que c'est des conneries, soit Comtesse mélange tout comme à son habitude.
XP : Bon on a fait la modélisation et j'ai les photos du site écoutez...
CC : Non ça ne peut pas être des lampadaires, Ecoutez ça c'est une curiosité, d'abord c'était un avion à 16000 mètres,
ensuite c'était un avion à 12000 mètres, maintenant c'est des lampadaires.
XP : Attendez, attendez, ça a jamais été un avion à 16000 mètres, ni un avion à 12000 mètres, ça a été un avion,
aujourd'hui actuellement c'est publié, probablement c'est discutable, peu importe, ça pourrait être un avion dans la direction de l'aéroport, mais en
fait ça tient pas parce que dans la direction on voit pas. Alors aujourd'hui je sais pas.
CC : Le Cnoa n'est pas d'accord non plus.
XP : Non ça colle pas, les traces radar ne collent pas. Après on ne peut pas non plus totalement exclure que ce soit un
avion, parce que s'il est à basse altitude il peut être sous les radars militaires.
CC : Ben il était dans la loi à 5000 mètres d'altitude, non 3000 mètres d'altitude, donc il était pas en dessous de
la...
1000 mètres d'altitude ou 5000 mètres de distance, mais je ne suis pas d'accord avec Xavier Passot pour exclure un avion au-dessus de cette
altitude autorisée.
XP : Bon en tout cas si c'était un avion 1 il était en infraction, et 2...
CC : Il faut quand même replacer le contexte.
XP : Non mais attendez, juste pour dire que pour Golfech c'est une enquête extrêmement difficile sur le plan de la
consistance des informations, puisqu'on a deux témoins qui sont pas d'accord, alors je vais vous dire ce qu'on prépare sur cette affaire Golfech, on
essaie de trouver dans le témoignage des deux témoins ce qui les rapproche, et non pas ce qui les éloigne.
L'histoire de la vidéo je peux vous dire qu'on a conclu que c'était des lampadaires et on reviendra pas dessus, et avec un téléphone de cette époque-là
pour avoir une tache lumineuse aussi forte il faut quand même avoir une lumière qui arrache.
CC : Oui, il faudra simplement me montrer lesquelles.
Ça on l'a montré depuis longtemps !
XP : Sur cette vidéo aussi je sais pas si vous avez remarqué le phénomène n'est pas centré. Ils voyaient quelque chose, et au bas
du champ de vue y avait des lampadaires, mais le quelque chose ça n'a pas impressionné le téléphone, ça veut pas dire qu'il n'y avait rien, ça veut pas
dire qu'il n'y avait rien...
CC : Moi je vais vous raconter quelque chose Monsieur Passot, excusez-moi de vous interrompre, parce que je vais quand même
passer le micro, il y a deux choses qu'il faut se rendre compte dans cette histoire, le contexte de l'époque, il y avait un rapport qui devait sortir
sur la sécurité dans les centrales nucléaires, forcément notre enquête dérangeait.
XP : Ca n'a rien à voir, je vous garantis que ça n'a rien à voir. Avec EDF, je vais vous dire les rapports qu'on a eus avec
EDF, ils sont quasi-inexistants. Donc quand j'ai repris l'enquête moi-même, j'ai décidé de prendre contact avec la centrale de Golfech, où je me suis
présenté, on m'a aiguillé directement sur le service Communication, je suis tombé sur quelqu'un qui essayait de se débarrasser de moi au plus vite.
CC : Comme il s'est débarrassé de moi aussi.
XP : Bon ensuite j'ai fait écrire au Directeur, même pas avec moi mais j'ai fait écrire par le Directeur du Centre spatial de
Toulouse une lettre, une jolie lettre, papier filigrané et tout, au Directeur de la Centrale de Golfech. J'ai attendu un an, j'ai toujours pas de
réponse à cette lettre. Une lettre lui demandant l'autorisation d'aller me rendre à Golfech. Comme j'avais toujours pas de réponse j'en ai parlé à notre
correspondant gendarme au Comité de pilotage, je lui ai dit voilà j'ai un problème, je voudrais aller à la centrale de Golfech, j'y arrive pas. Et il
m'a dit attendez je vais m'occuper de ça, je vais vous mettre en rapport moi je vais attaquer par le service de sécurité de la centrale. Ce qui m'a
permis de rentrer à la centrale de Golfech c'est en fait par le biais du service de sécurité de la centrale. Il est peut être sur une autorité, enfin
bon... Et j'y suis allé presque clandestinement un soir à 20 h, enfin clandestinement je veux dire que je suis même pas certain que la direction de
la centrale était au courant que j'y suis allé. Donc sous responsabilité d'un gardien, qui ne nous a pas quittés bien entendu, j'ai fait toutes les
photos que j'ai voulu dans la zone de l'observation.
CC : Vous tourniez dos aux installations alors y avait pas de risque, vous photographiiez les parkings.
XP : Oui y a les parkings, mais y a quand même les évaporateurs.
CC : Les tours oui, les tours de refroidissement mais ce sont des...
XP : Et donc voilà comment ça s'est passé, donc on y est allés à la date anniversaire pour avoir à peu près les mêmes
conditions d'éclairage, aux mêmes heures, on a pas eu exactement le même temps qu'il fallait mais enfin c'est pas mal déjà, et alors ce qu'on a vu quand
même là-bas c'est que c'est pourri de lumières partout, et donc des lampadaires bien sûr, on a vu qu'il y avait un bruit de fond énorme, y a des pompes
et des trucs, des ventilateurs partout, bon on n'a pas mesuré en décibels combien ça fait mais euh c'est pour dire que si l'engin qu'ils ont vu a fait
du bruit il fallait qu'il fasse beaucoup beaucoup de bruit pour qu'ils l'entendent.
Il serait bon de rappeler ici que dans le son de la vidéo, qui reste le témoignage direct de ce qu'ont pensé les deux témoins alors qu'ils étaient
confrontés au phénomène, le seul argument que donne Pascal pour réfuter l'hypothèse d'un avion est que ça ne faisait pas de bruit ! Et on entend du
reste effectivement un bruit de fond assez important...
CC : Euh j'ai pas souvenir que l'engin faisait du bruit.
XP : Non ils disent qu'il est silencieux, mais le fait qu'ils le perçoivent comme silencieux veut juste dire qu'il n'est pas
très bruyant, c'est tout ce que je peux vous dire. Donc voilà un peu l'histoire, et aujourd'hui je vous dis on est un peu embêtés par des questions de
consistance, on a finalement quand on cherche les informations...
CC : Ben c'est simple moi je vais vous donner la solution Monsieur Passot, vous demandez à une autorité supérieure, peut-être
que vous vous allez pas pouvoir y avoir accès, mais vous allez leur demander les vidéos. Y a 200 caméras dans la centrale nucléaire de Golfech,
dont des caméras qui se trouvent au sommet des tours qui vous voient le grain de beauté que vous avez sur le nez à plus de 2 km de distance, de
jour comme de nuit.
XP : Déjà si vous voulez ils répondent pas à la lettre que j'ai fait signer par mon Directeur, ça commence mal.
Comtesse cherche à faire de l'ombre aux Marseillais maintenant : un grain de beauté à 2 km de nuit, il fallait oser ! Le témoin Sofian qui
en a discuté avec le service de sécurité indique plus raisonnablement que ces caméras permettent de voir une pièce d'un euro à 50 ou 100 mètres. Mais
bon pendant des années, Comtesse s'est acharné à rejeter l'analyse de la vidéo montrant sans l'ombre d'un doute que les lumières apparaissant étaient des
lampadaires parfaitement identifiés, et affirmait qu'il était nécessaire d'aller sur place pour en avoir le coeur net... Maintenant que ç'a été fait, et
que le résultat a été tout à fait conforme à ce que l'on pouvait attendre, il faut les vidéos de la centrale...
Comtesse sait bien pourtant que ces vidéos, quel que soit leur contenu, ne seront jamais montrées à Xavier Passot ou à qui que ce soit n'étant pas
habilité secret défense, et ne sait même pas si elles existent, le service de sécurité n'ayant été informé que 12 jours après l'observation. Le
service de sécurité a dit très clairement qu'il n'y avait eu aucune alarme le soir de l'observation, donc rien d'inhabituel capté par les caméras ou tout
autre capteur, il n'y a aucune raison de mettre en doute cela puisqu'aux dires des témoins eux-mêmes il n'y a eu aucune activité ou agitation particulière
dans la centrale, et il n'y a rien à attendre de plus.
Nouveau rapport du Geipan
C'est le 29 avril 2016 que le Geipan a mis en ligne son
nouveau rapport d'enquête... On y trouve d'abord une chronologie des événements... Et aussi la retranscription de la conversation de la vidéo, mais
le « tu es barge » qu'a dit très distinctement Sofian à la fin a été remplacé par « sais pas moi » qui est une invention. Sans doute
pour occulter les paroles blessantes de Sofian envers son ami Pascal, comme elles l'ont été dans le rapport de gendarmerie... Mais là c'est vraiment
ridicule, d'autant que « tu es barge » n'est pas particulièrement insultant chez un jeune et peut avoir plusieurs interprétations, et ça occulte
la parfaite adéquation entre ce que dit Sofian sur la vidéo et ce qu'il a déclaré à la gendarmerie un mois plus tard. Et puis, on peut comprendre que l'on
occulte certaines parties des commentaires des témoins, comme cela a été fait dans le rapport de gendarmerie, mais qu'on les remplace par des choses
complètement différentes ça s'appelle falsifier les témoignages... On ne va pas en faire un scandale parce qu'en l'occurrence c'est assez anodin, mais
tout de même le Geipan déconne !
La suite était déjà connue, en dehors de quelques nouveaux éléments :
11.12.2012 Lettre au directeur de la centrale. Demande d'accès au site.
08.10.2013 Visite du site de la centrale Nucléaire de Golfech.
Après une absence de réponse de la direction de la centrale à une demande de visite exprimée par le GEIPAN, puis une autorisation obtenue
via la sécurité de la Centrale, suivie d'une attente des conditions optimales de reconstitution (mois d'octobre 2013).
Le GEIPAN arrive enfin à accéder au site d'observation et constate :
L'impossibilité de voir les avions en approche d'Agen depuis le lieu d'observation
Un bruit important permanent dans la centrale (pompes, ventilation), de multiples éclairages fixes, blanc, orange ou rouge, au sol, sur les
bâtiments, et sur les tours de refroidissement.
15.12.2014 Entretien prolongé avec T1 à Bordeaux.
Le GEIPAN tente sans succès de joindre T2 qui a disparu.
T1 n'a plus de nouvelles de ce dernier également.
Suit l'analyse de la vidéo, avec les tentatives de trouver le modèle du téléphone. Certains éléments semblent indiquer qu'il s'agit d'un modèle
d'importation, et d'autre part le nom de la vidéo indique l'heure à laquelle elle a été prise : 20 h 17, ce qui est bien à une minute près
l'heure indiquée par le témoin pour son observation.
Un chapitre a été ajouté à l'analyse de la vidéo par François Louange, concernant les zones de très faible luminosité :
Nous constatons sur la vidéo que certaines zones présentent des aberrations constantes (présentes sur l'ensemble des trames) sous forme de carrés
noirs ou rayés, blocs de 8 × 8 pixels liés à la compression H.263. Plus intéressant, d'autres blocs de couleur compressés
(16 × 16 pixels) présents sur les côtés de la vidéo, semblent être dus à la présence de l'éclairage, plus fort latéralement,
depuis la position de T2 (à droite en particulier, il y avait une rangée de lampadaires dans son axe).
Il reste une zone lumineuse centrale, ci-dessus entourée, située bien au-dessus des lampadaires, qui n'est pas tout le temps rendue, et dont la
position relative sur l'écran n'est pas constante, ni non plus par rapport au lampadaire L33 : relativement à ce lampadaire, elle se déplace sur
les premières vidéo vers la gauche, puis sa position ne varie globalement plus à partir de la séquence 293.
Cette zone d'éclairage centrale pourrait être une réflexion lumineuse sur le capteur, ou bien une lumière résiduelle du phénomène que le témoin
voulait effectivement filmer.
L'idée est intéressante, mais apparaît douteuse du fait que cette zone centrale reste à la même hauteur sur le capteur alors que les lumières des
lampadaires varient en position. On s'étonne par ailleurs que le Geipan trouve 590 séquences, alors qu'il n'y en a que 179 sur la vidéo d'origine
(24 secondes de vidéo à 7,5 images par seconde)... Visiblement, elle a d'abord été convertie en vidéo à 25 images par seconde, mais ça ne fait
que multiplier des images identiques !
Puis vient la comparaison des points lumineux avec les lampadaires... Pour cela, le Geipan a réalisé un relevé précis des lampadaires lors de sa visite
sur le site, et l'a modélisé sur Google Earth, dans un fichier que l'on peut télécharger. Le résultat confirme ce que nous avions trouvé en repérant les
lampadaires sur Geoportail puis Google maps et en estimant leur hauteur d'après les photos de la gendarmerie :
2. Relevé des lampadaires visibles
Robert Alessandri avait déjà effectué un travail minutieux de relevé de tous les lampadaires situés à proximité et dans la ligne de visée du
témoin. En étant sur le site, nous avons nous-mêmes vérifié et confirmé la position de ces lampadaires. Il existe quelques écarts voire des
lampadaires manquants par rapport à son relevé, mais rien qui remette en cause fondamentalement le raisonnement tenu. Aussi, nous avons décidé de
conserver la numérotation proposée par R. Alessandri.
Suit une remarque concernant l'absence de certains lampadaires sur la vidéo :
Il n'est pas étonnant que tous les lampadaires n'aient pas été visibles sur la vidéo : sur le site nous avons pu nous rendre compte qu'un
certain nombre de lampadaires n'étaient pas éclairés : les lampes grillées ne sont pas immédiatement changées. De plus, le témoin était
gêné par un rideau de végétation, notamment sur sa droite et sa gauche. Ce qui obturait par intermittence ou de manière permanente certains
lampadaires.
Le Geipan a aussi cherché à partir de sa reconstitution à déduire les mouvements du témoin, et conclu qu'il s'est déplacé de moins d'un mètre au cours de
son film en reculant d'abord, puis se déplaçant latéralement. J'avais pour ma part trouvé un déplacement plus important, de l'ordre de 2 mètres, en
avant. J'ignore l'explication de cette divergence et je n'ai pas vraiment cherché à le savoir. Étant donné que je me suis appuyé uniquement sur les légers
mouvements de la lumière haute par rapport aux deux lumières du bas du « triangle » alors que le Geipan s'appuie sur une reconstitution complète
en 3D, il est probable que son analyse soit meilleurs que la mienne. Quoi qu'il en soit, nous nous accordons sur le fait que les lumières sont bien celles
de lampadaires, les mêmes, et que Sofian s'est très peu déplacé pendant qu'il filmait.
Vient ensuite une « synthèse des éléments collectés » sur les témoignages. Rien de particulier, juste quelques remarques...
Concernant le témoin n°1, Pascal, il est dit au sujet de l'azimut de disparition du PAN : Entre 170° (dir Sain-Loup) et 85° (entrée de la
centrale). Mais jamais Pascal n'a indiqué une disparition dans la direction de l'entrée de la centrale ! En dehors de Saint-Loup il a aussi
indiqué Auvillar qui se trouve à un azimut de 135°... Et donc la « portion du ciel parcourue par le PAN » n'est pas de 127°, mais entre 42° et
77°, en accord d'ailleurs avec la direction visée sur la vidéo.
Et concernant le témoin 2, Sofian, il ne dit que l'objet est triangulaire que dans son interview par des ufologues en présence de Pascal, alors
qu'aux gendarmes il avait dit qu'il ne savait pas quelle était la forme de l'objet. Et l'azimut de disparition du PAN, en direction de Blagnac, serait de
145°, en accord avec l'indication de Pascal, avec une portion du ciel parcourue de 67°. Quant à son interprétation de ce qu'il a observé, le Geipan
indique : « METEO » (film) / AVION (PV) / NE SAIT PAS (audition externe). En fait, dans la vidéo, il commence par penser à
un avion, en accord avec ce qu'il dit dans le P.V. C'est parce que Pascal lui fait remarquer que ça ne peut pas être un avion parce qu'on n'entend pas de
bruit qu'il dit « c'est la météo, non ? », pensant à un ballon-sonde sans savoir à quoi ça ressemble.
Le Geipan passe ensuite en revue les hypothèses envisagées :
7.1 – L'HYPOTHESE DE L'AVION
ARGUMENTS POUR :
Il s'agit de l'hypothèse la plus évidente a priori. Le phénomène est constitué de trois lumières blanches en triangle et une lumière rouge
centrale clignotante qui peuvent être conformes à celles d'un avion.
De plus, T2 déclare auprès des gendarmes qu'il a vu un avion.
Le bruit ambiant de la centrale étant élevé (nombreuses pompes et ventilations bruyantes), il a pu couvrir le bruit important de l'objet observé. De
plus, absorbés par le spectacle visuel, les témoins ont pu occulter l'éventuel bruit de l'objet observé.
La forme triangulaire noire observée peut n'être que la conséquence de l'illusion dite « de forme » ou « de contour » qui fait
imaginer un objet englobant les 3 points lumineux observés. Au crédit de cette hypothèse d'illusion de forme, on notera que le témoin T1
décrit l'objet « sans épaisseur »
ARGUMENTS CONTRE :
L'examen détaillé des traces aéronautiques, montre qu'il n'y avait pas d'avion détecté par les radars à ce moment. Ce qui n'exclut pas la
possibilité, mais la rend plus complexe :
Si c'était un avion, il aurait dû voler à basse altitude et sur un plan de vol illégal pour ne pas être détecté par les radars, généralement,
une altitude inférieure à 1000 mètres, qui par conséquent enfreint l'interdiction de survol au-dessus de la centrale.
En volant à une telle altitude et à une vitesse minimale (moins de 200 km/h, soit 55 m.s-1), pendant une durée de 23 secondes (celle
du film) en supposant qu'il ait été pris dans le champ du film (sans avoir pu être capturé car trop peu lumineux), il aurait parcouru environ
1,25 km.
Au plus près, il aurait été à une distance horizontale d'environ 1160 m des témoins. À une élévation de 20°, mesurée par T1 avec l'angle du
bâtiment au moment où le PAN est vu pour la première fois, cela situerait l'avion sur un plan de vol à 420 m d'altitude. Sa taille angulaire
aurait alors été de 1,5° pour un avion de type Transall (32 m de long), ce qui n'est pas négligeable : trois fois le diamètre apparent de
la lune.
Toutefois, l'hypothèse « avion » ne tient pas compte tenu de la deuxième visée angulaire donnée par T1 selon lequel le phénomène est
passé quasiment à sa verticale lorsqu'il était monté sur le talus pour l'observer.
Si l'on se conforme aux angles de visée indiqués ainsi qu'à la taille angulaire très importante décrite par T1 (au minimum 20 degrés d'angle)
si cela avait été de type Transall cela ne colle plus. Il aurait dû passer à une distance de 190 m environ et à cette distance serait passé
devant les témoins en quelques secondes à peine avec un bruit important.
Enfin, hormis les lumières, les témoins décrivent conjointement la masse triangulaire sombre, sans jamais définir de structure associable à un
avion (ailes, empennage, etc.). Ce qui, resituerait, à nouveau, le phénomène assez loin.
Je ne sais pas où est la preuve que l'avion n'aurait pas été détecté par les radars, puisque les traces que nous fournit le Geipan sont toutes des
traces très incomplètes. Comment peut-on affirmer que le supposé avion aurait dû nécessairement voler à basse altitude, inférieure à l'altitude autorisée,
alors que la trace de l'avion passant à haute altitude n'est enregistrée au radar que jusqu'à 20 h 08, et « extrapolée » pour le
passage au-dessus de la centrale ? Pourquoi indiquer « une élévation de 20° » lorsque l'objet est apparu alors qu'il est indiqué
précédemment ce quette élévation était de 24°, ce qui donnerait déjà une altitude de vol de 520 m et non 420... Pour ma part je trouve plutôt 28°
d'après la photo de la gendarmerie en situation, ce qui porte l'altitude à 616 m. Quant à la vitesse, pourquoi choisir une vitesse minimale de
200 km/h, alors qu'un avion peut voler jusqu'à 460 km/h à basse altitude, augmentant ainsi toutes les estimations de distance et
d'altitude ? Bref, absolument rien n'indique que l'avion supposé aurait survolé la centrale en dessous de l'altitude autorisée de 1000 m. Et si
le Geipan a d'autres renseignements qui lui permettent de conclure cela, s'il a la totalité des traces radar des avions qui passaient à proximité à cette
heure, il serait bon qu'il les montre. Quant au fait que « l'hypothèse avion » ne tient pas compte tenu de la deuxième visée angulaire
donnée par T1 selon lequel le phénomène est passé quasiment à sa verticale lorsqu'il était monté sur le talus pour l'observer, on sait que
ces « passages à la verticale » sont très souvent fantasmés par les témoins, et qu'ici le témoin se contredit souvent à ce sujet. On sait aussi
que l'objet était filmé par le deuxième témoin bas sur l'horizon, et il aurait fallu qu'il passe à une vingtaine de mètres des témoins pour que le premier
le voie réellement « au-dessus de sa tête ».
Pour la taille angulaire, elle est presque systématiquement très exagérée par les témoins d'observations d'ovnis, et pour ce qui est de la « masse
triangulaire sombre » décrite conjointement par les témoins, c'est encore faire abstraction du témoignage de Sofian à la gendarmerie (Je n'ai pas
trop prêté attention, à la forme de l'engin. À force que Pascal me dise que c'était une forme triangulaire, j'ai fini par le croire que c'était de cette
forme), alors que de son côté Pascal était très influencé par tout ce qu'il avait lu sur les « triangles belges ».
Bref, je n'ai pas l'impression que les réticences du Geipan à accepter maintenant l'hypothèse avion soient valides.
7.2 – L'HYPOTHESE D'UN DRONE
ARGUMENTS POUR :
Les arguments positifs de cette hypothèse sont similaires à ceux de l'avion, mais en plus ont l'avantage de pouvoir :
— Considérer que le phénomène était à une distance plus faible des témoins
— Considérer que la vitesse était moindre
— Qu'il était plus facile pour un drone de voler plus bas et ainsi de tromper la sécurité de la centrale
ARGUMENTS CONTRE :
Drone ou OVNI ? Un drone aux caractéristiques non identifiées est à la frontière entre le phénomène de type B (faible) et le phénomène
de type D1 (faible). Il faudrait pouvoir préciser quel type de drone, et le cas échéant, utilisé par qui ?
Ce drone serait très grand, et équipé de feux réglementaires pour être vu. En 2010, les drones étaient encore peu répandus.
La conclusion que le drone aurait dû être très grand me paraît abusive, puisqu'elle suppose encore que les témoins auraient correctement évalué la
dimension angulaire de l'objet, ce dont on a bien des raisons de douter. Le terme de drone devrait du reste être étendu à tout appareil radiocommandé,
notamment un dirigeable. Il semble enfin que le Geipan pense ici à un drone militaire, alors que ce sont les drones civils qui étaient encore peu
répandus, et encore ça n'est pas tout à fait exact : l'AR-Drone de Parrot a été commercialisé en France en août 2010, soit seulement deux mois avant
l'observation, mais il a tout de suite rencontré un gros succès.
7.3 – L'HYPOTHESE DU ROBOT DE MAINTENANCE
ARGUMENTS POUR :
Hypothèse proposée par Y. Blanc lors de la première enquête du GEIPAN.
T1 décrit un phénomène passant plus bas que les cheminées : les lignes électriques passant entre les cheminées sont plus basses que
celles-ci, la circulation d'un robot de maintenance le long de ces fils (figures 7 et 8) est alors envisagée.
Cette première hypothèse avait été renforcée du fait de l'arrêt provisoire d'une tranche/réacteur de la centrale, et que ces périodes d'arrêt
sont mises à profit pour planifier un ensemble de tâches de maintenance.
ARGUMENTS CONTRE :
Reconstitution faite, elle s'avère impossible : les deux témoins sont situés sur l'avant du bâtiment Guyenne, au niveau de l'entrée, d'où il
n'est pas possible d'apercevoir les deux tours de refroidissement ni les infrastructures électriques qui sont entre celles-ci.
Il faut se déporter vers la route pour commencer à apercevoir une tour de refroidissement et plus encore pour observer les fils électriques.
Ce jour-là, il n'avait pas été vérifié la présence d'un robot, ni sa position exacte sur les câbles entre les tours.
Enfin, un déplacement le long des lignes électriques n'aurait absolument pas été conforme aux directions indiquées par les témoins.
Donc, hypothèse complètement exclue.
7.4 – L'HYPOTHESE DU CANULAR
ARGUMENTS POUR :
T2 sous influence de T1 aurait pu accepter de réaliser un canular. T1 portait selon T2 un grand intérêt pour les OVNI et lui en parlait. Recherchant
de la reconnaissance ou voulant voir l'effet qu'une telle vidéo pourrait avoir, ceci expliquerait :
• le fait que T1 n'ait pas de vidéo qui aurait pu être croisée avec celle de T2.
• les témoins ont volontairement voulu faire croire que les lampadaires étaient un OVNI, et s'arc-bouter sur cette posture.
• les inconsistances de T2 pour expliquer à quelles lumières correspondait quoi sur sa vidéo.
• le fait que T2 soit mal à l'aise avec l'affaire et souhaite la fuir. Sans toutefois dédire T1 qu'il considère.
• le fait que T1 n'ait plus de contact à ce jour avec T2, peut-être signe d'un malaise installé.
ARGUMENTS CONTRE :
• Un sérieux risque pour la crédibilité des témoins qui était de nature à remettre en cause leur activité sur le site et donc leur travail.
• Pourquoi avoir deux dépositions si différentes en gendarmerie ?
• Un entretien cognitif a été réalisé avec T1 qui n'a pas été analysé, il pourrait, le cas échéant permettre de réduire significativement
cette hypothèse.
• L'entretien avec T1 a permis d'enrichir de détails inédits l'observation, cherchant à renseigner au mieux le contexte d'observation.
• Il faut au passage souligner la bienveillance et bonne volonté de T1 qui s'est rendu disponible pour répondre à nos questions, malgré la
polémique.
Pour moi, hypothèse envisageable partiellement (utilisation d'une vidéo ne montrant que des lampadaires pour tenter de valider une observation peu
crédible).
7.5 – L'HYPOTHESE PAN D (PHENOMENE INEXPLIQUE)
ARGUMENTS POUR :
L'hypothèse PAN D s'évalue d'une part en négatif des autres hypothèses, d'autre part en fonction du niveau de consistance et d'étrangeté
associé au cas (rapporté à l'ensemble des témoignages).
Ce qu'il y a d'intéressant ici, c'est que les témoins s'opposent sur les conclusions quant à la nature du phénomène, mais pas sur la description du
phénomène en tant que telle : elle se croise assez parfaitement.
Cette position de deux témoins critiques l'un envers l'autre, aurait paradoxalement tendance à renforcer l'existence objective du phénomène :
— le premier témoin y est décrit par le second comme une personne obnubilée depuis plusieurs mois par les « OVNIS », il parle de
« délire ».
— le premier témoin déclare que le second témoin affirmait avoir vu le « diable ».
De manière générale, la position de T2 paraît influencée par la volonté de ne pas vouloir être mêlé à l'affaire : il le reconnaît, s'il
avait été seul il n'aurait pas témoigné.
T2 (interview de C. Albiero, DailyMotion) : « moi ça m'a, ça m'a
choqué. Je ne voulais pas trop en parler. Mais voilà, je voulais euh... très vite oublier en fait. » [...] « Je ne voulais pas en parler en
fait. »
Du reste, après sa déposition auprès de la gendarmerie, malgré plusieurs relances par téléphone, mail, courrier, le GEIPAN n'a jamais pu
recontacter T2.
Cependant, si l'on met de côté les dissensions entre les deux témoins et la fuite de T2, les points de vue subjectifs des témoins l'un sur l'autre,
les éléments purement descriptifs sont concordants :
T2 : (CR fiche téléphonique GEIPAN) « observe un triangle volant à basse altitude, juste au-dessus d'une des cheminées. L'objet forme un
triangle noir mat 3 lumières blanches à chaque extrémité et une lumière clignotante rouge au centre. D'abord très lent, puis rapide au moment
du départ. »
T2 : (T1 (interview de C. Albiero) « J'aperçois une chose triangulaire » [...] « la chose triangulaire est composée de trois
points lumineux à chaque extrémité, des points lumineux blancs et un point lumineux rouge qui clignotait au milieu de la structure. »
T1 : (PV) « C'était quelque chose de grand. Il est de couleur noir mat, il y avait une lumière blanche à chaque extrémité plus une rouge
au centre. Je vois deux clignotements blancs pour un rouge. Il n'y a eu aucun bruit, c'est ce qui est le plus troublant, le fait qu'il n'y ait pas de
bruit malgré cette grosse masse. Il n'y a pas eu un petit souffle pouvant correspondre aux moteurs, pas de déplacement d'air, pas d'odeur de carburant
ou autre. Le dessous de l'objet était complètement lisse. Les lumières étaient à chaque extrémité mais sous l'appareil. La lumière rouge était
au centre du triangle. Ces lumières ne se reflétaient pas sur la carlingue et malgré l'endroit qui est bien éclairé par la centrale nucléaire, il
n'y a aucun reflet sur l'objet. On dirait que toutes les lumières étaient absorbées. »
La reconstitution 2D et 3D, si elle permet clairement de désigner les lumières visibles comme étant celles de lampadaires, a aussi permis de déduire
la position exacte de T2 lorsqu'il filmait. Et, elle est conforme à celle décrite par les témoins.
Elle a aussi permis de dégager un autre élément intéressant : pendant toute la durée du film, le cadrage se fait nettement au-dessus des
lampadaires. (Dans le fichier kmz joint le plan de cadrage est indiqué par l'objet « Champ angulaire »). T2, filmait-il quelque chose qui
passait au-dessus des lampadaires comme il l'indiquait ?
Nous nous sommes rendu compte que, selon l'angle de visée initial fourni par T1, si un phénomène traversait le champ à altitude constante, il aurait
été correctement centré dans le champ de la video de T2. Nous supposons alors que les lumières du phénomène ont été trop faibles pour avoir
été capturées. En effet, les téléphones portables, en particulier ceux de cette époque, sont très peu sensibles aux lumières faibles.
On peut envisager un scénario où le témoin T2 croit filmer l'objet en visant en fait les lampadaires : il cadre selon les 3 seules lumières
qu'il voit sur l'écran, c'est-à-dire les lampadaires. Mais au bout d'un moment, ça ne correspond plus du tout puisque l'objet avance mais pas les
lampadaires évidemment ; il arrête alors de filmer, alors que le phénomène continue sa route.
Un léger traveling entre la première et la dernière image de la vidéo est également perceptible : il semble que T2 ait cherché à suivre
quelque chose. Ce qui est compatible avec le témoignage.
Enfin, signalons que les autorités en charge du site de Golfech n'ont pas facilité les démarches du GEIPAN. Nous n'avons aucune information sur
d'éventuels films pris par les caméras de la centrale ni l'enquête interne menée.
ARGUMENTS CONTRE :
T2 est le point difficile de ce cas : il a été inconsistant sur plusieurs points de son témoignage :
• Son interprétation du témoignage a régulièrement varié : ballon météo initialement, (il expliquera plus tard qu'il n'en avait jamais
vu), avion auprès des gendarmes, il se demandait s'il avait vu le diable auprès de T1, quelque chose auprès de C. Albiero en avril 2011.
Nous pouvons néanmoins logiquement supposer que l'insistance avec laquelle, auprès des gendarmes, T2 affirme avoir vu un avion, (qui n'apparaît pas
dans les autres témoignages et en particulier dans le film qu'il tourne lui-même où il s'interroge sur le fait que ce soit un ballon météo sans
même jamais en avoir vu), correspond à sa volonté de rester loin de cette affaire et de l'oublier.
• Il indique à ce même enquêteur, qu'il vérifiait lorsqu'il filmait que ce qu'il voyait sur l'écran de son portable correspondait bien à ce
qu'il voyait dans le ciel. Or il est avéré, par plusieurs points de reconstitution pris pour tenir compte de ses déplacements, qu'il s'agissait des
lampadaires.
• il désigne une lumière à droite comme étant celle de la centrale, ce qui n'est pas non plus le cas.
• il indique avoir filmé bras tendu à la verticale, ce qui ne pouvait pas être non plus le cas. Cette erreur d'appréciation peut s'expliquer
par le fait que le témoin ait complètement été absorbé par la vision du phénomène : il s'est mis dans une bulle mentale qui l'a
complètement coupé du monde, focalisant totalement son regard sur le phénomène. Il le dit à un moment dans l'interview « je pensais plus à
rien du tout » [...] « je suis resté figé, je regardais, j'entendais plus rien, tout le monde pouvait me parler j'aurais pas
répondu ».
— Ce faisant il est possible qu'il ait mentalement associé l'image de son film à son observation directe, sans réellement vérifier. ("">
quand tu as filmé l'objet tu le voyais apparaître sur la vidéo ? Ah oui, je le voyais apparaître sur la vidéo""). Il indique.
— Ce qui peut expliquer qu'il n'ait pas été en mesure de donner de taille angulaire.
• il donne la marque de son téléphone portable : LG 4500 qui est un modèle qui ne peut pas filmer. En supposant qu'il ait inversé, le
LG 5400 ne fait pas l'affaire, et le Nokia 4500 n'existe pas. Comment pouvait-il ignorer le modèle de son téléphone ?
Lorsque T1 a été interviewé en décembre 2014, il était moins formel sur la vidéo : il admettait que ce que T2 avait filmé puisse être les
lampadaires.
Bien entendu, toutes les autres hypothèses listées précédemment, militent contre le PAN D.
Pour ce qui concerne le niveau d'étrangeté, il est faible car pour ce qui concerne des lumières disposées en triangle conforme à ce que l'on a
l'habitude de voir en aéronautique. La difficulté vis à vis de la masse sombre décrite est qu'elle peut toujours être reconstruite par le cerveau
en fonction de la figure géométrique dessinée par les lumières.
Je trouve personnellement ridicule de mettre « l'hypothèse PAN D » sur le même plan que les autres explications : alors que les
hypothèses explicatives consistent à comparer l'observation avec les caractéristiques des différents objets ou phénomènes proposés, un PAN n'a par
définition pas de caractéristiques, ou plutôt on peut lui attribuer toutes celles qu'on souhaite... Un PAN peut tout expliquer !
Tous les « arguments pour » ne font que confirmer que les témoins ont bien observé quelque chose dans la direction indiquée, pas que c'était un
objet non identifiable, en dehors de la forme de « triangle noir avec une lumière blanche à chaque angle et une lumière clignotante rouge au
milieu » au sujet de laquelle les témoins n'ont pas toujours été unanimes et qui est une forme archétypale des ovnis depuis la vague belge.
À noter dans les « arguments contre » (qui seraient en fait plutôt pour), à propos du témoin 2 : Son interprétation du
témoignage a régulièrement varié : ballon météo initialement (il expliquera plus tard qu'il n'en avait jamais vu), avion auprès des
gendarmes, il se demandait s'il avait vu le diable auprès de T1, quelque chose auprès de C. Albeiro en avril 2011. Ça n'est pas exact, sa
première réaction pendant qu'il filmait l'objet a été « un avion », ça n'est que devant l'insistance de Pascal disant que ça ne faisait pas de
bruit qu'il a pensé à un ballon météo. Quant au « diable », c'est Pascal qui affirme tardivement cela sous l'influence de deux
« ufologues » qui considèrent qu'étant musulman Sofian ne pouvait pas envisager que les ovnis existent... Mais rien ne confirme cela dans les
déclarations de Sofian lui-même, et s'il avait vraiment pensé ça comment peut-on imaginer qu'il ait tranquillement filmé la chose en pensant que c'était
diabolique ?
Pour ce qui est du fait qu'il ait désigné une lumière à droite comme étant celle de la centrale (d'une cheminée), ça n'est pas du tout étonnant puisqu'il
semble que les témoins n'aient pas par la suite travaillé dans la centrale de nuit, ils connaissaient donc très mal les positions des lumières de la
centrale. Et Sofian n'est pas du tout affirmatif lorsqu'il déclare quatre mois après l'observation : la lumière en haut à droite c'est je crois
la cheminée, à un moment à gauche on voit les lumières de l'entrée.
Pour ce qui est de la méconnaissance qu'a Sofian du modèle de son téléphone, il a expliqué qu'il avait changé plusieurs fois à cette période, et ça n'est
que près de six mois plus tard qu'il a été interrogé à ce sujet. Vu la quantité de modèles de téléphones qui existaient avec des appellations très
variées, je ne trouve pas particulièrement étonnant que Sofian ait ignoré le modèle de son téléphone, qui était dans tous les cas très basique.
Bref on a ici l'impression que l'enquêteur du Geipan cherche par tous les moyens à décrédibiliser Sofian, comme il l'a fait d'abord en occultant le fait
que dans la vidéo Sofian pense tout de suite à un avion, en accord avec ce qu'il déclare ensuite aux gendarmes, et termine en disant à son ami « tu
es barge », en accord encore avec ce qu'il dit aux gendarmes. On se demande quelles sont les raisons de cet acharnement...
À noter enfin cette phrase du rapport : Lorsque T1 a été interviewé en décembre 2014, il était moins formel sur la vidéo : il
admettait que ce que T2 avait filmé puisse être les lampadaires. Ça, c'est nouveau et à marquer d'une pierre blanche, après toute l'agressivité et
la mauvaise foi déployées par Pascal pour nier cette évidence !
Le tableau récapitulatif des hypothèses envisagées est, avec leur degré d'importance :
Appareil de maintenance : nulle
Avion : faible à moyenne
Drone : faible
Canular : très faible
PAN D : faible
Je serais assez d'accord en dehors de l'avion qui me paraît avoir été déconsidéré pour de mauvaises raisons. Notons tout de même que ça reste l'hypothèse
la plus probable pour le Geipan.
Lequel conclut :
8- CONCLUSION SUITE A L'ENQUETE COMPLEMENTAIRE
Ce cas d'observation complexe a posé au GEIPAN un problème de méthode, du fait des éléments suivants qui affaiblissent notablement le
dossier :
— Les deux témoins interprètent très différemment le phénomène.
— T2 tient un discours défavorable au témoin dans son rapport aux gendarmes.
— La vidéo, considérée comme preuve par T1, s'avère être une vidéo de lampadaires. En dehors du fait que ce n'est évidemment pas une preuve,
cette vidéo a pu influencer le témoignage a posteriori, si le témoin a inconsciemment rapproché son récit de la vidéo au détriment du souvenir de
sa propre vision du phénomène.
— T2 s'avère facilement influençable si l'on compare sa déposition en gendarmerie et l'interview accordé à C Albiero. Dans ces
conditions, on ne sait pas quelle valeur accorder à ses déclarations, tout en ne pouvant pas non plus ignorer son témoignage.
De ce fait, le GEIPAN a affecté la valeur de 0,6 à la consistance de ce cas, c'est-à-dire une valeur plus faible que celle affectée à un
témoin unique (0,7) ordinaire.
D'un autre côté, l'hypothèse de l'avion, proposée dans un premier temps par le GEIPAN, souffre de plusieurs incohérences (voir ci-dessus) ;
elle ne serait acceptable qu'à condition d'envisager à la fois de fortes distorsions des témoignages, et l'existence d'un avion à basse altitude non
détecté par les radars ni par la surveillance de la centrale.
Le GEIPAN considère comme certain le fait qu'il y a eu un passage de 3 points lumineux clignotants disposés en triangle autour d'un
point lumineux clignotant rouge.
Le triangle noir cité par les témoins est probablement le résultat de l'illusion fréquente dite « de contour » ou « de
forme » : l'objet réel peut aussi bien être un ensemble de 4 sources lumineuses indépendantes, qu'un engin bien plus grand que le
triangle décrit par les témoins (hypothèse de l'avion ou autre).
L'altitude est indéterminable comme dans tous les cas d'observation de points lumineux de nuit : les témoins estiment ici des
altitudes très différentes, ce qui est tout à fait normal ; il est très probable que la vraie altitude du phénomène lumineux soit encore
différente.
L'étrangeté du phénomène a été jugée comme moyenne à élevée (0,55) puisque l'hypothèse la plus proche (avion) souffre de plusieurs éléments
non conformes avec l'observation.
L'interprétation que le témoin 2 serait « influençable » est assez péremptoire... L'hypothèse qui me paraît la plus probable en
récapitulant ses différentes interventions est qu'il prend son ami un peu pour un illuminé, mais que vu le respect qu'il a pour lui il ne veut pas le dire
en sa présence.
Et je ne suis pas d'accord sur « l'existence d'un avion à basse altitude non détecté par les radars », à moins que le Geipan dispose
d'informations qu'il n'a pas révélées.
Le classement curieux des PAN
Depuis la création du Gepan (Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés) en 1977, devenu ensuite le Sepra (Service d'expertise des
phénomènes de rentrées atmosphériques, puis pour essayer de faire oublier son incompétence dans le domaine des rentrées atmosphériques Service d'études
des phénomènes rares atmosphériques) puis le Geipan (Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés), les phénomènes
étudiés ont été appelés PAN (Phénomènes aérospatiaux non identifiés), et classés en quatre catégories :
A : Phénomènes parfaitement identifiés
B : Phénomènes probablement identifiés
C : Phénomènes non identifiables (manque de données)
D : Phénomènes non identifiés (après enquête)
Autrement dit, les premiers sont des phénomènes aérospatiaux non identifiés parfaitement identifiés ! Bon, on comprend bien que le terme de PAN fait
référence d'abord à la non identification par le témoin.
Quant aux derniers, on trouvait davantage de précisions sur la page d'accueil du Geipan, sous le « camembert » présentant les différents
pourcentages de cas : Les PAN D correspondent à des enquêtes qui n'ont pas permis d'avancer une explication aux observations rapportées,
malgré la qualité et la consistance des données et des témoignages. Ce sont, au vrai sens du terme, des « phénomènes aérospatiaux non
identifiés ».
Mais en réalité la plupart de ces « vrais ovnis » n'ont fait l'objet d'aucune enquête, on s'est longtemps contenté des rapports des témoins aux
gendarmeries et souvent avec un unique témoin. En 2007, le classement a évolué et les Pan D ont été divisés en deux catégories...
PAN de catégorie A : observation ayant été expliquée sans aucune ambiguïté.
PAN de catégorie B : observation pour laquelle l'hypothèse retenue par le GEIPAN est considérée comme très
probable.
PAN de catégorie C : observation non analysable faute d'informations.
PAN de catégorie D : observation inexpliquée malgré les éléments en possession du GEIPAN. La catégorie D
recouvre deux sous-catégories :
Les PAN D1 qui correspondent à des phénomènes étranges, mais dits de consistance moyenne, par exemple associés à un
témoignage unique, sans enregistrement photo ou vidéo.
Les PAN D2 qui correspondent à des phénomènes très étranges et de consistance forte : plusieurs témoins indépendants
et/ou des enregistrements photo ou vidéo et/ou des traces au sol.
On comprend donc que les PAN D sont des observations non identifiées après examen, et parmi eux seuls les PAN D2 sont considérés comme
crédibles, pouvant être vraiment qualifiés d'inexplicables... Malheureusement, le Geipan n'a pour l'instant retenu aucun cas de PAN D2 !
Tout classement peut être critiqué... On peut par exemple s'étonner qu'en dehors des cas rejetés en catégorie C par manque d'informations, on passe
directement des PAN B considérés comme « probablement », voire « très probablement expliqués », aux PAN D inexpliqués... Il
faudrait sans doute parler d'hypothèse possible pour les PAN B plutôt que probable.
Bien évidemment, ce classement est subjectif, et le Geipan s'en remet au vote majoritaire d'un comité d'expert, qui peut toujours être remis en question
et qui est d'ailleurs quelquefois révisé comme cela a été le cas à deux reprises pour Golfech.
Mais ce qui est plus gênant, c'est que le Geipan a récemment voulu réduire ces différentes catégories à l'analyse de deux critères, la
« consistance » et « l'étrangeté », issues de la classification proposée il y a bien longtemps par Jacques Vallée qui parlait de
« crédibilité » et « d'étrangeté »
La consistance correspondrait à la quantité d'informations fiables apparaissant dans le témoignage, et l'étrangeté serait l'écart entre le phénomène
observé et l'ensemble des phénomènes connus.
Voici par exemple comment a été classée l'observation de Golfech dans sa dernière évaluation :
8.1. CLASSIFICATION
Nous nous trouvons devant un cas d'une consistance et d'une étrangeté moyenne, aux confins des 3 catégories B, C, et D : un léger écart
de notation sur l'étrangeté ou la consistance permettrait de basculer dans les classes voisines.
Du fait de cette sensibilité, le GEIPAN a demandé son avis au collège d'experts du GEIPAN réuni le 12 avril 2016 à Paris. Les avis ont été
partagés ainsi :
• 4 experts ont voté pour un classement en D1, considérant que le phénomène lumineux ayant survolé la centrale était inexpliqué ;
• 8 experts ont voté pour un classement en C, considérant que les éléments du dossier contenaient trop d'incohérences pour pouvoir donner un avis
consolidé.
Par conséquent, le GEIPAN classe ce cas en catégorie C du fait d'informations insuffisamment fiables.
CONSISTANCE(1) (I×F) 0,60 ETRANGETE(2) (E) 0,55
(1) Consistance (C) : entre 0 et 1. Quantité d'informations (I) fiables (F) recueillies sur un témoignage
(C = I×F). (2) Etrangeté (E) : entre 0 et 1. Distance en termes d'informations à l'ensemble des phénomènes connus.
Si on se réfère à ce graphique, une observation qui aurait à la fois une étrangeté et une consistance maximales serait classée C, par « manque
d'informations »... Ça serait donc le cas d'une véritable soucoupe volante avec ses occupants humanoïdes qui atterrirait place de la Bastille à une
heure d'affluence !
La justification du Geipan est que plus une observation est extraordinaire, et plus elle doit être prouvée pour emporter la conviction... On comprend
l'idée, mais c'est quand même choquant que l'on considère qu'une observation est expliquée de façon certaine si les témoignages sont complètement
inconsistants pour peu qu'ils évoquent bien un phénomène connu, et qu'un phénomène considéré comme totalement inexplicable (classé D2) perde son rang
pour peu qu'il s'écarte encore plus des caractéristiques des phénomènes connus !
Éric Maillot fait remarquer aussi que beaucoup d'observations à haute étrangeté ont pourtant reçu une explication certaine, en raison de circonstances
particulières.
Bref, il me semble que cette volonté qu'a le Geipan de chercher à objectiver le classement dans les différentes catégories est totalement absurde. On a
presque l'impression qu'il s'agit d'un jeu consistant à faire coller les notes d'étrangeté et de consistance au résultat désiré en terme de classement...
On verra d'ailleurs que dans le cas de Golfech, le cas a été réexaminé afin d'éviter un reclassement en D qui aurait vraiment fait désordre.
Il me semble aussi qu'affecter une consistance de 0,7 à un témoin unique c'est beaucoup par rapport au cas idéal d'une observation qui serait parfaitement
prouvée par des enregistrements physiques incontestables ou une multitude de témoins.
Et dans le cas particulier de Golfech, je trouve assez aberrant que l'on puisse hésiter entre B, C ou D...
Un cas classé D devrait être un cas pour lequel aucune explication conventionnelle n'apparaît vraisemblable, et c'est bien ainsi que la plupart des
ufologues l'interprètent...
Ici, le Geipan estime lui-même que l'explication par un avion a une vraisemblance « faible à moyenne », celle d'un drone « faible » et
celle d'un canular « très faible »... À mon sens, cela interdit un classement en D (dont la vraisemblance est ici estimée « faible »),
à moins qu'il s'agisse de faire plaisir aux ufologues en conservant un pourcentage non négligeable de PAN D !
La victoire éphémère de Christian Comtesse
Sur MO, Christian Comtesse a annoncé
avec fracas, le 15 janvier 2017, que l'observation de Golfech avait été reclassée en D1, s'en attribuant même le mérite (on y trouve aussi un
intéressant dialogue entre lui et Serje Perronnet, qui en dit long sur leur caractère à tous les deux) :
Bonjour a tous.
L'affaire de la centrale nucléaire de Golfech a fait pas mal de posts sur ce forum.
Nous avons été critiqués et même discrédités sur ce sujet c'est le moins que l'on puisse dire.
J'ai tout de même persisté et même si certains protagonistes ont baissé les bras moi je me suis acharné et en voici le résultat : le cas de Golfech
sera classé D dans les prochains jours si ce n'est déjà fait.
En voici la preuve :
La preuve en question était une interview de Michael Vaillant par la journaliste Marie-Thérèse de Brosses, annonçant ce reclassement. Et Comtesse a
développé l'information avec encore plus de fracas dans la revue internet Sphère
magazine de janvier 2017, sous le titre : GOLFECH, le GEIPAN révise sa copie.
Et ça commence fort : GOLFECH ou l'observation la plus crédible de ces 10 dernières années. L'enquête des Ufologues de terrain enfin
reconnue par le GEIPAN et classée D.
Et après avoir résumé l'observation :
Néanmoins, le lendemain trois Gendarmes et un militaire sans grade ni désignation de son unité apparent, comme il est d'usage dans l'armée, et en
treillis de combat, rencontrent nos deux témoins sur place qui expliquent encore une fois leur observation.
En fait, ça n'était pas le lendemain mais 12 jours après l'observation, et il y avait quatre gendarmes de la gendarmerie de Valence d'Agen et deux
militaires qui étaient certainement des gendarmes de la centrale.
Avant ça c'était la Chef de la sécurité de la centrale nucléaire qui est venue entendre les témoins.
Et encore et toujours cette prétendue « chef de la sécurité » alors que les témoins lui ont attribué les fonctions les plus diverses.
Trois semaines plus tard le GEIPAN réceptionne les PV et conclut à une « probable confusion avec un avion à 12000 m et un autre à
16000 m ».
Là il délire, il était juste indiqué « probable confusion avec un avion » et c'est tout.
Et puis il nous parle de Sofian :
Le problème est que le second témoin, Sofian, est d'origine maghrébine.
Il n'a pas tellement envie de collaborer à ce dossier surtout s'il est obligé d'aller à la Gendarmerie.
Et dans sa déclaration aux Gendarmes, il dit ce qu'eux veulent entendre, pour se tirer le plus vite possible et contredit le témoignage de Pascal.
Par contre à nous les enquêteurs de terrain, il raconte ce qu'il a vu sans le comprendre mais sans rien cacher non plus.
Nous, nous n'avions pas d'uniforme ni d'autorité.
Non pas d'uniforme ni d'autorité mais Sofian n'avait pas plus envie de parler à eux qu'aux gendarmes, « l'enquêteur de terrain » qui l'a
interrogé n'arrête pas de parler à sa place, et tout ça se fait en présence de l'autre témoin, Pascal, qui l'a introduit dans le monde du travail, et de
qui il a dit aux gendarmes qu'il était obsédé par les ovnis... C'est fou ce que ces conditions étaient sereines. Et Sofian avait caché aux enquêteurs au
moins une chose, c'est qu'il avait témoigné à la gendarmerie !
Il n'était pas question pour nous, enquêteurs, de dire ou même de laisser entendre que ce phénomène observé était d'une façon ou d'une autre d'origine
exotique.
C'est les ultrasceptiquers qui voulaient absolument faire barrage à cette hypothèse et qui se persuadaient que c'était notre but.
Ben non, ceux qu'il appelle les « ultrasceptiques » étudiaient les éléments disponibles, relevaient des incohérences dans les témoignages,
prouvaient que la vidéo ne montrait que des lampadaires, et Comtesse et ses acolytes refusaient d'admettre l'évidence, portaient des accusations ridicules
et mensongères sur le Geipan, la gendarmerie, les sceptiques, tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux, semant partout la zizanie...
Confusion avec des avions.
Celui à 16000 m a très vite disparu dans le rapport posté sur le site du GEIPAN, devant l'énormité de ce propos.
Tout au contraire, il est apparu tardivement, à la suite des précisions apportées par le Cnoa.
Première incohérence.
Le CNOA de Lyon un organisme chargé de la surveillance radar de toute la France déclare dans un premier temps qu'aucun avion n'apparaît dans la zone de
Golfech à l'heure de l'observation.
Non il dit qu'aucun avion n'a été signalé, donc qu'aucun n'a été détecté dans la zone interdite de survol de la centrale (limitée à 1000 m d'altitude
et 5000 m de rayon autour de la centrale).
Plus tard lors d'une contre-enquête et aux dires du GEIPAN le CNOA revient sur ses affirmations et prétend qu'il y aurait deux candidats mais qui
n'étaient pas tout à fait au-dessus de la centrale.
Il n'est revenu sur rien du tout, il a juste précisé qu'il y avait un avion qui avait survolé la centrale quelques minutes avant l'observation à
12000 m d'altitude, donc très au-dessus de la zone d'interdiction, et un autre qui évoluait à basse altitude à l'heure dite près de l'aéroport
d'Agen, à 16 km de Golfech. C'est là que sont apparus les fameux « avions à 12000 m et avion à 16000 m », que le Geipan n'a
jamais affirmé être à l'origine de l'observation.
La centrale nucléaire de Golfech dispose de près de 200 caméras dont certaines de très haute technologie.
Je reste persuadé que l'une ou même plusieurs de ces caméras ont enregistré l'engin en question.
Au minimum elles ont incontestablement enregistré les deux témoins courant sur le gazon devant la direction de la centrale avec le téléphone à la main.
Pourquoi le GEIPAN n'a-t-il pas eu accès à ces enregistrements ?
Tout simplement parce qu'il n'a pas l'autorité ni les accréditations pour cela.
Et ça c'est un comble pour un organisme censé enquêter sur des phénomènes pouvant être hors du commun.
Sur ce dernier point Comtesse a probablement raison, mais c'est bien normal qu'un organisme public ne puisse pas avoir accès à tout ce qui relève du
secret défense, et donc aux enregistrements vidéo d'une centrale nucléaire... Mais puisque les caméras sont si perfectionnées, elles sont couplées à des
systèmes de reconnaissance, et si quoi que ce soit d'anormal avait été décelé le service de sécurité aurait été sur les dents... Or là il ne s'est rien
passé du tout, ce qui signifie sûrement que les caméras de la centrale n'ont pas plus filmé une présence anormale que le téléphone du témoin !
C'est ainsi qu'en 2015 une seconde contre-enquête a été réalisée par deux enquêteurs du GEIPAN dont Michael VAILLANT.
Pascal Nowak a été une nouvelle fois entendu et testé par des méthodes qu'ils appellent l'entretien cognitif.
Je ne vais pas en faire la description c'est inutile.
Le fait est que Pascal est resté dans ses déclarations aussi précis que lors de notre enquête sans dévier d'un poil.
Les enquêteurs n'ont pu faire autrement que de constater la crédibilité de ce témoin, troisième incohérence.
Hum le témoin crédible qui n'a pas dévié d'un poil dans son récit... Celui qui a multiplié par trois en quelques mois la dimension angulaire de l'objet,
qui a commencé par dire qu'il était passé juste au-dessus de lui, avant de montrer aux gendarmes dans la reconstitution une hauteur angulaire de l'ordre
de 25°, qui a prétendu qu'une haie de 1 m 25 de hauteur en faisait 2,5 m, étant certain de lui parce qu'il l'avait « côtoyée tous les
jours pendant six mois », qui prétendait dans une émission de télévision qu'il avait témoigné à la gendarmerie au lendemain de l'observation
« inquiet pour la sécurité du site » alors que c'était cinq jours après qu'il avait contacté le Geipan et qu'il s'en était expliqué en disant
qu'il n'appréciait pas trop le service de sécurité et « que chacun fasse son boulot, je ne suis pas ZORRO », qui inventait que de
mystérieux militaires étaient venus s'emparer des vidéos de surveillance de la centrale quand le responsable du Geipan expliquait pourquoi son observation
n'était pas convaincante... Et j'en passe...
Est-ce une victoire ?
Oui c'en est une dans la mesure où nous sommes arrivés à démontrer qu'au départ notre travail d'enquête sur le terrain a été d'une qualité
exceptionnelle, malgré l'opposition des ultrasceptiques et même de certaines personnes qui se disent ufologues et que le GEIPAN aurait dû nous entendre
et nous faire confiance.
Au lieu de cela il a fallu 2 contre-enquêtes, une perte de temps, de moyens et d'argent incroyables pour qu'à la fin on nous donne raison.
Mais bien sûr...
En fait, il n'avait pas remarqué que cette interview était déjà ancienne, datant d'avant que le Geipan publie ses dernières conclusions en reclassant le
cas non pas en catégorie D1, mais C.
Michael Vaillant lui-même s'est expliqué sur le forum :
Je m'exprime à titre personnel et non à la place du GEIPAN, un court message pour préciser un point : comme cela a été évoqué, il y a bien eu il y
a quelques mois de cela, un vote en comité d'expert du GEIPAN favorable à un classement « D1 ». Ce vote est généralement l'une des dernières
étapes avant la publication d'un cas et le GEIPAN le retient généralement dans sa décision de classification définitive. C'est dans ce contexte que cela
a été évoqué par Marie-Thérèse.
Puis, environ un an après, la décision a été prise par Xavier Passot de repasser *à nouveau* ce cas en comité d'expert, pour un nouvel avis collégial.
Ce qui n'arrive qu'exceptionnellement. Cela m'a surpris, mais il faut bien se dire qu'aucun classement n'est jamais immuable, tout dépend des éléments
d'enquête qui arrivent et qui n'ont pas été pris en compte jusqu'alors.
Lors de cette deuxième session la décision a été différente et le classement proposé « C » : c'est ainsi que ce cas a finalement été
(re)publié. Enfin, rien ne dit que ce dernier classement (comme celui de n'importe quel autre cas) ne puisse encore changer dans le futur : il n'y
a pas de vérité immuable ! Sans compter que les enquêtes progressent...
Et s'il y a un côté symbolique fort dans la classification publiée, il ne faut pas oublier que tout processus de classification a tendance à présenter
une réalité dichotomique : la frontière entre les cas « D », « C » et « B » peut être extrêmement ténue au point que
souvent des décisions d'enquête oscillent entre ces différentes possibilités de classement. Alors que cela ne devrait pas changer fondamentalement
l'intérêt que l'on peut porter aux cas et encore moins leur nature ou étrangeté intrinsèque.
À noter aussi dans ce fil une intervention de Pascal :
Je pense que Monsieur Vaillant serait honnête en précisant que LUI estime la hauteur de l'objet a 42 mètres de hauteur... Je n'invente rien lors
de mon entretien avec lui (2 h 30) et suite aux infos que je lui ai donné photos, distance hauteur de bâtiment... il a fait son calcul le
résultat est donc 42 mètres de hauteur. Cela rentre parfaitement dans la fourchette que j'ai donnée dès le début de l'histoire à savoir entre 0 et
150 mètres... Dans mon témoignage au Geipan j'ai toujours affirmé que l'objet était très très bas. Je précise que j'ai en audio ce passage. Je
pense que c'est une précision importante, même si pour ma part je suis passé à autre chose...
Mouais, la fourchette qu'il a donnée dès le début de l'histoire c'était : pour nous il n'était pas au-dessus de la centrale mais bien à
l'intérieur aussi haut que les cheminées de la centrale environ 150/200 m. Et si Pascal veut publier l'enregistrement de son entretien avec
Michael Vaillant il est libre de le faire, et ça serait sûrement très instructif !
Dans le n° 2 de Sphère Magazine j'ai réalisé un article concernant le cas de Golfech. Cet article était basé sur une vidéo d'un podcast de la
radio Ici et Maintenant daté de novembre 2016 et déposé sur le compte YouTube de Philippe HULEUX. La source de cette vidéo était pour moi, crédible, et
les personnes m'ayant transmis cette information aussi.
Après de violentes attaques venant de personnages à l'honnêteté plus qu'élastique, me traitant de menteur et de vouloir me faire valoir, j'ai pris
contact avec Marie-Thérèse de Brosses et il se trouve qu'en fait cette vidéo date d'août 2015 et non de novembre 2016 comme indiqué sur YouTube. Aucune
indication de date ne figurait sur cet enregistrement.
Dans l'enregistrement Michael VAILLANT déclarait que le cas Golfech sera classé D (août 2015) alors qu'en fait il a été classé C quelques mois
plus tard.
Non je n'ai pas voulu mentir, ni me faire valoir avec cet article, mais on peut me reprocher d'avoir été trop confiant et enthousiaste. On peut surtout
me reprocher de n'avoir pas fait ce que je prône très souvent c'est-à-dire « vérifier l'information ».
Il n'en reste pas moins que ce dossier est et reste un cas d'école que les principaux acteurs de ce dossier : Christophe ALBIERO qui a réalisé les
auditions des témoins, Pascal Nowak le témoin principal et moi-même sommes toujours déterminés à ne pas laisser tomber et je continuerai à défendre le
cas Golfech pour qu'il soit classé D parce que s'il a été dévalorisé par le GEIPAN c'est uniquement pour des besoins statistiques et parce qu'un
OVNI au-dessus d'une centrale nucléaire ça fait désordre.
On ne lâche rien.
Le retour du témoin surprise
En 2018, Christian Comtesse a créé un groupe Facebook « Ufologie
commentaires et mises au point », lequel d'après sa description « n'est pas destiné à poster des infos ufologiques mais à dénoncer
certains comportements nuisibles à l'ufologie et à en débattre »... En réalité un groupe dont l'unique finalité pour Comtesse est de régler ses
comptes à sa manière habituelle (mensonges, injures, menaces, atteintes à la vie privée...), ce qu'il faisait autrefois sur le groupe des Repas
ufologiques jusqu'à ce que les autres responsables en aient assez de ses débordements et lui demandent d'aller sévir ailleurs, tout en l'évinçant du poste
de président de l'association.
Ses cibles favorites sont bien entendu les « ultra-sceptiques », comme il se plaît à les appeler, les fondateurs et principaux collaborateurs du
site Ufo-scepticisme... Mais aussi ses anciens amis devenus ses pires ennemis, à commencer par Serje Perronnet qui était son inséparable compère dans
l'enquête sur Golfech !
Et donc, le 29 mars 2018, il a fait cette annonce :
L'affaire Golfech prend une tournure inattendue.
Depuis des années je me bagarre pour que cette affaire soit classée à sa juste valeur. c'est-à-dire en D1. Pour le moment elle n'est classée
que C.
Il se trouve qu'un témoin de dernière minute est apparu dans cette affaire. Ce témoin aurait fait des révélation sans qu'aucun compte-rendu ni PV
n'aient été réalisés.
D'ici 24 à 48 h je posterai un article que je peaufine à ce sujet.
Il se trouve aussi que des informations qui devraient être portées a la connaissance du public, restent dans les tiroirs, au secret, alors qu'elles
pourraient donner un jour nouveau à cette affaire. L'affaire Golfech est une épine dans le pied du GEIPAN et touche aussi la sécurité des centrales
nucléaires.
Je vous donnerai rendez-vous après les fêtes de Pâques pour une conférence vidéo.
Pourquoi je poste ça ici ? Il y a des raisons que vous comprendrez en lisant l'article et que j'expliquerai durant la conférence.
À très bientôt.
Chouette, un « témoin de dernière minute », allait-on enfin avancer ? Mais non, ce témoin c'est celui qui a contacté « Nemrod34 »
(Jean-Marc Donnadieu) en 2012, dont nous avons déjà parlé... Simplement cette personne qui n'a pas assisté au phénomène mais travaillait alors avec les
deux témoins tenait à rester anonyme, et Nemrod a donc respecté cela et n'a donné aucune information qui aurait permis de l'identifier... C'est ce que
Comtesse appelle « des informations qui devraient être portées à la connaissance du public » et qui « restent dans les tiroirs, au secret,
alors qu'elles pourraient donner un jour nouveau à cette affaire. » Et donc il déballe tout ou presque, se fichant éperdument de l'anonymat du
témoin !
Rappelons que pendant des années Comtesse clamait partout que ce témoin était inventé par les sceptiques, allant même jusqu'à l'affirmer à Xavier Passot
qui le connaissait très bien puisque lesdits sceptiques l'avaient mis en relation avec lui ! La seule nouveauté, c'est donc que Comtesse a fini par
comprendre que ce témoin existe bien, et depuis il ne décolère pas !
On peut d'abord s'étonner de la manière dont Comtesse dit avoir obtenu ces informations que Nemrod n'avait pas divulguées :
J'ai reçu par la poste, grâce à ce groupe, une clef USB d'un anonyme, avec des informations. Certaines sont confidentielles. Et qui nous ramènent en
2012, durant l'affaire Golfech Scandale au GEIPAN.
Un soi-disant témoin est, miraculeusement, apparu dans ce dossier, en contactant un membre d'un forum d'ultra-sceptiques bien connu. Xavier Passot m'en
avait d'ailleurs informé du temps où il était encore en activité, mais sachant d'où venait l'information je ne lui ai pas donné plus de crédit que ça.
Je ne lui ai pas donné non plus de crédit quand cette information est apparue dans un article qui n'est pas resté très longtemps en ligne, et que
j'avoue n'avoir fait que survoler sans y prêter plus d'attention que ça. L'article ayant très vite disparu je l'ai tout simplement oublié sans avoir
pris la précaution d'en faire une sauvegarde.
.../...
Mais voilà le grain de sable : j'ai obtenu l'article en question dans sa forme initiale, dans cette clef USB, ainsi que des informations
particulièrement intéressantes. Et je réalise aujourd'hui la gravité de la situation et comment l'ultra-scepticisme traite les dossiers ufologiques.
Mais pas que.
Le secret autour de ce témoin est plus que suspect et me pose des problèmes. En effet, avec Christophe A, j'ai traité ce dossier en contre-enquête
parce que je n'étais pas d'accord avec les conclusions et les interprétations de ce cas par le GEIPAN et parce que je me basais sur les déclarations des
témoins.
Alors ce témoin qui apparaît subitement et dont on garde les déclarations, non officielles, secrètes, me semble pour le moins un
événement providentiel pour ces ultra-sceptiques. Tout le debunking, côté scientificosceptique, est basée sur les P.V. de gendarmerie, mais les
déclarations de ce témoin n'ont pas été couchées dans un P.V. de gendarmerie. Quelle est la méthode scepticoscientifique employée pour juger de la
crédibilité de cet homme ? Il suffit qu'un quidam inconnu affirme un truc pour que cela DOIVE être considéré comme une vérité et il faudrait faire
une coloscopie à vif sur tous les témoins pour admettre qu'ils ne sont pas foireux. Tout ça, est donc plus que suspect.
Ce qui est louche c'est surtout cette histoire de clé USB envoyée anonymement (et qu'il aurait ensuite perdue, interdisant ainsi toute tentative
d'identifier l'expéditeur), sachant qu'outre l'article vite retiré de « Nemrod34 » elle contenait ses premières réactions après avoir contacté
ce témoin, parues dans la partie privée, accessible à très peu de membres, du forum UFO-Scepticisme... Et sachant aussi que Comtesse et ses copains
repreneurs des repas ufologiques (Serje Perronnet et Alexis Ropital) avaient déjà piraté ces messages privés en utilisant les codes d'accès que ledit
Nemrod avait malencontreusement laissés traîner momentanément sur un forum n'ayant rien à voir avec le sujet. Comtesse a d'ailleurs déclaré quelque part
que c'était devenu pour eux un sport national de trouver les codes d'accès de Nemrod34 pour pirater ses boîtes aux lettres ou autres messages
privés !
Bref le fait est que Comtesse a republié l'article de Nemrod, qui avait été comme il le dit retiré immédiatement à la demande du témoin, et aussi ce
message de Nemrod dans la partie privée d'un forum qui n'avait jamais fuité depuis presque six ans !
Et tout ça montre justement que les sceptiques, contrairement à ce qu'il prétend, n'ont pas accordé beaucoup d'importance à ce « témoin », n'ont
jamais pris tout ce qu'il a dit comme une vérité officielle, et n'en ont presque pas parlé. La seule information qui avait fuité, l'histoire du fameux
« pétard » qu'auraient fumé les témoins plutôt qu'une cigarette, elle venait de Xavier Passot qui ne la tenait pas d'un sceptique mais
directement de ce témoin, et qui avait eu la malencontreuse idée d'en parler en privé, à titre très anecdotique, au chroniqueur radio Bob Bellanca
qui l'avait répété à Comtesse qui en avait ensuite parlé en public alors que les sceptiques ne l'avaient jamais fait ! Et Xavier Passot a déclaré que
ni cette histoire de « pétard » ni les autres informations données par ce témoin n'ont jamais été prises en compte dans les résultats de
l'enquête sur Golfech du fait qu'elles étaient invérifiables. C'est Comtesse encore qui après six ans accorde une importance capitale à ce
« témoin », bien plus que les sceptiques ne l'ont jamais fait !
On peut aussi s'amuser du fait que Comtesse prétende que les sceptiques croient plus facilement un tel témoin qui a tendance à décrédibiliser le cas que
celui qui a assisté au phénomène et a immédiatement reconnu un « triangle belge », quand on voit la différence de traitement que lui et ses
acolytes réservent au témoignage de l'autre témoin du phénomène, Sofian, par rapport à celui de ce « témoin de dernière minute »...
Au premier, lorsqu'ils ont appris la teneur de son témoignage en gendarmerie, ils ont dit en gros au téléphone : « excuse-nous Sofian, on
voudrait surtout pas t'embêter, mais euh, il paraît que tu aurais parlé aux gendarmes, et que tu leur aurais dit que Pascal était un peu dans un délire
« ovni » et qu'il gonflait tout le monde avec ça, bon ne te fâche pas on veut juste savoir ce que tu as à dire à ce sujet hein... Ah tu te
rappelles pas... Bon c'est pas grave t'inquiète pas on va juste dire que les gendarmes t'ont dicté tes réponses et on n'en parle plus, voilà, euh bon si
tu peux juste dire que l'objet que tu as vu était grand ça nous fera plaisir... Voilà c'est bien ne t'en fais pas on t'embêtera plus avec ça, bonne
journée Sofian. »
Certes je caricature un peu, mais j'ai donné la retranscription complète de l'entretien et vous pouvez vérifier que franchement c'est à peu près ça...
Puisque Comtesse s'intéresse tant aux motivations du nouveau témoin, pourquoi ne n'est-il pas intéressé à celles de Sofian ? Parce que nos trois
« enquêteurs » on fait beaucoup d'affirmations sur Sofian, le maghrébin-musulman qui ne pouvait pas concevoir qu'il observait un ovni et qui
pensait voir le diable, qui avait une peur bleue des gendarmes « on comprend pourquoi » et qui était prêt à dire n'importe quoi pour que cette
audition de gendarmerie se termine au plus vite, mais ils n'ont jamais demandé à Sofian lui-même si tout cela était vrai !
Et donc pour ce nouveau témoin c'est :
Donc je sais que c'est son chef d'équipe, je le connais le chef d'équipe, il s'appellerait Grégory, j'aurai son nom dans très très peu de temps. Parce
que moi je vais appeler sa boîte. Moi ne veux avoir les motivations de ce monsieur... Et je les connais, les motivations. Et pourquoi il a fait ça cet
enfoiré. Et s'il m'écoute, s'il me voit, il vaut mieux qu'il m'appelle avant que j'appelle sa boîte. Parce que ça va péter... Ça va péter.
.../...
Je soupçonne très fortement que ce qui a été dit et raconté a été dit et raconté et interprété à la façon Donnadieu. J'aimerais quand même que ce témoin
il me rappelle moi, et je lui donne encore quelque temps pour ça. Je lui donne encore quelque temps. Mais ma patience a des limites. Donc j'appellerai
la boîte s'il le faut. S'il travaille plus dans cette boîte-là ben elle me donnera la boîte de son patron suivant et ainsi de suite. Je trouverai. S'il
est syndicaliste je saurai qui il est. Je le saurai. J'ai pas besoin d'aller bien loin, la fédération chez moi elle est ici, elle est pas loin, je vais
là-bas, je tape le code, j'ai les codes de connexion, je trouverai très rapidement qui c'est. Des Grégory y en a pas des centaines de milliers. Donc
qu'il m'appelle, et je serai pas si énervé que ça pour lui répondre. Ça c'est fait. Ensuite moi je veux avoir des réponses. Pourquoi il a agi comme
ça ? Est-ce que c'était un phénomène de vengeance, etcetera, pourquoi ? On peut en vouloir à quelqu'un parce qu'on s'est fait engueuler par un
patron, qu'on a pas eu de promotion, que pour une raison ou pour une autre, bon, on peut en vouloir à quelqu'un. Mais là c'est trop grave parce qu'il y
a d'autres personnes qui sont en ligne de compte, et moi en particulier.
.../...
Personne ne s'est demandé pourquoi ce témoin venait... Pourquoi ce témoin venait faire ça à Pascal. Personne ne s'est posé la moindre question. Et comme
c'était contre une observation d'ovni, c'était normal. C'était normal. Mais vous êtes des enfoirés les gars. Vous êtes des enfoirés. Et en plus c'est un
syndicaliste le mec ! C'est un syndicaliste. Et il va se permettre de niquer un ouvrier comme ça... J'espère qu'il fait pas partie de FO parce que
je le fais virer. Je le fais virer de FO. Personne ne s'est demandé s'il cherchait pas à se venger de Pascal. Personne. Ils avaient tous accepté tout ce
qu'il a dit juste parce qu'il était contre Comtesse, contre Golfech et contre Pascal. Voilà vos motivations, et vous prétendez être honorables et
dignes ?
Là je ne caricature pas, c'est vraiment ce qu'il a dit, entre autres choses, dans ses première,
seconde et troisième
vidéos consacrées à ce témoignage sur sa page Facebook. Mais qu'est-ce donc qui a pu provoquer un tel déferlement de haine ? Le témoin, Grégory donc,
voulait rester anonyme parce qu'il ne voulait pas avoir affaire à Pascal ni risquer des ennuis professionnels, ce que l'on peut comprendre... Et les
sceptiques qui étaient au courant de son témoignage n'ont donc jamais rien dit qui permette de l'identifier, et n'ont pas accordé beaucoup d'importance à
son témoignage qui ne pouvait pas faire l'objet d'une confrontation. Ils l'ont donc juste gardé comme simple élément d'appréciation. Maintenant que
Comtesse a tout déballé, on peut en parler librement et vu que plus de dix ans ont passé depuis l'observation ça ne devrait pas avoir de conséquences.
Voici donc le message privé de Jean-Marc Donnadieu après avoir reçu un mail de ce témoin et lui avoir téléphoné le 9 août 2012, et révélé six ans
plus tard par Christian Comtesse :
Waow ! Shocked.
Du lourd de chez lourd !
Alors en vrac tant que c'est frais et que j'ai mes notes sous le nez :
– C'est son chef d'équipe, il a habité avec Nowak dans un gîte où ils étaient pour qu'ils payent moins que l'hôtel où ils étaient.
Nowak fume du cannabis mais le chef soupçonne d'autres substances, Sofian le lui confirme d'ailleurs, il aime aussi un peu trop l'alcool.
Il les saoule avec les ovnis, les livres sur le sujet etc, regarde très souvent le ciel.
– Lors de l'observation le chef était remonté chez lui son épouse ayant des complications de grossesse, il apprendra plus tard que les mecs en
foutaient de moins en moins surtout Nowak trop occupé à regarder le ciel plutôt que bosser, c'est la raison pour laquelle il s'en est séparé.
– Le chef a mis 1 1/2 an à se remettre de l'histoire, sa direction lui reprochant de ne pas savoir gérer ses gars et les choisir, dans
les couloirs quand on le croise on siffle x-files. En quelques jours dans le milieu l'histoire a fait le tour de la France, encore des difficultés pour
lui pour travailler sa crédibilité en tant que chef après cette histoire étant au plus bas le lundi il en rigole, mais le mardi les emmerdes,
réflexions, sifflements commencent...
– Les gendarmes en treillis avec insignes et tout sont bien venus sur le site, se fendaient la poire, et ont visité rapidement sans trop
s'attarder.
– Sofian lui dit n'avoir pas vu grand-chose et surtout avoir été influencé par Nowak.
– Il me parle de réflexion sur un nuage bas des lumières aéro obligatoires sur des sites nucléaires.
À la question « est-ce ça pourrait expliquer cette lumière rouge ? Y a-t-il des lumières rouges ? », la réponse est oui, il pense
donc aux lumières des aéros et me parle aussi de rectangles lumineux sur les câbles à haute tension.
Il a déjà vu ça.
Pour lui l'explication est là !
– Il m'appelle après avoir pris connaissance ce matin de mon article à travers un collègue, parce qu'on s'est donné du mal et qu'il voulait
préciser des choses, il ne souhaite plus être emmerdé avec ça, et surtout pas que Pascalou puisse l'identifier (ce qui va pas être simple mais je lui
transmettrai ce que je vais écrire avant de publier pour le travailler avec lui) parce que c'est toujours le même numéro de tel privé et professionnel.
— C'est de son PC que Pascalou (Nowak) a posté la vidéo, quelques jours plus tard Pascalou devient nerveux vis-à-vis de la vidéo, que s'il vend
l'ordinateur on la retrouve pas et machin et truc (c'est donc pas Sofian qui comptait se faire du fric avec visiblement...), il a peur de Pascal qui est
physiquement bien plus imposant que lui, il ne proteste pas et le laisse supprimer la vidéo tranquillement.
Et peu après, Nemrod a donc publié un court article, dans lequel il résumait ça sans révéler la fonction de ce témoin, et en ne parlant pas non plus de
l'indication que Pascal fumait du cannabis et buvait un peu trop... Il estimait sans doute qu'en supposant que cela était vrai ça ne remettait nullement
en cause son observation : il était évident qu'après une journée de travail Pascal n'était pas ivre, et quant au cannabis ça ne donne pas
d'hallucinations... Aucun sceptique n'a donc jamais mentionné cela nulle part, c'est Christian Comtesse lui-même qui le révèle des années après !
Notons en outre que Nemrod, rapportant les dires de ce témoin, n'a jamais laissé entendre que Pascal et Sofian auraient fumé un joint au lieu d'une
cigarette lors de leur observation... Il dit juste que Pascal fume du cannabis, il ne prétend pas qu'il le fait sur son lieu de travail... L'histoire du
« joint » n'a donc jamais été mentionnée par aucun sceptique, ni en public ni même en privé... Peut-être que le témoin l'a suggérée directement
à Xavier Passot qui l'a ensuite imprudemment répétée en privé à Bob Bellanca, mais ça ne vient nullement des sceptiques.
Dans son texte public, soumis au témoin avant publication, Nemrod a aussi mentionné que – Il me confirme que le témoin S a bien été
influencé par monsieur Nowak, mais il me dit aussi que le témoin S était bien moins tendre dans ses déclarations sur cette histoire qu'il ne l'est
dans le pv de gendarmerie qu'il a lu.
Et puis il s'étend sur l'idée du témoin que l'observation aurait été provoquée par des nuages de vapeur sortant des cheminées de refroidissement et des
lumières de signalisation sur des lignes haute tension... C'est sans intérêt, puisque cette hypothèse a été considérée unanimement (y compris par les
sceptiques qui se sont intéressés à l'affaire) comme absurde.
La conclusion de Nemrod34 :
En effet quand on voit la centrale de nuit, que quelqu'un qui baigne dans les ovnis depuis 20 ans, est même en attente de « voir » et
saoule tout le monde avec les ovnis, peut facilement voir un « triangle typique » dans des lumières tout à fait banales et on se
rappellera que le second témoin parle d'avion ou de ballon (c'est dans la vidéo de « l'ovni » c'est fourni par le témoin lui même), que
personne d'autre que Pascal Nowak n'a crié à l'ovni, personne !
La méprise à ce stade n'a même plus à être démontrée, ce qui s'est passé c'est une méprise simple faite par quelqu'un obsédé par les ovnis, et récupérée
par deux ufologues qui veulent la mort du GEIPAN après en avoir été éjectés, et veulent être calife à la place du calife.
On comprend que Comtesse et Nowak n'aient pas apprécié, Nemrod manque certainement de tact mais il n'est sans doute pas loin de la vérité, celle qui
fâche !
Le témoin a ensuite demandé à ce que le texte de Nemrod soit retiré, et s'en est lui-ême expliqué sur le forum de l'Observatoire zététique :
Bonsoir, je vous remercie de bien avoir voulu retirer mon témoignage, suite à la demande du GEIPAN.
Je me permets de revenir vers vous, car effectivement ce n'est pas un avion de ligne, encore moins un ballon météo, ou quelqu'autre objet volant
identifié ou non identifié. Sur tout site nucléaire il y a des antennes, et des bâtiment relativement hauts ; ceux-ci sont équipés de lumières de
signalisation d'altitude, combinées avec des lignes THT (le but premier d'une centrale nucléaire est de produire de l'électricité) ; ces lignes THT
son munies de résistances lumineuses qui s'allument de couleur rouge plus ou moins incandescente selon la variation de l'énergie qui passe dans les
lignes, on les retrouve en forme de spire ou encore en bâtonnet, en forme de spire et à une distance supérieure à 100 m ça ressemble à une boule.
Je me permets de vous faire la remarque que le site de Golfech est équipé de 2 aéroréfrigérants qui produisent de la vapeur d'eau, en la période de
septembre il a du vent qui pousse les nuages de ces aéro à plus ou moins 15 mètres du sol et ce nuage de brume circule dans l'allée principale
entre le bâtiment Guyenne où se trouvaient les 2 personne et le BDS ; dans cette même allée se trouvent une multitude de lampadaires ainssi
que des antennes-relais. La position que les 2 intervenants ont signalé tenir le soir de leur dite vision est inexacte. De leur position, ils on vu
un nuage de brume des aéro combiné avec les lumières du site, il va de soi que pour revoir la même chose que les 2 illusionnistes euh pardon
intervenants, il faudrait exactement les mêmes conditions météo, et aussi réunir d'autres conditions mais bon !!! Il va de soi que toutes ces
conditions réunies + d'autres paramètres + une passion asservie + un jeune naïf = un ovni sur Golfech, le tout peut être vérifié le
GEIPAN peut dormir sur ses 2 oreilles le mystère bien qu'il n'y en avait pas est levé.
Je me permets de garder l'anonymat car j'ai un poste de responsable et ne veux pas avoir de compte à rendre à ma hiérarchie, merci de votre
compréhension et aussi à Nemrod34 d'avoir bien voulu garder mon anonymat. Désolé pour les croyants des OVNI là c'était un nuage de brume éclairé très
mal identifié. Ah aussi désolé pour les fautes.
Note : les fautes je les ai corrigées, comme j'ai corrigé celles de toutes les personnes que j'ai citées ici... D'une part parce que les fautes
d'orthographe rendent la lecture très désagréable pour ceux qui n'en font pas, et d'autre part parce que je ne considère pas qu'elles sont de nature à
décrédibiliser la personne qui écrit (d'autant que désormais ceux qui ne font pas de fautes dans les forums internet ou réseaux sociaux sont souvent juste
ceux qui utilisent un correcteur d'orthographe). Ceci dit je dois reconnaître qu'avec ce témoin il y avait du boulot !
En dehors de ça ce témoin ne fait donc ici que donner son hypothèse concernant l'explication de l'observation, sans se rendre compte qu'elle est
parfaitement ridicule : outre que les conditions météo (vent très faible) n'étaient pas compatibles avec cette idée d'un nuage de vapeur issu de la
tour de refroidissement alors en fonction, on sait qu'il n'y a pas du tout de lignes haute tension dans la direction de l'observation (ce qui
disqualifiait aussi l'hypothèse d'un robot de maintenance envisagée initialement par le Geipan). Grégory est obligé de supposer que les deux témoins
n'étaient pas à la place qu'ils indiquent, mais justement on sait qu'ils y étaient, puisque la vidéo montre précisément la disposition des lampadaires
visibles depuis cet endroit et dans la direction indiquée ! Bref il est complètement à côté de la plaque, et de toute façon son avis à ce sujet n'a
aucune importance : il n'était pas là lors de l'observation, il n'a pas mené d'enquête et n'a aucune compétence pour ça, il considère juste que les
ovnis c'est de la foutaise et donne l'explication qui lui vient à l'esprit.
Aucun intérêt donc, contrairement à ce qu'il a à dire sur les deux témoins de l'observation, qu'il a côtoyés pendant des mois, et sur les suites qu'il y a
eues au sein de la centrale. Parce que cela, il en a été témoin, et Pascal a confirmé ce qu'il a dit sur sa fonction : il était bien chef d'équipe
sur le chantier, et a partagé un logement avec Pascal, Sofian et un autre ouvrier pendant la durée des travaux.
Reprenons donc les indications de Nemrod, avec les réponses que tente d'apporter Christian Comtesse, notamment dans des vidéos qu'il a diffusées sur sa
page Facebook...
Comtesse s'insurge d'abord que ce témoin ait contacté Nemrod/Donnadieu :
Donc le 9 août 2012, un type qu'on connaît pas, on sait pas qui c'est, personne ne le connaît, ni nous ni les ultra-sceptiques ni personne, décide de
dire la vérité, et donc il dit la vérité à qui ? Il dit la vérité à Jean-Marc Donnadieu. Pas au Geipan, non, non, non, non, non... Pas à Xavier
Passot, non non non non non, à Jean-Marc Donnadieu. La représentation nationale de l'ultrascepticisme français, le mec qui a pas la lumière à tous les
étages, le type qui a trois neurones, le quatrième est en construction. Donc c'est à ça, c'est à ce type-là que le mec il appelle, il va pas appeler
quelqu'un d'officiel, non, Jean-Marc Donnadieu il va appeler.
Ben oui, et les raisons qu'il a de le faire sont très bien expliquées :
Il m'appelle après avoir pris connaissance ce matin de mon article à travers un collègue, parce qu'on s'est donné du mal et qu'il voulait préciser des
choses.
Aucun mystère, à ce moment-là en faisant une recherche internet sur « l'ovni » de Golfech on trouvait immédiatement la discussion sur le forum les
Mystères des ovnis, où sévissait le témoin Pascal auquel Grégory ne voulait surtout pas être confronté (et où de toute façon toutes les discussions
sur ce cas avaient été fermées en raison du caractère intolérant du témoin et des enquêteurs), et l'article de Jean-Marc Donnadieu qui allait tout à fait
dans le sens de ce que pensait l'ancien chef d'équipe des témoins, à savoir que cette observation c'était de la foutaise, comme le pensaient sûrement
beaucoup de gens travaillant à la centrale. Rien d'étonnant dès lors à ce qu'il ait choisi de s'adresser à Donnadieu... Quant au Geipan, comme la plupart
des personnes ne s'intéressant pas aux ovnis, il n'en avait jamais entendu parler, et c'est justement Donnadieu qui les a mis en relation.
Sur le fait que Pascal aurait fumé du cannabis voire « d'autres substances » :
Alors Monsieur Nowak, dans un gîte et caetera, dans l'hôtel où il était bon d'accord, fume du cannabis. Mais le chef, et ça c'est les propos de
Donnadieu lui-même, mais le chef soupçonne d'autres substances, ça veut dire quoi ? Alors ces bruits-là, ces bruits-là, que le témoin fume du
cannabis et que le témoin peut éventuellement se piquer à la cocaïne voire au crack, hein, pourquoi pas, puisqu'il utilise d'autres substances, ces
rumeurs-là elles partent sur internet, elles sont sur internet actuellement, parce que c'est pas la première fois que j'entends parler de cette
histoire, et je l'ai toujours prise au-dessus de la jambe, je pensais que c'était que des rumeurs qui étaient... non, là je m'aperçois que non.
Eh bien non, il n'y a jamais eu aucune rumeur de cet ordre, on a vu que Donnadieu ni aucun sceptique n'a jamais mentionné cette histoire de cannabis ou
autre, c'est Christian Comtesse qui balance ça en public, violant au passage les lois les plus élémentaires concernant la diffamation et la correspondance
privée !
Mais au sujet du cannabis Comtesse explique plus loin :
Ah il faut savoir quand même une chose, Pascal il m'a avoué quand même, que de temps en temps il prenait une cigarette de shit. Est-ce que pour autant,
alors la cigarette de shit en général il la prend le soir et à ce moment-là, à ce moment où ils étaient à quatre, parce que y avait le chef d'équipe, y
avait Pascal, Pascal Nowak, y avait Sofian, et puis y avait un quatrième. Celui-là il y est pour rien hein, il y est pour rien du tout donc, y avait un
quatrième. Mais quand Pascal il avait un problème de genou, je vais pas vous dire pourquoi, mais moi je le sais, pourquoi il avait un problème de genou,
et que le soir quand il avait fait quatorze heures de boulot dans la journée son genou lui faisait mal, il prenait un joint parce que c'était la seule
chose qui le soulageait. Et ça lui permettait de dormir. Donc si le soir il prenait un joint, est-ce que à 20 heures le lendemain, admettons que la
veille au soir il a pris un joint, est-ce que le lendemain à vingt heures il aurait pu avoir des hallucinations ?
Comtesse confirme donc que ce chef d'équipe ne mentait pas en disant que Pascal fumait du cannabis... Et personne n'a jamais prétendu que ça pouvait avoir
provoqué des hallucinations, pour la bonne raison que personne avant Comtesse n'a jamais tenu compte de ce fait ! Notons du reste que d'après
Donnadieu ce chef d'équipe n'a pas dit que Pascal et Sofian auraient pu fumer un joint plutôt qu'une cigarette, cela ça n'est pas venu des sceptiques mais
de Xavier Passot qui a évoqué cette possibilité en privé sans en tenir compte dans son enquête, et c'est encore Comtesse qui a rendu ça public.
Et pour ce qui est des « autres substances », ça n'a non plus été évoqué par personne puisqu'il s'agissait seulement d'après Nemrod d'un
« soupçon » du chef d'équipe. Il ne dit pas de quelle « substance » il pourrait s'agir, il dit aussi que ça lui aurait été confirmé
par Sofian, mais puisque Sofian ne veut plus parler de toute cette histoire et que les sceptiques n'ont pas pour habitude contrairement à certains de
menacer les témoins pour les obliger à parler on n'en saura pas plus, et du reste on s'en fout.
Et il en va de même pour l'alcool, puisque personne ne prétend que Pascal aurait été ivre au moment de son observation, à la fin d'une journée de
travail ! Le fait qu'il soit ou non un peu porté sur l'alcool chez lui ne nous intéresse pas, d'autant que l'appréciation qu'une personne « aime
un peu trop l'alcool » est très subjective... On ne sait d'ailleurs pas si cette appréciation vient du chef ou de Sofian qui puisqu'il est musulman
doit vite considérer que quelqu'un aime un peu trop l'alcool !
Au sujet du fait qu'il les saoule avec les ovnis, les livres sur le sujet etc, regarde très souvent le ciel :
Pascal me dit ça c'est un mensonge, bon ça c'est ce que j'ai répété, en revanche c'est vrai qu'il dit qu'il s'intéressait à des ovnis, mais il
s'intéressait à plein d'autres choses, hein, il avait peut être une dizaine de bouquins sur la Grèce, il avait peut-être des bouquins sur ceci, il avait
des bouquins sur cela, il s'intéressait à plein de choses. Ça a pu arriver que à un moment ou à un autre durant les cinq mois, hein qu'il a fréquenté
donc le personnel avec lequel il travaillait, il ait fait allusion aux ovnis. Par contre après l'observation forcément c'était un sujet qui revenait
régulièrement.
Rappelons ce que Pascal a écrit à ce sujet, en relatant la conversation qu'il a eue avec Xavier Passot :
Comme je suis quelqu'un d'honnête je lui ai dit exactement que moi je m'intéresse à ça depuis une bonne vingtaine d'années, je dois avoir quelques
ouvrages sur ça, j'ai dû lire quelques lignes sur ça alors que rien ne m'intéresse d'autre quoi.
Il ne s'intéresse à rien d'autre, c'est lui qui le dit ! Et nous avons deux personnes qui vivaient avec lui pendant cette période, le chef d'équipe
et Sofian, qui disent qu'il parlait d'ovnis à tout le monde...
Et puis Comtesse en vient à l'affirmation que les deux témoins, notamment Pascal, ne foutaient pas grand-chose, trop occupés à regarder le ciel :
Donc, c'est un fondu d'ovnis, donc c'est pire parce qu'il passait son temps à raconter ses histoires d'ovnis à tel point qu'il ne faisait pas son
boulot. Et ce chef d'équipe, moi j'ai été chef d'équipe, j'ai eu 40 personnes sous mes ordres, 40, et ce chef d'équipe-là il attend cinq mois pour
virer un type ? Cinq mois pour virer un type qui fout rien ? Non mais attendez-voir il va faire croire ça à qui ?
Euh d'abord de nos jours c'est pas si simple de virer quelqu'un, mais surtout où Comtesse a-t-il vu que le chef d'équipe accuse Pascal de n'avoir rien
foutu pendant les cinq mois du chantier ? Je cite Donnadieu :
Lors de l'observation le chef était remonté chez lui son épouse ayant des complications de grossesse, il apprendra plus tard que les mecs en foutaient
de moins en moins surtout Nowak trop occupé à regarder le ciel plutôt que bosser, c'est la raison pour laquelle il s'en est séparé.
C'est donc pendant qu'il était absent, quelques jours avant l'observation et peu avant la fin du chantier, que « les mecs en foutaient de moins en
moins », et il l'a appris plus tard, Comtesse devrait décidément apprendre à lire... Que le travail se relâche pendant l'absence d'un chef d'équipe
c'est assez habituel, et si vraiment Pascal était convaincu d'avoir observé quelque chose de fantastique il est normal qu'il ait eu un peu moins l'esprit
à son travail dans les jours qui ont suivi, quant à Sofian on ne sait pas trop ce qu'il pensait mais ça l'a sûrement perturbé aussi. Et à la limite si des
ouvriers passent plus de temps à regarder le ciel qu'à bosser c'est une bonne chose pour l'ufologie ! Et c'était peut-être aussi une mauvaise
appréciation du chef d'équipe, on n'en sait rien et ça aussi on s'en fout, on n'est pas chez les prudhommes ici ! Qu'un chef d'équipe estime que ses
ouvriers font mal leur travail alors que lesdits ouvriers ont au contraire l'impression d'être exploités, ça n'a rien d'exceptionnel non plus, ça ne
concerne en rien la crédibilité de l'observation et on n'a pas à s'en mêler, d'ailleurs aucun sceptique ne l'a fait.
Et au sujet du fait que « c'est la raison pour laquelle il s'en est séparé », Comtesse après avoir parlé à Pascal dit que ce dernier n'a jamais
été licencié de la boîte d'intérim ni d'aucune autre entreprise où il aurait travaillé... On veut bien le croire, mais Pascal a dit aussi à Christophe
Albiero dans son enquête : Il se trouve que je devais avoir un autre contrat de travail dans une autre centrale. Mais je n'ai jamais été rappelé.
Est-ce volontaire ? Je n'en sais rien. C'est bien ce que confirme ce chef de chantier qui était responsable du recrutement d'ouvriers pour des
travaux dans les centrales nucléaires ! Son seul « mensonge » aurait été de dire qu'il s'était séparé de Pascal au lieu de dire qu'il
n'avait plus fait appel à lui.
Sur le fait que le chef ait mis un an et demi à se remettre de cette histoire, sa crédibilité professionnelle ayant été affectée, Comtesse s'emporte
encore : « Mon vieux, mon vieux... Et il a mis cinq mois pour virer un type qui foutait rien ? » Ben non, il n'a jamais dit qu'il
avait perdu sa crédibilité parce qu'un de ses ouvriers n'a rien foutu pendant cinq mois, mais que cette histoire d'observation d'ovni complètement
fantaisiste aux yeux de la plupart des observateurs sur la centrale a pas mal perturbé les dernières semaines du chantier et les relations entre la boîte
d'intérim et la centrale, et plus tard la crédibilité de la centrale avec les ufologues agités qui mettaient en avant les carences des services de
sécurité, n'arrêtaient pas d'appeler la centrale pour essayer d'obtenir les vidéos internes... Il me semble tout à fait plausible et même inévitable que
le chef de chantier ayant engagé la personne à l'origine de tout ce tintouin ait pâti de tout cela, même si avant l'observation le travail était fait
correctement !
Et puis il y a le fait que Grégory indique que les témoins ont bien été interrogés par deux militaires en treillis, mais que contrairement à ce que dit
Pascal ils avaient « des insignes et tout », se fendaient la poire et ne se sont pas attardés.
Comtesse : Et les gendarmes, les gendarmes qui sont venus en treillis là ils avaient tous les insignes, le grade, tout. Le témoin lui Pascal dit
que c'est pas vrai, y avait pas d'insigne pas de grade rien du tout, on croit l'autre, pas Pascal. Attendez-voir les gars, vous comprenez ce que je veux
dire là ? Vous comprenez dans la direction dans laquelle je vous envoie ? Un témoin d'observation d'ovni on va lui faire une coloscopie, on va
presque le torturer pour lui faire dire ce qu'il ne veut pas dire, et un témoin qui est contre l'affaire on va le croire immédiatement sans même
vérifier quoi que ce soit. Voilà.
Bah non on ne croit ni l'un ni l'autre, simplement on remarque que cette histoire d'absence de « coiffe et distinction de corps » ne figurait
pas dans les premiers témoignages de Pascal, elle est venue tardivement, on connaît la propension de Pascal à inventer des détails pour améliorer son
observation (la haie qui monte démesurément, les militaires venus chercher les vidéos de la centrale...), et on sait aussi que lui qui prétend avoir
remarqué ces détails vestimentaires n'a pas été fichu de reconnaître les gendarmes de Valence d'Agen qu'il avait vus quelques heures auparavant ! Il
s'agit là de faits qui rendent ces détails très douteux, d'autant qu'on a toutes les raisons de penser que ces deux « militaires en treillis »
qui n'ont pas eu besoin de demander un badge à l'entrée appartenaient tout bêtement à la gendarmerie interne de la centrale (des militaires, souvent en
treillis). Notons que Grégory parle à leur sujet de « gendarmes en treillis » et non de militaires, il semble avoir bien compris une évidence
qui a échappé aux enquêteurs ! On sait en tout cas que ce chef d'équipe était bien présent avec ces « militaires », et qu'il les a même
rencontrés avant Pascal, c'est Pascal lui-même qui l'a dit :
Une heure après, reconvoqué par une personne, c'est mon chef avec deux personnes habillées en militaires qui m'écoutent à leur tour, puis au revoir.
Comtesse ajoute dans son texte
Ensuite les gendarmes sont venus à la centrale en touristes et en sifflotant. Ils ont fait une petite visite de courtoisie et sont repartis avec le
sourire. Vous y croyez à ça vous ?
Euh pour la « visite de courtoisie en sifflotant avec le sourire » Grégory parle des gendarmes de Golfech (les fameux « militaires »),
pas de ceux de Valence d'Agen qui ont fait très sérieusement leur boulot et rendu un rapport de douze pages illustré de nombreuses photos... Pour les
militaires, Pascal lui-même dit qu'un des deux n'a pas dit un mot, et apparemment leur visite a bien été très rapide et on le comprend : rien n'a été
détecté à la centrale le soir de l'observation, rien d'inhabituel n'apparaît sur les vidéos, et douze jours plus tard ils apprennent qu'un ouvrier fondu
d'ovnis prétend avoir observé un objet immense survolant la centrale mais n'en a rien dit, ça n'a pas dû leur paraître très crédible !
Et puis au sujet du fait que Sofian aurait été influencé par Pascal :
Alors déjà c'est pas vrai, il n'a jamais été influencé par Monsieur Nowak, ça c'est clair, ça c'est clair et net parce que on l'a eu nous, on l'a eu
nous en audition et les relations qu'il avait avec Pascal étaient loin d'être une relation de soumis à dominant, c'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
Ah oui ils l'ont eu, en présence de Pascal et après avoir beaucoup insisté, sans jamais qu'il leur avoue qu'il avait témoigné en gendarmerie où il avait
dit notamment : Je n'ai pas trop prêté attention, à la forme de l'engin. À force que Pascal me dise que c'était une forme triangulaire, j'ai fini
par le croire que c'était de cette forme. Mais je ne peux pas l'affirmer. Il y avait des lumières blanches et une lumière rouge qui clignotaient. Mais
c'est souvent que l'on voit des avions passer au-dessus de la centrale. Pour moi ça reste un avion. [...] Le lendemain, Pascal m'a demandé de
dessiner ce que j'avais vu, et pour lui faire plaisir car il était dans son délire, je lui ai fait un triangle avec trois lumières. Ça c'est donc
une invention des gendarmes, ou alors ils l'ont influencé pour le pousser à dire ça, parce que bien sûr Sofian peut être influencé par les gendarmes, mais
pas par Pascal ! Et si le chef d'équipe qui a vécu cinq mois avec les deux dit que Sofian était influencé par Pascal, c'est forcément un menteur.
Et selon Nemrod34, le chef d'équipe lui a dit aussi que « le témoin S était bien moins tendre dans ses déclarations sur cette histoire qu'il ne l'est
dans le PV de gendarmerie » qu'il a lu.
Réaction de Comtesse :
Donc nous qui sommes les témoins, les enquêteurs de ce dossier-là, on n'a pas pu avoir accès à ce P.V., mais le témoin il a eu accès au P.V., on va où
là ?
Et dans son texte :
En plus, d'après Donnadieu, Grégory affirme avoir lu le P.V. de gendarmerie où Sofian aurait descendu en flèche Pascal.
Encore une fois Comtesse devrait apprendre à lire : Grégory affirme tout au contraire que Sofian était bien moins tendre lorsqu'il parlait de Pascal
que ce qu'il a dit dans le P.V. de gendarmerie, il parle donc du P.V. « édulcoré », visible par tout le monde sur le site du Geipan, et pas du
P.V. complet dans lequel on sait effectivement que Sofian « descend en flèche » Pascal au point que le Geipan a préféré caviarder les passages
les plus blessants (le P.V. public est du reste déjà pas mal, avec « Pascal était dans son délire ovni, ovni »). Il y a donc le chef d'équipe
qui a vécu 5 mois avec Sofian et Pascal, et la déposition de Sofian à la gendarmerie, qui indiquent que ce dernier n'était pas particulièrement
tendre avec Pascal dès qu'il n'était pas en sa présence, que ça dérange ou non Comtesse c'est un fait.
Au sujet du P.V. de gendarmerie et des parties effacées...
C'est que la gendarmerie a fait des rapports, des P.V. de gendarmerie, les a envoyés au Geipan, et le Geipan lui il a effacé certaines lignes... En
disant que le témoin il en prenait plein la gueule de Sofian. Moi j'ai demandé à les voir. J'ai demandé à voir, juste, même pas prendre note ni prendre
une photo ni scanner ni rien, j'ai demandé à voir... Parce que y a des questions-réponses... Question-réponse... Question-réponse. Or, on ne voit pas
les réponses de Sofian qui ont été effacées, mais on ne voit pas non plus les questions qui lui ont été posées...
Je dirais qu'on en voit suffisamment avec ce qui est publié, et qui n'a pas pu être influencé par les « questions-réponses » manquantes puisque
ces parties effacées sont à la fin du P.V. !
Et plus loin il en rajoute :
Le Geipan nous cache des informations, et ça c'est indiscutable. Déjà cette histoire de P.V. où il y a des informations qui manquent dans le P.V. de
Sofian. Ce sont des informations qui manquent. Pourquoi les informations manquent-elles ? Pourquoi ce fameux témoin Grégory il a pas fait l'objet
d'un procès-verbal, et pourquoi ses déclarations ne sont pas écrites noir sur blanc ? Pourquoi ? C'est bien des informations qu'on nous
cache... Et maintenant je vais vous en donner d'autres d'informations, Je sais pertinemment, parce que Xavier Passot me les a montrées, que Xavier
Passot est entré dans la centrale nucléaire de Golfech et qu'il a pris des photos sur place. J'ai demandé à Monsieur Aguttes de bien vouloir m'envoyer
une copie de ces photos, et il m'a répondu que ces photos ne sont pas destinées à être mises en public. Donc le Geipan nous cache bien des choses, et si
pour l'affaire Golfech qui est une non-affaire, qui est une merde pas possible, qui est tout ce que vous voulez par rapport à ce que disent les
ultra-sceptiques, si déjà malgré que ce soit une non-affaire, on nous cache des choses dans un petit, dans une petite affaire comme celle-ci, qu'est-ce
qu'il en est des grosses ?
Ben oui, Comtesse ne supporte pas qu'on lui cache des choses... Aucune centrale nucléaire n'a jamais rendu publiques des vidéos prises par les caméras des
services de sécurité, mais que l'on ose refuser de les lui montrer à lui, président de la plus grande association ufologique d'Europe, c'est un scandale
et c'est qu'il y a des choses à cacher... Et le témoin Grégory il est impensable qu'il puisse simplement vouloir être tranquille parce qu'il a assez
souffert professionnellement des suites de cette observation, on doit l'obliger à témoigner en gendarmerie et publier son rapport, et surtout il faut
qu'il appelle Christian Comtesse sous peine de représailles professionnelles... Et quant à Sofian qui dit du mal de son collègue dans son P.V., il est
honteux que le Geipan ne publie pas intégralement ce déballage de linge sale pas du tout anonyme depuis que Pascal a révélé son identité en s'associant à
un « scandale » monté de toutes pièces par trois énergumènes... Dans d'autres affaires, il trouvera anormal qu'on ne parle pas publiquement (ou
au moins, à lui, le grand Comtesse des Repas ufologiques) de certaines informations sur le dossier médical d'un témoin, le secret médical ça lui est tout
aussi étranger que le secret des correspondances privées ou le respect de l'anonymat... Bref Comtesse dans toute sa splendeur...
Vient ensuite l'idée du chef d'équipe que l'observation soit dûe à un nuage de vapeur et des lumières des lignes haute tension, sans intérêt puisque cette
hypothèse est totalement absurde. Jean-Marc Donnadieu a eu tort de s'étendre dessus, mais tous les autres sceptiques qui se sont intéressés à l'affaire,
et moi qui ne me considère pas vraiment comme un sceptique, ont écarté cette idée.
« Le témoin confirme les conclusions sur la psychologie des témoins que nous avions faites »
Alors là je voudrais bien savoir de quoi il s'agit. Vous avez des informations là-dessus, Monsieur Alessandri ? Peut-être que, je sais pas mais...
Ça veut dire quoi ça ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'un type qui n'a pas observé, qui n'a pas vu l'observation qui n'était pas sur
place, vous avez déjà catégorisé le témoin dans une phase psychologique particulière ? C'est quoi cette histoire ? C'est quoi cette façon de
faire des enquêtes ufologiques ? Mais, moi ça me troue le cul cette histoire, ça me troue le cul. Le témoin, le témoin Grégory, et puis Donnadieu,
Donnadieu bien entendu, ça serait des psychologues ? Ils ont compris qui était le personnage sans jamais l'avoir vu ? Et par contre vous êtes
tellement bons en psychologie, en psychiatrie, en tout là, avec vos interrogations cognitives et vos socio-patho-psycho machin-truc là, vous êtes
tellement bons autant que vous êtes là, les Abrassard, les Maillot et tout ça là, personne, personne ne s'est demandé pourquoi ce témoin venait...
Pourquoi ce témoin venait faire ça à Pascal. Personne ne s'est posé la moindre question. Et comme c'était contre une observation d'ovni, c'était normal.
C'était normal. Mais vous êtes des enfoirés les gars. Vous êtes des enfoirés.
Mais non pas besoin d'être psychologue pour se faire une idée de la psychologie d'un témoin d'après ce qu'il dit ou écrit, et aussi d'après ce qu'on dit
de lui, et c'est bien pour ça que tout bon enquêteur demande lorsqu'il en a la possibilité à la famille, aux amis, aux voisins du témoin ce qu'ils pensent
de lui et de son observation ! Ici on a quelqu'un qui a vécu plusieurs mois avec les témoins, son avis n'est pas à prendre pour une vérité absolue
(et personne ne l'a fait) mais il compte ! Et quand les trois « enquêteurs » affirment à propos de Sofian qu'il est influençable, qu'il a
forcément peur des gendarmes puisqu'il est maghrébin, qu'il croit que ce qu'il voit c'est le diable puisqu'il est musulman, sans jamais demander à Sofian
lui-même ce qu'il en pense, eux aussi tentent de faire de la psychologie, et pas de très bon aloi ! Et j'ajoute qu'au contraire de cette
« équipe », il y avait parmi les sceptiques qui se sont intéressés au cas de Golfech un authentique psychologue, en la personne de Gilles
Fernandez... De même qu'il y en a parmi les experts du Geipan. Ils sont donc plus qualifiés pour faire de la psychologie qu'un
agriculteur/policier/mineur, un restaurateur/câbleur en informatique et un camionneur.
Et pour ce qui est des motivations de Grégory, elles sont expliquées de façon tout à fait convaincante pour quelqu'un qui arrive à comprendre que beaucoup
de gens ne s'intéressent pas aux soucoupes volantes et prennent toutes ces histoires pour des foutaises ! Résumons ce qui s'est passé pour ce chef
d'équipe qui a recruté les deux témoins de l'observation :
Ayant vécu avec eux plusieurs mois, il s'est rendu compte que Pascal parle souvent d'ovnis, c'est quelque chose qui l'intéresse beaucoup, en dehors de ça
il fume des joints et boit pas mal, pour la majorité des gens qui peuvent le côtoyer il passera un peu pour un hurluberlu, mais bon pourvu qu'il fasse
bien son boulot ça n'a pas d'importance... Mais ça n'est pas non plus un employé facile, il lui tient tête... Et puis Grégory s'absente quelques jours
parce que sa femme a des complications de grossesse, on imagine que ça le touche... Quand il revient il trouve que le travail s'est quelque peu relâché, à
tort ou à raison c'est son ressenti, il apprend alors que celui qui parlait tout le temps des ovnis est censé en avoir vu un pendant une pause cigarette,
mais lui et son collègue n'en ont pas parlé tout de suite, ça ne le convainc guère... Il discute aussi en privé avec l'autre témoin, Sofian, qui n'est pas
particulièrement tendre avec Pascal en son absence et n'est pas du tout persuadé d'avoir observé quelque chose d'extraordinaire (vu que c'est aussi ce
qu'il a dit aux gendarmes et avant cela à chaud pendant qu'il filmait l'objet, on n'a pas de mal à le croire)... Là encore, pour la plupart des individus,
c'est un peu fort de café et il normal que son opinion sur son employé ne s'améliore pas ! Douze jours après l'observation les gendarmes visitent la
centrale pour prendre des photos... Il discute avec deux gendarmes de la centrale avant que ces derniers ne rencontrent les témoins, eux aussi, qui
apprennent avec surprise qu'un « objet » aurait survolé la centrale alors qu'il n'y eu aucune alarme, doivent considérer ça avec beaucoup de
circonspection. Il est un peu normal qu'il pense que tout ça c'est vraiment des foutaises, et il se fait sa propre hypothèse, pas très éclairée du reste,
sur ce qui a pu être à l'origine de cette fameuse observation... Et puis l'affaire devient connue, des tas de gens appellent la centrale à ce sujet,
crient au scandale, mettent en cause la sécurité de la centrale... Il est évident que pour Grégory qui travaille régulièrement pour les centrales
nucléaires et recrute des intérimaires pour les chantiers tout ce buzz nuit à sa réputation, et on n'a aucun mal à croire que cette histoire l'a poursuivi
pendant un an et demi... Et tout ça a pu amplifier son peu de considération pour Pascal qui en est à l'origine. C'est là qu'il entend parler par un
collègue d'un article sur cette histoire qui confirme ce qu'il pense, il décide donc d'écrire à l'auteur de ce texte pour lui raconter son ressenti
personnel, tout en voulant rester anonyme et surtout que Pascal ne le reconnaisse pas. Tout ça ne prouve pas forcément que Pascal est un illuminé capable
de prendre n'importe quoi pour une soucoupe volante, mais c'est en tout cas une réaction tout à fait normale de quelqu'un qui ne croit guère à de telles
histoires, il n'y a pas besoin d'être psychologue pour le comprendre. Où donc Comtesse voit-il un mystère ou une intention malveillante ?
Ensuite, Comtesse ne parle pas de l'histoire de la vidéo qui a été stockée dans l'ordinateur de Grégory et de l'insistance de Pascal à l'effacer... Cela a
pourtant été confirmé, et ça pose aussi question, non ?
En dehors de ça Comtesse dit qu'il s'est « fait avoir » avec la vidéo, « parce que les sceptiques, eux, se sont orientés sur cette vidéo,
et n'ont pas regardé tout le reste »... C'est tout à fait faux, tous ceux qui avaient une certaine habitude de l'analyse des vidéos, et pas seulement
les sceptiques, ont rapidement montré que les points lumineux apparaissant sur cette vidéo ne pouvaient pas représenter un objet en déplacement (pas plus
un avion que le triangle décrit par Pascal) et qu'il s'agissait certainement de lumières fixes au sol, probablement des lampadaires, j'ai fini par montrer
de quels lampadaires il s'agissait, ça n'a fait l'objet que de quelques messages sur le forum sceptique où toutes les autres facettes de l'observation ont
été largement discutées. Et ce sont les quatre auteurs du « scandale au Geipan » qui se sont acharnés à nier l'évidence sur un forum pas du tout
sceptique, contre des personnes pas du tout sceptiques non plus mais qui savaient analyser une vidéo, provoquant finalement la clôture des discussions et
la démission de plusieurs modérateurs.
Et il invente encore des choses au sujet de la déclaration en gendarmerie de Sofian :
Et ensuite le maghrébin, Sofian, a été convoqué, mais lui il voulait pas y aller. Lui il ne voulait pas aller à la gendarmerie, et je le comprends
aussi... J'ai été gendarme pendant quelques années, et je comprends que ce maghrébin musulman n'ait pas voulu aller à la gendarmerie de son plein gré.
Je le comprends. Il a quand même cédé, et à peu près trente jours plus tard il a été à la gendarmerie, quelques jours plus tard je sais pas peut-être
trente jours peut-être vingt jours peut-être quinze jours... Il faut pas que je sois trop précis parce que si je me loupe d'une journée les
ultra-sceptiques ils vont me tomber dessus. Donc quelques jours plus tard il a été à la gendarmerie et il a déposé. En privé hein, c'est-à-dire chez
nous quand il est revenu chez nous, hein il nous a dit moi la seule chose que je voulais quand je suis allé à la gendarmerie c'est terminer cette
histoire, c'est remplir mon document, le signer et me barrer, voilà ce que je voulais.
Donc le deuxième rapport concernant ce dossier à la gendarmerie allait totalement à l'encontre de ce que disait Pascal le premier témoin, parce que les
gendarmes posaient les questions et le gars il répondait oui, pour lui faire plaisir, je lui ai dit oui, écoutez-voir, et il regardait sa montre pour
savoir quand est-ce qu'il pourrait sortir de cette putain de brigade de gendarmerie. Bon, ça c'est une autre histoire.
Ça c'est surtout des inventions, pour la simple raison que Sofian n'a jamais dit à Comtesse et ses sbires qu'il avait témoigné à la gendarmerie ! Ils
l'ont appris lorsque le P.V. a été publié par le Geipan, et ils n'ont plus eu aucune relation avec Sofian ensuite en dehors de la conversation
téléphonique que j'ai retranscrite, justement à la suite de cette révélation gênante, où Sofian ne dit rien de ce que prétend Comtesse
l'ultra-menteur !
Et depuis, sait-on s'il a pu finalement contacter le nouveau témoin ?
Dans une vidéo ultérieure où il tape encore sur les
sceptiques, il a apporté quelques précisions... La vidéo dure deux heures et elle est essentiellement consacrée au crop circle de Sarraltroff qui
n'a rien à voir avec notre sujet, aussi je retranscris juste ce qu'il dit à propos de Golfech :
Alors dans ce PDF là-bas, il se trouve que j'ai appris l'existence d'un témoin miracle, d'un témoin surprise, de l'affaire Golfech, un certain
Grégory... Je l'ai trouvé, je l'ai trouvé, et puis je me suis renseigné auprès des protagonistes de cette histoire, donc il y avait quatre personnes qui
étaient ensemble dans cette histoire, et puis il s'avère que le Monsieur Grégory qui avait euh comment dire fait des reproches au témoin principal,
était peut-être le fournisseur, peut-être, je dis bien peut-être le fournisseur, sans compter les bouteilles d'alcool où il était aussi peut-être,
peut-être hein, peut-être le fournisseur... Je me méfie maintenant, sinon je vais avoir une plainte... Peut-être il était le fournisseur, et ça pourrait
ne peut-être pas plaire à des gens. Le fait est que ce Monsieur Grégory-là, il avait un problème avec le témoin principal de Golfech. Il avait un
problème dans la mesure où les travaux qui étaient effectués il les prenait à son compte alors que c'était pas lui qui les faisait. Peut-être, peut-être
que c'était pas lui qui les faisait. Et alors que on a prétendu à 1000% que le témoin principal a été viré de la centrale nucléaire par ce chef
d'équipe, il s'avère que c'est pas vrai, hein parce que on a quand même des éléments qui laissent entendre que tout ce qui est dit n'est pas tout à fait
vrai. Alors y a, le témoin principal en fin de compte il vaut pas grand-chose, dans la mesure où il apporte que des hypothèses et il apporte que des
éléments qui ne rentrent pas dans le cadre de cette affaire de Golfech, par contre Robert Alessandri lui ramène des éléments, et nous présente des
particularités géographiques qui n'ont rien à voir avec la réalité. Parce que si les particularités géographiques sont réelles, ses calculs à propos des
lampadaires et ben on tire la chasse dessus, voyez... Mais ça j'y reviendrai une autre fois parce que ça ne rentre pas dans le cadre de cette émission.
Concernant mes calculs à propos des lampadaires sur lesquels on peut tirer la chasse, j'attends avec une grande impatience ses arguments... D'ailleurs ça
fait plus de dix ans que lui et Perronnet annoncent qu'ils vont prouver que cette interprétation par des lampadaires ne tient pas et que rien ne vient à
part des âneries ! Bref on peut attendre encore longtemps... Au sujet du témoignage de Grégory, on peut s'amuser de ce qu'écrit Comtesse :
« on a quand même des éléments qui laissent entendre que tout ce qui est dit n'est pas tout à fait vrai »... Il semble donc s'être rendu compte
que tout ce qu'a dit Grégory est en grande partie vrai ! Et du reste ce dernier n'a jamais laissé entendre qu'il aurait fait « virer le témoin
principal de la centrale nucléaire »... Le témoin principal, Pascal, était intérimaire, on a toujours su qu'il avait terminé son travail sur la
centrale de Golfech, ça n'a pas duré longtemps après l'observation, et c'est lui-même qui dit qu'on n'a plus fait appel à lui dans une centrale nucléaire,
ce que dit Grégory n'a donc pas l'air beaucoup faux...
Mais donc la nouvelle « révélation » de Christian Comtesse c'est que ce chef d'équipe aurait été le fournisseur de Pascal en cannabis et alcool.
Enfin, il l'aurait « peut-être » été, on ne sait pas si c'est une supposition ou si ça lui a été dit par Pascal lui-même... Bien, supposons que
ça soit vrai... Après tout pourquoi pas... Pascal habitait à Bordeaux, et pendant ces cinq mois de chantier près de Toulouse il lui fallait sans doute
quelqu'un pour lui fournir le cannabis dont il avait besoin uniquement bien sûr pour soulager ses douleurs au genou... Et peut-être aussi que la même
personne pouvait lui fournir de l'alcool pas cher, beaucoup de Toulousains vont pour cela s'approvisionner en Andorre.
Mais bon ça suppose quand même que Pascal en consommait une certaine quantité, il semble donc bien encore que les dires de Grégory étaient en grande
partie vrais. Et donc, si Grégory était le fournisseur de Pascal en cannabis et alcool, en quoi cela est-il censé montrer que son témoignage n'est pas
fiable ? Si c'était vrai, il devrait essayer de se faire oublier plutôt qu'attirer l'attention sur lui... Bref il s'agit manifestement pour Comtesse
de répandre sur ce témoin dérangeant des bruits qui pourraient lui porter tort, qui « pourraient ne pas plaire à des gens » et qui n'apportent
absolument rien à l'étude de l'observation... Juste histoire de laisser entendre : « Vous voyez ce qui arrive à ceux qui veulent critiquer les
témoins que je défends ? »
Que reste-t-il du cas ?
Avant de faire quelques digressions sur d'autres observations mises en avant par les auteurs du « scandale », faisons un petit résumé de
l'affaire :
Le 6 octobre 2010 à 20 h 15, deux câbleurs intérimaires dans la centrale nucléaire de Golfech font une pause cigarette, lorsqu'ils voient
un objet muni de lumières clignotantes apparaître à l'angle d'un bâtiment, se déplacer à l'horizontale d'ouest en est, et virer pour s'éloigner vers le
sud-est après un peu plus d'une minute d'observation.
Le premier témoin, Pascal, intéressé depuis longtemps par les ovnis, est tout de suite persuadé d'en observer un, qu'il décrira comme un classique
« triangle belge » : un triangle sombre avec une lumière blanche clignotante à chaque angle, et une lumière rouge clignotant à un autre
rythme au centre... Il filme l'objet avec son téléphone portable et demande à son jeune collègue, Sofian, d'en faire autant... Pascal perdra son
enregistrement en refermant son téléphone à clapet, mais Sofian fera 23 secondes de vidéo de très mauvaise qualité sur laquelle on voit trois
lumières formant un triangle allongé et quelques autres qui apparaissent fugacement.
On entend aussi les deux témoins parler sur cette vidéo... Sofian dit « non, c'est un avion », à quoi Pascal répond qu'il n'y a pas de bruit,
Sofian pense alors à un ballon météo (il dira plus tard qu'il ne sait pas à quoi cela ressemble), et Pascal continue à répéter qu'il n'y a pas de bruit...
Sofian dit finalement « tu es barge »...
Et c'est tout. Rien ne se passe à la centrale, et les deux témoins rentrent chez eux sans rien dire à personne.
Ça n'est que cinq jours plus tard qu'ils reparlent de l'affaire, et Pascal apprend alors que Sofian a une vidéo, qu'ils visionnent ensemble. Pascal décide
immédiatement d'appeler le Geipan, qui prend une courte déposition par téléphone des deux témoins et leur demande de remplir un formulaire et d'aller
témoigner à la gendarmerie (mais pas celle de la centrale de peur que les informations ne sortent pas) pour qu'ils puissent faire une enquête.
Pascal téléphone donc quelques jours après à la gendarmerie de Valence d'Agen, où on lui donne rendez-vous pour déposer le 18 octobre. Il fait sa
déposition, et remplit un questionnaire très détaillé à l'intention du Geipan. Il décrit l'objet comme ayant environ 14 cm à bout de bras (plus tard
il portera cette dimension à « quatre largeurs de main », soit environ 45 cm !), et indique qu'il s'est approché jusqu'à être
pratiquement au-dessous de l'objet, lequel aurait survolé l'allée à une vingtaine de mètres. Le même jour, les gendarmes se déplacent à la centrale pour
prendre des photos en présence des deux témoins, et appellent le Centre national des opérations aériennes qui dit n'avoir « eu aucun vol signalé à
cette date et créneau horaire ».
Le Geipan explore plusieurs pistes mais attend la déposition de Sofian qui ne vient pas. Il n'a manifestement pas envie de témoigner, mais à la demande du
Geipan la gendarmerie insiste et finit par l'entendre le 9 novembre. Et son témoignage est assez accablant : pour lui ça n'était qu'un avion se
dirigeant vers Blagnac (l'aéroport de Toulouse), dont il n'a pas distingué la forme, et son collègue est complètement obsédé par les ovnis, il en parle à
tout le monde depuis des mois !
Au vu de ce témoignage, le Geipan classe le cas en PAN B, « observation probable d'un avion », et considère sans examen et de façon assez
ridicule que la vidéo doit représenter cet avion avec ses lumières clignotantes, ce dont il informe les témoins le 8 décembre...
Pas du tout satisfait par cette explication, et ignorant qu'elle s'appuie sur une déposition en gendarmerie de Sofian, Pascal raconte son observation au
fin janvier sur le forum « Mystère des ovnis », où il reçoit une oreille attentive. Un des administrateurs de ce forum, Christophe Albiero,
habitant la région, interviewe Pascal sur place à Golfech le 29 février 2011. Sofian, quant à lui, ne tient pas à témoigner, mais il accepte
finalement d'être à son tour interrogé par Christophe le 11 avril, en présence de Pascal et devant son insistance...
Et là, il donne une version pratiquement identique à celle de Pascal, en évitant de parler de son témoignage à la gendarmerie que les autres ignoraient...
L'affaire commence à prendre de l'importance et intéresse deux « ufologues » très croyants ayant repris depuis peu les rênes des « Repas
ufologiques » et qui avaient des comptes à régler avec le Geipan : Christian Comtesse et Serje Perronnet. Ils s'emparent de l'affaire. Le
Geipan, qui a pour principe de ne pas publier les rapports lorsqu'un des témoins en dénigre un autre, et hésitait encore plus du fait que l'affaire était
devenue publique et que le témoin Pascal Nowak était maintenant connu de tous, décide finalement pour mettre un terme aux attaques de publier son rapport
le 19 septembre 2011, et peu après le rapport de gendarmerie avec la déposition de Sofian expurgée des mots les plus durs envers Pascal.
Cela permet de mieux comprendre le classement du Geipan et le fait qu'il n'ait pas poursuivi les investigations, et paradoxalement amplifie les attaques
des enquêteurs « privés ». Répétant sans cesse que leur but n'est pas d'enquêter mais de mettre en valeur les carences du Geipan, ils
s'associent avec le témoin Pascal Nowak et Christophe Albiero pour pondre un texte très agressif intitulé « Scandale au Geipan », truffé
d'accusations mensongères et d'erreurs. Les quatre cosignataires clament que les gendarmes auraient dicté ses réponses à Sofian, jeune maghrébin
influençable et gêné devant des policiers, hypothèse qui ne repose sur rien et qui est complètement invraisemblable au vu de la chronologie, qu'il y a
forcément des vidéos de l'objet par les caméras de sécurité de la centrale, ce qui est possible mais on n'en saura rien et c'est peu vraisemblable du fait
que rien d'anormal n'a été détecté lors de l'observation et que la centrale n'a été avertie de l'affaire que douze jours plus tard...
Pendant ce temps la vidéo de Sofian faisait l'objet de plusieurs analyses... Il était vite apparu que les différentes lumières visibles étaient à peu près
fixes les unes par rapport aux autres, et donc qu'elles ne représentaient certainement pas un objet en mouvement, pas plus un avion que le « triangle
belge » décrit par Pascal. Il apparaissait très vraisemblable que toutes les lumières étaient en fait des lampadaires, très nombreux sur la centrale,
et j'ai fini par le démontrer définitivement le 13 décembre 2011 en repérant la position de tous les lampadaires visibles sur une photo aérienne
précise de la centrale disponible sur Géoportail : depuis la position où se trouvait Sofian et dans la direction dans laquelle les deux témoins
observaient « l'objet », la plupart des lampadaires théoriquement visibles se trouvaient précisément aux positions où apparaissaient les
lumières sur la vidéo.
Cela ne permettait pas de savoir ce que les témoins avaient observé, puisqu'il n'est guère douteux qu'ils avaient observé quelque chose en déplacement,
mais cet objet, quel qu'il soit, avait une luminosité très inférieure à celle des lampadaires et n'apparaissait pas sur la vidéo. Il reste que cette vidéo
montrant justement un « triangle » a certainement influencé les témoins, qui ont donné à l'objet qu'ils avaient observé la forme allongée du
triangle visible ainsi que sa dimension angulaire !
Plus tard, en mars 2012, le Geipan a ajouté à son complément d'enquête une « reconstitution du trafic aérien entre 20 h et
21 h 30 », laissant apparaître plusieurs traces à proximité immédiate de l'aéroport, et une passant à haute altitude au-dessus de la
centrale dans une direction tout à fait incompatible avec les témoignages et la direction visée dans la vidéo.
Et en novembre 2013, le Geipan a pu enfin visiter la centrale de nuit et reconstituer sur place la position précise des lampadaires, ce qui a confirmé
qu'ils étaient bien à l'origine des différentes lumières visibles sur la vidéo. Il a aussi réinterrogé le témoin Pascal en utilisant les méthodes de
l'entretien cognitif, ce qui devrait permettre de fiabiliser son témoignage, mais on ne connaîtra sans doute jamais les résultats du fait que le cas n'a
plus rien d'anonyme.
Le Geipan a profité de ces nouvelles investigations pour rediscuter du cas, qui a été reclassé en PAN C avec hésitation pour D.
Le Geipan estime maintenant l'hypothèse d'un avion douteuse même si elle est considérée comme d'importance « faible à moyenne », et qu'il ne
pourrait s'agir que d'un avion ayant volé à basse altitude à l'intérieur de la zone d'interdiction. Pour ma part ça ne me paraît pas du tout évident en
l'absence d'un relevé exhaustif des traces radar, et je continue à privilégier l'hypothèse d'un avion passé à l'altitude autorisée (au moins 1 km).
Quoi qu'il en soit, l'affaire a provoqué de violentes disputes dans le monde ufologique du fait du caractère intolérant et fanatique des enquêteurs et du
témoin Pascal, notamment au sein des « Repas ufologiques » et du forum les Mystères des ovnis...
Une autre observation la veille dans la région
On peut dire un mot sur une autre observation ayant eu lieu la veille, à Lamasquère qui se trouve à environ 75 km au sud de Golfech, à une vingtaine
de kilomètres au sud-ouest de Toulouse. L'observation a été relatée initialement sur le site RNCSC
(Réseau national civil de surveillance du ciel), mais elle ne s'y trouve plus. Elle a été reprise sur
le forum MO, avec en outre une interview du témoin par Chris A.
Le témoignage est intéressant mais assez long, je vais le résumer...
Le soir du 5 octobre 2010 peu après 20 h 30, le témoin est devant chez lui à Lamasquère, en compagnie de sa femme, prêt à prendre sa
voiture pour aller faire le plein d'essence non loin de là. Pendant qu'ils discutent, il voit un « étrange signal lumineux » composé d'une
lumière vert-bleu fixe et deux lumières rouges qui s'allument alternativement et progressivement (l'intensité de l'une faiblit pendant que celle de
l'autre augmente). C'est très différent des avions qu'il connaît bien, dont les lumières clignotantes émettent des flashes brefs, et en outre il n'entend
aucun bruit. Il montre l'objet à sa femme qui ne trouve pas ça particulièrement remarquable.
L'objet était très bas sur l'horizon vers l'ouest-nord-ouest, et se déplaçait du sud-sud-ouest au nord-nord-est en descendant lentement... Il a disparu
peu après, caché par le paysage. À ce stade, le témoin n'aurait jamais raconté cet incident pour lui insignifiant, et il est parti comme prévu faire le
plein d'essence à la station de Saint-Lys.
Il a commencé à rouler vers le nord, lorsqu'en s'approchant du carrefour de la D12 il a revu l'objet, toujours vers l'ouest-nord-ouest. Il tourne à gauche
sur la D12 qui va précisément dans cette direction, et il continue d'observer l'objet droit devant lui, qui semble parfaitement immobile.
Il perd ensuite l'objet de vue alors qu'il arrive à un canal bordé d'arbres, mais il le revoit après avoir passé cet obstacle... Mais là, l'objet grossit,
se rapproche rapidement et lui passe au-dessus, lui semblant énorme (il compare la taille à celle d'un Airbus à une altitude très inférieure à celle
habituelle). C'est alors qu'il peut voir la disposition des lumières :
C'est à cet instant que j'ai pu observer (de « très près » donc, mais d'en dessous) comment étaient positionnées ces fameuses lumières
aperçues au loin précédemment. Elles étaient situées de part et d'autre de l'objet. Elles avaient une forme très particulière de parallélépipède.
Cette forme m'a instantanément fait modéliser dans la tête (ah ! le cerveau !) un objet en forme de triangle (au moins à l'avant). D'autant
qu'un nuage plus haut dans le ciel (donc moins sombre que la nuit) a accentué cette impression. Enfin, la fameuse lumière fixe verte-bleutée était
située sur l'arrière de l'appareil, plus haut que les deux lumières rouges.
Je suis en revanche totalement incapable de décrire une quelconque forme de l'arrière.
L'objet s'est ensuite éloigné vers le nord-nord-est, en direction de Toulouse.
Impressionné, il a téléphoné à la gendarmerie pour signaler son observation, on lui a dit de contacter la gendarmerie de Seysses, et il s'y est rendu
après une semaine (donc après avoir témoigné sur RNCSC, c'est dans son interview par Chris A qu'il le raconte). On l'a aiguillé vers un gendarme qui
s'occupait de ces choses-là, lequel lui a donné avant même de l'écouter un dépliant du Geipan sur les méprises les plus courantes. Après avoir écouté son
récit sans prendre aucune note, le gendarme a demandé l'orientation, a regardé un plan et a fini par dire « laissez tomber, je sais ce que c'est,
c'est l'A400M (avion militaire de transport) ; ils font des essais vers Fonsorbes, c'est pas la peine de prendre de déposition ». Le témoin n'a
pas insisté, il a peut-être pensé que c'était bien l'explication, mais la réaction sur le site RNCSC a été un rejet unanime...
Rejet que partage bien sûr Chris A sur MO, et il s'emporte contre ce gendarme qui ne fait pas son boulot qui est de prendre une déposition et de
l'envoyer au Geipan. Il n'a pas vraiment tort, mais on peut comprendre aussi que ça n'est pas la principale fonction des gendarmes de recueillir des
observations d'ovnis pour les envoyer au Geipan, et que tous ne sont pas disposés à le faire quand une observation leur paraît banale. Bref, le fait est
qu'il n'y a pas de P.V. de gendarmerie au Geipan concernant ce cas, mais à défaut on peut se demander ce que vaut l'explication du gendarme...
Depuis l'été 2010, il y avait bien trois prototypes de l'Airbus A400M « Atlas » qui effectuaient des essais en vol à Toulouse, et donc on
pouvait les voir assez régulièrement dans le ciel de la région. Cet avion militaire de transport imposant, d'une quarantaine de mètres d'envergure, est
plutôt silencieux pour sa taille, et réputé pour sa manoeuvrabilité. Il a donc bien pu effectuer une boucle, expliquant les deux observations successives
du témoin. Quant au système d'éclairage qui a paru étrange au témoin, il peut être très varié selon les avions, surtout des prototypes, et le remplacement
progressif des lampes à éclats par des éclairages à led peut donner des effets auxquels on n'est pas habitué.
Il semble donc que le gendarme avait de bonnes raisons de penser détenir l'explication. On peut imaginer d'autres choses, mais dans tous les cas ça n'est
pas une observation extraordinaire... Outre l'éclairage non conventionnel, le témoin s'étonne de l'absence de bruit, ce qui est souvent le cas dans des
observations avérées d'avions pris pour des ovnis, et du fait qu'il ait observé l'objet deux fois de suite après s'être déplacé de deux kilomètres en
automobile, ce qui n'a rien de surprenant dans le cas d'un vol d'essai.
Il reste qu'on a deux observations dans la même région à seulement un jour d'intervalle, sans qu'il ait pu y avoir influence : le témoin de
Lamasquère n'a signalé son observation sur Internet que deux jours plus tard, donc au lendemain de l'observation de Golfech, et quand à cette dernière
elle n'a été connue qu'après un mois. Il n'est pas exclu tout de même que Pascal qui fréquentait les forums de discussion sur les ovnis ait eu
connaissance de cette observation avant qu'il ne décide de contacter le Geipan au sujet de la sienne à Golfech.
Quoi qu'il en soit, des observations de ce genre, des « lumières nocturnes » vues par des témoins isolés, il y en a tous les jours qui sont
signalées dans un des nombreux sites qui recueillent des témoignages, et 75 km ça n'est pas tout à côté...
Les lumières de Tenteling
Cette observation à Tenteling (près de Sarreguemines, en Moselle) n'a rien à voir avec celle de Golfech, mais puisqu'elle a été abordée par les auteurs de
« Scandale au Geipan » on peut en dire un mot, d'autant qu'il s'agit tout de même d'un cas intéressant pour ce qui concerne la fiabilité des
témoignages.
Voici ce qui était écrit dans « Scandale au Geipan » :
Autre cas d'observation bradé : le 29 août 2010 un témoin filme un nombre important de phénomènes dans le ciel mosellan, à Tenteling à coté
de Sarreguemines. Ce témoin décrit des triangles en grand nombre et réalise une vidéo d'assez bonne qualité pour être exploitée.
1/ Le Geipan n'a même pas demandé la vidéo originale, en format natif, à ce témoin, se contentant d'une vidéo a minima non exploitable.
2/ Le Geipan n'a pas interrogé le témoin.
3/ Le Geipan n'a fait aucune mesure sur place.
4/ Alors qu'il y a 4 IPN (Intervenants de Premier Niveau, bénévoles travaillant pour le Geipan) à moins d'une heure de ce village, aucun n'a
été sollicité.
5/ Le Geipan n'a réalisé aucune enquête et a même transformé certaines déclarations du témoin.
6/ Le Geipan décide que c'est des lanternes thaïlandaises sans même demander aux gendarmes de vérifier cette information. Il faut bien que ces
lanternes, en aussi grand nombre, aient décollé de quelque part.
7/ Le Geipan n'a pas demandé non plus si d'autres brigades de gendarmerie avaient eu des témoignages à ce sujet.
Ce qui prouverait qu'ils ne vérifient même pas les documents qu'ils ont en mains.
Voyons ce qu'il en est... Le rapport d'observation du Geipan se trouve ici...
Le témoin a vu le dimanche 29 août 2010 peu après minuit une trentaine de « navettes » volant sous le couche nuageuse du sud-sud-ouest vers
le nord-nord-est. La lune était aussi visible et par moments cachée par les nuages, et ces derniers prenaient une teinte orangée au-dessus des
« navettes », comme si elles les éclairaient.
Ces navettes de forme triangulaire émettaient une flamme et diverses structures et lumières étaient visibles à leur base. La dimension à bout de bras des
lumières était estimée à un ou deux centimètres lorsqu'elles étaient vues au loin près de l'horizon, et jusqu'à une trentaine de centimètres lorsqu'elles
passaient au-dessus du témoin !
Le témoin a fait un rapport très détaillé de son observation, qu'il a joint à sa déposition en gendarmerie le 31 mars 2011, donc plusieurs mois après
l'observation. Il a tenu à le compléter encore le 5 juin, s'étant remémoré certains détails.
On y trouve en particulier le croquis détaillé d'une des « navettes », qui étaient décrites de façon similaire mais un peu moins détaillée dans
son premier témoignage :
Tout ça est vraiment impressionnant !
Et le témoin a fait deux vidéos du phénomène sur son smartphone, qu'il commentait ainsi :
Les images capturées par la vidéo de mon téléphone portable ne reflètent pas vraiment la réalité observée à l'œil nu (contour des navettes, structures
à la base, formes, lueur orangée dans le ciel, etc...), faute de lumière.
Je vous demande donc, et c'est le but de ma démarche, si vous disposez des moyens techniques pour le faire, d'essayer d'éclaircir les images à l'aide
d'un logiciel de traitement d'images, laissant apparaître ce que j'ai vu à l'œil nu, voire d'opérer des agrandissements aussi. À ce moment-là, vous
pourriez vous aussi admirer le spectacle époustouflant dont je fus le témoin.
Ça nous rappelle étrangement ce qu'écrivait « Pascalou », le témoin de Golfech, lorsqu'il présentait sa vidéo sur un forum :
Inutile de vous dire que nous avons été très déçus du résultat de la vidéo, malgré tout nous possédons un film et je me dis que suite à un traitement
d'image et une étude sérieuse et précise de cette vidéo il ne fera aucun doute qu'entre ces 3 lumières disposées en triangle il y a une masse
(l'objet).
Effectivement, ces vidéos ne reflètent pas du tout la description du témoin ! On y voit la lune, et la multitude de lumières qui passent sont
toujours beaucoup plus petites qu'elle, leur dimension angulaire ne dépasse donc guère un millimètre à bout de bras : le témoin exagère la dimension
angulaire d'un facteur 200 ! Et les lumières se trouvent toujours plus bas que la Lune, qui était à 54° de hauteur angulaire (et il n'y a aucun doute
sur l'orientation de la vidéo, bien horizontale, puisqu'on voit aussi Jupiter, un peu moins lumineuse que les lumières en déplacement). Elles ne sont donc
jamais passées au zénith du témoin comme celui-ci le dit, et ça nous confirme une fois encore que c'est une erreur fréquente.
Toute personne un peu habituée aux enquêtes ufologiques reconnaît tout de suite dans cette vidéo des lanternes thaïlandaises, et il est assez fréquent que
des lâchers multiples aient lieu une nuit de samedi à dimanche pour fêter un événement particulier... Et c'est bien ce qu'a conclu le Geipan, en classant
tout de même le cas en PAN B (probablement identifié) compte tenu du témoignage. Et précisons que ces vidéos diffusées par le Geipan sont bien au
format natif : 640×480 points, c'est la résolution maximale sur un IPhone 3G.
Christian Comtesse n'était pas d'accord et l'a fait savoir, dans l'interview « Scandale au Geipan » :
Je reprends totalement l'affaire de Tenteling en Moselle, qui a été aussi bâclée de cette façon, ç'a été décidé que c'étaient des lanternes
thaïlandaises alors que le témoin a vu bien autre chose que des lanternes thaïlandaises, et les notables que j'ai vus du secteur, avec qui j'ai eu
rendez-vous et avec qui j'ai conversé, sont tout à fait d'accord avec le témoin, il ne pouvait pas s'agir de lanternes thaïlandaises, ça ne peut pas
être des lanternes thaïlandaises dans le cas de l'affaire de Tenteling.
Mais plus tard, en poussant ses investigations, le même Christian Comtesse a retrouvé ceux qui ont envoyé ces lanternes qui étaient bien en cause... et il
se vante maintenant d'avoir résolu le cas en moins de deux heures de temps cumulé, alors que le Geipan ne faisait que supposer qu'il s'agissait de
lanternes thaï sans avoir mené une enquête ! En résumant, il était clair pour tout ufologue un peu sérieux que cette observation s'expliquait par des
lanternes thaï, mais Comtesse privilégie toujours l'hypothèse ovni tant qu'on n'a pas prouvé de façon définitive l'explication banale, et voudrait que le
Geipan mène une enquête poussée sur la moindre observation inconséquente de « lumières nocturnes » par un témoin isolé...
Le Geipan a depuis ajouté au résumé de l'observation :
Un enquêteur privé appelé directement par le témoin a mené une enquête sur place et conclut : « Il s'agit sans aucune contestation possible
d'un lâcher de lanternes thaï effectué lors de la fête d'un mariage qui était organisé dans la salle des fêtes de Tenteling. Les mariés m'ont déclaré
avoir lancé 60 lanternes. Tout confirme la réalité de ce lancer. »
Le GEIPAN classe ce cas « A » : observation de lanternes thaï lâchées à l'occasion d'un mariage.
Bravo donc à M. Comtesse d'avoir fait reclasser le cas en A... Se pose tout de même la question du témoignage, qui devrait au moins
l'interroger... On a un témoin qui a toute l'apparence du sérieux, qui se moquait jusqu'alors des histoires d'ovnis, qui a fait des études supérieures,
qui s'exprime clairement, qui fait une description très précise de son observation, qui tient même à revenir à la gendarmerie pour apporter des précisions
un mois plus tard, qui joint à son observation des schémas détaillés et très précis non seulement des « navettes » mais aussi de l'environnement
reproduit fidèlement... Bref en apparence le témoin idéal, bien plus crédible a priori qu'un témoin comme « Pascalou » qui se fâche à la
moindre contradiction, invente des choses quand on ne veut pas le croire... Et pourtant, ce témoin multiplie par 200 la dimension apparente des objets,
invente une multitude de détails qu'il ne pouvait absolument pas distinguer vu la dimension angulaire réelle des objets, affirme que les objets passaient
au zénith alors qu'ils n'étaient jamais à plus de 45° de hauteur angulaire comme l'atteste la vidéo...
Comment peut-on en ayant connaissance de telles observations expliquées prétendre « prouver » dans un autre cas que l'explication par un avion
est fausse parce que cela impliquerait que le témoin par ailleurs pas très fiable ait fantasmé un « passage au-dessus de lui », exagéré d'un
facteur vingt la dimension apparente de l'objet, et cru distinguer un triangle sombre dans le ciel nocturne ?
Encore quelques mots sur la vague du 5 novembre 1990
Et l'autre exemple « d'enquête bradée » par le Geipan serait l'affaire du 5 novembre 1990 :
Nous avons, aussi, le cas du 5 novembre 1990 où il est plus qu'évident que ce service n'a pas fait son travail, n'a interrogé aucun témoin, n'a
fait aucune mesure et a classé ce dossier comme PAN B en raison de la rentrée d'un élément de fusée russe, osant prétendre que la rentrée
atmosphérique aura été le seul et unique phénomène observé. Les milliers de témoins que nous avons entendus ont-ils « déliré, eux
aussi » ?
Notons que c'est bien entendu en PAN A que ce dossier a été classé, puisque la rentrée atmosphérique est parfaitement identifiée et explique la
grande majorité des observations. Et dans l'interview « Scandale au Geipan » Christian Comtesse précise :
L'affaire du 5 novembre 90 c'est ça, faut pas dire plus, on avait au lendemain de cette affaire du 5 novembre 90 plus de 800 témoignages,
qui ont fait l'objet d'un livre de Franck Marie, ensuite Serje Perronnet s'est intéressé à l'affaire. Maintenant il y a plus de 3000 témoins,
avec des témoins aussi prestigieux que Monsieur Jean-Gabriel Greslé et j'en passe et des meilleures. Et Claude Lavat par exemple qui a été aussi témoin
de ce phénomène. Et l'affaire a été classée rentrée atmosphérique, point final, et donc les milliers de témoins qui ont vu des choses qui sont
différentes, qui ont vu le phénomène aller d'est en ouest alors que ça prenait la direction opposée de la rentrée atmosphérique, alors eux ils ont aussi
déliré ? Moi je pose la question, est-ce que tous ces témoins, tous ces trois mille témoins ont déliré ?
C'est là une bien vieille histoire que je connais un peu, le Geipan a quelque peu changé depuis, et si on peut reprocher au Sepra d'alors d'avoir donné
des informations très fantaisistes sur la rentrée atmosphérique, il est tout à fait clair que la grande majorité des témoignages enregistrés par les
gendarmeries ou les ufologues ne concernaient rien d'autre que cette rentrée, sans pour autant que ces témoins aient « déliré » ! Ce sont
surtout les ufologues du genre de ces enquêteurs qui répètent depuis vingt ans que des tas de témoignages de cette soirée ne peuvent pas s'expliquer par
la rentrée atmosphérique alors qu'ils n'ont pas fait l'effort de se renseigner sur ce type de phénomène pour y confronter les témoignages. Lorsqu'il a
pris connaissance du dossier que j'ai publié sur les cas considérés par Joël Mesnard comme des preuves
qu'il y avait eu ce soir-là autre chose qu'une rentrée atmosphérique (on y trouve ceux de Jean-Gabriel Greslé et de Claude Lavat, et il est tout à fait
évident qu'ils ont tous deux décrit la rentrée atmosphérique), Christian Comtesse a affirmé qu'il savait qu'il y avait bien eu une rentrée atmosphérique
et qu'elle expliquait une grande partie des témoignages, mais que d'autres ne pouvaient en aucun cas se rapporter à cette rentrée... Une affirmation un
peu contradictoire avec celle du « scandale » où il est dit que des milliers de témoins ont vu autre chose que la rentrée !
Quand j'étais arrivé sur le forum les Mystères des Ovnis, j'avais constaté que ce site ne donnait la parole qu'à ceux qui voulaient voir dans les
observations de la soirée une fantastique vague d'ovnis et qu'on ne trouvait aucun renseignement sur la rentrée atmosphérique. J'avais proposé à son
créateur Benjamin Dupuis d'intervenir dans les dossiers de chacune des observations mentionnées pour cette vague, essentiellement ces « exemples
flagrants » de Joël Mesnard, afin d'apporter un avis contradictoire. Benjamin a préféré ouvrir un nouveau sujet, les
Observations du 5 novembre 1990, un satellite et des ovnis ?, dans lequel j'ai beaucoup démystifié cette vague. Mon principal
contradicteur a été le modérateur d'alors Nathanael, qui débutait en ufologie mais qui a très vite progressé, et qui a fini par péter un câble en
basculant complètement du côté sceptique, ce qui a valu notre exclusion à tous les deux ! On a retrouvé un temps Nathanael sur le forum sceptique
dans la discussion sur Golfech.
Depuis, le forum continue à collecter des témoignages relatifs à cette vague, qu'il classe généralement comme inexpliqués alors même qu'ils décrivent
plutôt bien, compte tenu du temps passé, la rentrée atmosphérique.
Un exemple récent, le
témoignage du 5 août 2014 pour une observation faite à Grasse... L'heure est bien celle de la rentrée, la direction est celle de la rentrée, le
cap suivi par le phénomène est précisément celui de la rentrée, la durée de 2 minutes est tout à fait plausible, la description évoque assez bien la
rentrée en dehors de la classique « forme noire qui masque les étoiles » et des non moins classiques exagérations de la dimension angulaire (60°
au lieu d'une dizaine pour la rentrée vue à cette distance) et de la hauteur angulaire (45° contre 13° pour la rentrée)... Estimations qui sont réduites à
environ 25° de dimension angulaire et 20° d'élévation dans la reconstitution d'après Google Street view. Mais le témoin explique pourquoi il n'a pas
accepté l'explication donnée plus tard dans les médias :
Dans la semaine qui a suivi je n'ai jamais accepté la réduction de ce que j'ai vu à la rentrée d'un morceau de satellite. Ça ne tient pas la route. Un
satellite tel une météorite se consume de façon fulgurante et 3 points partiraient « en étoile » en non pas en parallèle et à vitesse
faible.
On aurait pu croire après toutes les explications que j'avais données sur ce forum qu'au moins quelqu'un allait expliquer au témoin qu'un satellite,
contrairement à la plupart des météores, se consume généralement en une dizaine de minutes et peut être suivi par un même témoin pendant quatre minutes,
et que les divers points lumineux formés par les débris se déplacent presque en parallèle du fait que leur vitesse de déplacement est très supérieure à la
vitesse de dispersion...
Mais non, personne ne l'a fait, et tous les « analystes observations » et autres « coordinateurs d'enquête » du forum concluent que le
témoin a vu autre chose que la rentrée !
Venons-en à nos « enquêteurs » sur Golfech...
Celui qui se présente comme un spécialiste de la vague du 5 novembre 1990, c'est Serje Perronnet... Cela parce qu'en animant les Repas ufologiques
d'Albi et de Rodez il a retrouvé presque vingt ans après la vague deux témoins de la petite ville d'Aubin, en Aveyron, et plus tard d'autres dans la
région. Voici comment il résume régulièrement ce cas, ici sur les Mystères des ovnis :
Comme dans le cas que j'ai enquêté sur le territoire de la commune d'AUBIN, en AVEYRON, où plus de 200 témoins ont pu voir une énorme plateforme
passer au dessus de leur tête, ce 5 novembre 1990 à 19 H O5 très précisément.
Et que le phénomène a duré + de 40 minutes sur une distance parcourue d'environ 50 kilomètres !, en direction de MILLAU/Montpellier,
soit perpendiculairement au passage de la rentrée atmosphérique officielle... hi
Mais la réalité, c'est qu'il a trouvé deux témoins à Aubin, qui se trouvaient dans la cour d'un lycée professionnel où étaient rassemblés quelque
200 élèves internes et professeurs. Et ces deux témoins décrivent un phénomène qui a duré environ une minute à l'heure du passage de la rentrée
atmosphérique, qui s'est déplacé d'ouest en est pour disparaître vers le nord-est comme la rentrée atmosphérique, et dont la description évoque assez bien
cette rentrée.
Mais un des deux témoins, professeur d'art, explique aussi que vingt minutes après le passage de ce phénomène, alors qu'il rentrait chez lui, il a revu
l'objet qui l'a accompagné pendant une vingtaine de minutes alors qu'il allait vers le sud.
Et voilà comment cette parfaite description de la rentrée atmosphérique par des témoins multiples est devenue dans l'esprit de Perronnet une observation
par 200 témoins qui a duré 40 minutes d'un objet qui se déplaçait dans une direction perpendiculaire à la rentrée !
Précisons aussi que ce témoin qui a fait de nombreuses observations d'ovnis au cours de sa vie indique qu'à la suite de celle-ci il a eu des acouphènes
toute sa vie, que ses cheveux ont repris des couleurs, qu'un de ses amis de la D.S.T. lui a conseillé de ne parler de cela à personne parce qu'on avait
torturé des témoins pour moins que ça, etc... Et tout cela Perronnet y croit !
Quant au deuxième témoin de la même observation, il va être responsable d'une autre histoire rocambolesque qui va impliquer tous nos enquêteurs de
Golfech... Voici comment il raconte la soirée après l'observation d'après Serje Perronnet :
Ce témoignage aura été l'un de ceux qui aura marqué les mémoires des personnes de l'époque, de jeunes gens qui n'avaient à peine que 16/17 ans.
Au 20 H 00, ils se sont précipités dans la salle commune où était installée la télévision.
Ils étaient ce jour-là quelque 200 jeunes étudiants qui venaient de vivre un des plus grands moments de leur vie.
Ils sautaient de joie quand ils ont entendu PPDA dire sur l'antenne, en direct, 1 H 00 à peine après l'événement, que des radars militaires
venaient de surprendre une « armada » d'objets se déplaçant par bonds successifs sur leur écran radar, dans TOUTE la France !
Ils étaient heureux parce cela confirmait bien ceci.
Ils n'avaient pas rêvé !
Ils avaient au moins rêvé cet épisode du journal télévisé, ou plutôt le témoin unique qui a rapporté cela l'avait rêvé, puisque rien de tel n'y a été dit,
pas plus que sur un autre... Les ufologues qui se sont intéressés tout de suite à la vague ont bien entendu collecté toutes les déclarations de la presse,
des radios et journaux télévisés, et on n'y trouve rien qui puisse s'approcher de cet épisode fantasmagorique : le journal du soir de PPDA ne
mentionnait pas du tout les obervations, trop récentes, et celui du lendemain insistait tout au contraire sur le fait que l'ovni n'avait pas été repéré
par les radars, et ne parlait nullement, pas plus qu'un autre, d'une « armada d'objets se déplaçant par bonds successifs ».
Serje Perronnet, lui, est persuadé que son témoin ne peut pas se tromper, et que ce journal que tout le monde a oublié sauf lui existe bien. S'étonnant
ensuite de ne pas trouver ce journal dans les archives Internet de l'INA, alors que d'autres s'y trouvent, il a lancé des appels dans la presse pour
retrouver ce JT « censuré ».
Et Christian Comtesse s'est joint à cette quête, en ajoutant pour sa part que ce journal de TF1 avait « disparu des archives car il évoquait
l'apparition d'un immense ovni en Australie »... Décidément ce journal de TF1 devenait une édition spéciale sur les ovnis ! Et tout comme les
« ovnis se déplaçant par bonds successifs », personne ne se souvenait de cet « immense ovni en Australie », mais ça n'étonnait pas nos
deux enquêteurs.
Comtesse, sûr que ce journal avait été définitivement occulté, n'hésitait pas à s'engager à offrir une caisse de champagne à qui le retrouverait... Et
c'est encore le sceptique Nemrod34 qui a empoché la mise (réduite à une caisse de vins d'Alsace, mais il en a apprécié la qualité), en demandant
simplement par écrit ce journal à l'INA !
Et bien entendu il n'était pas question dans ce journal ni des observations qui avaient eu lieu dans la soirée, ni d'un quelconque ovni en Australie ou
ailleurs. Mais Comtesse, jamais vaincu, répandait alors la rumeur que ce journal avait été amputé, ne faisant pas la durée normale. C'est ce qu'il a dit
notamment dans une émission radio animée par Oliver de Sedona : Le journal de PPDA où il parlait de ce phénomène, qu'il a obtenu, curieusement
tous les autres journaux font je crois 33 minutes, celui-ci n'en fait que 27 ! Mais encore une fois tout est faux : non seulement
PPDA n'a pas parlé du phénomène ou d'un quelconque ovni dans ce journal mais sa durée est de 33 minutes 16 secondes, tout à fait normale.
L'anecdote a par ailleurs le mérite de montrer à quel point un témoignage rapporté 20 ans après les faits peut être déformé.
Et sur les Mystères des ovnis, c'est notre troisième enquêteur Christophe Albiero qui en a encore ajouté une couche, dans un
sujet présentant une vidéo montée par Arcadya compilant 18 journaux télévisés parlant de la « vague ».
Message de Chris.A du 23 mai 2010 :
Il faut signaler aussi que le journal de TF1 du 5 novembre 1990 dans lequel PPDA mentionne que l'armée française a eu des traces radar et que
plusieurs haut gradés ont passé les différentes structures de l'armée en alerte, a été effacé des historiques des journaux télévisés.
Monsieur Christian Contesse promet une caisse de champagne à qui aura eu la bonne idée d'enregistrer ce journal télévisé à l'époque.
Après plusieurs recherches, il n'est plus possible, même auprès du site de l'Institut National de l'Audiovisuel de se procurer le journal télévisé de
TF1 du 5 novembre 1990.
Il y a celui du 4 et le 6 mais le 5 a totalement disparu.
Ceci prouve encore une fois, sans devenir conspirationniste, qu'il y a bel et bien une volonté des médias de cacher et ridiculiser le phénomène.
Sans devenir conspirationniste, dit-il ! Arcadya répondait le 28 mai :
Peut-on voir ce lien de l'INA avec l'absence du JT du 5/11/90 ? (mais présence du 4 et 6)
Car désolé de contredire, mais R.A.S. dans ce « fameux » JT censuré, rien à propos des observations ou de l'armée, radars etc...
Ça sent le champ'.
Là, Christophe commence à avoir la moutarde qui lui monte au nez... Il cite un article
du journal l'Alsace avec la photo de Christian Comtesse se prenant très au sérieux, et conclut :
Je ne suis pas le seul à avoir fait des recherches, je pense que ça suffit pour prouver que ce JT n'existe plus.
À quoi Arcadya répond par un lien sur le fameux JT (il se trouvait sur Megaupload, disparu donc), qui ne fait pas la moindre allusion à l'ovni du
5 novembre (c'était seulement une heure après le phénomène, un peu tôt pour avoir des informations)...
Mais Christophe s'entête, effaçant au passage un message d'Arcadya qui lui paraissait un peu moqueur :
Attention à ne pas confondre le JT de midi et de celui de 20 h.
De plus, j'aimerais bien que tu me donnes tes raisons de vouloir contredire une bonne centaine de personnes sur cette affaire.
Et une petite présentation est un signe de courtoisie et de respect, ce dont je doute au vu du ton employé que tu connaisses ce que cela signifie.
Désolé d'être arrogant mais je ne supporte pas le genre de personne qui se permet sans aucune présentation, sans aucun respect dans le post rédigé se
permet de provoquer les membres du forum.
Arcadya se présente donc (Chris n'avait pas compris qu'il était l'auteur de la vidéo qui faisait l'objet du fil de discussion !), en
« s'excusant d'exprimer son opinion et de plus livrer une preuve essentielle » !
Mais Chris persiste :
En ce qui concerne cette fameuse vidéo, beaucoup de personnes soutiennent qu'elle a été volontairement effacée.
De plus la vidéo que tu présentes peut être de n'importe quel jour étant donné qu'aucun lien, écrit ou date de la vidéo n'a été écrit ou mentionné par
PPDA.
Si les sources dont tu disposes sont donc véritablement vraies, pourquoi alors tant de polémique autour de ce fameux journal qui est crié par nombre
d'ufologues comme faisant mention d'une preuve radar et d'une mise en alerte de la part de l'armée.
Sont-ils tous dans l'erreur ?
Au vu du nombre de personnes qui affirment bien de ce fameux JT, je doute que ça soit une rumeur montée de toute pièces.
Concernant le « nombre de personnes », il me semble pour ma part que ça n'a jamais été que Serje Perronnet et Christian Comtesse, suivis par
quelques naïfs qui ont propagé la rumeur (c'est bien le propre des rumeurs) !
Arcadya répond avec une patience digne d'éloges :
Les éléments contenus dans le JT te permettront de le dater précisément, comme la venue en France du roi Hussein et le départ de Willy Brandt pour
l'Irak le jour-même.
Et Chris finit alors par rendre les armes...
Perronnet, lui, continue à y croire... En critiquant mon dossier sur la vague du 5 novembre dans lequel j'avais mentionné cette affaire, il écrivait
en 2015 : les personnes qui ont vu cette actualité en direct n'ont rien inventé, voyons ! Impossible pour lui de comprendre que personne
n'a vu cette actualité qui n'a jamais existé et qu'une seule personne l'a inventée...
Au sujet de la rentrée atmosphérique, Christian Comtesse a fait de nouvelles révélations le 2 avril 2012 à l'émission d'Olivier de Sedona, à l'époque
responsable des repas ufologiques de Metz :
Ensuite une autre information que je voudrais vous donner c'est que le 5 novembre 1990 tout le monde a parlé d'une rentrée atmosphérique d'un
second étage de fusée Proton russe qui serait donc rentré dans l'atmosphère.
Il se trouve que ce 2ème étage ça n'était pas une fusée Proton mais elle avait un autre nom, il se trouve que ce 2ème étage de
fusée Proton serait tombé deux fois de suite. Une deux ans auparavant et une autre le 5 novembre 90. Je trouve quand même curieux qu'un 2ème
étage de fusée Proton se retrouve en l'air deux fois de suite.
On ne sait pas d'où il sort ce nouveau délire ! D'abord ça n'est pas un deuxième mais un troisième étage, dont la trajectoire est parfaitement
connue, d'une fusée Proton lancée le 3 novembre 1990, on ne voit pas comment cet étage pouvait se trouver en l'air deux ans avant d'avoir été
lancé ! D'où Comtesse tient-il ces révélations fracassantes ? Il s'en explique :
C'est pour préciser un peu la situation de ce phénomène. Alors qu'on croyait au départ qu'il y avait réellement une rentrée atmosphérique, aujourd'hui
cette rentrée atmosphérique est fortement mise en doute par des enquêteurs ufologues qui ont eu des informations de source, euh de ces gens qui sont
plus ou moins accrédités OANI/OVNI.
Ah, la fameuse accréditation OANI/OVNI, une pure affabulation tirée d'une interprétation fumeuse des spéculations d'un ufologue conspirationniste
présentées faussement comme une note du S.G.D.N. par le pilote Jean-Gabriel Greslé... Et il semble justement que Greslé soit le principal informateur de
Comtesse, à lire la p. 258 de son livre Documents interdits :
Le SEPRA, par la bouche de son directeur, trouva rapidement une explication facile, soufflée il est vrai par les Américains, car nous ne possédions
pas, à cette époque, de réseaux de détection qui nous auraient permis de tirer nos propres conclusions. Il se serait agi du second étage d'une fusée
Zond qui aurait brûlé en rentrant dans l'atmosphère. Hélas, le minuscule point lumineux aurait disparu en fin de combustion vers 55 000 mètres
d'altitude. Même avec beaucoup d'imagination, même si le tube de la fusée s'était fragmenté en plusieurs morceaux, ils n'auraient pas été plus visibles
que de banales étoiles filantes.
Une rentrée atmosphérique a peut-être eu lieu le soir du 5 novembre, mais elle n'explique aucune des observations réalisées, comme par exemple
celle de Gretz-Armainvilliers, décrite dans OVNI, Un pilote de ligne parle.
Zond n'est pas le nom d'une fusée, mais d'une série de sondes interplanétaires lancées dans les années 60. Puisqu'il a toujours été clair que la
rentrée du 5 novembre 90 était le troisième étage de la fusée Proton ayant lancé le satellite Gorizont 21, il est vraisemblable que Greslé ait
simplement confondu Zond avec Gorizont (il est vrai que ça rime), et Greslé étant considéré par Christian Comtesse comme une référence infaillible, il
croit sans la moindre vérification toutes les conneries qu'il peut écrire sur les rentrées atmosphériques, et celle-ci en particulier !
Bref on n'en finirait pas de s'étonner du comportement des défenseurs de la fantastique vague d'ovnis du 5 novembre 1990, comme de ceux, souvent les
mêmes, de l'observation de Golfech.
OVNI et nucléaire...
Pour beaucoup d'ufologues, il ne fait aucun doute que les ovnis manifestent un intérêt certain pour les sites nucléaires... Mais cette conviction repose
en réalité sur bien peu d'indices sérieux.
Il y a un certain nombre de cas célèbres et apparemment extraordianaires, en particulier aux États-Unis, qui sont compilés notamment dans le gros livre de
Robert Hastings Ufos and Nukes. Je résumerai deux de ces affaires considérées comme les plus convaincantes.
Celle de Malmstrom, où le 16 mars 1967, 10 missiles Minuteman auraient été désactivés au passage d'un ovni.
En réalité, il y a bien eu ce jour-là une panne de la commande des dix missiles de la station Echo Flight de Malmstrom. Cette panne est bien
documentée, il y a eu une enquête et la cause a été trouvée... De telles pannes n'étaient pas exceptionnelles à cette époque où l'électronique était
encore balbutiante. Par contre, on n'a trouvé aucun document mentionnant l'observation d'un ovni à cette date, et le commandant d'alors de la station
Echo Flight, Eric Carlson, a confirmé la panne mais a complètement démenti tout lien avec un ovni.
Cette histoire de survol d'ovni lors de la panne des missiles a été mentionnée trente ans après les faits par Robert Salas, qui était alors premier
lieutenant dans la base. Mais le fils du commandant de la base Eric Carlson, James Carlson, également militaire, a voulu vérifier ces
affirmations dans une affaire où son père était impliqué... Il a trouvé que Robert Salas n'était pas affecté alors sur le site d'Echo Flight, le seul
où les missiles avaient été désactivés ce jour-là, et que beaucoup d'autres affirmations de Robert Salas étaient complètement fausses. Carlson a révélé
tout cela dans un livre à lire ou télécharger gratuitement, Americans
credulous.
Bien que Salas se soit défendu ensuite en modifiant à plusieurs reprises son témoignage, on doit considérer cette affaire au minimum comme extrêmement
douteuse : il y a bien eu dix missiles désactivés ce soir-là, sans que cette panne présente un caractère très mystérieux et sans qu'aucun ovni ait
été observé.
Et c'est peu après, le 24 octobre 1968 (qu'on n'ait rien trouvé de plus récent que des affaires vieilles de plusieurs dizaines d'années permet déjà
d'avoir quelques doutes), qu'a eu lieu l'affaire de Minot, tout aussi extraordinaire si on se fie aux rapports d'ufologues convaincus.
Voici par exemple comment elle est décrite par notre Jean-Jacques Velasco national dans le livre de la « journaliste d'investigation »
Leslie Kean (OVNIs, des généraux, des pilotes et des officiels parlent), qui accorde une foi absolue à tout ce qui vient d'officiels ou de
militaires :
Quelque chose de très extraordinaire s'était produit à la base de l'Air Force de Minot dans le Dakota du Nord. Le 24 octobre 1966 [en réalité
68] le système de missiles Minuteman a été perturbé, une après-midi, alors que des ovnis étaient observés depuis le sol par de nombreux témoins, sur
trois sites différents et pendant plus de trois heures, et deux objets furent suivis sur radar. Les communications et transmissions radio ont été
perturbées entre les différentes installations pilotant les événements lorsque les ovnis se sont approchés du site.
À 16 h 49 [en réalité 4 h 49 du matin, en pleine nuit donc], les alarmes de sécurité intérieures et extérieures du silo de
missile Oscar 7 se sont déclenchées au bureau de contrôle situé à seize kilomètres de là. Une équipe de sécurité a été dépêchée et a découvert que,
non seulement la clôture était ouverte, mais que la porte horizontale fermant le silo de missile était également ouverte. Cette porte en béton armé
pesait près de vingt tonnes et il n'y avait pas de traces de pneus ni aucune marque d'une visite pouvant en rendre compte.
Ce cas met crûment en lumière quelques questions sur la nature de ce phénomène qui a provoqué : divers échos radar au sol et en vol ; la perte
de transmissions UHF ; l'observation simultanée au sol et en l'air de cette immense boule de lumière stationnaire au-dessus de la zone
Oscar 7 ; le déclenchement des alarmes ; et le soulèvement d'une porte de silo de vingt tonnes. Les principaux témoins de cet incident
ont été localisés et interviewés des années plus tard, et ont confirmé les éléments. Le directeur des opérations de la base aérienne de Minot en a fait
un rapport détaillé qui a été diffusé avec les archives du Livre Bleu.
Mais là encore la réalité est tout autre. Cette fois, il y a bien eu des observations d'ovnis, non pas donc dans l'après-midi du 24 octobre 1966 mais
dans la nuit du 23 au 24 octobre 1968, par des témoins au sol et par l'équipage d'un avion B-52 qui survolait la zone. Cette affaire a fait
l'objet d'un rapport du projet BlueBook. Il semble que les témoins au sol ont juste observé les uns l'étoile Sirius, et les autres... le B-52 ! Et dans
cet avion, il y a eu aussi une observation qui pourrait relever d'une explication astronomique, mais aussi plusieurs détections radar et une perte
momentanée de transmission UHF... Les enquêteurs de BlueBook tentent d'expliquer cela par une « boule de plasma », explication qui était à la
mode à l'époque mais qui est assez peu crédible. Cette série d'observations est très intéressante par le nombre de témoignages, mais il est difficile de
conclure après autant de temps, et l'enquête de BlueBook n'a pas été très approfondie.
Venons-en maintenant à la « dalle de vingt tonnes fermant le silo de missile » qui aurait été déplacée... C'est cette fois ici que les ufologues
ont fantasmé... En réalité, il y a eu une tentative d'intrusion dans un site situé à une trentaine de kilomètres des observations d'ovnis, d'abord avec
l'ouverture d'un cadenas permettant l'accès au périmètre extérieur du site, qui a déclenché une première alarme, puis par celle d'une petite trappe
étanche, fermée par une simple serrure, permettant au personnel de maintenance d'accéder au système de sécurité d'une première fosse pour accéder au silo,
suivie d'une deuxième beaucoup mieux protégée. Cette ouverture d'un couvercle étanche a déclenché une seconde alarme, et l'effraction s'est arrêtée là,
lorsque le service de sécurité est arrivé il n'y avait plus personne. Bref une tentative d'intrusion très limitée et avec des moyens bien humains... Un
cadenas et une serrure crochetées, à moins que la personne ait eu les clés. On n'a pas su s'il s'agissait d'un exercice d'intrusion comme il y en avait
régulièrement, d'une négligence du service de maintenance qui aurait oublié de refermer la trappe étanche ou d'une réelle tentative d'intrusion n'ayant
pas abouti, mais il y a en tout cas peu de chances que des extraterrestres y soient pour quelque chose. Et ce sont des ufologues peu informés qui ont
transformé une petite trappe d'accès à un système de sécurité en une dalle de vingt tonnes fermant le silo !
Donc à Minot on a eu une tentative d'intrusion par des moyens très humains qui n'est pas allée très loin, et à une trentaine de kilomètres de là des
observations d'ovnis assez banales avec un écho radar et des perturbations radio à bord d'un avion. La coïncidence de ces événements est intrigante, mais
on est tout de même loin du récit qu'en font la plupart des sites ou livres ufologiques.
Les autres cas listés dans le livre de Hastings ne valent pas mieux, il est assez naturel de trouver de telles histoires au sein de l'armée, on n'est pas
très avancés.
En France, on a eu dans la même veine « l'opération Rapa Nui » (le nom indigène de l'île de Pâques), lancée par Jimmy Guieu, qui avait bien du
mal à différencier sa science-fiction de la réalité. Guieu avait rencontré un militaire du plateau d'Albion (l'ancienne base de missiles français,
démantelée en 1996) qui lui avait « révélé » qu'à chaque fois qu'un silo de missiles était ouvert, une « soucoupe volante » le
survolait peu après. Guieu avait donc organisé moult veillées d'observation avec vue sur les silos pour voir ces fameuses soucoupes... J'ai participé à
quelques-unes, et bien sûr personne n'a jamais rien vu.
En réalité, le militaire en question était un véritable mythomane (il y en a à l'armée comme partout ailleurs)... Il y a eu à Albion comme partout
ailleurs des observations d'ovnis pas très crédibles, mais sans aucun lien avec l'ouverture des silos et personne n'a jamais confirmé les histoires de cet
« informateur » de Jimmy Guieu.
On a aussi voulu montrer par des statistiques le supposé intérêt des ovnis pour le nucléaire. Ça ne manque pas d'intérêt, mais il faut toujours se méfier
des statistiques et de la façon de les interpréter. Qu'il y ait une corrélation entre les observations d'ovnis et les installations nucléaires peut
signifier beaucoup de choses n'impliquant pas un lien de cause à effet : par exemple, ça pourrait être parce que les installations nucléaires sont
plus surveillées que les sites normaux, il peut y avoir des différences de population (on peut penser que les installations nucléaires sont construites
près des grandes villes et de zones peuplées qui sont demandeuses en énergie, mais pas à proximité immédiate pour éviter les dangers... Et les
observations d'ovnis sont aussi souvent favorisées de la même manière : il faut qu'il y ait beaucoup de monde pour que la probabilité d'observation
soit importante, mais pas trop non plus pour qu'il n'y ait pas un grand nombre de témoins, permettant souvent d'identifier le phénomène en cause)... Les
conditions météorologiques peuvent aussi influer sur la probabilité d'observation, et peut-être bien aussi sur le choix d'un site nucléaire...
Il faut aussi savoir si on considère le lieu de l'observation ou le lieu supposé de survol de l'objet, ce dernier étant en général indéterminé en
l'absence d'un moyen de connaître la distance. On comprend qu'un témoin d'observation aura tendance à penser que l'objet qu'il a observé survolait une
centrale nucléaire plutôt que la grange du père Marius située dans la même direction !
Bref les biais d'interprétation ne manquent pas, mais les études statistiques n'en sont pas moins intéressantes.
Dans une étude américaine, Donald Johnson a simplement comparé le nombre d'observations rapporté dans les comtés (une division du pays beaucoup plus
petite que les États) possédant des installations nucléaires, et dans le même nombre de comtés équivalents (en population et en localisation géographique)
ne possédant pas de telles installations. Le résultat est une nette « préférence » pour les premiers. L'étude est intéressante, mais on lui a
reproché de reposer sur le catalogue Ufocat qui de l'avis général contient énormément d'observations bien identifiables. Les résultats pourraient donc
indiquer une plus grande facilité à rapporter des observations à proximité d'une installation nucléaire, plutôt qu'une réelle préférence des ovnis pour
ces installations.
En France, le collaborateur du Geipan Michael Vaillant a trouvé une corrélation entre les sites nucléaires et les observations classées PAN D (donc
vraiment non identifiées), mais pas celles identifiées. C'est intéressant, mais il trouvait aussi une corrélation semblable entre les observations d'ovnis
et le pourcentage de votants pour le Front National !
De son côté, l'ex-chef du Sepra (ex-Geipain) Jean-Jacques Velasco a prétendu prouver dans son livre Ovni : l'évidence une corrélation
très significative entre le nombre d'observations radar-optiques d'ovnis et le nombre d'essais nucléaires. J'ai déjà largement exposé les énormes failles
de cette étude dans ma critique de ce livre, vous pouvez vous y référer pour les
détails mais en résumé on y trouve surtout les preuves que Jean-Jacques Velasco est totalement ignorant en matière de statistiques : il a commis des
erreurs énormes, une des courbes est pour une raison mystérieuse décalée d'un an si bien que bon nombre de « pics » d'observations correspondent
à des « creux » d'essais nucléaires contrairement à ce qu'il prétend... En fait, tout ce que cette étude met en évidence c'est que l'usage des
radars s'est développé en même temps que les essais nucléaires, ce qui est bien normal puisque les deux ont été poussés par la seconde guerre
mondiale !
Bref rien de bien convaincant dans un supposé lien entre ovnis et nucléaire.
Les drones et les centrales
En 2014, le petit monde ufologique a été secoué par l'affaire des drones ayant survolé à de multiples reprises toutes les centrales nucléaires françaises,
plus quelques installations militaires sensibles. J'ai consacré un long dossier à cette affaire qui n'a rien de
bien mystérieux, je me contenterai donc ici de commenter quelques réactions des promoteurs de l'ovni de Golfech, qui voyaient bien sûr dans cette
« vague d'ovnis » une continuité avec leur affaire.
Commençons par Serje Perronnet :
Bonjour, Me revoilà.
La réapparition de « drones » sur plusieurs centrales nucléaires m'interpelle. À une époque, nous avions enquêté sur le survol de la centrale
de Golfech. Le GEIPAN avait à l'époque enterré cette affaire en prétendant qu'il s'agissait d'un avion conventionnel ayant survolé les lieux !
Aujourd'hui, nous nous retrouvons devant cette préoccupation de sécurité des sites nucléaires. Nous savons que ces sites nucléaires sont survolés par
périodes successives, et cela de par le monde entier.
Nous ne savons toujours pas avec exactitude s'il s'agit d'avions, drones ou OVNIs ?
Devant ce phénomène récurrent, et notamment à ce jour le survol de plusieurs centrales par des « objets NON IDENTIFIES », il semble peu
probable que ces survols soient assurés par des équipes de personnes formées pour pratiquer ces exercices risqués et couteux ? Greenpeace n'en
serait pas les auteurs ?
La mise en route de ces exercices périlleux ne me semble pas non plus provenir des organismes officiels (EDF ou services de sécurité intérieurs à chaque
centrale).
Pour ma part, je privilégie ces actions comme étant l'œuvre de nos « intelligences », douées d'ailleurs de pouvoir nous faire prendre des
vessies pour des lanternes ! Cela s'appellerait un « caviardage » à la mode de « chez eux » !
Il serait alors intéressant de voir se manifester une nouvelle vague d'OVNI à la 5 novembre 1990 ou peut-être sous une forme tout à fait
différente ? Mettre nos gouvernants dans une position délicate, leur rendant la tâche encore plus difficile que dans les cas Roswell vague 54
et autres manifestations historiques restées sans effet.
Je croise donc les doigts pour qu'enfin puisse peut-être venir le jour où la vérité éclatera au grand jour ?
Mais bon, qui vivra verra. Restons donc sur le qui-vive, afin de continuer notre quête.
Quant à Christian Comtesse, il a écrit un article entier dans Lumières dans la nuit (H.S. n° 1), dans lequel il a réécrit l'histoire à sa
façon :
En effet, comment ce terme de DRONE a été généralisé et imposé par les médias ?
En fait, alors qu'en général ils sont très avares en information, c'est l'un des responsables d'une centrale nucléaire qui, curieusement, va vers les
journalistes pour déclarer, je cite : « un engin volant non identifié a survolé ma centrale ». Engin volant ! Objet
volant ! le rapprochement est facile mais réel.
Quelques jours plus tard, c'est un second responsable de centrale qui, lui aussi, interpelle les médias pour déclarer, je cite : « un
engin assimilé à un drone a survolé ma centrale » et c'est ainsi que l'ensemble des médias de tous bords ont ensuite désigné ces engins
« drones » tout simplement parce qu'un drone on connaît, un ovni c'est du farfelu.
Un délire total et des « citations » complètement inventées, puisque depuis le début, les déclarations officielles d'E.D.F. ont été des
communiqués laconiques disant :
Le ... , les équipes de surveillance de la centrale de ... ont détecté la présence illégale d'un aéronef assimilable à un drone sur la zone
d'interdiction aérienne de la centrale. Conformément à nos procédures, les pouvoirs publics ont immédiatement été prévenus.
Ce survol n'a eu aucune conséquence sur la sûreté et le fonctionnement des installations.
La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la gendarmerie de ... le ...
Ce sont ces communiqués, toujours identiques depuis le tout premier, qui ont attiré l'attention de Greenpeace puis de la presse.
Et plus loin Comtesse répète toutes les fausses rumeurs qui ont été répandues sur les capacités de ces prétendus drones :
Les témoignages de gendarmes recueillis sur le site de Creys-Malville parlent de survols dans des conditions météo de vents de 70 km/h et avec une
pluie battante. On a des hélicoptères à Golfech qui suivent pendant 9 km ces drones. On a un drone qui circule entre Flamanville et la Hague sur
18 km.
.../...
Les rares descriptions dont nous disposons n'ont rien à voir avec des drones. On parle d'engins de plusieurs mètres de long de forme ovale.
— d'absence totale de bruit et on sait que les drones font un bruit caractéristique et puissant s'ils sont visibles.
— de lumières surpuissantes incompatibles avec les possibilités techniques d'un drone.
— de vitesses démesurés pouvant même semer un hélicoptère militaire.
— de durées de vol impossibles pour des drones même professionnels.
— de conditions de vol, par grand vent et/ou sous la pluie, incompatibles pour un drone.
Si tout cela était vrai, il y aurait effectivement de quoi se poser des questions comme Comtesse le fait dans le reste de l'article, mais tout est faux
comme on peut s'en rendre compte en faisant quelques recherches... Les observations par grand vent et pluie, les hélicoptères poursuivant un drone, le
drone qui parcourt 18 km, les durées de vol excédant plus de quelques minutes, il s'agit de pures inventions... Le bruit de fond incessant d'une
centrale couvre le bruit d'un drone s'il n'est pas vraiment très proche, et les « lumières surpuissantes » signalées par un témoin résultent
vraisemblablement d'une confusion avec un avion à l'atterrissage. Bref Comtesse répète comme toujours toutes les conneries qu'il a pu lire sans faire la
moindre vérification, et rajoute quelques inventions de son crû...
Et notre cher témoin de Golfech, Pascalou, sortait d'un long mutisme pour ironiser le
31 octobre :
J'ai une information, il paraît que ce sont les LAMPADAIRES en pleine révolte. Nul doute que C......x nous trouvera la solution... en attendant je
rigole bien.
Et sur le fil de Golfech :
Alors, oui je rigole bien de ce qui se passe en ce moment. N'oubliez pas qu'il y a 4 ans, suite à mon observation j'ai suivi les démarches
officielles Geipan, gendarmerie etc... Je n'ai pas fait ces démarches par jeu, mais pour informer en premier lieu, nos autorités, etc... Visiblement
cela n'a servi à rien vu l'actualité. Alors oui je rigole bien, et je passe le bonjour à tout ceux qui rigolent moins en ce moment, à tout ceux qui ont
eu pour but de détruire cette histoire, plutôt que de s'en servir pour améliorer la SÉCURITÉ de nos sites sensibles.
Quant on sait à quel point il se préoccupait de la sécurité de la centrale dans laquelle il travaillait, en attendant cinq jours pour signaler son
observation « parce qu'il n'est pas Zorro », c'est nous qui pouvons rigoler !
Le Geipan et les ufologues
L'organisme officiel d'étude des ovnis, dépendant du Centre national d'études spatiales, a été créé par Claude Poher en 1977 sous le nom de Gepan, Groupe
d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés. Il reprenait pratiquement le nom du GEPA (Groupement d'étude des phénomènes aériens), une des
premières associations ufologiques françaises créée en 1962, qui cherchait à faire de l'ufologie sérieuse en s'entourant de scientifiques et de
militaires. Le GEPA a alors été dissous, estimant qu'il avait atteint son but que les ovnis soient étudiés sérieusement et de façon officielle.
Peu après, le 12 septembre 1978, le Gepan a organisé une rencontre avec des représentants de diverses associations ufologiques afin d'expliquer ses
méthodes de travail et envisager des collaborations.
Il présentait en exemple une enquête sur une observation à Luçon, pour laquelle la conclusion était :
Nous estimons que les 5 témoins de Luçon ont réellement observé le 09/02/1976 un objet volant d'apparence métallique, de forme discoïdale, d'un
diamètre probablement supérieur à 10 m.
Mais l'ufologue Dominique Caudron, après avoir pris connaissance de l'enquête, relevait un grand nombre d'imprécisions et de contradictions dans
l'enquête, et concluait pour sa part que ces témoins avaient observé la lune (Inforespace HS n°3,
décembre 1979)... Ce que le Geipan a admis en 2011, en reclassant l'affaire en
PAN A.
Et de leur côté, les ufologues de l'Imsa (Institut mondial des sciences avancées), l'association très conspirationniste fondée par Jimmy Guieu, estimaient
que le Gepan n'était là que pour étouffer les affaires d'ovnis !
Bref dès le début le Gepan paraissait faire des enquêtes trop peu sérieuses pour la mouvance sceptique qui prenait de l'importance, et trop négatives pour
les partisans de l'hypothèse extraterrestre... Et ça ne s'est pas arrangé en 1980, lorsque Claude Poher qui croyait dur comme fer à l'origine
extraterrestre des ovnis a quitté le navire... officiellement pour effectuer un tour du monde en voilier, et en réalité parce qu'il voulait lancer le
Gepan dans l'étude de modes de propulsion exotiques et que tout le monde au Cnes n'était pas d'accord.
Il a été remplacé par un directeur un peu plus neutre, en la personne du polytechnicien Alain Esterle... Lequel s'est pourtant lui-même empêtré dans une
expérience concernant un mode de propulsion exotique, en l'occurrence la M.H.D. ! À l'origine de cela, il y a Jean-Pierre Petit, qui avait quelques
années auparavant imaginé des « aérodynes M.H.D. » dont les caractéristiques évoquaient furieusement les ovnis, et qui avait exposé ses idées en
1980 devant le Conseil scientifique du Geipan, lequel s'était montré très intéressé. Et peu après, en 1981, il y a eu le fameux cas de Trans-en-Provence
avec ses effets sur les végétaux qui pouvaient s'expliquer, d'après le biologiste Michel Bounias qui les avait étudiés, par des rayonnements de
micro-ondes pulsées, précisément ce que l'on pouvait attendre avec les aérodynes M.H.D. de Petit ! Il est vrai que Bounias avait probablement été
influencé par Petit pour avoir privilégié cette hypothèse, mais la coïncidence était suffisamment remarquable pour avoir convaincu le Conseil scientifique
de lancer une expérimentation. Esterle a donc mené cette expérience en 1982, mais en voulant se passer de Petit, qui était assurément le meilleur
spécialiste français de ce domaine mais qui était jugé incontrôlable (sans doute pas sans raisons)... Et ça a tourné au fiasco, mettant une fin prématurée
à la carrière ufologique d'Alain Esterle.
Ce dernier a été remplacé en 1983 par Jean-Jacques Velasco, ingénieur en optique qui avait justement enquêté sur le cas de Trans-en-Provence dont
l'enquête venait d'être publiée. « L'ère Velasco » a duré 21 ans, jusqu'en 2004. N'ayant pas le bagage scientifique de ses prédécesseurs,
Velasco a privilégié les enquêtes, mettant toujours en avant les deux cas d'effets sur les végétaux de Trans-en-Provence et un peu plus tard de
« l'Amarante déshydratée ». Mais le Gepan n'a pas eu d'autre cas important dans les années qui ont suivi, si bien que nombre d'ufologues
continuaient à penser qu'il ne faisait pas grand-chose et avait surtout pour fonction de donner l'impression au public qu'il y avait un organisme
s'occupant sérieusement des ovnis.
Le Cnes était de plus en plus gêné par cet organisme, et a décidé en 1988 de changer son nom en Sepra, Service d'expertise des phénomènes de rentrées
atmosphériques. Il continuait à s'occuper des ovnis en général, mais pour faire plus sérieux il était censé expertiser les rentrées de fusées ou de
satellites.
Et tout s'est bien passé... jusqu'à ce que le Sepra soit confronté à une rentrée atmosphérique de grande ampleur, le 5 novembre 1990 ! Dans ses
communiqués, Velasco indiquait une trajectoire ne correspondant pas du tout aux observations, précisait qu'une rentrée ne durait que quelques secondes,
tout au plus une minute, alors que la plupart des témoignages faisaient état d'une durée nettement plus longue, ne donnait aucune explication à
l'immensité de l'objet observé et à son aspect d'objet unique plutôt qu'une multitude de points lumineux se dispersant...
Beaucoup d'ufologues ont vu dans cette mauvaise communication sur la rentrée atmosphérique la preuve que celle-ci n'avait rien à voir avec la vague
d'observations, et ont considéré que Velasco et le Gepan mentaient au public.
C'est au sujet de cette vague que je me suis intéressé aux rentrées atmosphériques, après avoir lu le livre de Franck Marie OVNI contact paru
en 1993. Au premier abord assez convaincu par ce livre, je me suis renseigné sur les rentrées atmosphériques, et je me suis rendu compte que toutes les
prétendues anomalies provenaient en fait de la mauvaise appréciation du Sepra, qui avait annoncé une trajectoire complètement fausse, indiqué
fallacieusement qu'une rentrée atmosphérique n'était visible que quelques secondes, tout au plus une minute (en réalité plus de quatre), avait pris des
photos des lumières d'avions prises avec une pose longue pour celles de la rentrée atmosphérique...
Bref, il apparaissait que le Service d'expertise des phénomènes de rentrées atmosphériques, au Cnes, n'avait pas la moindre compétence ou connaissance
dans le domaine des rentrées atmosphériques, et que son directeur avait accumulé les erreurs les plus grossières dans ce domaine dans ses communiqués
officiels !
J'ai décortiqué les cas exposés par Franck Marie dans un livre auto-édité à très peu d'exemplaires en 1995 (5 novembre 1990, le creux de la vague),
puis en 1997 dans un article d'une revue personnelle le Culte du 5 novembre 1990,
dans lequel je rétablissais enfin la vérité sur cette rentrée atmosphérique et dénonçai cette totale incompétence du Sepra dans son prétendu domaine
d'expertise... ce qui m'a valu un procès de la part de son directeur à la fin 1997. J'ai publié tous les
détails de ce procès à rallonge (première instance en 1999, appel en 2001 et cassation en 2004) qui donne une bonne idée du fonctionnement et
surtout des dysfonctionnements de la justice française. J'ai perdu ce procès dont le jugement était pourtant totalement contraire aux lois les plus
élémentaires concernant le droit de critique dans la presse, mais Velasco a de son côté perdu son poste à deux ans de la retraite et le Sepra s'est
complètement sabordé.
Le Sepra a été renommé précipitamment en 2000 Service d'étude des phénomènes rares aérospatiaux pour faire oublier qu'il était censé étudier et pire
expertiser les rentrées atmosphériques...
Velasco a de son côté été unanimement encensé par les croyants, et fini d'être discrédité au Cnes, lorsqu'il a clairement annoncé dans son livre OVNIS l'évidence
paru en 2004 qu'il était convaincu de l'origine extraterrestre des ovnis, et clamait même avoir démontré que les ovnis s'intéressaient particulièrement au
nucléaire.
Et en 2005 le Sepra est devenu le Geipan (Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés), reprenant donc son ancienne
dénomination avec l'information en plus, et avec un nouveau directeur. Le Cnes nomme depuis à la tête de ce service des chercheurs en fin de carrière, qui
ne risquent donc pas de s'installer durablement et d'imposer un point de vue trop orienté comme l'avait fait Velasco.
La grande innovation du Geipan, justifiant son nouveau rôle d'information du public, a été la mise en ligne des enquêtes présentes et passées. Une
initiative saluée par les ufologues, du moins par ceux qui s'y intéressent et ne se contentent pas de réclamer la « grande révélation » sans
jamais étudier les témoignages.
Et en outre il y a eu une ouverture vers les ufologues en 2008, avec la création des I.P.N. (investigateurs de premier niveau). Il s'agit de
collaborateurs volontaires qui acceptent de rencontrer les témoins et réaliser un premier niveau d'enquête pour permettre au Conseil scientifique du
Geipan d'avoir un premier avis, par des personnes plus habituées aux observations d'ovnis que les gendarmes, afin de décider s'il y a lieu de mener une
enquête approfondie. Ces I.P.N. recrutés pour l'essentiel parmi les ufologues privés étaient une centaine au départ, et le Geipan acceptait à peu près
tout le monde.
Mais en 2009, il s'est avéré que certains de ces I.P.N. faisaient un peu trop mention de leur collaboration avec le Geipan, et d'autre part ne faisaient
pas tous preuve d'un grand sérieux dans leurs enquêtes... Il y a eu alors un grand filtrage faisant appel notamment à des tests de reconnaissance de
phénomènes identifiés, le nombre d'I.P.N. ayant été réduit à une vingtaine. Cela a bien sûr fait des mécontents, en particulier nos deux
« scandalisés » au sujet de Golfech !
Comtesse accuse régulièrement le Geipan de déformer les enquêtes de I.P.N., notamment au sujet du cas
de Decazeville pour lequel il était justement l'I.P.N. Voyons ce qu'il en est.
L'observation est accompagnée d'une vidéo de 5'30, sur laquelle on voit d'abord un point lumineux au loin, puis à mesure que l'objet s'approche un gros
point lumineux et trois autres plus petits alignés, dont un rouge qui clignote.
Pour toute personne ayant un peu étudié les témoignages, cette vidéo évoque un avion, et c'est bien ce que conclut l'analyse faite avec beaucoup des
sérieux par François Louange.
Dans son rapport, le Geipan écrit : Mais cette vidéo, assez caractéristique d'un avion, ne couvre que 5 minutes d’une observation
déclarée comme durant 50 minutes. Le témoin décrit une séquence de deux observations comme celle-ci, séparées de 5 minutes, au même
endroit dans le ciel ; ce qui ne fait que 15 minutes au total, et non 50 : le témoignage s'avère inconsistant sur ce point.
C'est ce que reproche Comtesse, indiquant qu'il n'y avait rien de tel dans son propre rapport et que les deux « observations séparées de
5 minutes » seraient une invention ! Mais c'est dans sa déposition à la gendarmerie que le témoin lui-même indique qu'il a observé un
premier passage à l'oeil nu, puis que « le phénomène s'est éloigné dans le ciel sur ma droite, puis il est revenu se positionner cinq bonnes minutes
après, au point d'observation initial », et c'est à ce moment-là que le témoin a commencé à filmer. Aucune invention donc dans le rapport du Geipan,
qui cite du reste scrupuleusement le rapport de l'I.P.N. Christian Comtesse.
Ce que Comtesse ne comprend pas, c'est que ça n'est pas l'I.P.N., intervenant de premier niveau, qui rend une conclusion... Il est là pour recueillir des
informations, il peut donner son point de vue, mais c'est le comité d'enquête du Geipan qui rend sa conclusion après avoir étudié les divers éléments de
l'enquête, ici le rapport de l'I.P.N., l'étude de la vidéo par son expert attitré, et les rapports de gendarmerie. C'est bien ce qu'il a fait, et dans ce
cas particulier il n'y a guère de doute qu'il a rendu une conclusion correcte.
Bref ce sont clairement plus les ufologues mécontents qui manquent de sérieux que le Geipan...
Et du coup on l'accuse d'être complètement à la solde des sceptiques, on s'insurge que le nombre de PAN D ait drastiquement baissé, aussi bien dans
les nouvelles enquêtes que dans celles qui ont été réévaluées, on prétend qu'il verse dans la « sociopsychologie »... En réalité, ce que fait le
Geipan en réexaminant les anciens cas, c'est rarement de la sociopsychologie mais plutôt de l'astronomie, de la géographie, de la recherche d'archives,
puisqu'il s'agit d'effectuer de véritables enquêtes quand le Gepan et Sepra d'antan se contentaient bien souvent de s'appuyer uniquement sur les rapports
de gendarmerie ! La seule grande incursion de la psychologie dans les enquêtes du Geipan, c'est l'utilisation de l'entretien cognitif, une méthode
mise au point dans le domaine judiciaire pour fiabiliser les témoignages... Et qui a tendance à transformer beaucoup d'Ovnis en Ovis !
Les Repas ufologiques dans la tourmente
Les Repas ufologiques existent à Paris depuis la fin des années 1970, et consistaient alors en des rencontres informelles réunissant des ufologues de
toutes tendances échangeant simplement des informations et des idées autour d'un repas.
À partir de 1997, c'est l'ufologue Gérard Lebat, fondateur en 1968 d'une des premières associations françaises, le GEOS France, qui a popularisé la
formule, en créant un site Internet qui est resté longtemps une source d'information incontournable sur l'actualité ufologique, et en permettant la
création de repas dans d'autres villes que Paris. Ç'a été la grande époque des Repas ufologiques, avec en point d'orgue l'organisation en 2005 des Rencontres
ufologiques européennes de Châlons en Champagne.
Mais en 2009, quelques organisateurs de repas en province (en particulier Gilbert Attard, « magnétiseur » qui dirigeait les repas de Toulon, et
habitué des médisances) ont créé de grosses dissensions en voulant donner aux Repas une orientation un peu trop ésotérique... Ils ont vite été écartés,
mais cette affaire a profondément affecté Gérard qui résidait plus souvent au Maroc qu'en France... Il a alors décidé de céder la direction des Repas à
Christian Comtesse, organisateur depuis quelques années des Repas ufologiques de Strasbourg, tout en gardant la contrôle du site Internet.
Christian Comtesse a tout de suite voulu que les Repas ufologiques deviennent une véritable association pour être plus facilement réglementés, pas
vraiment une association sans but lucratif mais une sassociation gérée selon les lois spécifiques de l'Alsace-Moselle, nettement plus permissives sur les
sources de financement... Lebat avait de son côté toujours voulu que les Repas restent une association informelle, mais il s'est laissé convaincre et
jusque là ça tout allait bien entre eux.
Mais peu après Comtesse et les autres membres du bureau (Serje Perronnet dont nous avons déjà parlé, et Alexis Ropital qui a repris le site internet des
Repas ufologiques) ont donné aux Repas une orientation très partisane, luttant ouvertement contre les ufologues sceptiques et contre le Geipan.
Et cette affaire de Golfech avec le « scandale » a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
C'était trop pour Gérard Lebat qui avait toujours voulu que les Repas restent un lieu de rencontre ouvert à tous les ufologues et qui voulait conserver de
bonnes relations avec toutes les personnes impliquées dans l'ufologie, notamment le Geipan.
Gérard a alors voulu récupérer le contrôle des Repas, et Comtesse et ses acolytes ont voulu de leur côté récupérer le site internet. Comtesse a
malheureusement gagné, et deux des principaux soutiens de Gérard au sein des Repas, François Hays et Stéphane Dier alias François Weissmuller (dont nous
avons eu l'occasion de parler au sujet de ses analyses de la vidéo de Golfech) ont été exclus des Repas pour avoir voulu en reprendre la direction, ce qui
est d'autant plus dommage que c'étaient à peu près les seuls vrais ufologues, ayant fait des travaux sérieux, au sein des Repas ufologiques (François Hays
a compilé l'ensemble des ouvrages ufologiques parus en français, et Dier/Weissmuller a créé les associations Race Ovni puis le réseau Suricate qui
ont produit bon nombre d'études intéressantes).
Depuis, Comtesse n'est plus président, on verra ce que deviendront les Repas, mais à voir ce qui se passe sur le groupe Facebook ils n'attirent guère que
des croyants fanatiques. La formule a de toute façon perdu beaucoup de son intérêt depuis que les échanges d'informations se font essentiellement par
Internet.
Une ufologie malade
L'affaire de Golfech est révélatrice de la décadence de l'ufologie en France. Depuis l'arrivée de sceptiques ayant bien étudié les ovnis à la fin des
années 70, les tenants de l'hypothèse extraterrestre se sont radicalisés, et sont devenus incapables d'accepter les discussions.
Surtout ne faites pas attention à ce que disent les pseudo-sceptiques et leurs amis de circonstance. Ils n'ont pas la tête sur les épaules et n'ont
qu'un seul but dégoûter les témoins et les enquêteurs. Ils ont encore le culot de crier au scandale quand on les bannit du forum. Ceux qui affirment
qu'il s'agit d'un avion seraient capables de confondre une voiture avec un scooter.
Enfin certaines personnes disent que tout le monde doit s'associer en Ufologie. Je ne suis pas certain que de s'associer avec les aigris de l'ufologie
avec un mauvais fond et des méthodes douteuses soit bénéfique. Ils se mettent hors jeu et rejettent la faute sur les autres. Il faut agir de la même
manière qu'avec les observations d'ovnis et séparer le bon grain de l'ivraie...
L'ufologie est devenue une question d'idéologie : on ne juge plus quelqu'un au sérieux de son travail, mais aux idées qu'il défend. Ainsi, l'ouvrage
d'un sceptique extrêmement rigoureux et référencé sera systématiquement qualifié de « torchon » par des gens qui ne l'auront même pas lu, alors
qu'un papier truffé d'erreurs et d'affirmations gratuites sera encensé pour peu qu'il fasse une « bonne promotion » des ovnis !
Ces ufologues se trouvent donc confinés dans un milieu de convaincus, à l'abri de toute critique, et deviennent incapables d'enquêter sérieusement. Il n'y
a d'ailleurs pratiquement plus d'enquêtes chez eux, ils se contentent souvent de dénoncer le « black out » des autorités... Paradoxalement, il
n'y a pratiquement plus que les ufologues sceptiques qui font des enquêtes sérieuses, et ils deviennent ainsi les mieux considérés dans les milieux
scientifiques et intellectuels, entretenant ainsi l'idée d'une « science officielle » refusant d'étudier des ovnis. Bref on tourne en rond, et
ça n'est pas près de s'arrêter.
On en parle dans Ikaris
Dans son numéro 27 d'août 2022, c'est la revue Ikaris, consacrée aux mystères en général, qui a reparlé de cette affaire, sous le titre C'était bien un
ovni, et pas un drone qui a survolé la centrale nucléaire de Golfech en 2010. Titre assez ridicule (outre les problèmes de concordance des
temps !) puisque pratiquement personne n'a évoqué un drone pour expliquer cette observation. Ikaris cherche ainsi à faire le lien entre l'affaire de
Golfech et la vague de survols des centrales nucléaires par des drones en 2014.
L'article signé Fabrice Aubert commence par expliquer que le Geipan a mené une enquête « qui a rapidement tourné au scandale dans la communauté
ufologique » et que les ufologues Christian Comtesse, Serje Perronnet et Christophe Albiero ont réalisé pour leur part un véritable travail d'enquête
en auditionnant les témoins et et se rendant sur place à plusieurs reprises. C'est vrai qu'ils ont rencontré les témoins et on doit les remercier pour
cela, mais on a vu ce que valait leur « travail d'enquête », et ils sont pratiquement les seuls dans la « communauté ufologique » à
avoir crié au scandale !
Vient ensuite un rapide « rappel des faits » entaché de pas mal d'erreurs... « Alors que les deux techniciens font une pause à l'extérieur
des bâtiments informatiques où ils interviennent, la nuit commence à tomber sur le site golféchois, il est environ 20 h 10. » À
20 h 10 le 6 octobre à Toulouse, le soleil est couché depuis trois quarts d'heure et il fait vraiment nuit. « Par chance, un des deux
témoins réussit à filmer la scène avec son téléphone portable, ce qui constituera une preuve indéniable de cette observation qui a duré au moins
3 minutes. » Tout le monde a admis depuis longtemps que tout ce qui apparaît sur cette vidéo ce sont des lumières de lampadaires, et les deux
témoins ont toujours dit que leur observation a duré au total une minute ou guère plus.
L'auteur résume ensuite les témoignages des deux témoins, P et S, en indiquant pour ce dernier qu'il s'agit de sa déclaration lorsqu'il a été
« interrogé par le Geipan »... Mais on sait que le Geipan n'a jamais rencontré Sofian, sa déclaration a été en fait recueillie par les
enquêteurs privés plus de six mois après l'observation. Et par contre il n'est pas du tout mentionné la déclaration du même témoin à la gendarmerie, un
mois après l'observation, en contradiction complète avec son témoignage aux ufologues... Celle où il explique qu'il est sûr que ce qu'il a observé n'était
qu'un avion allant en direction de Blagnac, que son collègue est complètement obsédé par les ovnis et qu'il en parle à tout le monde depuis des mois, et
qu'il n'a pas vu la forme de l'engin mais qu'il a dessiné un triangle pour « faire plaisir » à Pascal !
C'est pourtant ce témoignage accablant qui avait conduit le Geipan à conclure dans un premier temps à l'observation probable d'un avion.
Il résume ensuite les conclusions de la nouvelle enquête réalisée par le Geipan en 2013 « suite à la polémique que cette [première] analyse a créée
dans la communauté ufologique ». En réalité cette réouverture de l'enquête a été décidée uniquement parce que le Geipan a fini par avoir
l'autorisation d'accès à l'intérieur de la centrale... Et ce que Fabrice Aubert ne dit pas c'est que ça lui a permis de confirmer que les lumières
apparaissant sur la vidéo n'étaient que des lampadaires et ne représentaient donc nullement le « triangle » décrit par les témoins, la
reconstitution sur place occupant une grande partie de ce nouveau rapport d'enquête.
L'auteur oublie donc de parler de cet élément important, préférant publier une image de la vidéo sur laquelle on voit le fameux « triangle »
avec pour légende :
Copie d'écran de la vidéo prise avec un téléphone portable, un vieux modèle LG4500. La séquence filmée de nuit est de mauvaise qualité, mais montre
clairement trois lumières blanches formant un triangle. Ces « lumières » qui ont survolé les réacteurs nucléaires de la centrale ne sont pas
indépendantes, mais bien reliées ensemble, d'une façon ou d'une autre, par une structure massive.
Effectivement, ces trois lumières de lampadaires, ainsi que cinq autres qui apparaissent à certains moments sur la vidéo, sont bien reliées ensemble par
une structure massive, qui est le sol de la centrale !
Ikaris préfère indiquer à propos de ce dernier rapport du Geipan que « l'hypothèse de l'avion mal identifié, proposée dans un premier temps par le
GEIPAN, a fini par être abandonnée, car incohérente avec les témoignages et le fait qu'aucun avion volant à basse altitude n'a été détecté cette nuit-là
par les radars ou les systèmes de surveillace de la centrale nucléaire. » En réalité le Geipan n'a pas abandonné cette hypothèse, mais la considère
simplement comme de consistance « faible à moyenne », ce qui est toujours plus que pour les autres hypothèses y compris celle d'un véritable
phénomène non identifié jugée « faible ». C'est ce qui a justifié le reclassement du cas en PAN C (et non PAN D comme l'indique
Ikaris, même s'il y a eu hésitation).
Pour terminer son article, la revue parle de la vague du survol des centrales par des drones en 2014/2015, soit quatre ans après cette observation à
Golfech : « Une telle simultanéité de cas sur une si vaste étendue de territoire français interroge, car cela suppose une organisation et une
logistique sans faille mise en place par les commanditaires de ces survols, qui ne sont pas à la portée d'une bande de plaisantins équipés de drones
vendus dans le commerce (comme on nous l'a souvent présenté dans la presse locale). » Et pour justifier cela il s'appuie sur les informations
fantaisistes de Yannick Rousselet de Greenpeace concernant des « survols dans des conditions météo pluvieuses et de vents à plus de 70 km/h, des
hélicoptères qui ont suivi ces drones sur plus de 9 km et un drone qui a circulé entre Flamanville et la Hague, soit sur 18 km » (rien de
tout cela n'est vrai), les délires de l'ufologue Claude Lavat et les courriers pompeux de « l'Académie d'Ufologie », simple association au
sérieux plus que discutable.
Fabrice Aubert continue :
« Pourtant, après trois mois de survols qui ont remis en cause la sécurité du parc nucléaire français, aucune arrestation n'a été effectuée, aucun
drone n'a été filmé par les caméras de sécurité ou abattus, et aucune piste sérieuse n'a été envisagée, du moins publiquement. » Tout faux, puisque
deux jeunes qui faisaient voler leurs drones à proximité de la centrale de Belleville ont été arrêtés, on sait qu'il existe plusieurs vidéos de ces
intrusions mais qu'elles ne sont pas publiques comme toutes celles prises par les caméras de sécurité, et des pistes sérieuses ont été envisagées y
compris celle d'un emballement médiatique autour de simples survols par des drones du commerce des zones d'interdiction bien plus étendues que les
centrales elles-mêmes, et aussi un certain nombre de confusions avec des avions.
Et aussi :
Une question vient alors à l'esprit, pourquoi parle-t-on systématiquement de drones ? Alors que dans le cas de la centrale de Golfech, par
exemple, il s'agissait d'un engin triangulaire massif de grande taille ?
Mais personne n'a parlé de drone pour l'observation de Golfech en 2010, même si l'hypothèse n'est pas à exclure complètement, et la vague de survols de
2014/2015 n'a rien de commun et n'évoque quasiment jamais d'engins triangulaires.
Il continue :
Le 30 octobre 2015, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, indiquait que « des dispositions seraient prises pour neutraliser les drones qui
survolaient illégalement les centrales nucléaires », mais depuis cette date aucune disposition spécifique n'a été déployée ou n'a montré son
efficacité face à de tels survols.
Mais que sait-il des dispositions qui ont été prises, qui sont couvertes par le secret défense, et de leur efficacité alors que très peu d'éventuels
survols ont été signalés depuis 2015 ?
Et il conclut son article par :
Pour l'instant, nous assistons donc plus à une « vague de déni » du phénomène ovni, qu'à une véritable motivation pour découvrir qui se cache
derrière les « triangles noirs furtifs » !
Il n'y a jamais que des ufologues fanatiques qui ont imaginé que la vague de survols était liée à des ovnis plutôt que des drones ou de simples méprises
avec des avions, et aucun témoin de cette vague n'a mentionné un « triangle noir furtif » !
Bref un article complètement biaisé et partial, que ce soit au sujet de l'observation de Golfech en 2010 ou de la vague de survols en 2014/2015.
Qui a cherché à déréférencer cette page ?
Quoi que l'on puisse penser de mon opinion sur l'observation de Golfech, le présent texte est certainement le plus complet qui ait été consacré à cette
affaire, et de ce fait il est très vite devenu une des premières références données par Google avec par exemple les mots-clés « ovni
Golfech »... Mais une quinzaine de jours après sa publication, vers le 15 juin, il n'était plus du tout référencé par Google ! On trouvait
des pages qui donnaient le lien du texte, mais plus le lien direct sur la page. Visiblement, ce texte avait été déréférencé par Google.
Le déréférencement d'une page peut être demandé par n'importe qui pour diverses raisons : diffusion d'informations personnelles, de propos
diffamatoires, de contenu illégal, d'atteinte aux droits d'auteur, etc... Et Google est très attentif à ces problèmes depuis que ça lui a valu quelques
démêlés judiciaires. On n'a donc aucun mal à trouver comment demander le déréférencement d'une page... Par contre, il est beaucoup plus difficile de
trouver comment contester un déréférencement !
En faisant une recherche avec ces mots, on trouve juste cette indication :
Notification de contestation : procédure visant à demander le rétablissement d'un contenu supprimé à la suite d'une réclamation pour
atteinte aux droits d' ...
Ça semble bien être ce qu'il faut, mais si vous cliquez sur le lien, il n'y a rien de tel, juste encore la procédure à suivre pour faire déréférencer une
page !
En allant dans une FAQ sur l'utilisation de Google Search Console, un service de Google pour aider au référencement d'un site, j'ai fini par trouver
quelques informations intéressantes :
Prévenez-vous les propriétaires de site Web lorsque du contenu est supprimé ?
Notre règlement nous impose d'informer les propriétaires de sites Web lorsque des pages de leurs sites sont supprimées de nos résultats de recherche
suite à une décision de justice. Nous procédons ainsi pour des raisons de transparence. Afin de respecter la vie privée des personnes ayant envoyé des
demandes de suppression, nous ne communiquons que les URL concernées. Le nom du demandeur reste confidentiel.
Bien, mais s'il ne s'agit pas d'une décision de justice ? Je n'ai pour ma part reçu aucune notification par quelque moyen que ce soit concernant ce
déréférencement de ma page et ce qui le justifiait.
Et aussi :
Les propriétaires de sites Web peuvent-ils contester vos décisions ?
Les propriétaires de sites Web qui reçoivent une notification de suppression des résultats de recherche via Google Search Console peuvent
demander à ce que nous réexaminions notre décision.
Mon site univers-ovni utilise bien Google Search Console, mais il n'y avait aucune indication sur le déréférencement de cette page, ni sur la procédure à
suivre pour le contester !
Je cherchais donc un moyen de pouvoir expliquer à Google que ma page de contenait rien qui puisse justifier un déréférencement, ou au moins de connaître
juste ce qui m'était reproché, mais après encore une quinzaine de jours la page est revenue sur le moteur de recherche, et se trouve maintenant en
septième position avec les mots-clés « ovni Golfech », ce qui est plutôt honorable.
J'imagine que dans le doute Google respecte sans tarder les demandes de déréférencement avant d'examiner en détail le contenu de la page et de prendre une
décision définitive. Bref problème résolu, mais ça me laisse tout de même un goût amer.
Il y a visiblement quelqu'un qui a demandé le déréférencement de cette page, pour des motifs que Google a finalement rejetés. Un nouvel exemple des
agissements de ces ufologues qui cherchent par tous les moyens à faire disparaître du contenu qui les dérange parce qu'il dénonce leurs travers... Je ne
sais pas qui c'est, mais j'en ai une petite idée... Et vous ?
Et quoi qu'il en soit c'est une bonne chose que Google soit attentif à de telles demandes : il est important que le droit à l'oubli, la vie privée,
la propriété intellectuelle, soient respectés. Mais il faudrait aussi qu'il informe correctement les auteurs de sites incriminés de ces actions et des
moyens de recours... Les webmasters qui consacrent beaucoup de temps à faire des sites pour informer le public ont aussi le droit au respect !