Robert Alessandri
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13005 Marseille
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Marseille, le 24 juillet 2003
Madame la Présidente,
J’ai l’honneur de porter à votre attention les faits suivants.
Je me suis pourvu en cassation dans le cadre d'une affaire m'opposant
à M. Velasco, en étant représenté dans le
cadre de l'Aide juridictionnelle par Maître Pascal Tiffreau
[1].
Or, il se trouve que je rencontre des difficultés avec
Maître Tiffreau, qui ne tient aucun compte de mes courriers et
n'y répond pas, ne m'nforme pas des suites portées
à cette affaire, et passe volontairement sous silence, sans
aucune explication, des données essentielles.
À la suite de la décision du Service d'aide
juridictionnelle, j'ai écrit à Maître Tiffreau le
18 juillet 2002
[2], en lui précisant que le
principal problème posé était le fait que j'avais
toujours cru (à juste raison) être poursuivi pour
diffamation, et que ma défense avait donc été
orientée ainsi, alors que j'vais finalement été
condamné pour injures
[3], sans que cela
n'ait jamais été précisé avant la
clôture du dossier (le juge dit suivre en cela le jugement de
première instance, lequel n'avait jamais parlé d'injures
[4]).
Une telle tromperie sur l'objet de la poursuite étant
très clairement interdite par l'article 53 de la loi sur la
liberté de la presse par laquelle j'étais
condamné, ce motif de cassation me paraissait incontestable.
Maître Tiffreau n'a jamais répondu à ce courrier...
Lorsque j'ai contacté son secrétariat, on m'a dit qu'il
avait bien été reçu, que le pourvoi avait
été formé dans les temps, et qu'un mémoire
serait déposé à la fin du mois de novembre 2002.
J'ai dû réclamer à deux reprises l'envoi de ce
Mémoire ampliatif déposé le 4 décembre
[5],
qui m’a enfin été envoyé en février 2003...
L'explication qui m'a été donnée est qu'on l'avait
envoyé à mon avocat en appel, Maître Rancan, en
comptant sur lui pour me le transmettre, mais que Maître Rancan
ayant changé d'adresse le courrier avait été
retourné.
J'ai donc transmis à Maître Tiffreau la nouvelle adresse
de Maître Rancan, dans un e-mail en date du 11 mars 2003
[6]
(bien reçu et enregistré, comme me l'a confirmé la
secrétaire), et j'n ai profité pour apporter des
commentaires sur le mémoire, en opposition totale avec ce que
j'attendais.
Non seulement Maître Tiffreau semble éviter absolument
de
parler de l'absence de distinction entre diffamation et injures et de
l'inadéquation totale de ce dernier terme, mais il interdit
lui-même au juge d'aborder la question en écrivant
d'emblée dans la présentation des faits que j'ai
écrit «un article injurieux et diffamatoire à
l’encontre de M. Velasco». Je vous laisse juger
vous-même
si cet article, dénonçant l'incompétence de
M. Velasco dans un domaine bien particulier et s'appuyant sur des
faits
précis et une argumentation solide, a quelque chose d'injurieux
[7]...
Les FAITS sont que cet article a été estimé
injurieux et diffamatoire par M. Velasco, sans que jamais la
distinction entre les deux ait été faite, depuis
l’assignation initiale
[8] jusqu'aux conclusions en appel
[9],
et que lorsque l'intéressé s’est rendu compte que le
terrain de la diffamation devenait indéfendable (lorsqu'un
astrophysicien membre de l'Académie des sciences a
attesté de la valeur de mes arguments sur le fond), il a
convaincu le Juge, après la clôture du dossier et avec le
concours très suspect du ministère public, que
j'étais poursuivi pour injures.
En outre, le moyen de cassation choisi par Maître Tiffreau me
semble assez fragile, puisque même si j'étais poursuivi
initialement en application de l'article 1382 du Code Civil et que la
«requalification» sur le fondement de la loi sur la
liberté de la presse n'a jamais été
discutée, mon avocat en appel Maître Rancan a toujours
estimé que cette dernière s’appliquait, puisqu'il a
choisi de plaider la «bonne foi» qui lui est
spécifique.
Au début avril, je recevais un appel téléphonique
du secrétariat de Maître Tiffreau, m'informant que mon
adversaire avait déposé un mémoire en
défense, et me demandant si je connaissais l'adresse actuelle de
Maître Rancan, à qui Maître Tiffreau voulait
demander des pièces du dossier qui lui manquaient... J'ai donc
rappelé que j'avais déjà indiqué cette
adresse dans mon e-mail, et que je pouvais la rechercher si ce message
avait été perdu... Il ne l’était pas, m'a-t-on
assuré, en m'informant que le mémoire allait m'être
envoyé.
De fait, il m'a été envoyé le 14 avril (alors
qu'il avait été déposé le 27 février !)
[10], avec une lettre me demandant de faire part de mes observations.
J’ai envoyé lesdites observations par e-mail le 15 mai 2003
[11] (également reçu), justifiant me semble-t-il très largement une réponse.
Au mois de juin, étant à nouveau sans nouvelles, j'ai
appelé le secrétariat de Maître Tiffreau, et on m'a
dit qu'il n'avait pas jugé utile d'apporter une réponse
au mémoire en défense !
J'ai d'autre part contacté Maître Rancan, qui m'a
déclaré n'avoir jamais rien reçu de la part de
Maître Tiffreau... Il semble donc que ce dernier ait
décidé de se passer des «pièces qui lui
manquaient» et de l'avis de l'avocat qui s'était
occupé (très consciencieusement) de cette affaire en cour
d'appel...
Un tel comportement me semble tout à fait indigne d'un
auxiliaire de justice, même dans le cadre d'une aide
juridictionnelle dont je veux bien croire qu'elle n'est pas aussi
motivante qu'une affaire habituelle. Même si je n'ai pas les
moyens de payer un avocat, je pense avoir le droit d'être
défendu correctement, surtout si je fournis moi-même tous
les arguments utiles à cette défense, et aussi
d’être informé rapidement des suites portées
à mon affaire !
En vous remerciant par avance pour l'aide que vous voudrez bien
m'apporter afin de résoudre ce problème, je vous prie
d'agréer, Madame la Présidente, l'expression de mes
sentiments respectueux
Pièces jointes :
1 : Décision de l'aide juridictionnelle.
2 :
Premier courrier à Maître Tiffreau.
3 :
Jugement attaqué.
4 :
Jugement en première instance.
5 :
Mémoire ampliatif.
6 :
Premier e-mail à Maître Tiffreau.
7 : La revue bénévole contenant
l'article qui me vaut ces poursuites.
8 :
Assignation.
9 :
Conclusions de la partie adverse en appel.
10 :
Mémoire en défense.
11 :
Deuxième e-mail à Maître Tiffreau.
Robert Alessandri